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Ajoutons un mot sur deux Bibles célèbres dont on parle dans le sixième volume des Notices et Extraits des manuscrits de la bibliothèque nationale, qui vient de paraître. Le citoyen Camus donne la description de ces deux Bibles manuscrites très-curieuses par leur magnificence: elles sont ornées de dessins et de miniatures extrêmement précieuses à tous égards l'une renferme 5,152 tableaux avec deux versets pour chaque tableau, l'un latin, l'autre français, tous deux décorés d'une capitale alternativement en or et en azur, et d'une finale toujours en or et azur. « Je suppose, dit le citoyen Camus, que l'on pût aujourd'hui faire exécuter chaque tableau avec les deux versets pour 12 francs, ce livre entier coûterait 61,824 francs; ce que l'on peut bien porter, avec la dépense du vélin, à 62,000 francs. Le second manuscrit n'a qu'un peu plus de la moitie du nombre des tableaux ; mais ce ne sont pas de simples lavis, ce sont des peintures parmi lesquelles il s'en trouve de très-belles : qu'on ne l'estime si l'on veut qu'à la somme de 40,000 francs; où trouvera-t-on aujourd'hui des exemples d'un pareil luxe pour les livres?» A cette observation sur la dépense que l'on faisait alors pour se procurer de beaux livres, le citoyen Camus en ajoute une seconde sur les sujets de ces tableaux et la manière dont ils sont représentés. Ces sujets sont presque tous en contradiction avec les idées saines de la religion, de la raison, de la morale: ce sont des Diables luttant contre la puissance de Dieu; l'ame sortant du corps. de l'homme, y est représentée sous la figure d'une petite personne. On y expose les actions les plus impures; et souvent les acteurs dans ces sortes de scènes, sont des prélats et des moines. Quel siècle que celui où, après s'être rempli l'esprit des idées que ces tableaux impurs et pleins de fables faisaient naître, on ne recevait dans les temples d'autre instruction publique que celle des Maillard, des Barlette, des Menot, etc.!

BOLLANDISTES. On appelle ainsi des jésuites d'Anvers, qui travaillaient à la collection des actes des vies des saints. On doit le projet de cet immense ouvrage au P. Heribert Rosweide d'Utrecht, jésuite de la maison pro fesse d'Anvers, qui le conçut au commencement du 17e siècle (1). Il mourut en 1629, sans l'avoir commencé, et le P, Bollandus ou Bolland y travailla l'année suivante; c'est de lui que vient le nom de bollandistes, donné à ses associés et à ceux qui lui ont succédé dans cette longue et pénible tâche, Bollandus, pour exécuter le projet du P. Héribert Rosweide, établit une correspondance générale de lettres avec toute l'Europe, pour se faire ouvrir toutes les bibliotheques, les chartes, les trésors, les cabinets, afin qu'on Jui envoyât tout ce qui se trouverait d'actes concernant la e des saints. Comme il ne pouvait suffire seul à une si pénible occupation, on lui associa, en 1635, le jésuite Godefroi Henschenius, et ils publièrent, en 1643, 2 forts volumes in-folio, pour les vies des saints de janvier, avec des observations en téte de chaque vie, et des notes à la fin, Le mois de février parut en 1658, 3 volumes in- fol. Le P, Daniel Papebroch leur fut adjoint pour continuer leur travail; mais Bollandus mourut en 1665, à 70 ans, avant que le mois de mars fut en état de paraitre. Ce recueil forme maintenant 50 volumes in-folia, dont voici le détail :

Janvier 23 février 3; mars 3; avril 3 ; mai 7, y compris le propyleum; juin 7, y compris le martyrologe d'Usnard; juillet 7; août 6; septembre 8; octobre 4: ce dernier mois est incomplet; novembre et décembre n'ont point encore paru.

Cet ouvrage, publié à Anvers, chez Meursius, 1643 et

(1) Ce projet est imprimé à Anvers sous ce titre : Fasti Sanctorum quorum vitae in Belgicis bibliothecis manuscriptae asservantur, in-S

années suivantes, a été réimprimé à Venise en 1734 et années suivantes. Nous possédons à la bibliothèque publique de la Haute-Saône, cette dernière édition, bien inférieure à celle d'Anvers. Mais je présume que l'édition de Venise ne passe pas le 15 septembre, qui termine le 42e volume, du moins nous n'avons que cela de cette édition ; les six volumes qui suivent le 42e sont de l'édition d'Anvers ; les ze et 4e d'octobre nous manquent.

Ce recueil précieux, qui renferme une infinité de pièces originales, de diplômes et de dissertatious intéressantes pour l'histoire, est purgé de tous les contes ridicules et des fables indécentes dont les anciens légendaires avaient rempli la vie des saints. Il faut ajouter à cette collection, 1.° une censure amère de Sébastien de Saint - Paul, qui parut en 1693, in-4, contre le P. Daniel Papebroch, et qu'on attribue au mécontentement particulier qu'eurent les carmes de ce qu'avait avancé Papebroch dans l'Acta Sanctorum, contre l'antiquité de leur ordre; et, 20 la réponse à cette censure, qui parut à Anvers, 1698, 4 vol. in-4, et qui fut très-bien accueillie (1). Les auteurs qui ont travaillé à cette vaste collection, sont: Joa, Bollandus, Godefr. Hensche nius, Daniel Papebrochius, Franc. Baertius, Conrad. Janning, Joa. Pinius, Guill. Cuperus, Nicol. Rayæus, Joa.-Bapt. Sollerius, Pet. Boschius, Joa. Stiltingus, Joa. Limpenus, Joa, Veldius, Constant. Suyskenus, Joa. Perierus, Urb. Sticker, Joa. Cleus, Cornel. Byens, Joa. Buens, Jos. Ghesquierus, etc., etc.

La collection des bollandistes, interrompue par la suppression des jésuites, a été reprise en 1779, par ordre de feue l'impératrice-reine, et le 4e volume d'octobre a paru en

(1) Voyez MANUEL BIBLIOGRAPHIQUE. Les titres de ces deux ouvrages se trouvent aux pages 270 et 271.

1781. On présume que cet ouvrage achevé pourra monter de 60 à 70 volumes.

BRAUN (Placidus ). Bibliothécaire de l'abbaye de Saint-Ulric et de Saint-Afre à Ausbourg. Ce bibliographe a publié, en 1788 et 1789, une notice historique et littéraire des livres imprimés dans son monastère et dans d'autres villes d'Allemagne, depuis l'invention de l'imprimerie jusqu'en 1500. On trouve dans cette notice des tables qui contiennent les épreuves des alphabets des imprimeurs dont il parle.

BYZANTINE. C'est ainsi que l'on appelle un corps d'histoire de Constantinople, depuis le temps où Constantin y a transféré le siége de l'empire romain, en 330, jusqu'à la prise de cette ville par les turcs en 1453. Ce corps d'histoire est composé par différeus auteurs grecs, tels que Théophilacte Simocatte, S. Nicephore, Procope, Agathias Scholasticus, Georges Syncell, S. Théophane, Georges Cédrene, Constantin Manasses, Michel Glycas, Jean Zonare, Nicetas, Georges Pachymere, Jean Cantacusene, L. Chalcondyle, etc., etc. Ces auteurs grecs ont été traduits en latin, éclaircis, commentés et publiés successivement par différens tels que Phil. Labbe, Dufresne-Ducange, Petau, Goar, Combefisius, Fabrot, Meursius, Lambecius, Hoëschelius, Jérôme Wolphius, etc., etc. Cette belle collection, dont le premier volume a paru en 1645, sort en grande partie des presses du Louvre', et forme un recueil de 36 volumes in-folio, bien précieux lorsqu'ils sont en grand papier. Les volumes les plus rares à trouver en grand papier, sont, 1.o l'Histoire de Constantinople, écrite par Geoffroy de Ville - Hardouin; 2.° les Familles, par Ducange; 3.° les Histoires de Procope, 2 vol., et l'Histoire byzantine de Georges Acropolite, 1 vol., imprimés au Louvre ; et, 4.o les

savans,

2 tomes des histoires écrites par Georges Pachymere, imprimés en pays étranger. Le volume renfermant les œuvres de Joseph Genesius, Georges Phranza et autres écrivains bysantins, n'est pas exécuté en format aussi grand que les autres, quoiqu'en grand papier. La bysantine a été réimprimée à Venise en 1729, etc. ( voyez la Bibliographie de Debure, le Dictionnaire d'Osmont, etc.).

EGGESTEYN (Henri ). L'un des premiers imprimeurs établis à Strasbourg: on le croit même le disciple et l'associé de Jean Mentel. C'était un homme lettré. On possède à la bibliothèque nationale à Paris, plusieurs de ses éditions, entr'autres celle des Constitutions du pape Clément V, in-fol. max. imprimée à quatre colonnes; les deux du milieu renferment le texte, et les deux d'à côté le commentaire. On voit, par la souscription de ce volume, qu'Eggesteyn l'a imprimé en 1471; qu'auparavant il avait déjà imprimé une infinité de volumes de droit civil et canon, et qu'il était maistre-ès-arts en philosophie. Il a encore publié, dans la même année : Decretum gratiani cum glossis, 2 vol. in-fol. max. caractères gothiques comme le précédent; les lettres initiales rouges et bleues sont faites au pinceau. Son édition de Justiniani imperatoris institutiones cum apparatu, 1472, in-fol. est très-connue. Marc Reinhard, de Strasbourg, et Nic.-Phil. de Bensheym, ont imprimé en société dans cette ville, peu après Eggesteyn. Ils ont donné, en 1482, une édition latine de la Vulgate, in-fol.

GOES (Mathias). Imprimeur à Anvers, dans le 15 siècle. Il y a division entre les bibliographes au sujet de son édition des Visions de Tondale, dont le titre est: Het boeck van Tondalus visiven, et à la fin de laquelle on lit: «< Ici se termine le livre de la vision de Tondale, et comment son ame fut prise hors de son corps; il a été imprimé à Anvers

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