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Elles furent d'abord très-simples et de figure lozange; depuis elles ont été compliquées par des variations et des modifications fort étendues; enfin, on leur a donné la figure ronde. La première impression de la musique est due à la typographie. Pierre Hautin, graveur, fondeur et imprimeur à Paris, en fit les premiers poinçons vers 1525, Il grava des caractères de musique de plusieurs grosseurs; les notes et les filets étaient représentés sur le poinçon; par conséquent le tout était imprimé en une seule fois. Il en fit usage pour lui-même, et en vendit à plusieurs autres imprimeurs qui les mirent en œuvre. On voit à bibliothèque nationale plusieurs de ces premières éditions, l'une de 1530, qui est un recueil de chansons en 4 vol. in-8 oblong, imprimé par Pierre Attaignant, imprimeur à Paris. Fournier a vu dans la bibliothèque de feu M. d'Argenson, un autre recueil de chansons, imprimé, avec privilége, à Anvers, en 1543, par Tylman Syrato. Hautin imprimait encore la musique sur la fin de ses jours: on voit de lui des motets à cinq parties, mis en musique par Roland Lassutio, 1 vol. in-4 oblong, imprimé en 1576. Guillaume le Bé, graveur, fondeur et imprimeur, grava plusieurs caractères de musique et de tablature de luths, en 1544 et 45. Ces caractères étaient faits

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Il introduisit aussi l'usage des portées, c'est-à-dire, des lignes de musique, au nombre de cinq, selon quelques auteurs; de quatre, selon d'autres, et de huit, selon quelques autres. Sur ces lignes, ou entre chacune d'elles, à la tête desquelles une lettre servait de clef, il marqua les notes en forme de points désignant par leur position l'élévation ou l'abaissement de la voix. Kircher prétend que cette invention est antérieure à Aretin ; en effet, on ne voit pas dans les écrits de ce moine, qu'il se l'attribue.

pour être imprimés à deux fois, d'abord les filets, ensuite les notes, par rentrées les unes sur les autres. Cette sorte de caractères de musique n'a pas eu d'autres succes, étant sujette à trop d'inconvéniens. Nicolas Duchemin, graveur, fondeur et imprimeur, s'attacha principalement à l'impression de la musique: il grava lui-même plusieurs caractères de musique, et il en fit graver pour lui par Nicolas de Villiers et Philippe Danfrie. Duchemin imprima beaucoup de livres de musique, entr'autres un recueil de chansons spirituelles, en 1554; un recueil de messes mis en musique par différens maitres, en 1558; et un livre intitulé Institution musicale, en 1556. Robert Granjon, graveur, fondeur et imprimeur, ayant quitté Paris pour aller à Lyon, y grava plusieurs caractères de musique, vers 1572. Pour lors ces sortes de caractères avaient été perfectionnés par l'industrie des graveurs nommés précédemment. Jacques Sanlecque et son fils, tous deux graveurs, fondeurs et imprimeurs, portèrent l'art de la gravure de musique au plus haut point de perfection qu'il fut possible alors. Vers 1635, ils commencèrent, pour leur propre usage, la gravure de trois caractères de musique, distingués par petite, moyenne et grosse musique. Ces trois caractères sont un chef-d'œuvre pour la précision des filets, la justesse des traits obliques qui lient les notes, et la parfaite exécution. Cependant leur figure est devenue insensiblement gothique ; et le chant étant toujours travaillé de plus en plus, les croches simples, doubles et triples n'ont pu être exécutées par ce mécanisme avec la précision qu'exigeaient les variations du chant. En 1746, un M. Keblin imagina de nouveaux caractères de musique : il imita très-bien la figure des notes rondes, telles qu'on les écrit ; mais chaque ligne était coulée en sable et ne faisait qu'une pièce; ce qui rendait cette invention inutile pour l'imprimerie. En 1754, M. Breitkopf, célèbre fondeur et imprimeur à Leipsick, chercha à donner aux caractères de fonte pour l'im

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pression de la musique, une forme plus gracieuse que celle qu'ils avaient eu jusqu'alors, et il y réussit en 1755. C'est cette méme année que Pierre - Simon Fournier le jeune, dont nous parlons en tête de cet article commença à travailler à faire revivre en France l'usage des caractères de musique, et, sans être instruit du procédé de M. Breitkopf, il y réussit parfaitement. A peine les caractères de M Breitkopf parurent-ils, qu'ils furent imités à Berlin par le sieur Zinsk; à Vienne, par le sieur Trattner; à Harlem, par MM. Enschede, fondeurs et imprimeurs. Ce qui a trèslong-temps retardé la perfection des caractères de musique en France, ce sont les priviléges exclusifs qu'ont obtenu de Henri II, en 1552, Adrien Leroi et Robert Ballard, son beau-frère, pour l'impression de la musique. Ces priviléges ont été renouvellés en faveur des Ballard, de père en fils, et ont duré jusqu'à nos jours. » L'on a vu sortir des presses de Beaumarchais, des symphonies, des pièces de clavecin et des partitions plus belles et plus soignées que la plupart de celles gravées que l'on trouve à Paris chez les marchands de musique.

MYSTÉRIQUES (arts). Ces arts, selon l'abbé Girard, dans son Système bibliographique, marchent sous le voile du symbole et dans l'obscurité de la divination; ce qui les distingue en symboliques et en judiciaires : les symboliques comprennent tout ce que les hommes ont imaginé pour produire leurs idées par des figures et des allusions; tels sont le blason, les emblémes, les devises, les hiéroglyphes, les énigmes, les logogryphes, la stéganographie, etc.; les arts judiciaires qu'on pourrait appeler illusoires, sont tous les arts magiques, enfans de l'oisiveté, de la malice ou du dérangement de l'imagination.

MYSTIQUE. Ce mot signifie allégorique, mystérique, caché, mais en terme de bibliographie, nous le regardons comme appartenant à une classe de la théologie qui renferme tous les ouvrages de dévotion contemplative. On dit aussi théologie mystique, et par-là on entend une connaissance infuse de Dieu et des choses divines.

FIN DU TOME PREMIER.

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