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dans les cloîtres, ont posé les premières bases ́de cette science. On a d'abord étudié les anciennes inscriptions. Le goût pour les médailles antiques date du 16e siecle. On commença à raisonner sur la théorie de la peinture, dans le 14e siècle, époque à laquelle on découvrit plusieurs monumens enfouis, tels que des bains, des tombeaux, des thermes, et principalement ces sept voûtes, que les italiens nomment les Sette-selle (1), dans l'une desquelles on trouva le Laocoon et plusieurs peintures à Fresque. C'est à la vue de ces débris que Raphael et Michel-Ange sentirent se développer le germe du génie qui les immortalisa. Ensuite les érudits examinèrent les pierres gravées et les statues, et firent à ce sujet de nombreux ouvrages; mais il était réservé à Caylus d'ouvrir la véritable carrière de l'art; à Winckelman de l'agrandir, et à Mengs, Sulzer, Heyne et Visconti, de marcher sur leurs traces. On comptera foujours au nombre des bons auteurs sur l'archeologie (2), Voigt, revu par Jean-Albert Fabricius; Fabricius lui-même, dans sa Bibliotheca antiquaria, dont la troisième édition de 1760, donnée par Paul Scaffshausen, est la meilleure ; Grævius et Gronovius (3), Olivier Legipont, dans sa dissertation de rei numariæ et antiquitatum ac lithologic studio; Montfaucon, dont Schatz, professeur à l'université de Strasbourg, a donné un abrégé en allemand, puis en latin, en un seul vol. in-folio ; Bandelot de Dairval, dans son livre de l'Utilité des voyages; Ernesti, dans son Archæologia litteraria, dont Georges-Henri Martini a donné une seconde

(1) Ces voûtes ont été si négligées qu'on ignore même aujourd'hui le lieu de leur existence.

(2) Nous ne parlerons point ici des auteurs qui ont travaillé sur les médailles seulement; nous les citerons suffisamment à l'article MÉDAILLES. Voyez ce mot.

(3) Voyez notre Manuel bibliographique, page 274.

édition, considérablement augmentée en 1790. Le citoyen Oberlin, célèbre professeur à Strasbourg, dans son Prodo mus en tête de son Orbis antiquus, et dans son Traité général d'archæographie géographique; Heyne, également professeur à Dresde; Winckelman, qui eut pour antagoniste Klotz, en Allemagne ; Bracci, en Italie; Falconet, en France, et Howe, en Angleterre ; d'Hancarville, dont l'ouvrage, Recherches sur l'origine, l'esprit et les progrès des arts dans la Grèce, etc., est très-rare en France; le professeur Christ, à Leipsick; Sulzer, dans sa Théorie générale des Beaux-arts, et les muséographes (1) Gori, pour le musée de Florence; Visconti, pour le museum Pio Clementinum; Molinet, pour la description du cabinet de sainte Geneviève, etc.

ARCHIVES. Sous ce nom l'on entend d'anciens titres ou chartres qui contiennent les droits, prétentions, priviléges et prérogatives d'une maison, d'une ville, d'un gouverne ment. L'on entend aussi par ce mot le lieu qui contient ces objets. Les latins appelaient ce lieu tabularium, chartularium, chartarium, graphiarium, sanctuarium, sacrarium, sacratarium, scrinium, camera, cimeliarchum, armarium, archivum, etc. Autrefois le nom d'archives se donnait également aux dépôts des chartres et aux trésors des reliques, parce que les unes et les autres étaient renfermées dans le même lieu. Il est impossible de fixer au juste l'établissement des premières archives chez les différens peuples. Les juifs déposaient dans le temple les lois civiles et les pactes des citoyens : les grecs les déposaient dans les temples de Délos,

(1) On entend par muséographes ceux qui ont donné des descriptions des musées les plus connus. Le citoyen Oberlin, dans son Museum Schoepflinianum, a donné la description du cabinet légué à la ville de Strasbourg par le célèbre Schoepflin,

de Delphes (1), et dans celui de Minerve à Athènes : les romains conservaient dans les temples d'Apollon, de Vesta et du Capitole, à Rome, les traités de paix, les délimitations des empires, les alliances, les annales de la républi que; enfin tous les actes qui étaient regardés comme les fondemens du repos et de la fortune de leurs compatriotes Les empereurs romains, outre les archives publiques, avaient encore dans leurs palais des archives attachées à leur dignité, que l'on désignait par les mots sacra scrinia: on les divisait en quatre espèces; les mémoriaux, les épîtres, les libelles ou requêtes, et les dispositions ou concessions, auxquelles on attacha plus spécialement le nom de diplôme. Les premiers chrétiens avaient aussi des archives dans chaque ville, dans chaque cité et dans chaque communauté mais les guerres, les incendies, les ravages des barbares, et les injures du temps, ont tellement ruiné ces dépôts qu'il ne reste aucune pièce originale des quatre premiers siècles. Il y eut en France des archives dès le commencement de la monarchie ; les rois s'occupèrent toujours de la collection des chartres et de l'ampliation des archives du palais, qui renfermaient les réglemens des conciles, les loix des princes, des actes tant publics que particuliers, et, sous la seconde race surtout, les préceptes (2) accordés par le souverain et les capitu

(1) Le temple de Délos était dédié à Apollon et à Diane, parce que la fable rapporte que Latone étant poursuivie par Junon, qui ne lui permettait de s'arrêter nulle part pour faire ses couches, elle se retira

Délos, ile de la mer Egée ou de l'A chipel, qui apparut subitement pour lui donner asile : c'est là qu'elle mit au monde Apollon et Diane qu'elle avait eue de Jupiter. Délos vient du grec, et signifie manifeste ̧ apparent. Le temple et la ville de Delphes étaient consacrés à Apollon. Cette ville, que les uns placent en Bæotie, et que d'autres, avec plus de fondement, mettent dans la Phocide, est très-célèbre par son oracle.

(2) Les préceptes étaient des titres émanés de la puissance royale ?

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