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de Phalère, qui présida à l'organisation de la fameuse bibliothèque d'Alexandrie sous ptolomée Philadelphe. On ne connaît aucun bibliothécaire du temps des grecs, quoique l'histoire ait conservé la mémoire des bibliothèques de Policrate le Samien, de Pysistrate, d'Euclyde d'Athènes, de Nycocrates de Chypre, d'Euripide, d'Aristote, etc. Asinius Pollion est le premier des romains qui ait été chargé d'organiser une bibliothèque publique. Jules-César voulait confier à l'illustre M. Varron l'établissement et l'adminis tration d'une réunion des bibliothèques grecques et latines, lorsque sa mort tragique empécha l'exécution de ce projet. Melessus, grammairien, fut bibliothécaire de la bibliothèque Octavienne; et Lucius Hyginus, autre célèbre grammai rien, fut préposé à la bibliothèque Palatine; ensuite on établit un bibliotécaire pour les ouvrages latins, tel qu'un nommé Anthiocus dans la bibliothèque du temple d'Apollon; et un autre pour les ouvrages grecs, tel qu'un nommé Julius Falyx dans la bibliothèque Palatine. On ne connait guère d'autres noms de bibliothécaires chez les anciens. Dans le moyen âge, les fonctions de bibliothécaires ne furent pas toujours restreintes à l'inspection et à la garde des livres. Comme ces places furent remplies par des personnes habiles, on les admit dans les conciles; ce sont les bibliothécaires qui expédiaient les bulles ; les actes du temps des premiers rois carolovingiens sont souscrits par leurs bibliothécaires, qui étaient en même temps leurs chanceliers ou archi-chapelains. Les bibliothécaires des cathédrales, surtout en Italie, délivraient les lettres et les diplômes des évêques. Les anciennes bulles-priviléges énonçaient, en dessous du texte , qu'elles étaient datées ou délivrées par tel bibliothécaire ; c'est une règle constante depuis le 6° siècle écoulé jusqu'au 12. On compte depuis la renaissance des lettres un grand nombre de savans bibliothécaires, parmi lesquels on distingue Guillaume Budé, premier bibliothécaire nommé par

François Ier près sa bibliothèque ; Pierre Duchâtelet, Pierre de Montdoré, Jacques Amyot, Jacques-Auguste de Thou, Nicolas Rigault, Jerôme Bignon, Sallier, Melot, Mercier de Saint-Léger, Laire qui vient de mourir, Camus, Denys de Vienne, etc., ect., etc.

BIBLIOTHEQUES. Ce mot peut être pris dans trois sens différens : il signifie ou le lieu qui renferme des livres, comme dans cette phrase: tel professeur donnera ses leçons à la bibliothèque publique ; ou une collection de livres, comme telle bibliothèque est composée de trente mille volumes; ou enfin, un ouvrage ayant pour titre : Bibliothèque, tel que la Bibliothèque rabinique, la Biblicthèque des auteurs ecclésiastiques, des pères, de Photius, etc. Nous entendons parler ici du mot bibliothèque pris dans les deux premiers sens. Une bibliothèque est donc un lieu où l'on trouve une collection de livres classés et rangés dans un ordre qui flatte et l'esprit et les yeux. L'appartement que l'on choisit pour y déposer des livres, ne doit être ni sujet à l'humidité ni exposé aux ardeurs brûlantes du soleil ; il doit être suffisamment éclairé, bien plafonué et bien parqueté. Les tablettes, soit qu'on les pose sous glace dans des armoires, soit qu'on les laisse à découvert dans toute leur longueur, doivent être à un pied, ou 3 palmes 2 doigts et 4 traits, de distance du mur, et le rayon du bas, c'est-à-dire, la première tablette qui supporte les in folio doit être à une pareille distance du parquet. On observera, entre chaque tablette, un intervalle proportionné à la hauteur des volumes; on se souviendra que chaque format étant, ou en petit ou en grand papier, on pourrait, pour chacun d'eux, établir des rayons de différente hauteur; c'est ce que j'ai fait dans la bibliothèque qui m'est confiée. La première tablette est pour les in-folio grand papier, la seconde tablette pour les in-folio papier ordinaire, la

troisième pour les grands in-4, la quatrième, etc. J'ai eu soin de laisser, entre les volumes et la tablette supérieure, un intervalle suffisant pour pouvoir tirer chaque livre sans difficulté, ayant l'attention de ne point trop les serrer, afin que l'air puisse circuler autour. En disposant ainsi une bibliothèque, on est sûr qu'elle présentera un coup d'œil agréable, et que les ouvrages s'y conserveront parfaitement sains et à l'abri de toute espèce d'accidens; mais il faut avoir l'attention d'en enlever souvent la poussière et de battre les volumes de temps en temps. Quant à la manière de les garantir des insectes, voyez ce MOT. Après avoir parlé de la disposition du local qui doit recevoir une bibliothèque, nous devrions parler de sa classification; nous renvoyons, pour cet objet, à l'article SYSTÈME bibliogra phique; on choisira, parmi les systèmes des principaux bibliographes, celui que l'on croira le meilleur. Nous allons donner la notice, par ordre alphabétique, des plus célèbres bibliothèques connues, tant chez les anciens que chez les modernes nous avons puisé cette notice dans l'Encyclopédie; mais nous y avons changé et augmenté plusieurs articles qui nous ont paru ou surannés ou insuffisans ; nous avons quelquefois eu recours au père P. Jacob et à Legallois, qui ont fourni une grande partie de tout ce qui se trouve au mot bibliothèque dans l'Encyclopédie. Nous avons encore consulté d'autres ouvrages sur quelques bibliothèques nouvellement établies dans le nord de l'Europe.

ALLEMAGNE Bibliothèques d'). L'Allemagne honore et cultive trop les lettres (1) pour n'être pas fort riche en

(1) Ambrosius Archintus de Milan et Antonius Campanus, évêque de Crotone, ne pensaient pas de même sur l'Allemagne dans le 15e siècle; le premier, dans l'édition qu'il a donné des Lettres d'Æneas Silvius Piccolomini en 1496, dit qu'il a pris beaucoup de peines pour corriger les fautes des éditions faites en Allemagne; il ajoute que les germains ignorent le vocabulaire des noms latins, et il finit par. teneat itaque

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bibliothèques; on compte, parmi les plus considérables; celles de Francfort-sur-l'Oder, de Leipsick, de Dresde d'Ausbourg; celle du duc de Wolfembutel est composée des bibliothèques de Marquardus Freherus, de Joachim Cluten et d'autres collections curieuses: elle est trèsconsidérable par le nombre et la bonté des livres, et par le bon ordre qu'on y a mis on assure qu'elle contient cent seize mille volumes et deux mille manuscrits latins, grecs et hébraïques. Il y a encore en Allemagne un fort grand nombre d'autres bibliothèques très-curieuses, mais dont le détail menerait trop loin; nous finirons par celle de l'empereur à Vienne, qui contient cent mille volumes au moins ; il y a un nombre prodigieux de manuscrits grecs, hébraïques, arabes, turcs et latins. Lambecius a publié un catalogue du tout, et a gravé les figures des manuscrits; mais elles ne sant pas fort-intéressantes. Cette bibliothèque fut fondée en 1480 par l'empereur Maximilien: elle était composée de plus de 80,000 volumes en 1666, sans y comprendre les feuilles volantes. Elle s'est formée de la réunion de plusieurs autres bibliothèques, et entre autres de celle de Matthias Corvinus. On y trouvait à cette époque une collection de 15,940 médailles, dont plusieurs sont très-rares. Cette bibliothèque remplit huit grands appartemens auprès desquels est un neuvième pour les médailles et les curiosités, parmi lesquelles on distingue un grand bassin d'émeraude. La bibliothèque du prince Eugene, qui était fort nombreuse fut réunie à

barbara Germania codices suos..... Campanus avait si peu bonne idée des lumières de l'Allemagne, et ce pays lui déplut si fort, qu'à son retour de la diète de Ratisbonne en Italie, ce prélat, se trouvant au sommet des Alpes, abaissa ses culottes, et dit, en tournant le derrière à l'Allemagne :

Aspice nudatas, barbara terra nates.

Ces deux hommes changeraient bien d'opinion, s'ils vivaient dans notre siècle.

celle de l'empereur. Possevin a publié un catalogue des manuscrits grecs qui sont dans cette dernière ; il a commis des fautes grossières. Par exemple, on y voit un livre intitulé: Georgii Niceto epistolæ de creatione hominis, dont le véri table titre est Gregorii Nysseni episcopi de creatione hominis liber. Cependant cette faute a induit en erreur le savant Leo Allatius, dans son Traité des Auteurs qui ont porté le nom de Georges.

ANGLETERRE bibliothèques d' ). L'Angleterre, et encore plus l'Irlande, possédaient déjà, dans le 9 siècle, de savantes et riches bibliothèques que les incursions fréquentes des habitans du nord détruisirent dans la suite: on regrette surtout la grande bibliothèque fondée à Yorck par Egbert, archevêque de cette ville; elle fut brûlée avec la cathédrale, le couvent de sainte Marie et plusieurs autres maisons religieuses, sous le roi Etienne. Alcuin parle de cette bibliothèque dans son épître à l'église d'Angleterre. Vers ce temps, un nommé Gauthier ne contribua pas peu, par ses soins et par son travail, à fonder la bibliothèque du monastère de S. Alban, qui était très-considérable : elle fut pillée également par les pirates danois. La bibliothèque formée dans le 12° siècle par Richard de Bury, évêque de Durham, chancelier et trésorier de l'Angleterre, fut aussi fort célèbre, Ce savant n'omit rien pour la rendre aussi complette que le permettait le malheur des temps, et il écrivit lui-même un traité intitulé Philobiblion, sur le choix des livres et sur la manière de se former une bibliothèque. Il y représente les livres comme les meilleurs précepteurs, en s'exprimant ainsi Hi sunt magistri qui nos instruunt, sine virgis et ferulis, sine cholerâ, sine pecuniâ: si accedis, non dormiunt; si inquiris, non se abscondunt; non obmurmurant, si oberres; cachinnos nesciunt, si ignores. L'Angleterre possède encore aujourd'hui des Bibliothèques très-riches en tout genre de littérature, et en manuscrits fort anciens. La plus célèbre est

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