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d'autres rapportent cette précieuse collection à Lycurgue et à Zénodote d'Ephèse. Les athéniens augmentèrent considérablement leur bibliothèque après la mort de Pysistrate, et en fondèrent même d'autres ; mais Xercès, après s'être rendu maître d'Athènes, emporta tous les livres en Perse: il est vrai que si on en veut croire Aulugelle, Zéleucus Nicanor les fit rapporter en cette ville quelques siècles après. Zuringer dit qu'il y avait alors une bibliothèque magnifique dans l'ile de Cuidos, une des cyclades ; qu'elle fut brûlée par l'ordre d'Hyppocrate le médecin, parce que les habitans refusèrent de suivre sa doctrine : ce fait est plus que douteux. Cléarque, tyran d'Héraclée et disciple de Platon et d'Isocrate, fonda une bibliothèque dans sa capitale, ce qui lui attira l'estime de tous ses sujets, malgré toutes les cruautés qu'il exerça contre eux. Camérarius parle de la bibliothèque d'Apamée comme une des plus célèbres de l'antiquité : Angelus Rhoca, dans son catalogue de la bibliothèque du Vatican, dit qu'elle contenait plus de 20,000 volumes.

HÉBREUX (bibliothèque des). Selon le sentiment des critiques les plus judicieux, il n'y avait point de livres avant le temps de Moyse, et les hébreux ne purent avoir de bibliothèque qu'après sa mort ; pour lors ses écrits furent recueillis et conservés avec beaucoup d'attention'; par la suite on y ajouta plusieurs autres ouvrages.

On peut distinguer les livres des hébreux en livres sacrés et livres profanes : le seul objet des premiers était la religion; les derniers traitaient de la philosophie naturelle et des connaissances civiles ou politiques.

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Les livres sacrés étaient conservés ou dans des endroits publics, ou dans des lieux particuliers: par endrois publics, il faut entendre toutes les synagogues et principalement le temple de Jérusalem où l'on gardait, avec un respect infini, les tables de pierre sur lesquelles Moyse prétend que

Dieu

avait écrit ses dix commandemens, et qu'il lui ordonna de déposer dans l'arche d'alliance.

Outre les tables de la loi, les livres de Moyse et ceux des prophètes furent conservés dans la partie la plus secrète du sanctuaire, où il n'était permis à personne de les lire, ni d'y toucher; le grand-prêtre seul avait le droit d'entrer dans ce lieu sacré, et cela seulement une fois par an; ainsi ces livres sacrés furent à l'abri des corruptions des interprétations; aussi étaient-ils, dans la suite, la pierre de touche de tous les autres, comme Moyse le prédit au 32 chapitre du Deutéronome, où il ordonna aux lévites de placer ses livres audedans de l'arche.

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Quelques auteurs croient que Moyse, étant prêt à mourir, ordonna que l'on fit douze copies de la loi, qu'il distribua aux douze tribus; mais Maimonides assure qu'il en fit faire treize copies, c'est-à-dire, douze pour les douze tribus, et une pour les lévites, et qu'il leur dit à tous, en les leur donnant Recevez le livre de la loi que Dieu lui-même nous a donné. Les interprêtes ne sont pas d'accord si ce volume sacré fut déposé dans l'arche avec les tables de pierre, ou bien dans un petit cabinet séparé.

Quoi qu'il en soit, Josué écrivit un livre qu'il ajouta ensuite à ceux de Moyse. (JOSUÉXIV). Tous les prophètes firent aussi des copies de leurs sermons et de leurs exhortations, comme on peut le voir au chapitre XV de Jérémie, et dans plusieurs autres endroits de l'écriture: ces sermons et ces exhortations furent conservés dans le temple, pour l'instruction de la postérité.

Tous ces ouvrages composaient une bibliothèque plus esti mable par sa valeur intrinsèque, que par le nombre des volumes.

Voilà tout ce qu'on sait de la bibliothèque sacrée qu'on gardait dans le temple; mais il faut remarquer qu'après le retour des juifs de la captivité de Babylone, Néhémie ras

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sembla les livres de Moyse, et ceux des rois et des prophètes, dont il forma une bibliothèque : il fut aidé, dans cette entreprise, par Esdras, qui, au sentiment de quelques-uns, rétablit le Pentateuque et toutes les anciennes écritures saintes qui avaient été dispersées lorsque les babyloniens prirent Jérusa Jem et brûlèrent le temple avec la bibliothèque qui y était renfermée; mais c'est sur quoi les savans ne sont pas d'accord. En effet, c'est un point très-difficile à décider. Quelques auteurs prétendent que cette bibliothèque fut de nouveau rétablie Judas Macchabée, parce que la plus grande partie en avait été brûlée par Antiochus, comme on le lit dans le premier chapitre du premier livre des Macchabées. Quand même on conviendrait qu'elle eût subsisté jusqu'à la destruction du second temple, on ne saurait cependant déterminer le lieu où elle était déposée; mais il est probable qu'elle eut le même sort que la ville.

par

Outre la grande bibliothèque qui était conservée religieusement dans le temple, il y en avait encore une dans chaque synagogue. Voy. Act. des apót. XV. Luc 4, 16, 17. Les auteurs conviennent presque unanimement que l'académie de Jérusalem était composée de quatre cent cinquante synagogues ou collèges, dout chacune avait sa bibliothèque où l'on allait publiquement lire les écritures saintes.

Après ces bibliothèques publiques qui étaient dans le temple et dans les synagogues, il y avait encore des bibliothèques sacrées particulières : chaque juif en avait une, puisqu'ils étaient obligés d'avoir les livres qui regardaient leur reliet même de transcrire, chacun de sa propre main, une copie de la loi.

gion,

On voyait encore des bibliothèques dans les célèbres universités ou écoles des juifs. Ils avaient aussi plusieurs villes fameuses par les sciences qu'on y cultivait, entre autres celle que Josué fit bâtir, nommée la Ville des Lettres, et qu'on croit avoir été Cariatsepher, située sur les confins de la

tribu de Juda. Dans la suite celle de Tibériade ne fut pas moins fameuse par son école, et il est probable que ces sortes d'académies n'étaient point dépourvues de bibliothèques.

Depuis l'entière dispersion des juifs à la ruine de Jérusalem et du temple par Titus, leurs docteurs particuliers ou rabbins ont écrit prodigieusement, et, comme l'on sait, un amas de rêveries et de contes ridicules; mais dans les pays où ils sont tolérés et où ils ont des synagogues, on ne voit point, dans ces lieux d'assemblées, d'autres livres que ceux de la loi; le Talmud et les Paraphrases, non plus que les recueils de traditions rabbiniques, ne forment point de corps de bibliothèque.

JAPON (bibliothèques du ). Il y plusieurs belles bibliotheques au Japon, car les voyageurs assurent que dans la ville de Narad,près du temple magnifique dédié à Xaca le sage, le prophète et le législateur du pays, les bonzes ont leurs appartemens dont un est soutenu par vingt-quatre colonnes " et contient une bibliothèque remplie de livres du haut en bas.

LISBONNE bibliothèques de). Il y a des bibliothèques publiques à Lisbonne; celle de la place du Commerce est remarquable par plusieurs ouvrages sur l'Histoire naturelle. On trouve dans celle des bénédictins de Nossa senhora de Jesus, une belle collection d'ouvrages portugais et espagnols', même l'Encyclopédie par ordre de matières, et d'autres ouvrages français; quant aux ouvrages imprimés en Allemagne, on y voit les œuvres de Wolf, l'histoire critique de la philosophie de Brucker, etc. La littérature italienne y est bien composée, et beaucoup mieux que l'anglaise, parce que les portugais apprennent rarement l'anglais. La troisième bibliothèque publique est celle de Saint-Vincent de Fora, qui contient une collection complette des ouvrages portugais. Le cabinet d'histoire naturelle à Ajuda, est curieux : on y voit une mine de cuivre natif du poids de 2616 livres ( 1280 livres 5 onces 4 gros 6 deniers), de 3 pieds 2 pouces

Il

de longueur (1 mètre 2 doigts et 9 traits), de 2 pieds et un demi-pouce (6 palmes 6 doigts 32 traits) dans sa plus graude largeur, et de 10 pouces (2 palmes 7 doigts ) d'épaisseur. A côté de ce cabinet se trouve un jardin botanique confié aux soins du docteur Domingo Vandelli, italien connu par quelques ouvrages, et par ses liaisons avec Linnée. y a trois observatoires, l'un dans le couvent des nécessidades, l'autre à l'académie de marine, et le troisième dans le fort: on fait peu d'observations. Il y a à Lisbonne plusieurs institutions publiques propres à encourager et à soutenir les sciences et les arts. La reine actuelle fonda une académie des sciences sitót après son avénement au trône. En 1799, le roi fonda une académie de géographie particulièrement destinée à faire connaitre la géographie du Portugal: toutes les cartes portugaises, méme celle de Lopez, étant défectueuses, cette académie a déjà exécuté une nouvelle carte du royaume qui n'est pas encore gravée. On voit encore à Lisbonne le collége des nobles, fondé en 1761; l'academia réal das guardas marinhas, fondée en 1782; l'academia real marinha, fondée en 1779; et l'academia real da fortifiToutes ces académies ont leurs fondée en 1790. çaon, professeurs; malgré cela on les dit dans un état de végétation.

MANTOUE ( bibliothèque de ). Elle peut être mise au nombre des bibliothèques les plus curieuses du monde; elle souffrit, à la vérité, beaucoup pendant les guerres d'Italie qui éclatèrent en 1701, et on présume qu'elle a été transportée à Vienne : c'est là qu'on voyait la fameuse table isiaque, dont le savant Pignorius a donné l'explication (voyez ISIAQUE ).

MILAN (bibliothèque de ). La bibliothèque de S. Ambroise à Milan a été fondée par le cardinal Frédéric Barromée : elle a plus de dix mille manuscrits recueillis par

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