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2oSpondylarthrocace, Deux observations, La première chez un homme de 25 ans. On fit une ponction sous-cutanée dans la tumeur siégeant sur le trajet des vertèbres malades; elle donna issue à du pus assez consistant. On appliqua ensuite le cautère actuel des deux côtés de la colonne vertébrale, et on injecta dans la cavité de l'abcès une solution de nitrate d'argent et de l'eau créosolée. Il en résulta un bien-être qui dura environ six semaines, puis les symptômes s'aggravèrent et le malade succomba. A l'autopsie on découvrit que les vertèbres malades et les côtes correspondantes étaient cariées, et que les poumons étaient le siége de tubercules.

Le second fait concerne un onvrier, âgé de 52 ans, atteint du mal vertébral de Polt, qui mourut également à la suite de l'ouverture de la tumeur qui s'était montrée à la fesse. A l'autopsie, on rencontra du pus dans les poumons, la plèvre et le canal, vertébral avec ramollissement et carie des 5, 6, 7 et 8a vertébres dorsales, et aussi du pus sur le côté droit du sacrum où avait été prati quée l'incision. Entre la 6o et la 7o vertèbres, le foyer de la colonne vertébrale communi quait avec celui de la cavité thoracique.

5o Abcès du muscle psoas. Il s'agit ici d'une inflammation avec suppuration de l'aine et de toute la la région coxo-fémorale, carie du sacrum, luxation spontanée chez un individu âgé de 27 ans. La guérison fut obtenue avec raccourcissement du membre. 4o Fractures. Le fait le plus remarquable est celui d'un cordonnier, âgé de 55 ans, qui, en tombant d'un arbre très-élevé, se fractura le sternum, les apophyses épineuses des 3o, 4o et 5e vertèbres dorsales, le radius et le calcaneum gauches. Il fut très-difficile de donner une position convenable au malade, et on fut obligé de lui appliquer le catheter deux fois par jour. Il guérit,

5o Extirpation complète des deux os maxillaires supérieures. André Schmidt, ágé de 25 ans, n'ayaut jamais été malade auparavant, fut affecté d'une tumeur qui se développa dans la voûte palatiue, et qui, dans l'espace d'un an, avait envahi les deux os maxillaires supérieurs, refoulé le nez en haut, comprimé la langue, rendu difficile la déglutition, la respiration et la parole. On se décida à l'extirpation des deux maxillaires

supérieurs, et on la pratiqua le 25 juillet. Le malade étant convenablement placé, l'opérateur fit deux incisions, depuis les angles externes des yeux jusqu'aux angles de la bouche, et après avoir disséqué tous les téguments de la partie moyenne de la face, il les renversa sur le front; à l'aide d'une scie de Jeffroy, passée par la fente sphéno-maxillaire gauche, il sépara l'os de la mâchoire d'avec le zygomatique; il en fit autant du côté droit; puis il sépara encore, avec la scie à chaine, passée par les fosses nasales, l'os maxillaire des os propres du nez, de l'unguis et de l'ethmoïde; le vomer fut coupé avec des ciseaux forts, et ensuite la totalité de la mâchoire supérieure, culbutée par une pression de haut en bas, et l'opération ainsi terminée. Elle avait duré trois quarts d'heure; il fallut l'interrompre trois fois, parce que le malade s'était évanoui. L'hémorrhagic était peu forte; la compression et la torsion ont suffi pour l'arrêter. Les plaies, s'étendant des angles externes des yeux jusqu'aux angles de la bouche, furent réunies par 26 points de suture recouverts par des fomentations froides. On ne s'est pas servi de bandelettes agglutina tives. La réaction et le gonflement furent peu considérables; le malade avalait facilecuait des bouillons.

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>Le quatrième jour, les plaies étaient déjà presque cicatrisées, et dans quelques points seulement il y eut un peu de suppuration su perficielle; le 25 août, le malade quitta l'hôpital. Il n'était pas défiguré; les cica trises linéaires des deux côtés des joues étaient peu visibles; dans l'intérieur de la bouche, on ne remarquait, sur la ligne, médiane, qu'une fente de 43 lignes de long et de 5 lignes de large; le reste était rempli par du tissu inodulaire, dur sur les côtés et un peu pâteux vers le milieu; le voile du palais et la luette étaient à leur place; la déglutition des aliments et des boissons était facile, et la parole plus distincte qu'avant l'opération. ⠀

La pièce enlevée, comprenant les os maxillaires supérieurs, était composée d'une masse lardacée, riche en vaisseaux; sous le microscope, on y découvrait des cellules et des corpuscules cannelés, entremêlés de fibres.

Telle est la relation de cette opération, aussi rare qu'elle est effrayante. L'auteur nous rassure, cependant, en disant qu'elle est plus facile à exécuter que l'extirpation d'un seul os de la mâchoire supérieurs; et il ajoute que quoique la perte de substance soit très-considérable, il faudrait y avoir recours lorsque l'on craint que les deux os sont malades. Le succès obtenu, justifie la conduite de l'opérateur. Ce fait montre aussi

l'habileté de ce dernier dans une opération pour laquelle il n'a pas trouvé d'exemple détaillé qui aurait pu lui servir de guide.

6o Résection du corps ou partie moyenne de la mâchoire inférieure. A la suite du cas remarquable que nous venons de rapporter, M. Heyfelder a consigné dans sou compte-rendu l'observation d'une résection de la partie moyenne de l'os maxillaire in férieur, qu'il pratiqua pour un ostéo-sarcôme, chez un homine de 61 ans, en suivant le procédé que M. Malgaigne a décrit dans son Manuel de médecine opératoire; c'est-à-dire, en détachant sans la diviser, la lèvre inférieure et les chairs du menton de la mâchoire, puis en divisant celle-ci avec une scie à

chaine.

7° Résection d'une portion cariée du pariétal gauche. Eve Huber, âgée de 30 ans, après avoir souffert beaucoup de douleurs à la tête et de surdité à gauche, cut, sur le pariétal gauche, une tumeur qu'on ouvrit; il resta un ulcère au fond duquel l'os fut trouvé carié. On fit la résection d'une portion du pariétal, dongue de 45 lignes et large de 15, en se servant de l'os téotome de Heine. L'os était carié dans toute son épaisseur, et la dure-mère correspon dante présentait un aspect granulé La plaie se cicatrisa sans accidents et la femme guérit de ses maux de tête et de sa surdité.

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Le travail de M. Heyfelder contient encore une foule de faits intéressants sur les abcès froids, les plaies pénétrantes de la poitrine, les ulcères, la syphilis, la téno tomie, la myotomie, les amputations, la herniotomie, la cataracte, le colobome de l'íris, etc., etc., que nous regrettons de ne pouvoir comprendre dans notre revue.

(WALTHER'S und von AMMON's Journal für Chirurgie und Augenheilkunde, B. III, Heft 4, 1844.)

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Nouveau bras artificiel. Dans la séance du 17 février de l'Académie des sciences, M. Magendie a lu un rapport sur un bras artificich présenté à l'illustre com pagnie par un sculpteur hollandais, M. Van Peterssen. Pour faire juger du mérite de l'œuvre de M. Van Peterssen, nous n'au rons qu'à consigner ici un passage du rap port L'auteur, dit M. Magendie, nous au Inis à même, sur 5 individus mutilés, de voir agir la machine qu'il a imaginée. Il nous a présenté entre autres un invalide manchot double depuis les guerres de l'empire, et qui, à l'aide de deux bras artificiels, prenait avec la main un verre plein, le por

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tait à la bouche, l'y versait sans en perdre une goutte, puis reposait le verre sur la table où il l'avait pris d'abord. Nous avons vu le même invalide ramasser une épingle, saisir une feuille de papier, etc. » Qu'on juge de la joie de ce vieux militaire, se trouvant après 50 ans de privation absolue, tout à coup en état d'exercer ces actions, bien modestes sans doute, mais qui le transportaient à son bon temps, non-seulement à sa jeunesse, mais au temps où, comme tout le monde, il avait des bras. Malheureusement ce n'était qu'un essai auquel il s'était prêté de fort bonne grâce ; ces bras empruntés qui l'avaient rendu un moment si heureux, il a fallu les quitter, et bien que la séparation ne fut pas cette fois l'amputation, elle n'en fut pas moins douloureuse. »

Après avoir décrit le mécanisme de l'appareil, M. Magendie termine ainsi son rapport : « Sans doute il faut de l'exercice pour que le manchot se serve avec promptitude et adresse de cet appareil. Mais en général, il y parvient avec une célérité qui a frappé vos commissaires. La commission est d'avis que cet appareil est préférable à tout ce qui a été imaginé jusqu'ici dans le même but. » A la suite de ce rapport, M. Arago a prononcé les paroles suivantes, qui partent d'un cœur noble et généreux: « Ce pauvre invalide à qui on a fait sentir les douceurs de bras artificiels, a dû être, en effet, douloureusement impressionné lorsqu'on les lui a enlevés. Je propose formellement que l'Académie intervienne en faveur de ce malheureux, et qu'elle s'occupe des moyens de lui fournir ces bras. » La proposition de M. Arago a été renvoyée au conseil d'administration.

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Moxa de camphre. — M. Chassaignac ́ fixe, entre les branches d'une pince ordinaire, un fragment de camphre de la grosseur d'une noisette, l'applique sur la région malade et y met le feu. La combustion est immédiate, et l'on garantit la flamme des agitations de l'air pour qu'elle n'atteigne pas les parties voisines. La chaleur se commu-"" nique instantanément à la peau et détermine de vives souffrances; aussi M. Chassaignac ne laisse-t-il que peu de temps ce moxa à la même place, et s'il convient d'en appliquer · plusieurs, il transporte le même morceau de camphre enflammé d'un point à un autre, et pose ainsi trois ou quatre moxas en quetques minutes.

(L'Abeille médicale, mars 1845.)

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Chimie médicale et pharmaceutique.

-Recherches sur la composition chimique du suc gastrique; par MM. C. BERNARD et BARRESWIL. Dans un précédent mémoire, MM. Barreswil et Bernard avaient démontré expérimentalement que le sue gastrique, tout en dissolvant les matières alimentaires, les modifie en même temps d'une manière plus profonde, et les prépare ainsi aux phénomènes ultérieurs de l'assimilation. Etudier le mode d'action spécial que le sue gastrique exerce sur les principaux aliments simples, tel fut le but que se proposèrent MM. Barreswil et Bernard. Mais ils crurent avant tout devoir déterminer d'une manière positive la constitution chimique du fluide gastrique au sein duquel s'opèrent ces transformations.

« La réaction acide constante que présente le sue gastrique constitue, disent-ils, une de ses propriétés essentielles; on sait, en effet, que le suc gastrique, neutralisé par un alcali ou par un carbonate alcalin, perd tout à fait ses propriétés digestives, propriés tés qu'on pent, toutefois, rendre en rétablissant la réaction acide. D'un autre côté, on acquiert la certitude que l'acidité n'est qu'un seul des éléments de l'activité du suc gastrique, car, en soumettant ce fluide pur à une température voisine de l'ébullition, il perd également ses propriétés digestives, non plus par l'absence de la réaction acide qui reste la même, mais parce qu'on agit alors sur un autre de ses principes qui est essentiellement modifiable par la chaleur.

Ces deux faits capitaux prouvent, comme on le démontrera plus loin, que le suc gastrique doit l'ensemble de ses propriétés à la réunion de deux principes inséparables dans leur action, savoir: 1° une substance à réaction acide; 2o unc matière organique particulière destructible par la chaleur.

• Quelle est d'abord la cause de la réaction acide du suc gastrique? Deux opinions règnent aujourd'hui à ce sujet. L'une attri bue ce caractère à la présence du biphosphate de chaux; l'autre l'attribue à un acide existant dans le suc gastrique à l'état de liberté.

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• Le fait principal sur lequel on s'appuie pour nier l'existence d'un acide libre dans

le sue gastrique, et pour y admettre seule ment la présence du biphosphate de chaux, consiste en ce que le suc gastrique peut être traité par le carbonate de chaux en excès sans produire de dégagement d'acide carbonique.

Nos expériences (disent les auteurs de ce mémoire) nous ont montré que les choses ne se passaient ainsi qu'à cause de la dilution excessive du suc gastrique; ce qui permettait aux petites quantités d'acide carbonique produit, de se dissoudre au fur et à mesure de sa formation. Il a suffi, en effet, de concentrer préalablement le suc gastrique pour obtenir avec la craic une effervescence manifeste. De plus, le phosphate neutre de chaux, qui se dissout facilement dans le suc gastrique, est, au contraire, complétement insoluble dans le biphosphate de la même base.

» Parmi les auteurs qui admettent que l'acidité du suc gastrique est due à la présence d'un acide isolé, il en est qui pensent que c'est à l'acide acétique qu'il doit cette propriété, d'autres à l'acide chlorhydrique ; pour quelques-uns, c'est de l'acide phosphorique, pour d'autres, au contraire, c'est de l'acide lactique.

སྙན་ས་ཞེས

» Nous avons cherché à constater.ces divers acides dans le suc gastrique.

» Dans le but d'y chercher l'acide acétique, qui est un acide volatit, nous avons distillé le sue gastrique à une douce chaleur. Les premiers produits recueillis et essayés au papier de tournesol ne présentaient pas de réaction acide. Comme contre- épreuve, l'eau, très-faiblement acidulée par du vinaigre, le sue gastrique auquel on avait également ajouté une trace d'acide acétique et même d'acétate de soudc, donnèrent à la distillation des produits manifestement acides. Ayant saturé du suc gastrique par du carbonate de soude, puis évaporé la dissolution à see, et traité le résidu par l'acide arsénieux, il ne se manifesta aucune odeur d'oxydede cacodyle. D'après ces expériences, il nous semble prouvé que le suc gastrique ne contient pas d'acide acétique libre, et ne renferme pas non plus d'acétates.

» L'acide chlorhydrique, qui est égale

ment volatil, aurait dû, suivant les idées admises, passer aussi dans les premiers produits de la distillation, si le suc gastrique en renfermait. Mais l'expérience nous prouva bientôt qu'en soumettant à la distillation de l'eau très-légèrement acidulée avec de l'acide chlorhydrique, on n'obtient d'abord que de l'eau pure, tandis que l'acide qui se concentre dans les derniers produits ne se dégage qu'à la fin de l'opération. Ce fait imprévu nous détermina à distiller de nouveau le suc gastrique pur en poussant la distillation jusqu'à siccité. Voici ce qu'on observe alors: d'abord, et pendant toute la durée de l'expérience, il ne passe à la distillation qu'un liquide neutre, limpide, ne précipitant pas par le nitrate d'argent; puis, le suc gastrique étant évaporé aux 4/5, le liquide qui distille est sensiblement acide, mais ne précipite aucunement par les sels d'argent. Enfin, vers les derniers instants seulement, lorsqu'il ne reste plus que quelques gouttes de suc gastrique à évaporer, le liquide acide qui se produit, donne par les sels d'argent, un précipité manifeste que ne fait pas disparaître l'acide nitrique concentré. Ce dernier produit était évidemment de l'acide chlorhydrique; mais cet acide existe-t-il dans le suc gastrique, ou bien provient-il, dans ce cas, de la décomposition d'un chlorure? C'est ce qu'il fallait déterminer.

» A cet effet, le suc gastrique, qui, comme on le sait, contient de la chaux, fut traité par l'acide oxalique, en proportion très-minime. Un trouble évident, dù à la formation de l'oxalate de chaux insoluble, ne tarda pas à se manifester, tandis que l'eau, contenant 2 millièmes d'acide chlorhydrique et du chlorure de calcium, ne produit aucun trouble, quand on la traite par le même réactif. Cette seule expérience démontre évidemment que l'acide chlorhydrique existe à l'état de chlorure et ne se trouve pas à l'état de liberté dans le suc gastrique.

» Le suc gastrique, concentré par la distillation, possède une réaction extrêmement acide; traité par le carbonate de chaux, il fait effervescence; mais quel que soit l'excès de carbonate, il ne perd jamais entièrement sa réaction acide. Ce caractère, joint à ceux qu'ont donnés les différents auteurs, indique positivement la présence de l'acide phosphorique dans le suc gastrique. Lorsqu'on sature du suc gastrique par la chaux et par l'oxyde de zinc, la liqueur filtrée reste neutre et présente tous les caractères de la chaux et du zinc. Ce fait protive que l'acide phosphorique n'est pas le seul acide libre du suc gastrique.

» Pour déterminer maintenant la nature de l'acide qui, existant dans le suc gastrique, a pu donner naissance à des sels solubles de

chaux et de zine, on doit se rappeler que c'est un acide qui passe vers les derniers instants de la distillation, et ne précipite pas les sels d'argent.

» L'acide lactique a présenté des caractères parfaitement semblables, et l'eau acidulée par cet acide, soumise à la distillation, présente dans ses phénomènes une analogic frappante avec ceux qui se produisent dans la distillation du sue gastrique, et en distillant de l'eau acidulée par l'acide lactique à laquelle on avait ajouté, un peu de chlorure de sodium, on obtint une ana+ logie encore plus complète. La distillation, comme dans le suc gastrique, présenta trois périodes parfaitement distinctes..

» Cette expérience explique nettement la présence de l'acide chlorhydrique dans les produits ultérieurs de la distillation du sue gastrique. Cet acide provient, en effet, de la décomposition des chlorures par l'acide lactique dans les liqueurs concentrées. L'expérience suivante prouve encore, d'une manière incontestable que le sue gastrique ne contient pas de l'acide chlorhydrique libre. Si l'on fait bouillir de l'ainidon avec : de l'acide chlorhydrique, celni-ci perd bientôt la propriété de bleuir par l'iode, tandis que l'acide lactique ne lui fait éprouver aucune modification même après une ébullition prolongée. D'un autre côté, si l'on fait bouillir de l'amidon avec de l'acide chlorhydrique, auquel on a ajouté un lactate soluble en excès, on remarque que la fécule reste inaltérée, comme si l'on opérait au sein de l'acide lactique. Cette expérience prouve à l'évidence que l'acide chlorhydrique ne peut exister à l'état de liberté en présence d'un lactate en excès; et l'on peut de la même manière prouver que l'existence de l'acide chlorhydrique est également inadmisə sible en présence d'un phosphate ou d'un acétate en excès.

» M. Chevreul et MM. Leuret et Lassaigne avaient déjà précédemment signalé l'acide lactique dans le sue gastrique. Les expériences précédentes, la similitude de caractères, l'identité parfaite des propriétés que présentent l'acide lactique et l'acide du suc gastrique, semblent prouver d'une ma nière incontestable l'existence de cet acide.

» Conclusion. D'après les faits contenus dans ce travail, nous pouvons avancer, disent MM. Bernard et Barres wil, que la réaction acide du suc gastrique n'est pas due au bi-phosphate de chaux, mais qu'elle résulte, au contraire, de la présence d'un acide à l'état de liberté dans le sue gastrique. Nous n'avons jamais pu constater l'existence des acides chlorhydrique et acétique qu'on avait indiqués. Constamment nous avons trouvé les caractères bien distincts de l'acide

lactique uni à une faible proportion d'acide phosphorique. Suivant nous, l'acide lactique doit être considéré comme une production physiologique constante de l'organisme. Quelles que soient, en effet, les conditions d'alimentation dans lesquelles nous avons placé les animaux, nous n'avons pas vu varier la nature du principe acide du suc gastrique.

** Ainsi, après un régime exclusivement végétal ou animal, suivi pendant plusieurs jours, ou bien encore après une diète pro longée, nous avons toujours trouvé de l'acide lactique libre.

En avançant que l'acide lactique est la cause constante de l'acidité du sue gastrique, nous ne voulons pas donner à penser que cet acide soit, par sa nature, doué de certaines propriétés spéciales qui le rendent indispensable à l'action des phénomènes de la digestion. Il résulte att contraire des expériences de M. Blondlót, et de celles qui nous sont propres, que si une réaction acide est indispensable pour que la propriété dissolvante du sue gastrique se manifeste, la nature de l'acide qui produit cette réaction est indifférente. Ainsi, nous avons pu satu rer du sue gastrique de phosphate de chaux neutre, ou lui ajouter les acides acétique et phosphorique en grand excès, et même de l'acide chlorhydrique en quantité suffisante pour qu'il fût réellement à l'état de liberté dans le liquide; et toujours le suc gastrique a conservé ses propriétés digestives.

» Cette équivalence des acides pour l'activité du sue gastrique paraît même nécessaire; car, à chaque instant, par le fait même de l'alimentation, les sels les plus différents sont introduits dans l'estomac au moment de la formation du suc gastrique.» (Journal des connais. › médicales, 1845.)

Recherches sur l'acidité du suc gastrique; par M. MELSENS. Contrairement à l'opinion des chimistes et des physiologistes, qui ont presque tous admis que l'acidité du suc gastrique était due à un ou plusieurs acides libres, les acides phosphorique, lactique, butyrique, acétique et chlorhydrique, M. Blondlot, dans son Traité analytique de la digestion, crut devoir attribuer l'acidité du suc gastrique non plus à un acide libre, mais à du biphosphate de chaux dont il est impossible de détruire la réaction en le saturant avec da carbonate de chaux.

*Deux objections peuvent être faites aux expériences de M. Blondlot en effet, dit My Melsensy M. Blondlot ne 'dit nulle part qu'il a pris la précaution d'employer à la filtration du suc gastrique du papier débarrassé de cendres. Ensuite, lorsqu'il met du sue gastrique en contact avec du carbonate

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Voici du reste les expériences sur lesquelles il fonde son assertion.

52 grammes de sue gastrique remis à M. Dumas par M. Blondlot lui-même, ont été mis en contact avec quelques fragments de marbre blanc, pesant ensemble 7 gr. 007; on les a laissés en contact à froid pendant douze jours, puis on les a soigneusement lavés et pesés; leur poids ne s'élevait plus qu'à 6 gr. 937; ils avaient donc perdu 70 milligrammes.

Ces fragments avaient été préalablement lavés à l'eau pure, desséchés et pesés avec soin.

Dans une seconde expérience, 75 grammes du même suc furent mis en présence de vingt fragments de spath d'Islande, pesant ensemble 5 gr. 462, et laissés en contact pendant vingt-quatre heures. Les cristaux de spath ne tardèrent pas à se couvrir de petites bulles qui se renouvelaient quand on les agitait! Après l'expérience, la surface des cristaux était corrodée, ils pesaient 5 gr. 354; ils avaient donc perdu 0 gr. 108.

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De nouvelles recherches vinrent encore corroborer par leurs résultats les expériences précédentes elles furent faites sur un chien ayant une fistule stomacale.

60 grammes de suc gastrique très-sale ont dissous en douze heures 0 gr. 074 de spath.

64 grammes de suc gastrique recueilli après une alimentation avec du bœuf bouilli ont dissous 0 gr. 166 de spath.

60 grammes de pâte chymeuse, recueillie après avoir fait manger au chien de la graisse de mouton et un fragment de cartilages, ont dissous 0 gr. 037 de spath.

Ces expériences, dit M. Melsens, confirment pleinement la présence d'un acide libre dans le suc gastrique ; d'un autre côté, M. Bernard, tout en se servant de l'analyse de M. Blondlot, dit positivement que le sue dissout les métaux avec effervescence; et M. Dumas avait déjà remarqué précédemment que les digestions artificielles ne se faisaient plus ou très-difficilement avec du sue gastrique filtré sur de la craie, et qu'une trace d'acide chlorhydrique ajouté au suc lui rendait immédiatement ses propriétés premières. (Ibid).

Recherches chimiqes sur la maturité des fruits, par M. FRÉMY. M. Frémy, dans le but de continuer et d'étendre les travaux de MM. Bérard et Couverchel s'est

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