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Jules l'Africain, et augmentée dans la suite par Eusèbe, évêque de cette ville, au nombre de 20,000 volumes. Quelques-uns en attribuent l'honneur à saint Pamphile, prêtre dé Laodicée et ami intime d'Eusèbe, et c'est ce que cet histo rien semble dire lui-même. Cette bibliothèque fut d'un grand secours à saint Jérôme, pour l'aider à corriger les livres de l'ancien Testament: c'est là qu'il trouva l'évangile de saint Mathieu, en hébreu. Quelques auteurs disent que cette bibliothèque fut dispersée, et qu'elle fut ensuite rétablie par saint Grégoire de Naziance et Eusèbe. Saint Augustin parle d'une bibliothèque d'Hyppone. Celle d'Anthioche était trèscélèbre ; mais l'empereur Jovien, pour plaire à sa femme, là fit malheureusement détruire. Sans entrer dans un plus grand détail sur les bibliothèques des premiers chrétiens, il suffira de dire que chaque église avait sa bibliothèque pour l'usage de ceux qui s'appliquaient aux études. Eusèbe nous l'atteste, et il ajoute que presque toutes ces bibliothèques, avec les oratoires où elles étaient conservées, furent brûlées et détruites par Dioclétien.

CHRÉTIENS GRECS ( bibliothèques des ). Les chrétiens grecs sont actuellement plongés dans la même ignorance que les turcs. Ils ont oublié jusqu'à la langue de leurs pères, l'ancien grec. Leurs évêques leur défendent la lecture des auteurs payens, comme si c'était un crime d'être savant. Toute leur étude est bornée à la lecture des actes des sept synodes de la Grèce, et des Euvres de saint Bazile, de saint Chrisostôme et de saint Jean de Damas. Ils ont cependant nombre de bibliothèques, mais qui ne contiennent que des manuscrits, l'impression n'étant point en usage chez

SS. pères, pour être convaincu que les premiers chrétiens avaient conservé d'autres livres que les livres qui avaient rapport à la religion. Pourquoi Julien, surnommé l'Apostat, aurait-il interdit aux écoles des chrétiens l'usage des livres classiques ?.

eux : ils ont une bibliothèque sur le mont Athos, et plusieurs autres où il y a quantité de manuscrits, mais très-peu de livres imprimés. Si l'on veut savoir quels sont les manuscrits qu'on a apportés de chez les grecs en France, en Italie et en Allemagne, et ceux qui restent encore à Constantinople entre les mains des particuliers, et dans l'ile de Patmos et les autres îles de l'Archipel, dans le monastère de saint Bazile, à Caffa, anciennement Théodosia, dans la Tartarie-Crimée et dans les autres états du grand turc, on pourra consulter, avec fruit le traité du père Possevin, intitulé Apparatus sacer, ainsi que la relation du voyage de l'abbé Sevin à Constantinople, en 1729 et 1730; l'abrégé de cette relation se trouve dans le 8e volume des Mémoires de l'académie des inscriptions et belles-lettres. Cet abrégé est suivi de celui de la relation de l'abbé Fourmont, aussi dans le levant, et fait en même temps. Ces deux relations occupent 24 pages in-4, et sont très-intéressantes.

CONSTANTIN-LE-GRAND ( bibliothèque de). Cette bibliothèque a été fondée, selon Zonaras, l'an 336 de Jesus-Christ. Constantin voulant réparer la perte que le tyran son prédécesseur avait causée aux chrétiens, porta tous ses soins à faire trouver des copies des livres qu'on avait voulu détruire. Il les fit transcrire, y en ajouta d'autres dont il forma, à grands frais, une nombreuse bibliothèque à Constantinople. L'empereur Julien voulut la détruire et empêcher les chrétiens d'avoir aucun livre, afin de les plonger dans l'ignorance (1). Il fonda lui-même deux grandes bibliothèques, l'une à Constantinople, et l'autre à Antioche, sur les fronstispices desquelles il fit graver ces mots : Alii quidem equos amant ; alii aves, alii feras; mihi verò à puerulo

(1) Cette assertion n'est nullement probable, et paraît avoir été dictée en haine de cet empereur; d'ailleurs ce qui suit prouve que Julien était bien éloigné d'avoir un goût de destruction en ce genre.

mirandum acquirendi et possidendi libros insedit desiderium. Théodose le jeune ne fut pas moins soigneux à augmenter la bibliothèque de Constantin-le-Grand : elle ne contenait d'abord que 69oo volumes; mais par ses soins et sa magnificence, il s'y en trouva en peu de temps 100,000. Léon l'Isaurien en fit brûler plus de la moitié, pour détruire les monumens qui auraient pu déposer contre son hérésie sur le culte des images. C'est dans cette bibliothèque que fut déposée la copie authentique du concile de Nicée. On prétend que les ouvrages d'Homère y étaient aussi écrits en lettres d'or, et qu'ils furent brûlés lorsque les iconoclastes détruisirent cette bibliothèque : il y avait aussi une copie des évangiles, selon quelques auteurs, reliée en plaques d'or du poids de quinze livres, et enrichie de pierreries.

CONSTANTINOPLE (bibliothèque de ). Il semble qu'au 11° siècle les sciences s'étaient réfugiées auprès de Constantin Porphyrogenette, empereur de Constantinople. Ce grand prince était le protecteur des Muses; et ses sujets, à son exemple, cultivèrent les lettres. Il parut alors en Grèce plusieurs savans; et l'empereur, toujours porté à chérir les sciences, employa des gens instruits à lui rassembler de bons livres dont il forma une bibliothèque publique, à l'arrangement de laquelle il travailla lui-même. Les choses furent en cet état jusqu'à ce que les turcs se rendirent maitres de Constantinople: aussitôt les sciences, forcées d'abandonner la Grèce, se réfugièrent en Italie, en France et en Allemagne, et bientôt la lumière commença à se répandre sur le reste de l'Europe, qui avait été ensevelie pendant longtemps dans l'ignorance la plus grossière. La bibliothèque des empereurs grecs de Constantinople n'avait pourtant pas péri à la prise de cette ville, par Mahomet II; au contraire, ce sultan avait ordonné très-expressément qu'elle fût conservée, et elle le fut en effet dans quelques appartemens du sérail, jusqu'au règne d'Amurat IV, qui, dans un accès

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de dévotion, sacrifia tous les livres de la bibliothèque à sa baine contre les chrétiens. C'est là tout ce qu'en put apprendre labbé Sevin, lorsque, par ordre du gouvernement, il fit, en 1729, le voyage de Constantinople, dans l'espérance de pénétrer jusques dans la bibliothèque du grand seigneur, et d en obtenir des manuscrits. Quant à la bibliothèque du sérail, elle fut commencée par le sultan Selim, celui qui conquit l'Égypte, et qui aimait les lettres; mais elle n'est composée que de trois ou quatre mille volumes, turcs, arabes ou persans, sans nul manuscrit grec. Le prince de Vala chie Maurocordato avait beaucoup recueilli de ces derniers, et il s'en trouve de répandus dans les monastères de la Grèce; mais on ne fait plus guère de cas aujourd'hui de ces morceaux précieux, dans un pays où les sciences et les beaux-arts ont fleuri pendant si long-temps.

DANNEMARCK (bibliothèques de ). Il y a à Copenhague des bibliothèques remarquables. La bibliothèque royale est riche de 250,000 volumes. On y trouve beaucoup de manuscrits orientaux recueillis par Niebuhr; une collection de 6,000 palæotypes, et environ 80,000 gravures et estampes, dont plusieurs très-rares et très précieuses; une somme de de 3,000 rixdalers (16,200 francs) est destinée tous les ans à son augmentation. La bibliothèque de l'université est composée de 60,000 volumes. On y voit une collection précieuse de manuscrits, parmi lesquels on en distingue en langue islandaise, qui sont très-importans pour l'histoire du Nord. La bibliothèque léguée au public par Claesen, est très-riche en ouvrages de mathématiques et des arts. On désirerait plus d'ordre dans la bibliothèque de Hielmstjerne, d'après la description de Copenhague par Nyrup. Le département des affaires étrangères a une bonne bibliothèque d'histoire et de géographie. A l'arsenal on trouve une bibliothèque choisie et destinée pour les officiers du génie et d'artillerie. L'académie de chirurgie a une bibliothèque

chirurgico-anatomique. Plusieurs particuliers de Copenhague possèdent aussi des collections considérables. De la capitale, passons dans les provinces. L'académie noble de Sora, en Zélande, a une petite bibliothèque. Christiania en possède une publique, avec une collection d'histoire naturelle. L'institut militaire a aussi une petite collection; mais la plus remarquable est celle d'Anker, riche négociant. A Bergen, le séminaire frédéricien a une bibliothèque. A Drontheim, on voit la bibliothèque de la société royale norvégienne des sciences, qui est environ de 15,000 volumes. L'université de Kiel, en Holstein, a une bibliothèque de 30,000 volumes. Le Gymnase d'Altona a aussi une collection considérable et bien choisie. Copenhague possède encore un musée royal qui contient, outre des curiosités de la nature et de l'art, plusieurs bons tableaux ; la collection numismatique au château de Rosenborg; les cabinets d'histoire naturelle appartenant à l'université et à la société d'histoire naturelle ; les cabinets particuliers de Moltke, de Spengler, de Chemnitz, de Holmskcod, et deux jardins botaniques.

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EGYPTIENS (bibliothèques des ). Selon Diodore de Sicile, le premier qui fonda une bibliothèque en. Egypte fut Osymandias, successeur de Prothée, et contemporain de Priam, roi de Troye. Piérius dit que ce prince aimait tant l'étude qu'il fit construire une bibliothèque magnifique ornée de tous les Dieux d'Égypte, et sur le frontispice de laquelle il fit écrire ces mots : Le trésor des remèdes de l'ame. Mais ni Diodore de Sicile, ni les autres historiens ne disent rien du nombre des volumes qu'elle contenait; elle ne pouvait être très - nombreuse vu le , de livres existant alors, et qui étaient tous écrits par les prêtres ; car pour ceux de leurs deux Mercures, qu'on regardait comme des ouvrages divins, on ne les connait que de nom; et ceux de Manéthon sont bien postérieurs aux temps dont nous parlons. Il y avait une très-belle bibliothèque à Memphis, au

peu

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