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livres, mais celui qui possède les meilleurs, qui mérite le titre de bibliophile. Si le bibliomane est précieux relativement au commerce de la librairie, le bibliophile l'est bien davantage relativement au progrès des sciences et des arts; parce que, ne s'attachant qu'aux bons ouvrages, il rend nécessairement les auteurs plus circònspects, plus difficiles et plus soignés dans leurs productions. Il nous semble donc que le titre de bibliophile ne doit appartenir qu'à celui qui aime les livres comme on doit les aimer, et nullement à ceux qu'une aveugle passion égare dans les recherches qu'ils font des ouvrages qui, par une aveugle fantaisie, centuplent quelquefois de valeur.

BIBLIOPOLE. Celui qui fait le commerce des livrès; libraire, colporteur.

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BIBLIOTAPHE. Ce nom, composé de deux mots grecs, signifie enterreur de livres. Il convient à ces bibliomanes qu bibliophiles qui n'achètent des livres que pour les enfouir et empêcher les autres d'en profiter : ils sont aux livres ce que les avares sont à l'argent; il est impossible. de jeter un coup d'œil sur leur trésor sans les alarmer. Malheureusement les bibliotaphes ne sont que trop communs; ils font le plus grand tort aux hommes studieux, qui sont privés des ressources qu'ils trouveraient chez ces, Harpagons littéraires. On a comparé ces derniers au chien qui empêche le cheval de manger l'orge qu'il ne peut, manger lui-même. Lucien, Ambroise Camaldule, Phiselphe et le père Lelong se sont plaints amèrement des biblictaphés. Il est surprenant surtout que le père Lelong, qui était si doux, si honnête et toujours prêt à faire voir la bibliothèque de Sainte-Geneviève, qui lui était confiée, ait été exposé aux durs refus des hommes dont nous parlons dans cet article, et qui sont la peste des lettres, selon

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l'expression d'un savant. Les bibliotaphes sont rares en France, Gronovius mandait à Heinsius que Vincent Fabrice lui avait écrit de Paris que rien n'égalait la politesse obli geante avec laquelle les Français lui communiquaient leurs, richesses littéraires. Il n'en était pas de même en Italie Vossius s'en plaint, et Montfaucon dit qu'un, religieux augustin de Naples a été mis en pénitence pour lui avoir, ouvert la bibliothèque de son couvent. A Rome, l'entrée, des bibliothèques était très-difficile, ainsi que dans les autres villes; et à Venise la bibliothèque de Saint-Marc était, impénétrable. Menchen a déclamé, à juste titre, contre les bibliotaphes, et a donné de très-bons conseils à ceux qui possèdent des bibliothèques, dans sa preface à la téte de de l'édition qu'il a donnée du Traité de Libris legendis par Bartholin. Saldière était un vrai bibliotaphe; mais Pinelli, Peiresc, de Cordes, Gaignat, la Vallière, LamoignonMalsherbes, etc., etc. étaient des bibliophiles vraiment obligeans....

BIBLIOTHÉCAIRE. On appelle ainsi celui qui est chargé de la classification, du soin et de la conservation d'une bibliothèque. Les fonctions du bibliothécaire sont d'autant plus importantes, que ses connaissances devraient être, pour ainsi dire, universelles. Tout ce que nous avons dit du bibliographe s'applique au bibliothécaire. Il doit être parfaitement au fait de l'histoire littéraire et du mécanisme de l'art typographique; cette dernière partie surtout lui est essentielle pour décider du format, du caractère et de l'im-' pression de certaines éditions du 15° siècle et du commencement du 16e (1) il doit connaitre aussi les arts dépen

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(1) Chaque imprimeur avait alors sa fonderie et ses poinçons, qu'il' retouchait ou gravait de nouveau lorsqu'il n'en était pas content; et alors il supprimait son nom et souvent l'année dans les premières édi,.

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