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sont les suivantes: 4o Le cathétérisme à l'aide d'une bougie conductrice est, de tous les modes de cathétérisme connus, le plus facile et le plus sûr ; - 2o Il réussit parfaitement partout où les autres procédés sont applicables; 3o Il réussit encore alors que les autres échouent; - 4o Il met complétement à l'abri des tâtonnements douloureux, des déchirures du canal, des fausses routes et des nombreux accidents qui en sont la suite; 50 Il n'exige aucune habileté spéciale, et peut être pratiqué par les mains les moins exercées; 6o Il rend inutile tout l'arsenal d'instruments proposé pour vaincre les obstacles divers, et n'exige l'emploi que d'intruments usuels.

Moyens de déterminer l'expulsion des calculs vésicaux chez les enfants, sans recourir à l'emploi d'aucune opération chi rurgicale; par le Dr ABERLE, de Riedlingen (Wurtemberg). M.Aberle pratique la médecine dans une contrée baignée par le Danube, et dans laquelle la gravelle se rencontre assez fréquemment chez les jeunes enfants. En conséquence de l'opinion qu'il professe sur la nature musculaire des parois de la vessie, ce médecin a recours, dans les cas dont il s'agit, à l'emploi des remèdes qui possèdent la propriété de diminuer la contractilité des fibres musculaires dont les plans constituent les parois de cet organe. Le sujet pour lequel il mit, pour la première fois, cette médication en usage, était un jeune enfant âgé de deux ans, chez lequel le cathétérisme avait fait constater l'existence d'un calcul vésical du volume d'un gros pois. Il fit administrer à l'intérieur une boisson émulsive préparée avec les semences de chènevis et additionnée d'extrait de jusquiame, et il prescrivit en même temps de pratiquer sur le périnée des frictions avec une pommade dont la belladone formait la base. Au bout de 8 heures de ce traitement, le calcul commença à s'engager dans le canal de l'urethre, et bientôt après il sortit spontanément. De ́puis cette époque, M. Aberle a cu encore l'occasion de donner des soins, dans l'espace d'une seule année, à quinze enfants atteints de la même affection. Chez tous, le même traitement a été prescrit, et chez tous aussi, il y a eu expulsion de petits calculs dans un laps de temps qui a varié de 18 à 56 heures. Dans tous ces cas, la paralysie, pharmacologiquement produite, du sphincter de la vessie, n'a été que d'une courte durée. (Gazette des hôpitaux, 16 janvier 1845.)

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lire est souvent l'effet d'une simple contraction musculaire, à laquelle l'intelligence est étrangère; 2° ces délires, en quelque sorte physiques, coïncident avec une lésion physique dans la substance cérébrale; 5o les délires de l'intelligence même sont en dehors des lésions organiques du cerveau. — Ce n'est plus la pensée, phénomène si merveilleux et si fragile, qui fixe le plus aujourd'hui l'attention des observateurs dans les maladies de l'encéphale et dans la folie; l'étude des mouvements offre des aperçus bien mieux saisissables et bien plus sûrs. Essayons de glaner à notre tour dans ce champ fertile après l'auteur du traité de la Paralysie générale chez les aliénés. Lorsqu'un muscle est convulsé, ses contractions s'opèrent sans participation aucune de la volonté, sans ordre apparent. Les muscles de la langue, placés immédiatement sous l'influence cérébrale, se convulsent des premiers dans les affections convulsives. Dans une attaque d'épilepsie, par exemple, il y a d'abord perte subite de connaissance, puis un cri: ce cri initial ne peut pas être un effet de l'action intellectuelle, puisque l'intelligence est suspendue: c'est un effet purement physique dù à la contraction de deux organes musculaires; les muscles du larynx convulsés donnent le son, et les muscles de la langue également convulsés, modifient ce son par leurs inflexions diverses, produisent les différents cris épileptiques, hydrencéphaliques, etc., etc. Outre les affections convulsives, il existe des désordres de mouvement nombreux et variés qu'on observe dans les délires, et qui souvent les constituent. Soit une méningite aiguë: le sujet s'agite en tout sens et vocifère; eh bien, prolongez le court délire initial de l'épileptique qui ne consiste que dans un cri plus ou moins varié, et la même explication vous donnera la série des vociférations des méningites, à savoir : un son fourni par la contraction des muscles du larynx, et les muscles de la langue opérant sur ce son, se mariant de mille manières dans leurs mouvements variés, et produisant un langage tantòt bizarre, inimaginable, tantôt des mots, des phrases, familiers au sujet, les muscles linguaux s'adonnant à leurs inflexions habituelles : « Servez! On y va! » criait un garçon limonadier affecté de méningite; sa langue retombait dans ses inflexions accoutumées, comme les bras de ce sonneur qui simulaient l'action de sonner les cloches. Les délires des maladies de l'encéphale sont donc de simples délires de mouvement : l'intelligence et la volonté n'y sont pour rien, puisque leur action est surpendue; ce sont les organes chargés de l'ex pression matérielle de la pensée, les muscle phonétiques, en un mot, qui produisent tout ce bruit. Ne demandez pas au talade con

valescent ce qu'il a dit ou fait durant son délire; il n'a rien à vous répondre, étranger qu'il était aux mouvements de sa langue, de ses bras et de ses jambes. L'existence des délires de mouvement ne saurait être contestée; interrogez cet apoplectique qui traîne après l'attaque sa triste existence; il veut vous rendre votre salut, il a bonjour dans la pensée, et il ne trouve que chapeau sur ses lèvres; il reconnaît son erreur, recommence, et toujours le mouvement de ses muscles phonétiques aboutit au fatal chapeau : son délire n'est pas intellectuel, car il s'indigne et pleure de ne pouvoir traduire sa pensée qui est saine; c'est un délire dû à un tic que ses muscles phonétiques n'abandonneront que pour un autre. Tel est le délire de mouvement. Je poursuis l'observation de cet apoplectique. Cet homme raisonne juste, et il porte un foyer apoplectique; mais il a un délire de mouvement: la mé ningite et l'encéphalite, où l'on observe également ce genre de délire, présentent au contraire l'abolition de l'intelligence; que conclure? Que la pensée peut exister ou non avec lésion de la substance cérébrale, mais que ces délires de mouvement sont l'expression de la lésion cérébrale. Règle générale: quand vous rencontrez un délire de mouvement, concluez à une lésion organique. Mais comment distinguer ce délire automatique d'un délire de l'intelligence? Interrogez le malade, observez le jeu de ses muscles, et l'état de sa conscience; s'il présente des convulsions ou des désordres de mouvement dans les autres muscles du corps, et si en même temps la conscience et l'intelligence sont abolies, concluez à un simple délire de mouvement; c'est bien un délire de mouvement, car, d'une part, l'intelligence est abolie, et, de l'autre part, le système musculaire général est agité. Concluez en outre à une lésion matérielle du cerveau. Il suffit de la présence d'un seul de ces deux phénomènes pour guider sur le genre de délire. Si l'intelligence est abolie, le délire ne peut pas être attribué à cette intelligence. Si l'intelligence est conservée, le délire pourra lui être attribué, comme dans tous les cas de délire partiel chez les aliénés. La présence de désordres de mouvement généraux fera présumer que le délire n'est qu'un effet de la continuation de ce même désordre sur les mouvements des muscles phonétiques; si F'intelligence est en même temps abolie, la présomption devient certitude. L'observation, ai-je dit, démontre que dans ces délires de mouvement, il y a lésion matérielle du cerveau, ce qui me porte à croire que le cerveau est l'organe de l'expression matérielle de la pensée; qu'il continue simplement les fonctions de la moelle, sensibilité, motilité, qu'il préside à l'action de ses nerfs,

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comme la moelle à l'action des spinaux ; qu'il n'est pas la cause, mais simplement l'instrument de l'intelligence. Il n'est pas cette cause, car on pense juste avec un foyer hémorrhagique, et par contre on s'endort chaque soir avec un cerveau sain. Il n'est pas cette cause, car il n'offre de lésion apparente que lorsque ses fonctions d'organe, instrument de la pensée, sont lésécs, exemple: les délires de mouvement; toutes les fois, au contraire, que le délire est intellectuel, l'organe est généralement sain, parce qu'il n'est qu'instrument. Les délires intellectuels comprennent tous ces délires où la conscience est conservée. Ces expressions de délire intellectuel semblent s'exclure au premier abord, mais l'intelligence est vraiment conservée dans ces délires; le monomaniaque discute et raisonne d'après les lois même de la logique. Son raisonnement est faux, mais il l'est d'après les lois du syllogisme; ce délire, avec conscience, est donc intellectuel, c'est le délire spécial de la folie, où l'on observe aussi le délire phonétique. Quand l'aliéné a conscience de ce qu'il dit, que les mouvements de la parole sont libres, délire intellectuel, cerveau sain. Quand l'aliéné a perdu le sentiment de lui-même, quand il présente des désordres de mouvements généraux ou un tremblement général seulement des muscles phonétiques et autres, délire phonétique, cerveau congestionné comme dans la manie, désorganisé comme dans la paralysie générale et la démence. La convalescence de l'aliéné viendra confirmer encore votre diagnostic. Le convalescent n'aura pas conscience d'un délire phonétique; il se rappellera si bien, au contraire, son délire intellectuel, qu'il pourra prendre la plume et écrire l'observation de sa maladie. (Journal de médecine, décembre 1844.)

De la rougeole et de son traitement par l'aconit-napel; par le Dr DE CHIARRA, de Naples. Tous les pathologistes ont senti la nécessité de déclasser la rougeole, et de la transporter du groupe des maladies cutanées dans celui des fièvres. Seuls, les modernes dermatologues, engoués de la classification artificielle de Willan, s'obstinent à conserver cette fièvre dans leurs traités spéciaux, sous prétexte qu'un de ses caraçtères nosographiques consiste en un exanthème cutané. Or, comme l'exanthème bronchique n'est pas moins constant dans cette affection; qu'ensuite, du point de vue du pronostic et de la thérapeutique, qui sont bien quelque chose en médecine, ce dernier exanthème est beaucoup plus important que le premier, on ne voit pas pourquoi la rougeole ne figurerait pas à plus juste titre dans les traités spéciaux des maladies pulmonaires que dans ceux des maladies cuta

nées. Il n'appartient qu'à l'enfance d'une science ou qu'aux habitudes pittoresques des gens du monde et des garde-malades, de se laisser préoccuper en première ligne par un phénomène à cause de son évidence et de son éclat, et d'assimiler pour cela seul la maladie, dont ce phénomène ne forme qu'un symptôme, quelque spécifique qu'il puisse être, à d'autres maladies où le phénomène analogue révèle toute l'affection. L'auteur du travail en question a accordé le premier rang dans la rougcole à l'état de la poitrine, et nous l'en félicitons. Pour qui l'état de la peau a-t-il jamais été l'objet d'une indication directe dans cette maladie? Nous y cherchons et nous y trouvons un caractère diagnostique, et voilà tout. Le poumon doit attirer sous un double rapport toute l'attention du médecin; en premier lieu, à cause des dangers dont peut le menacer le catarrhe diffus, spécifique et trop souvent porté jusqu'à la pneumonie lobulaire ; en second lieu, à cause de l'étroite relation qui existe entre cette phlegmasic et la phthisie tuberculeuse. Cette relation a paru à l'auteur un caractère assez distinctif de la rougeole pour qu'il l'ait renfermé dans la définition de cette maladie qu'il dit être une fièvre aiguë manifestée primitivement par une phlegmasie catarrhale du poumon, et secondairement par une éruption cutanée, avec tendance à la phthisie pulmonaire. Cette manière essentiellement pratique de considérer la rougeole, a suggéré à notre estimable confrère de Naples l'idée d'une médication qui constitue la partie la plus importante et la plus neuve de son opuscule. Nous voulons parler de l'administration de l'aconit-napel, suivant une méthode qui paraît lui avoir donné les plus beaux résultats. Cette méthode consiste à faire dissoudre 5 centigrammes d'aconit-napel dans un litre d'eau édulcorée ou de la tisane du malade, et à prescrire cette boisson pendant tout le cours de la rougeole, de manière à ce qu'il en soit consommé environ 2 ou 3 centigrammes par jour. Le Dr de Chiarra assure que les accidents thoraciques sont admirablement contenus par ce traitement qui a surtout l'inappréciable avantage de conjurer les affections chroniques de la poitrine consécutives à la rougcole, en simplifiant de la manière la plus heureuse la phlegmasie bronchique essentielle à cette fièvre exanthématique. Nous sommes d'autant plus portés à accorder notre confiance à ces faits et à recommander l'emploi de l'aconit napel dans le traitement de la rougeole, que si notre propre expérience n'a pas encore trouvé l'occasion de vérifier les assertions du médecin italien, il nous a été souvent donné de nous féliciter de l'efficacité de l'aconit dans les bronchites simples accompagnées de beaucoup d'irrita

tion, ainsi que dans la plupart des toux opiniâtres.

(Journ. de médecine, décembre 1844.)

De quelques maladies peu connues du système nerveux; par le Dr CANSTATT. Je veux appeler un instant l'attention sur quelques maladies du système nerveux dont la forme est encore peu connue, et que je ne puis ranger parmi les névroses ordinaires. La première espèce a des traits de famille avec l'affection décrite dans ces derniers temps sous le nom de crampe des écrivains, avec cette différence cependant que le spasme dans l'affection qui nous occupe s'étend à une plus grande portion des organes de la motilité. La maladie consiste en ce qu'aussitôt que les membres ou le tronc sont fléchis, un spasme tonique s'empare des muscles fléchisseurs et s'oppose pendant plusieurs heures, c'est-à-dire, jusqu'au moment où le spasme vient à cesser, à ec que les muscles extenseurs obéissent à l'action de la volonté. Si les malades se courbent, ce n'est qu'au bout d'un certain temps qu'il leur est possible de se redresser; veulent-ils prendre quelque chose avec la main, les doigts restent fléchis dans la paume de la main, et celle-ci ne peut être ouverte que lentement; la marche est difficile et presque impossible, car quand le malade lève le genou, le mollet est saisi de spasme, et le pied ne peut être reporté à terre qu'avec la plus grande peine; la marche est surtout des plus difficiles quand il s'agit de gravir une montagne. J'ai rencontré deux fois cette maladie : la première fois chez une petite paysanne de 15 ans, d'une faible constitution et d'un tempérament sanguin, qui n'avait jamais été malade auparavant et qui commençait à être menstruée. A l'exception d'une habitation humide, on ne pouvait assigner aucune autre cause à sa maladie ; une sœur àgée de 26 ans, selon ce qu'on me rapporta, aurait été atteinte de la même affection et aurait fini par être complétement paralysée. Le second cas me fut offert par un jeune homme de 19 ans, d'une faible constitution, mais bien portant; sa maladie datait de 3 mois et avait commencé pendant la fenaison, en s'annonçant par des tiraillements qui se faisaient sentir depuis les doigts jusqu'à l'épaule. Ici encore, la cause était inconnue; on ne pouvait la rapporter, ni à l'onanisme, ni à des excès vénériens. Toutes les fonctions s'exécutaient régulièrement chez ces deux malades; j'examinai attentivement la colonne vertébrale et ne pus reconnaître aucun indice d'irritatation spinale. Pendant le spasme on sentait les fléchisseurs tendus; en dehors de cet état, ils n'offraient rien d'anormal; la crampe ou le, spasme ne se montrait pas pendant le repos; les attaques étaient quel

quefois si violentes, que les malades accusaient une douleur intense. Je m'explique aussi peu la nature de cette névrose que celle de la crampe des écrivains avec laquelle elle a une analogie qu'on ne peut méconnaître. Les circonstances défavorables dans lesquelles se trouvaient les deux malades ne permirent pas d'instituer un traite ment régulier; j'essayai en vain la strychnine, l'éther mercuriel, les dérivatifs, les préparations de fer, et même l'appareil à rotation électro-magnétique de Keil; la maladie ne s'amenda aucunement. Le courant électromagnétique eut pour effet, chez le jeune homme, de faire redresser immédiatement les doigts spasmodiquement fléchis dans la paume de la main.

Il est une autre espèce de névrose dont j'ai rencontré depuis peu trois cas bien évidents, et qui a été observée aussi par plusieurs autres praticiens qui l'ont considérée, les uns comme une danse de St.-Guy plus intense, et les autres comme une espèce d'épilepsie. Les attaques ressemblent tout à fait à celles de l'épilepsie; crampe générale des muscles avec insensibilité complète du cerveau, mais les contractions toniques des muscles produisent les attitudes les plus sin gulières que le gymnasticus le plus exercé ne saurait imiter, ni soutenir aussi longtemps que le font les malades. Cette névrose diffère de l'épilepsie en ce que les spasmes sont plus nombreux et se reproduisent dans un espace de temps plus court; comme dans le tétanos, l'excitabilité de réflexion (Reflexer regbarkeit) parait être montée ici à un haut degré; chez l'un des malades, les attaques se renouvelaient à peu près de cinq en cinq minutes, chez un autre plusieurs fois par jour; et la maladie avait duré des mois, et même des années, sans que l'état général des forces et la nutrition en eussent souffert. I y avait ceci de caractéristique que la maladie était précédée d'une période d'extase; une malade, jeune fille de 20 ans, chantait, causait sans discontinuer, racontait tous ses secrets, tout en étant déjà sans sentiment ou mouvement; une attaque prochaine se faisait quelquefois pressentir plusieurs heures, ou plusieurs jours d'avance, et la malade était alors pâle et abattue. Après l'attaque les malades ne se rappellent rien de ce qui s'est passé. Les deux autres malades, garçons de 10 à 15 ans, priaient et chantaient alors qu'ils avaient déjà perdu connaissance. - Dans deux cas, la maladie avait été le résultat d'un saisissement; dans le troisième, la présence des vers paraît avoir contribué à l'amener ; cependant la maladie ne s'amenda pas après qu'ils furent expulsés. Il y eut rarement une attaque pendant le sommeil. J'examinai souvent la colonne vertébrale chez la fille de 20 ans, sans y trouver la

moindre sensibilité; le garçon de 11 ans accusa une sensibilité bien marquée à la pression, mais le traitement des irritations spinales (émissions sanguines locales répétées, frictions avec l'onguent mercuricl, avec la pommade stibiéc, etc., etc.), n'amena aucun changement dans son état. Je n'obtins pas plus de succès de la valériane, des préparations de zinc, de cuivre, de fer, du nitrate d'argent, du calomel, de l'artemisia, etc.; enfin, me rappelant les observations de Dupuytren, je me décidai à employer les affusions d'eau froide, je les fis faire sur la tête et sur la colonne vertébrale deux fois par jour, et en outre chaque fois qu'il y avait quelque apparence d'une attaque prochaine. L'effet de ces affusions fut étonnant dans les trois cas. Chez la fille dont l'affection durait depuis cinq ans, les premières affusions eurent pour résultat de diminuer tellement la fréquence des attaques, que celles-ci ne revenaient plus qu'après un laps de temps de 14 à 28 jours, tandis qu'auparavant elles se reproduisaient plusieurs fois par jour; les règles, qui étaient supprimées depuis six mois, apparurent dans les trois premières semaines et continuèrent à revenir régulièrement. Après un traitement de deux mois, elle put quitter l'hôpital.

Les deux autres malades furent également complétement guéris après un traitement de huit jours; chez l'un, cependant, la maladie datait déjà de trois mois.

Je dois dire ici que l'expérience in'a appris que les affusions froides constituent pour les nerfs un moyen sédatif et tonique beaucoup plus puissant que toutes les gommesrésines à odeur forte, que les narcotiques et toutes les préparations métalliques. Dans plusieurs cas d'épilepsie j'en ai obtenu une amélioration notable, etune fois une guérison complète, bien que la maladie existât depuis deux ans. Elles ne m'ont pas été moins utiles dans l'hémicranie chronique et dans les affections hystériques.

D'après plusieurs cas observés dans må pratique, je me crois fondé à distinguer de la forme ordinaire de l'épilepsie, que je voudrais appeler épilepsie totale, une autre épilepsie partielle, ainsi que plusieurs observateurs, et Babington en dernier lieu, l'ont déjà fait. Tandis que dans l'épilepsie totale, toute la sensibilité du système céré bro-spinal est momentanément abolie durant les paroxysmes, la cessation de l'innervation, dans l'épilepsie partielle, se borne à une portion plus circonscrite de l'organe central du système nerveux. Les cas dans lesquels il n'y a que défaillance, sans que le malade perde connaissance ou tombe en convulsion, ne sont pas rares; quelquefois il n'y a qu'un seul membre agité de mouvements convulsifs. Le cas suivant m'a paru intéressant.

Une femme de 50 ans est souvent affectée, depuis sa dernière couche qui date de 15 ans, surtout quand elle a été longtemps debout, d'attaques qui s'annoncent par une sensation douloureuse partant du cœur et de fortes palpitations, qui semblent remonter dans la poitrine, et la privent tout à coup de la parole; bien que l'aphonie existe, la langue peut cependant se mouvoir pendant l'attaque, il n'y a aucune sensation extraordinaire dans la gorge, et la respiration et le pouls restent dans l'état normal; la connaissance est complète et les fonctions des sens ne sont pas troublées; cependant l'œil est quelque peu fixe et les mains tremblent. Le paroxysme dure plusieurs minutes et cesse tout à coup; la malade peut parler comme avant, mais après chaque attaque, elle éprouve une telle fatigue qu'elle peut à peine marcher. Ces symptômes sont probablement le résultat de la suspension instantanée de l'innervation de l'une ou l'autre portion du cerveau, qui régit le nerf vague.

(Medicinisches correspondenz blatt Bayerischer Aerzte.)

Du chlorure d'argent dans le traitement des maladies scrofuleuses; par le docteur SICARD. Depuis plusieurs années, M. le docteur Sicard a expérimenté le chlorure d'argent contre les affections strumeuses, et les succès qu'il en a obtenus, l'engagent à recommander ce médicament à l'attention des médecins. L'auteur rapporte plusieurs observations qui toutes tendent à prouver l'efficacité du chlorure d'argent. Il attribue à cette préparation d'argent des avantages tels que n'en peuvent pas revendiquer les meilleurs antiscrofuleux connus jusqu'à ce jour: prise à dose convenable, cette préparation ne surexiste jamais l'organisme et ne fatigue pas l'estomac; on l'a même vu réussir chez plusieurs malades qui n'avaient pu supporter ni l'iode, ni les préparations d'or. On peut incorporer le chlorure d'argent dans des pastilles de chocolat, sans que celles-ci en contractent un goût désagréable; les malades prennent ces pastilles avec plaisir. — L'effet le plus certain du chlorure d'argent, c'est de provoquer des selles abondantes; aussi M. Sicard pense-t-il que ce médicament agit en exerçant une dérivation puissante sur les intestins. La formule à laquelle il recourt ordinairement, est la suivante : 24. Chlorure d'argent, 5 centigrammes. Pâte de chocolat, q. s. pour 12 pastilles, à prendre une chaque matin, une demi-heure au moins avant le repas; un peu plus tard, il porte la dose de chlorure d'argent à 5 centigrammes pour 40 pastilles. Ce traitement est secondé par des frictions sur les tumeurs

scrofuleuses avec la pommade suivante : 2. Chlorure d'argent, 50 centigrammes.— Axonge, 30 grammes.

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(Clinique de Marseille.)

Métrorrhagie passive guérie par l'emploi de la décoction de sabine en injec tions, et suivie d'hémorrhagie se manifestant toutes les six semaines par les points lacrymaux. Pendant que je pratiquais à Linschoten, dit le Dr Hessing, une femme vint me consulter pour une métrorrhagie passive qui datait de deux ans ; elle perdait, en caillots, un sang d'une odeur fétide. Cette femme n'était plus réglée depuis 6 ans, elle était d'une bonne constitution, avait 48 ans et était mère de 10 enfants. Après avoir employé, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur, tous les moyens indiqués dans un semblable cas, M. Hessing eut recours à une assez forte décoction de sabine (2 onces pour une colature de 8 onces), avec laquelle il fit faire 4 injections par jour, et dont il imbiba une éponge qui fut portée, après chaque injection, le plus haut possible dans le vagin. L'hémorrhagie augmenta d'abord, en ce sens que la malade perdit des caillots beaucoup plus considérables. Prescription: Decoct. cortic. peruvian. fusc., cum spiritu vitrioli; toutes les 2 heures une cuillerée à bouche. Ce traitement fut continué pendant 8 jours, au bout desquels on se borna à faire faire des injections avec la décoction de sabine; la malade perdit un peu moins de sang, mais toujours encore en caillot. En continuant les injections, l'hémorrhagie diminua de jour en jour, le sang cessa d'être coagulé, il devint fluide, séreux, et au bout de 3 semaines tout écoulement avait disparu. Mais alors, et au moindre changement de température, la malade se plaignit tantôt d'une constriction à la poitrine, tantôt d'un sentiment de pesanteur dans le globe de l'œil. Un jour le Dr Hessing ayant été demandé en toute hâte, il la trouva trèstroublée, penchée en avant et tenant un mouchoir devant la figure; elle lui rapporta qu'elle avait été prise d'un saignement considérable de l'œil gauche. En levant le mouchoir, le médecin vit en effet un filet de sang de la grosseur environ d'une plume de corbeau et s'assura, par un examen attentif, que cette hémorrhagie provenait des points lacrynaux. Il tranquillisa la malade et au bout d'un quart d'heure le saignement cessa de lui-même. Depuis lors, cette femme eut toutes les six semaines une hémorrhagie semblable par les points lacrymaux, après laquelle elle se trouvait chaque fois notable

ment mieux.

(Nederlansch Lancet, novembre 1844).

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