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de l'abjurer; car je voyais se multiplier si rapidement les symptômes nerveux, les soubresauts des tendons, l'abattement, le délire sourd, etc., qu'il n'y avait pas moyen de persister. » D'après toutes les considérations qui précèdent, inutile de dire que je me suis abstenu de tirer du sang à mes malades, à moins qu'une indication impérieuse ne réclamât de le faire.

Je prescrivais pour boissons, des tisanes mucilagineuses, gommeuses, chlorurées ou acidules, convenablement sucrées, et généralement assez abondantes, qui toujours étaient prises en minime quantité chaque fois, et qu'on donnait, soit froides, soit douces, soit chaudes suivant le goût des malades ou selon les indications particulières qu'il y avait à remplir; des flanelles ou des linges imbibés d'eau de guimauve, ou des cataplasmes de farine de graines de lin, étaient appliqués sur le ventre, on renouvelait convenablement ces épithèmes et l'on en continuait l'emploi tant que l'abdomen restait tendu ou douloureux; des quarts de remède, des demi ou des lavements entiers, émollients, amylacés, albumineux, opiacés, chlorurés ou purgatifs, étaient prescrits suivant les indications.

Les lavements chlorurés ont constamment modifié avec avantage la puanteur des selles, de même que les boissons gommeuses chlorurées (10, 20 ou 30 gouttes de chlorure d'oxyde de sodium par litre), m'ont toujours paru combattre trèsavantageusement la fétidité de l'haleine, les aphthes, l'état fuligineux de la langue, des dents, des lèvres, etc., mais ce moyen ne m'a pas semblé avoir plus d'influence qu'aucun autre sur la durée de la maladie.

Quand il existait un embarras gastrique manifeste, avec peu de fièvre, absence des symptômes d'une vive irritation de l'estomac ou de l'encéphale, j'avais de suite recours à un vomitif, et je prescrivais le tartre émétique à dose convenable; j'ordonnais au contraire des purgatifs quand le canal intestinal ne me paraissait pas être le siége d'une phlogose trop intense, et que je le savais embarrassé, soit de matières dures, soit de mucosités irritantes, qui ajoutaient toujours à l'intensité du mal, en augmentant l'inflammation de la muqueuse et en provoquant un météorisme qui était constamment quelque chose de fort grave. Quand, par la percussion, je constatais que les matières à évacuer se trouvaient dans la terminaison du gros intestin, au lieu de recourir aux purgatifs par la bouche, je prescrivais des lavements purgatifs; je dois dire ici relativement aux purgatifs, que toujours j'ai considéré leur action passagèrement irritante sur la portion d'intes-‚ tin malade, comme beaucoup moins dangereuse que le contact trop prolongé avec ces parties, des matières irritantes qui s'y accumulent, en augmentent encore, l'état inflammatoire, et dont l'absorption qui s'y opère, devient une cause nouvelle de complications, Jamais je n'ai eu à me repentir de l'emploi de ces moyens, que je maniai, du reste avec toute la prudence, toute la circonspection dont je suis capable, et dont, bien entendu, je m'abstins quand une indication positive n'en commandait pas l'emploi. J'ai plusieurs fois vérifié, à cette occasion, l'exactitude de l'assertion de M. Martin-Solon, que les purgatifs modifient la sécrétion biliaire et qu'ils dépriment le pouls, comme le font les saignées. Dans toutes les circonstances j'ai accordé la préférence à ceux de ces agents thérapeutiques qu'on sait être les moins irritants, les sulfates de soude et de magnésie, l'eau de Sedlitz gazeuse,, l'huile de ricin, le calomel. Quand je faisais usage de ce dernier, j'en prescrivais généralement une dose assez élevée ( 50 ou 60 centigrammes en une fois ), plutôt qu'une quantité plus minime. Depuis bien longtemps j'ai reconnu que l'action ptyalisante de ce médicament est beaucoup moins sujette à se manifester après des doses élevées que dans les cas contraires, la raison, du reste, en paraît fort simple: les promptes évacuations que ces doses déterminent, permettent beaucoup moins l'absorption du sel mercuriel, qui se trouve ainsi plus vite éliminé.

L'intensité du gargouillement cœcal, celle des borborygmes, le météorisme ab

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dominal trop prononcé et dû à la présence dans les intestins, de matières dures ou irritantes, un état pathologique grave de l'encéphale, étaient pour moi des indications de recourir aux purgatifs, mais j'ai toujours subordonné leur réitération an degré d'amélioration qui me paraissait due à leur administration, et aux indications nouvelles qui commandaient de revenir à leur emploi. Quand je prescrivais des purgatifs, je faisais en sorte que la dose de ces médicaments fût assez élevée pour éviter qu'ils ne restassent trop longtemps en contact avec la muqueuse intestinale. J'avais grand soin néanmoins de ne point tomber dans un autre écueil, de ne pas déterminer une trop grande quantité d'évacuations.

Quand la diarrhée était légère, qu'elle ne consistait qu'en quelques selles dans les 24 heures, et qu'une indication positive, d'ailleurs, l'exigeait, je ne balançais point pour prescrire également un purgatif, mais alors je donnais la préférence au sulfate de soude, à la dose de 15 à 30 grammes, dans une tasse de bouillon aux herbes, et ce sel m'a toujours paru modifier d'une manière avantageuse les sécrétions intestinales; mais lorsque la diarrhée était abondante, je me gardais bien de donner des purgatifs dont les résultats n'auraient pu qu'ajouter encore à l'anémie des malades. On sait que les évacuations intestinales considérables, sont un des accidents les plus graves de la fièvre typhoïde, un de ceux qui enlèvent trèsvite les malades et qui réclament les plus prompts secours. Je recourais alors aux demi-lavements amylacés, albumineux, laudanisés, chlorurés quand il le fallait, et je prescrivais en même temps des pilules d'alun et de cire, pilules qui m'ont paru fort avantageuses dans ces circonstances, et dont j'ai fait prendre jusqu'à 20 dans les 24 heures.

2 Cire blanche très-pure;

Alun (sulf. acid. d'al. et de potas.).

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De chaque part. égale.

Triturez à froid dans un mortier de marbre, avec une petite quantité de teinture ' de cannelle, à laquelle j'ai reconnu la propriété de permettre la prompte division de ce médicament: ajoutez l'alun et préparez S. L. des pilules du poids de 20 centigrammes.

On faisait avaler ces pilules dans un peu de gelée de groseilles, et on les écrasait quand il était nécessaire d'en faciliter ainsi l'ingestion.

Les lavements n'étaient pas également bien conservés par tous les malades; souvent même, ce moyen paraissait provoquer des selles plus fréquentes. Je recourais alors avec beaucoup d'avantages à des suppositoires de beurre de cacao, dans chacun desquels je faisais entrer une dose plus ou moins forte d'extraits d'opium et de belladone. Je prescrivais de un à trois de ces suppositoires par jour et voici la formule que j'adoptai dans la plupart des cas.

2 Beurre de cacao,

Extrait gommeux thébaïque,
De belladone,

Pour un suppositoire.

Q. S.

5 centigrammes. 10 centigrammes.

Je recommande beaucoup aux praticiens l'emploi de ces suppositoires, non-seulement dans les diarrhées considérables, mais encore dans la dysenterie, et toutes les fois qu'il faudra remédier à des douleurs intenses de la partie inférieure du

rectum.

Dans presque tous les cas, j'avais recours, même dès le début du mal, à des bottes de cataplasmes émollients ou légèrement sinapisés; ces topiques m'ont toujours paru d'un très-bon résultat. Ils diminuaient constamment les congestions supérieures, et je suis porté à croire que bien souvent ils s'opposaient à leur développement; on continuait ces cataplasmes pendant presque toute la durée de la maladie : seulement on les cessait et on les reprenait suivant les indications qui se présentaient. L'encroûtage fuligineux de la langue, des dents, des lèvres, etc.,

était soigneusement nettoyé chaque jour avec un linge fin ou un pinceau de charpie trempé dans de l'eau miellée, soit aluminée, soit boratée, soit chlorurée. Quand les malades le pouvaient, ils se rinçaient fréquemment la bouche avec de l'oxycrat, et l'on usait contre les aphthes de gargarismes appropriés. Fréquemment je prescrivais en gargarisme une décoction de quinquina, additionnée de sulfate acide d'alumine, ou de potasse, ou de miel rosat, ou de sirop de sucre; ce moyen est excellent.

Un enfant avait la cavité buccale remplie d'aphthes; sa mère, par méprise, lui insuffla dans la gorge, au lieu de la poudre d'alun qui était prescrite, une petite quantité de tartre stibié. Des vomissements nombreux et qui mirent en danger la vie de cet enfant furent le résultat de cette méprise; les aphthes avaient entièrement disparu le lendemain, pour ne plus reparaître, et ce malade, peu de jours après, entra en convalescence; ce fait m'a paru assez curieux pour ne point être passé sous silence.

Dans l'état ataxo-adynamique, avec parotides et carphologie même, j'ai fait connaître ailleurs au monde médical les brillants succès que j'ai dus à ce moyen, qu'ont préconisé avant moi, Reid, Fuller, Cullen, Mertens, Franck, Odier, Marcus, Récamier, etc.; et que généralement on emploie trop rarement de nos jours. Les demi-lavements (camphrés (1 à 2 grammes de camphre chaque fois) m'ont paru aussi fort avantageux dans plusieurs cas de délire intense. J'en dirai autant des vésicatoires appliqués soit aux mollets, soit aux cuisses, dans une période assez avancée de la maladie et des cataplasmes fortement sinapisés, que je faisais promener sur les extrémités inférieures, en même temps que des applications froides étaient faites sur la tête et principalement sur le front.

Quelques toniques, la macération, la décoction de quinquina ( 31 grammes par litre d'eau), le sirop vineux, l'extrait sec ou l'extrait mou de cette écorce, la décoction de petite centaurée, l'infusion de fleurs de camomille, d'arnica, etc., m'out paru avantageux quand l'adynamie était profonde, toutes les fois qu'à des désordres nerveux considérables, succédait un état de grande dépression vitale, et quand, n'importe pour quelle cause, le pouls descendait beaucoup au-dessous de l'état normal. Les vins d'Alicante et de Malaga, le bon bouillon de viande étaient aussi fort utiles dans ces cas, où le praticien aime à se rappeler les préceptes si bien établis par M. le professeur Chomel, de s'efforcer de rendre de la fièvre aux malades, quand il y a ainsi défaut de réaction, affaiblissement radical des fonctions les plus primitives, les plus nécessaires au maintien de la vie.

Le pouls de deux de mes malades, après avoir présenté 90-100 pulsations rebondissantes pendant les 8 ou 10 premiers jours de la maladie, descendit à cette époque à 44-48 battements. Alors, à l'aide des excitants précités, que je maniat d'ailleurs avec une grande circonspection, je m'efforçai de stimuler,d'aiguillonner les fonctions de l'appareil circulatoire, d'animer momentanément d'une sorte de vie factice, les sources de la vie elle-même, et je fis en sorte de toujours maintenir e pouls dans l'état le plus rapproché possible de l'état physiologique. Le succès couronna mes efforts. En présence de faits de cette nature, on ne peut se dissimuler combien il eût été malheureux d'avoir tiré du sang au début de la maladie.

Le sulfate de quinine à la fin de la maladie principalement, combattait victoriensement les redoublements fébriles, qui persistaient alors et qui, dans bon nombre de cas, ainsi que je l'ai dit plus haut, étaient entretenus par un état morbide de

la rate.

Quand une complication vermineuse avait lieu, je lui opposais un décocté de semen-contra d'Alep vrai : cet anthelminthique est de la plus grande efficacité. Dans une période avancée de la maladie, les poumons de plusieurs malades étant devenus le siége d'un état morbide qui était loin d'être une inflammation

franche, je n'ai pas cru devoir conseiller d'émissions sanguines, qui me paraissaient tout à fait contre-indiquées. J'ai mieux aimé recourir aux vésicatoires momentanés sur le thorax; je secondais l'emploi de ce moyen par les tisanes pectorales, les loochs, les potions expectorantes et toujours j'exigeais que les boissons fussent prises chaudes et en très-petite quantité. Les boissons froides s'opposent à l'expectoration et les boissons trop abondantes facilitent en général l'amas des mucosités dans les bronches et favorisent l'engorgement et l'œdème des poumons. J'engageais aussi ces malades à changer fréquemment d'attitude et je prescrivais de disposer leur lit de manière qu'ils aient la poitrine très-élevée ; de cette manière, j'espérais forcer l'infiltration pulmonaire à se borner à la partie la plus basse du poumon seulement.

Dans les cas les plus graves et le plus généralement après sept ou huit jours de maladie, ou bien dans une période plus avancée, quand la diarrhée était abondante, opiniâtre, que le gargouillement cœcal, le météorisme abdominal étaient très-prononcés, que les matières évacuées étaient sanguines (mélœniques ) ou purulentes. que la lésion-intestinale me paraissait être d'une grande intensité, que l'adynamie, l'ataxie, étaient portées à un haut degré, je recourais à l'inoculation. stibiée sur la région iléo-cœcale et je proportionnais toujours le nombre des pustules et à la gravité du mal et à l'impressionnabilité des malades. J'établissais le plus ordinairement depuis six jusqu'à douze pustules et constamment ce moyen m'a paru d'un précieux résultat. L'inoculation stibiée contrebalançait-elle donc d'une manière favorable, l'état morbide de l'intestin, ou bien venait-elle en aide à la nature, en faisant naître artificiellement une de ces crises (furoncles, anthrax, etc.,) qui changent quelquefois d'une manière si heureuse la marche jusquelà si grave, si inquiétante de la maladie ?... Notre excellent et honoré collègue, M. le docteur Pigeolet, de Bruxelles, en revenant dernièrement sur ma nouvelle note relative à l'inoculation stibiée s'exprimait ainsi : « Parmi les ressources de l'organisme pour déterminer la marche plus régulière ou l'issue favorable de certaines maladies, se trouvent le furoncle, l'abcès métastatique, l'anthrax, etc.; or, de tous les moyens révulsifs cutanés, celui dont l'action présente le plus d'analogie avec les moyens critiques précités, c'est certainement le tartre émétique. Nous savons tous que quelquefois dans l'affection typhoïde, un abcès, un anthrax, change la physionomie de la maladie, détermine la régularité de son cours : il en est de même dans bien d'autres affections et la nature se montre si sage dans tous ses actes, que jamais nous n'aurons à nous repentir d'avoir cherché à l'imiter. » Importante vérité, vérité de tous les temps, que je partage entièrement avec le savant collègue que je viens de citer et auquel j'adresse les plus sincères remerciments pour le zèle avec lequel il cherche à propager mon procédé d'inoculation stibiée, procédé qui, je le crois, rendra de grands services en thérapeutique.

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Dans les cas d'épistaxis trop abondantes, j'avais recours à la position élevée de la tête, à quelques applications froides sur le front, les tempes et le nez, et toujours cela a suffi pour arrêter le sang. Je ne m'en étais pas moins empressé, cependant, de faire connaître aux malades et aux personnes qui les soignaient, le moyen considéré comme infaillible, par M. le docteur Négrier (d'Angers), et qui consiste, comme on le sait, dans l'élévation d'un ou de deux bras, suivant que l'hémorrhagie a lieu par une seule narine ou par les deux de ces ouvertures en même temps. Je ne puis rien ajouter ici de mon expérience sur l'efficacité de ce moyen, n'ayant eu encore occasion de l'employer.

Le nitrate de potasse à la dose de 2 à 4 grammes par litre de tisane, m'a paru utile dans beaucoup de circonstances. Ce diurétique, en stimulant une fonction qui languissait, avait peut-être encore le précieux avantage de contribuer à l'élí

mination plus prompte du principe morbifère qui opprimait, bouleversait toute l'économie.

Les bains tièdes m'ont semblé avantageux contre la grande sécheresse, l'état brûlant de la peau, avec commencement de soubresauts des tendons. J'en dirai autant des eaux distillées de fleurs d'oranger, de laurier- cerise, des potions antispasmodiques ou faiblement opiacées, que j'ai conseillées avec assez d'avantages contre quelques symptômes ataxiques. Mais dans l'épidémie de Vaux, de même que dans toutes les autres circonstances où je fus appelé à combattre la fièvre typhoïde, quand une indication bien positive ne se présentait pas, je restais constamment spectateur heureux des efforts conservateurs de la nature, et je crois à cette manière d'agir, une haute, une importante portée. C'est dans ces circonstances surtout que l'homme prudent aime à se rappeler les faits si entraînants en faveur de l'expectation, rapportés par une infinité de praticiens consciencieux qui ont aussi cette opinion et parmi lesquels je me borne à citer M. le docteur Van Cutsem, de Bruxelles, qui, dans la maladie qui nous occupe, a vu nombre de fois « le malheureux campagnard, gisant sur une botte de paille, n'ayant pour tout remède qu'un grand seau d'eau de fontaine, dans lequel il puisait largement à l'aide d'une écuelle de bois, pour étancher la soif qui le dévorait, avoir le bonheur de guérir, tandis que non loin de sa chaumière, on voyait succomber le curé, le notaire, le médecin, etc., qui avaient à leur disposition tous les soins et tous les secours de la pharmacie. » Si je faisais ainsi de l'humble expectation dans les circonstances que je viens de spécifier, je ne manquais jamais d'agir, et avec tout l'empressement, toute l'énergie convenables, chaque fois que cela me paraissait nécessaire.

Je surveillais avec un grand soin les téguments du sacrum, des trochanters, des fesses et des coudes, afin de prévenir, autant qu'il était possible, la formation d'eschares sur ces parties. A cet effet, je faisais fréquemment changer les malades de position, pour que les mêmes parties fussent moins longtemps comprimées, qu'on évitât le séjour des urines et des matières fécales sur les parties qui y étaient exposées. Je prescrivais de pratiquer fréquemment sur les téguments menacés de gangrène des lotions, soit adoucissantes, soit savonneuses, soit chlorurées, soit camphrées. J'avais recours assez souvent à une sorte de décoction d'écorces de chêne additionnée d'une quantité convenable d'extrait de Saturne. Je recourais à un large morceau de sparadrap de diachylon lorsque ces moyens paraissaient insuffisants, et les plaies gangréneuses étaient pansées avec des plumasseaux de charpie ou des linges sur lesquels on étendait, soit de la pommade au tannate de plomb, soit un mélange de parties égales de chlorure de chaux liquide et d'huile blanche ordinaire. Cette préparation, dont j'ai fait connaître ailleurs l'efficacité contre les brûlures, m'a paru aussi d'un excellent effet dans l'autre état patholo gique dont je viens de parler; plusieurs fois le jour, des lotions étaient pratiquées sur les parties gangrenées, soit avec le chlorure d'oxyde de sodium, soit avec le chlorure d'oxyde de calcium. Les chlorures ont dans ces circonstances de précieuses propriétés ; ils anéantissent l'odeur fétide des eschares, pénètrent les tissus frappés de mortification, stimulent les parties vivantes, préviennent les résorptions purulentes et contribuent puissamment à borner les progrès du mal.

Dans toutes les circonstances, j'insistais sur les soins de la plus minutieuse propreté, je voulais que l'air circulât le plus librement possible autour du lit des malades, je recommandais de le renouveler plusieurs fois pendant la nuit dans les pièces où ils étaient couchés. Je faisais placer dans celles-ci des assiettes contenant du chlorure de chaux, rendu presque liquide avec de l'eau, je les faisais arroser plusieurs fois le jour avec de l'eau chlorurée au 10%. Je faisais mettre de cette dernière dans les vases servant aux évacuations, ce qui était fort utile. Je faisais appré

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