Pagina-afbeeldingen
PDF
ePub

20. On appelle accords par supposition, ceux où la basse-continue ajoute ou suppose un nouveau son au-dessous de la basse-fondamentale; ce qui fait que de tels accords excèdent toujours l'étendue de l'octave.

Les dissonances des accords par supposition doivent toujours être préparées par des syncopes, et sauvées en descendant diatoniquement sur des sons d'un accord sous lequel la même basse supposée puisse tenir comme basse - fondamentale, ou du moins comme basse-continue: c'est ce qui fait que les accords par supposition, bien examinés, peuvent tous passer pour de pures suspensions. ( Voyez SUSPENSION.)

Il y a trois sortes d'accords par supposition: tous sont des accords de septième. La première, quand le son ajouté est une tierce au-dessous du son fondamental; tel est l'accord de neuvième : si l'accord de neuvième est formé par la médiante ajoutée au-dessous de l'accord sensible en mode mineur, alors l'accord prend le nom de quinte superflue. La seconde espèce est quand le son supposé est une quinte au-dessous du fondamental, comme dans l'accord de quarte ou onzième : si l'accord est sensible et qu'on suppose la tonique, l'accord prend le nom de septième superflue. La troisième espèce est celle où le son supposé est au-dessous d'un accord de septième diminuée ; s'il est une tierce audessous, c'est-à-dire que le son supposé soit la dominante, l'accord s'appelle accord de seconde mincure et tierce majeure ; il est fort peu usité : si le

son ajouté est une quinte au-dessous, ou que ce son soit la médiante, l'accord s'appelle accord de quarte et quinte superflue; et s'il est une septième audessous, c'est-à-dire la tonique elle-même, l'accord prend le nom de sixte mineure et septième superflue. A l'égard des renversements de ces divers accords, où le son supposé se transporte dans les parties supérieures, n'étant admis que par licence, ils ne doivent être pratiqués qu'avec choix et circonspection. L'on trouvera au mot ACCORD tous ceux qui peuvent se tolérer.

SURAIGUES. Tétracorde des suraiguës ajouté par l'Arétin. (Voyez SYSTÈME.)

SURNUMÉRAIRE ou AJOUTÉE, s. f. C'étoit le nom de la plus basse corde du système des Grecs; ils l'appeloient en leur langue proslambauoménos. (Voyez ce mot.)

SUSPENSION, S. f. Il y a suspension dans tout accord sur la basse duquel on soutient un ou plusieurs sons de l'accord précédent avant que de passer à ceux qui lui appartiennent; comme si, la basse passant de la tonique à la dominante, je prolonge encore quelques instants sur cette dominante l'accord de la tonique qui la précède avant de le résoudre sur le sien, c'est une suspension.

Il y a des suspensions qui se chiffrent et entrent dans l'harmonie : quand elles sont dissonantes, ce sont toujours des accords par supposition. (Voyez SUPPOSITION. ) D'autres suspensions ne sont que de goût; mais, de quelque nature qu'elles soient, on

doit toujours les assujettir aux trois règles sui

vantes.

I. La suspension doit toujours se faire sur le frappé de la mesure, ou du moins sur un temps fort.

[ocr errors]

II. Elle doit toujours se résoudre diatoniquement, soit en montant, soit en descendant, c'està-dire que chaque partie qui a suspendu ne doit ensuite monter ou descendre que d'un degré pour arriver à l'accord naturel de la note de basse qui a porté la suspension.

III Toute suspension chiffrée doit se sauver en descendant, excepté la seule note sensible qui se

sauve en montant.

Moyennant ces précautions, il n'y a point de suspension qu'on ne puisse pratiquer avec succès, parce qu'alors l'oreille, pressentant sur la basse la marche des parties, suppose d'avance l'accord qui suit. Mais c'est au goût seul qu'il appartient de choisir et distribuer à propos les suspensions dans le chant et dans l'harmonie.

SYLLABE, S. f. Ce nom a été donné par quelques anciens, et, entre autres, par Nicomaque, à la consonnance de la quarte, qu'ils appeloient communément diatessaron : ce qui prouve encore par l'étymologie qu'ils regardoient le tétracorde ainsi que nous regardons l'octave, comme comprenant tous les sons radicaux ou composants.

SYMPHONIASTE, S. m. Compositeur de plain-chant. Ce terme est devenu technique depuis qu'il a été employé par M. l'abbé Le Beuf.

[ocr errors]

SYMPHONIE, S. f. Ce mot, formé du grec av», avec et pwn', son, signifie, dans la musique ancienne, cette union des sons qui forment un concert. C'est un sentiment reçu, et, je crois, démontré, que les Grecs ne connoissoient pas l'harmonie dans le sens que nous donnons aujourd'hui à ce mot: ainsi leur symphonie ne formoit pas des accords, mais elle résultoit du concours de plusieurs voix ou de plusieurs instruments, ou d'instruments mêlés aux voix chantant ou jouant la même partie : cela se faisoit de deux manières : ou tout concertoit à l'unisson, et alors la symphonie s'appeloit plus particulièrement hymophonie ; ou la moitié des concertants étoit à l'octave ou même à la double octave de l'autre, et cela se nommoit antiphonie. On trouve la preuve de ces distinctions dans les problèmes d'Aristote, section 19.

Aujourd'hui le mot de symphonie s'applique à toute musique instrumentale, tant des pièces qui ne sont destinées que pour les instruments, comme les sonates et les concerto, que de celles où les instruments se trouvent mêlés avec les voix, comme dans nos opéra et dans plusieurs autres sortes de musique : on distingue la musique vocale en musique sans symphonie, qui n'a d'autre accompagnement que la basse-continue; et musique avec symphonie, qui a au moins un dessus d'instruments violons, flûtes, ou hautbois : on dit d'une pièce qu'elle est en grande symphonie, quand, outre la basse et les dessus, elle a encore deux autres parties instrumentales, savoir, taille et quinte de

[ocr errors]

violon. La musique de la chapelle du roi, celle de plusieurs églises, et celle des opéra, sont presque toujours en grande symphonie.

SYNAPHE, s. f. Conjonction de deux tétracordes, ou, plus précisément, résonnance de quarte ou diatessaron, qui se fait entre les cordes homologues de deux tétracordes conjoints ainsi il y a trois synaphes dans le système des Grecs : l'une, entre le tétracorde des hypates et celui des mèses; l'autre, entre le tétracorde des mèses et celui des conjointes; et la troisième, entre le tétracorde des disjointes et celui des hyperbolées. (Voy. SYSTÈME, TETRACORDE.)

SYNAULIE, s. f. Concert de plusieurs musiciens, qui, dans la musique ancienne, jouoient et se répondoient alternativement sur des flûtes, sans aucun mélange de voix.

M. Malcolm, qui doute que les anciens eussent une musique composée uniquement pour les instruments, ne laisse pas de citer cette synaulie après Athénée, et il a raison, car ces synaulies n'étoient autre chose qu'une musique vocale jouée par des instruments.

SYNCOPE, S. f. Prolongement sur le temps fort d'un son commencé sur le temps foible; ainsi toute note syncopée est à contre-temps, et toute suite de notes syncopées est une marche à contre-temps.

Il faut remarquer que la syncope n'existe pas moins dans l'harmonie, quoique le son qui la forme, au lieu d'être continu, soit refrappé par deux ou plusieurs notes, pourvu que la disposi

« VorigeDoorgaan »