Images de page
PDF
ePub

talité relative dans certaines blessures et opérations, et occupons-nous seulement de ce que l'observation nous a appris relativement aux principales causes immédiates de la mort dans ces cas; la plupart de ces influences malheureuses sont facilement appréciables et ont été reconnues de tous temps; mais il en est d'autres qui sont cachées et obscures, et qui n'ont éveillé l'attention que depuis peu de temps. Ces causes ou influences peuvent être divisés en 3 classes, les primaires, les secondaires et les éloignées. Parmi les causes primaires on doit ranger tous ces accidents malheureux qui arrivent au moment de la blessure ou de l'opération, ou peu de temps après, comme le collapsus, les hémorrhagies, l'entrée de l'air dans les veines, le développement subit d'une affection interne. Nous appelons causes secondaires, celles qui se présentent quel ques heures ou quelques jours après la bles sure ou l'opération; quelques-unes de ces causes dépendent d'une affection du système nerveux, comme le tétanos, le délirium tremens, la fièvre nerveuse (arachnitis universalis?); d'autres se montrent clairement comme des affections locales, telles sont l'inflammation des méninges, celle de la plèvre, du poumon, du péricarde, de la membrane interne du cœur (endocarditis), de l'aorte, du péritoine, les inflammations suppuratives des articulations, les abcès du foie ou d'autres organes intra-abdominaux, l'inflammation des veines et des artères, celle de la gorge avec exsudation, celle des intestins, les hémorrhagies secondaires, l'inflammation du tissu cellulaire et l'érysipèle.

Les causes éloignées ne déterminent la mort qu'au bout d'un temps assez long, qu'après plusieurs semaines ou plusieurs mois, comme une suppuration excessive, la fièvre secondaire, la carie de l'os qui a été offensé, la phthisie. Indépendamment de ces causes, il faut encore noter la pourriture d'hôpital et les fièvres épidémiques qui en tous temps peuvent empêcher la guérison des plaies. Examinons plus particulièrement quelques-unes des causes secondaires. Morgagni admettait déjà comme un fait démontré que les malades reçus à l'hôpital avec des affections légères y contractent, par Tinspiration d'un air vicié, des maladies plus dangereuses que celles dont ils viennent se faire traiter; beaucoup d'auteurs professent la même opinion. Aussi, à part l'inflammation des poumons, de la plèvre, des veines et des artères, la suppuration du foie et du poumon dont nous avons parlé plus haut, admettons-nous encore que l'influence résultant du séjour à l'hôpital, peut faire naitre subitement, à la suite de blessures ou d'opérations légères, un état phlegmasique

de diverses membranes séreuses et ́muqueuses, l'œdème des poumons, l'inflamma. tion suppurative de l'arachnoïde avec épanchement, etc. L'explication qu'on a donnée de ces faits n'est encore basée que sur des hypothèses. On a attribué la pneumonie à l'air impur des salles, à une augmentation de l'irritabilité nerveusc, au décubitus prolongé; mais ces circonstances n'ont certes que bien peu d'influence, puisque la pneumonic secondaire se montre souvent en dehors de ces circonstances et que d'autres fois, ces circonstances existant, elle ne sé montre pas. Si le décubitus prolongé y était pour quelque chose, les deux poumons devraient être attaqués, car le sang s'accumule et stagne également dans les parties les plus déclives; or, c'est ce qui s'observe rarement: souvent ce n'est qu'une portion circonscrite de l'un des poumons, portion qui est loin d'être toujours dans la partie la plus déclive, qui est atteinte par l'inflammation ou la suppuration. Suivant Guthric ces états morbides ne se développeraient, dans l'organe affecté, que dans telles ou telles portions qui auraient acquis une sensibilité plus grande par suite de quelque affection antérieure; mais cette opinion n'est guère conforme à ce que l'observation nous a appris. Ce sont ordinairement les poumons les plus sains qui sont atteints d'inflammation secondaire, et l'on s'expliquerait très-difficilement comment des lésions fonctionnelles antérieures auraient pu agir sur une portion du poumon souvent si circonscrite et si éloignée de la surface du corps. L'inflammation des

veines et des artères, qu'on remarque souvent à la suite des amputations ou de la section d'un vaisseau, ne serait, à ce que l'on prétend, que le résultat de l'irritation produite par les ligatures, ou d'une autre cause mécanique; mais est-il besoin d'observer que lorsque les vaisseaux sont sains, lorsque l'individu jouit d'une bonne constitution, les veines et les artères peuvent être coupées, déchirées, etc., sans que l'inflammation s'étende au delà du point où la section ou le déchirement ont eu lieu. Pourquoi ne rencontre-t-on la phlébite et l'artérite que chez des sujets faibles, à réaction peu énergique? Les abcès circonscrits qu'on trouve disséminés dans les poumons et dans le foie sont considérés comme de simples dépôts dus à l'absorption du pus, et nous savons cependant qu'ils peuvent exister sans qu'il y ait eu une résorption préalable; de plus, ils ne consistent pas en une simple infiltration, mais constituent de véritables foyers bien circonscrits : l'opinion reçue pourrait donc bien ne pas être fondée, et il est indubitable pour nous que les causes constitutionnelles jouent un grand rôle dans la production des

accidents secondaires. Dans toutes les grandes villes on rencontre une classe de personnes dont la constitution est tellement minée par un rude travail, par l'influence des variations de température auxquelles elles sont continuellement exposées, par l'intempérance, surtout par l'excès des boissons alcooliques, souvent par une syphilis invétérée ou par l'abus des mercuriaux, que la nature médicatrice a perdu beaucoup de sa puissance et fait défaut dans les cas de blessure. Aussi longtemps que le corps ne se trouve pas lésé dans l'une ou l'autre de ses fonctions, ces personnes se trouvent bien en apparence et vaquent à leurs occupations habituelles ; mais survient-il le moindre désordre dans l'ensemble des fonctions, la circulation et les sécrétions prennent-elles un peu plus d'activité, on voit naître presque infailliblement dans l'une ou l'autre cavité splanchnique les inflammations aiguës dont nous avons parlé plus haut. Dans cette cachexie plusieurs organes sont ordinairement déjà souffrants et il suffit alors que le moindre trouble arrive dans l'économie, pour qu'on constate aussitôt des altérations importantes des fonctions. Or, beaucoup de malades sont dans de semblables conditions; il faut done rapporter à leur constitution, et non à des circonstances extérieures défavorables, la terminaison funeste des blessures et des opérations chirurgicales. Il est vrai de dire que des individus très-sains sont quelquefois atteints, à la suite d'une opération, d'inflammations secondaires, mais cela n'arrive que lorsque les influences locales ou atmosphé riques sont désavantageuses, comme pen dant le règne du typhus nosocomial ou de la pourriture d'hôpital; mais ceux qui se trouvent dans un état cachectique portent par tout avec eux le germe des funestes accidents qui se déclarent après les opérations, et les influences atmosphériques défavorables ne peuvent que faciliter le développement de ce germe,

L'hôpital de Guy a offert dans l'espace de quelques années 155 cas d'opérés ou de blessés qui, en conséquence de leur mauvaise constitution générale, furent atteints d'inflammations secondaires et y succom. bèrent. Le degré de gravité de la blessure, n'avait, en général, aucune influence sur l'intensité de la phlegmasie interne. Dans 154 cas la mort survint à la suite d'inflammations de surfaces sécrétantes ou d'organes internes, parmi lesquels ne figurèrent pas cependant, ni les reins, ni la rate, ni le foie; dans 19 autres cas, on observa d'autres affections, comme le tétanos, des hémorrhagies, la suppuration, la gangrène, Férysipele, la diarrhée, le défaut absolu de réaction. Sur les 154 cas, 47 malades suc

combèrent à des maladies aiguës du poumon (œdème inflammatoire, hépatisation, abcès, gangrène), 35 à des pleurésies, 52 à la përitonite, 27 à l'inflammation des membranes du cerveau, 14 à la péricardite, 9 à des phlegmasies intestinales, 9 à l'encéphalite, au ramollissement et à des abcès cérébraux, 8 à la cystite, 5 à l'artérite et à la phlébite; les autres enfin à la bronchite, la laryngite, la diphtérite, la psoïte, l'arthrite, et à l'inflammation de la tunique vaginale. Ordinairement le même malade était atteint de plusieurs phlegmasies à la fois. Quant aux reins, dans 72 cas, on les a trouvés congestionnés, ramollis, granuleux ou dégénérés ; dans 70 autres cas, les reins étaient sains, ou n'avaient pas été examinés; dans ces derniers cas, le foie et la rate, ou l'un des deux, ont été trouvés malades 21 fois. — En général ces lésions organiques existaient déjà longtemps avant l'opération ou la blessure; dans quelques cas cependant, les changements pathologiques, ceux des reins surtout, étaient encore si récents, qu'il n'était pas impossible qu'ils se fussent produits depuis l'opération ou la blessure, soit par suite d'une prédisposition particulière, soit par le développement subit d'une congestion sanguine dans des organes où la dégénérescence n'avait marché que lentement jusquelà. Ce sont principalement les reins, lorsqu'ils sont déjà antérieurement affectés d'une maladie chronique dans laquelle la sécrétion urinaire est diminuée ou troublée, comme dans la dégénérescence granuleuse, qui amènent facilement, à la suite d'une opération ou d'une blessure, une inflammation des membranes séreuses avec exsudation consécutive; la même chose a lieu, mais à un moindre degré, pour les maladies du foie et de la rate.

[ocr errors]

Une lésion importante de l'une ou l'autre partie éloignée du corps amène toujours un surcroît d'activité du côté des reins. Si donc ces organes sont déjà congestionnés, leurs fonctions languissent, la sécrétion est restreinte, et il se développe des affections secondaires des séreuses et des muqueuses, comme l'œdème des poumons, l'épanchement dans les ventricules cérébraux, de même que cela se remarque à la suite de la maladie de Bright. De la même manière, et dans des circonstances semblables, naissent, par suite d'une prédisposition morbide de la rate, l'anthrax asthénique et l'érysipele. Ainsi l'opération ou la blessure ne peut être considérée ici que comme simple cause occasionnelle d'une maladie à laquelle l'économie était depuis longtemps prédisposée, maladie qui se serait développée tôt ou tard sous l'influence de quelque autre cause et abstraction faite de toute blessure. L'artérite et

1

la phlébite se déclarent aussi ordinairement sans aucune opération préalable, par suite d'une maladie des reins que l'on peut reconnaître à la coagulabilité des urines; mais ces phlegmasies peuvent aussi se manifester avec d'autres affections viscérales. Il est un point digne d'attention et qui a été jusqu'ici presque entièrement perdu de vue par les chirurgiens, c'est que les maladies chroniques des reins ont cela de particulier qu'elles prédisposent à l'hémorrhagic; cette prédisposition est telle que dans les opérations qui peuvent devoir être faites, surtout dans la lithotomie ou dans toute autre opération sur les voies urinaires, elle donne souvent lieu à des hémorrhagies secondaires qui deviennent presque toujours mortelles. Il faut probablement admettre ici un état de dissolution du sang, résultat de la maladie des reins; on conçoit alors que le caillot ayant de la peine à se former, les vaisseaux qui ont été divisés ne peuvent pas s'oblitérer. - On rencontre encore souvent des rétrécissements anciens des voies urinaires accompagnés du ramollissement des reins. Ces malades sont souvent pris de frisson febrile, de vomissement, d'un sentiment d'angoisse, et succombent à la péritonite, à la cystite, ou à uLe suppuration vers le fond de la vessie, suppuration qui suit le trajet des urétères jusqu'aux reins; dans quelques cas, la mort est due à l'œdème pulmonaire ou à un épanchement dans les ventricules du cerveau. Comme il n'est pas rare de voir survenir ces accidents à la suite de l'introduction seule d'une bougie ou d'un catheter dans l'urèthre, on doit toujours auparavant examiner l'état des reins et les urines. Les adultes porteurs de calculs vésicaux sont souvent atteints d'une forme aiguë de la maladie de : Bright; dans ces cas, la taille se termine ordinairement par la mort, par suite de l'inflammation consécutive de la sércuse on d'une hémorrhagic secondaire. Les indi› vidus atteints de la syphilis qui sont affectés de dégénérescence des reins par suite de leur vie irrégulière ou de l'abus des préparations mercurielles, sont souvent attaqués tout à coup d'œdème de la glotte, d'inflammation suppurative de la muqueuse de la trachée-artère et du gosier, ou par une pneumonie, une pleurésie, ou une péritonite à marche très-aiguë. Ceux atteints d'anthrax asthénique sont surtout exposés à de violentes pleurésies et autres phlegmasies internes; dans ce cas le liquide épanché a un aspect sanguinolent et l'on trouve les reins dans un état morbide. On voit, d'après cela, comment, en médecine légale, il faut juger les blessures légères lorsqu'elles produisent la mort, sous l'influence d'une maladie chronique des reins préexistante.

Moyens prophylactiques.

Lorsqu'on a à soumettre à une opération, ou à traiter pour une blessure un sujet dont la manière de vivre inspire des craintes relativement à sa constitution, il faut commencer par s'assurer de l'état des reins par un examen des urines; si l'on reconnaît une maladie des reins, ou si l'on a seulement lieu de la supposer, on prend, avant de procéder à l'opération, les précautions convenables pour combattre l'irritation de ces organes, et l'on n'agit que lorsque cette irritation a cédé. Lorsque la maladie est très-avancée et qu'elle n'est plus susceptible d'une guérison complète, on tâche au moins d'enrayer pour quelque temps le processus morbide. Si l'on ne peut différer l'opération, on ne négligera pas, avant de la pratiquer comme après, d'employer tous les moyens qui peuvent tendre à amener la cicatrisation de la plaie. Il est prudent, quand l'urine n'a pas fourni de traces d'albumine avant l'opération, de l'examiner encore à plusieurs reprises plus tard, car souvent la prédisposition morbide ne devient une maladie réelle qu'après l'opération. — Je dois enfin faire remarquer que la plupart de mes observations ont été faites à l'hôpital de Guy, et qu'on ne peut pas conclure de ce qui précède que les choses se passeront de même, soit dans d'autres localités, soit dans d'autres circonstances. En Angleterre et surtout à Londres, les maladies des reins sont beaucoup plus nombreuses et d'une nature plus maligne que sur le continent d'Europe. Il est certes remarquable que, dans un hôpital où les fièvres secondaires et l'érysipèle sont d'ailleurs rares, les opérations et les blessures se terminent si fréquemment par la mort, à la suite d'affections des reins; nous n'aurons donc pas été inutiles en fixant l'attention des chirurgiens sur un objet dont il a été peu traité et d'une influence si importante dans la pratique. (Guy's Hospitals Reports, vol. 1, 1843.)

De l'emploi des grandes ventouses dans l'éclampsie; par le Dr. Cazeaux. — Une dame ayant eu un accouchement laborieux terminé par le forceps, pendant lequel elle s'était plaint de douleurs syncipitales trèsviolentes, fut prise la nuit suivante, après plusieurs heures d'un calme parfait, d'un premier accès convulsif très-court suivi d'un sommeil profond, puis de deux autres accès. Lorsque M. Cazeaux arriva auprès d'elle, elle était dans le coma. Au bout de cinq minutes elle r'ouvrit les yeux, le reconnut, mais sans pouvoir se faire entendre ; une salive écumeuse et sanguinolente couvrait les lèvres; sa langue avait été mordue.-Saignée copieuse; applications froides sur la tête;

dix centigrammes de calomel toutes les demiheures; sinapismes.

Les accès parurent céder, mais ils revinrent bientôt avec plus d'intensité, et toutes les vingt minutes ;-15 sangsues derrière chaque oreille; coma profond qui n'est inlerrompu que par des crises violentes d'éclampsie.

Le lendemain, nouvelle saignée de 700 grammes; 60 grammes d'huile de ricin en lavement; calomel, large vésicatoire à la nuque. Le mal ne fait que redoubler; pouls filiforme.

C'est alors qu'on a recours aux grandes ventouses Junot et qu'on y enferme le membre gauche jusqu'à mi-cuisse pendant une heure et demie. Au bout d'une demi-heure, les convulsions cèdent. La boîte pneumatique est appliquée sur le membre droit; il n'y a point d'accès convulsifs, mais le coma persiste; le pouls est à peine sensible, la face décolorée. On retire la ventouse pour la réappliquer le soir, pendant deux heures. Plus d'accès, mais assoupissement profond. Lavement purgatif, applications sur la tête de compresses froides.

Le lendemain matin, retour à la connais sance, mais impossibilité de parler. Nouvelle application de la ventouse pendant deux heures qui produit un état de quasi-défaillance et des douleurs locales. La journée se passe bien et le soir la malade recouvre ses facultés.

(Annales de Chirurgie.)

Traitement de la sciatique. Le docteur Rossi Fioraventi, de Cassano, ayant observé diverses guérisons de névralgie sciatique à l'aide de l'application de la renoncule scélérate sur le talon, a cherché à remplacer cette plante vésicante par la pâte de cantha rides. Après avoir dépouillé le talon de toutes ses callosités par le moyen de cataplasmes, puis d'une lame de couteau, l'avoir lavé avec du vinaigre fort, il y fait appliquer la pâte vésicatoire. Il prétend avoir guéri parce moyen des sciatiques qui avaient résisté aux moyens ordinaires.

Le docteur Petrini, d'Aquila, a depuis longtemps recommandé, comme un procédé très-puissant contre la même maladie, l'application d'un cautère olivaire rougi à blanc entre l'avant-dernier et le dernier orteil du membre malade. Le cautère doit être porté sur cette région où le nerf se bifurque pour fournir les branches collatérales aux deux derniers doigts du pied, et doit être retenu là cinq à six secondes; on panse ensuite avec du cérat simple.

Le professeur Quadri, de Naples, a répété souvent cette opération à Prato en Toscane, avec un plein succès. Le docteur Caffe dit

l'avoir pratiquée une fois et avec le même avantage.

Il serait possible que, dans les maladies des cordons nerveux, les moyens dirigés sur leurs épanouissements eussent une plus grande puissance que lorsqu'ils sont portés dans une autre direction. Des expériences comparatives, tentées sous ce point de vue, pourraient fixer définitivement le procédé le plus sûr suivant les cas.

(Journ. des conn. méd.)

De l'emploi du chlorure de sodium dans les maladies des yeux; par le Dr. TAVIGNOT. - M. Tavignot a essayé l'usage du sel marin dans toutes les espèces d'ophthalmic du globe de l'œil et des paupières; mais ce n'est que dans les ulcérations de la cornée qu'il en a retiré un avantage vraiment remarquable et que ce topique s'est trouvé supérieur à tous les autres déjà connus.

Toutes les espèces d'ulcérations de cet organe que l'auteur a traitées par ce moyen, ont cédé plus ou moins promptement. M.Tavignot emploie ce sel en crayon, en pommade ou en collyre. En touchant la partie malade avec le sel cristallisé on n'a pas la crainte de produire un eschare. L'effet obtenu est une stimulation assez vive et douloureuse, mais momentanée. La pommade se compose de 4, 8 à 16 grammes de sel pulvérisé fin pour 30 grammes d'axonge. Mais c'est surtout le collyre dont l'auteur fait le plus souvent usage. Quinze grammes de sel sur 425 d'eau pour les cas légers; le double et même plus pour les cas graves, en instillation entre les paupières. Ce moyen fait promptement cesser la photophobic. (L'Expérience.)

[ocr errors]

Des convulsions puerpérales; par le Dr. Robert JOHNS. D'après un grand hombre de faits, le docteur Robert Johns a constaté que l'éclampsie des femmes grosses se manifestait presque toujours chez les primipares et chez celles qui en avaient été atteintes à leur première grossesse.

On peut prévoir souvent cet accident si, à l'œdème des parties supérieures il se joint de la céphalalgie, des pesanteurs de tête, étourdissements, bourdonnements, perte momentanée de la vision, vives douleurs de l'estomac lorsque le tempérament est pléthorique, et le travail long. C'est d'ailleurs la tête qui, dans ce cas-là, se présente toujours. Sur ces deux points le docteur Velpeau professe une opinion contraire, assurant que la position vicieuse de l'enfant et un travail accéléré sont des causes de convulsions.

Robert Johns, s'appuyant sur l'expérience de Collins, emploie contre ce genre d'éclampsie, d'abord la saignée, puis le calomel et

[blocks in formation]

Traitement du croup par les mercuriaux et le tartre stibié; par le Dr. NONAT. -Le docteur Nonat rapporte trois cas de croup couenneux bien caractérisés, qu'il a traités avec succès par le tartre stibié, de manière à entretenir de fréquents vomissements par l'emploi simultané du calomel, cinq centigrammes toutes les heures, et des frictions mercurielles autour du cou et sous les aisselles, de 50 à 60 grammes par jour. Pour l'un des malades il a fait usage d'une solution de nitrate d'argent porté sur la glotte à l'aide d'une éponge fixée à une tige de baleine. Chez un autre, une éruption hydrargyrique se manifesta avec une réaction fort intense, mais qui fut calmée au bout de quelques jours. Chez le troisième, la bouche fut affectée.

(Bull. de Thér., 1844.)

Efficacité de la méthode de Most (1) dans le traitement de la fièvre puerpérale. -Le docteur Leriche, en recherchant dans les annales de la science un guide plus certain, dit-il, que celui que pouvaient lui fournir ses faibles connaissances, en présence de plusieurs cas de fièvre puerpérale qu'il avait eu à soigner pendant l'hiver, fut frappé des paroles de Most: « La fièvre puerpé>> rale n'existe point comme maladie sui gene» ris. Cependant toutes les inflammations et » les fièvres qui ont lieu dans les couches, » ont un caractère particulier et exigent, "par conséquent, un traitement prudent, » non échauffant, et dans lequel il faut évi»ter tout ce qui supprime subitement la transpiration, la sécrétion du lait, les lo>> chies. Dans le premier et le deuxième jour » d'une pareille fièvre, je supprime la ma» ladie par le moyen suivant: Elixir acide de Haller, 4 grammes; laudanum de Sydenham, 2 grammes. Mêler. A prendre » toutes les trois heures 15 à 20 gouttes » dans une verrée d'eau d'orge. Ces gouttes

(1) Consultez l'article que nous avons publié

sur l'efficacité du traitement de Most dans le 2me vol. du Journal de médecine, page 171.

[merged small][merged small][ocr errors][merged small]

Trailement interne pour diminuer le volume des hernies et faciliter leur réduction; par le professeur DIEFFENBACH. Si la réduction, complète ou partielle, des hernies considérables et en parties adhérentes ne peut être obtenue à l'aide du taxis, un traitement interne bien méthodique peut quelquefois encore procurer, dans ce cas, un résultat avantageux. Ce traitement consiste essentiellement dans la position couchée horizontale que l'on fait garder longtemps au malade, et dans l'emploi simultané d'un certain régime diétético-pharmaceutique. Le nombre des observations recueillies par l'auteur et les succès qu'il en a obtenus ont été si surprenants, qu'il a vu dépasser de beaucoup les espérances qu'il en avait conçues dès l'abord. Ainsi, des hommes qui, depuis 10 à 15 ans, s'étaient trouvés dans l'impossibilité de recourir à l'application d'un bandage en raison du volume excessif de leur hernie, et qui avaient été par ce motif obligés de se borner à l'emploi du suspensoir, ont pu. gråce à ce traitement, voir leurs hernies réduites et l'application du bandage devenir possible. M. Dieffenbach commence le traitement par le séjour au lit, et il fait observer, à cette occasion, qu'il ne suffit pas de laisser les malades tout habillés s'étendre sur un canapé, parce qu'alors ils ont d'un côté trop de facilité à se lever ou à s'asseoir, et que, de l'autre, on n'obtient point sur un canapé le relâchement général qu'amène toujours le lit. Le malade prend matin et soir une certaine quantité d'eau minérale naturelle de Pullna, mais cependant à dose telle qu'il n'en puisse résulter des déjections alvines aqueuses. Lorsque cette eau n'agit plus convenablement, on doit avoir le soin de l'alterner avec d'autres moyens, tels, par exemple, que la potion laxative de Vienne ou l'électuaire de séné composé. Plus tard on donne des pilules formées de parties égales de savon, de résine de jalap et d'extrait de rhubarbe composé. Ces pilules doivent être administrées à dose suffisante pour soutenir l'effet laxatif. Vers la fin du traitement on prescrit presque exclusivement l'huile de ricin, qui convient le mieux alors. pour favoriser la réduction de la hernie.

« PrécédentContinuer »