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à Salonique et dans d'autres villes de l'empire ottoman, où ils imprimèrent toujours avec succès.

MUSÉE, ou MUSEUM, ou MUSEON. Ces trois mots, que l'on regarde ordinairement comme synonymes, et qui cependant pourraient avoir des acceptions un peu différentes, suivant les temps et les lieux où on les a employés, signifient assez généralement, selon la définition de l'académie, un lieu destiné, soit à l'étude des beaux-arts, des sciences et des lettres, soit à rassembler des monumens relatifs aux arts, aux sciences et aux lettres. Le musée le plus célèbre de l'antiquité, ou, pour mieux dire, la seule académie qui ait porté ce nom, est le musée d'Alexandrie (1), qui était situé dans un vaste bâtiment sur le port de la ville, près du palais, autour duquel régnaient des galeries où se promenaient les philosophes. C'est dans ce musée que les rois d'Alexandrie, et, depuis la conquête d'Egypte les empereurs romains entretenaient avec une magnificence vraiment royale, un grand nombre de savans, dont toute l'occupation était de s'adonner aux lettres. Plutarque en attribue l'établissement à Ptolémée, que l'on croit être P. Philadelphe, amateur des sciences et des lettres, qui s'appliqua pendant tout son règne à en étendre l'empire en Egypte. Les empereurs romains se piquèrent de la même émulation, et l'empereur Claude ajouta un nouveau musée à l'ancien (2). A Athènes

(1) Voyez notre MANUEL BIBLIOGRAPHIQUE, pag. 36 et suiv. (2) Il lui donna son nom et ordonna qu'on y lût alternativement les Antiquités d'Etrurie et celles des carthaginois, qu'il avait écrites en grec. La ville d'Alexandrie s'étant révoltée sous l'empire d'Aurélien, le quartier du Bruchion, où était aussi la citadelle, fut assiégé, et le musée détruit. Dès-lors on plaça les livres dans le temple de Seraphis, et les savans y demeurèrent ; mais, sous Théodore, Théophile, partriarche d'Alexandrie, fit démolir et le temple et le musée, en sorte que la réputation de cette

on donnait le nom de musée à une petite colline située dans l'ancienne enceinte, vis-à-vis la citadelle: elle était ainsi appelée, parce qu'il y avait un temple consacré aux muses, et que c'est là que se tenaient les assemblées académiques. En France, on doune le nom de museum à un établissement (1) qui se trouve à Paris, et qui est destiné à l'enseignement des diverses branches de l'histoire naturelle, dans tout le détail dont elles sont susceptibles, et à la démonstration des productions de la nature dans tous les genres. Ce museum national d'histoire naturelle renferme six collections principales; savoir, 1.0 un cabinet contenant le règne animal et le regne minéral; 2.0 la bibliothèque (2); 3.0 le cabinet d'anatomie, contenant les préparations relatives à l'homme et aux animaux; 4. l'école de botanique; 5.0 la ménagerie des

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dernière école fut tout ce qui en subsista jusqu'à l'année 630 de JesusChrist, que les sarrazins brûlèrent les restes de la bibliothèque d'Alexandrie (Mémoires de l'académie, tom. IX ).

(1) Cet établissement n'était, dans sa première origine, qu'un jardin pour les plantes médicinales, fondé sous ce titre par Louis XIII, en 1626, à la sollicitation de son premier médecin, Guy de la Brosse. Les premiers médecins furent presque toujours intendans du jardin, jusqu'à Dufay qui fut nommé en 1732, et qui fut remplacé en 1739 par Buffon. Il n'y avait autrefois que trois chaires fondées près le jardin; savoir, une d'anatomie, une de chimie et une de botanique. Maintenant il y en a treize; savoir, 1. chimie générale; 2. arts chimiques; 3. botanique; 4. botanique rurale ; 5. zoologie des quadrupèdes, des cétacées, des oiseaux ; 6. zoologie des reptiles et des poissons; 7. zoologie des mollusques, des insectes, des vers et des zoophytes; 8. anatomie humaine ; 9. anatomie des animaux; 10. minéralogie; 11. culture des jardins; 12. géologie; 13. iconographie naturelle.

(2) La bibliothèque est principalement composée d'ouvrages d'histoire naturelle; elle est sous la garde de deux bibliothécaires (les citoyens Toscan et Mordant de Launay ); elle contient, entr'autres objets précieux, l'immense collection des animaux et des plantes, peinte en miniature sur vélin trois peintres sont chargés de continuer ce reçueil sous la surveillance des professeurs.

animaux étrangers; eufin, 6.° le laboratoire de chimie et la collection des produits chimiques. On peut regarder ce museum comme la plus riche collection d'histoire naturelle qui existe. La partie des quadrupèdes et celle des minéraux sont à peu près complettes ; celle des oiseaux est une des plus belles et des plus considérables. La ménagerie contient dans ce moment deux éléphans (1), deux dromadaires, deux chameaux, cinq lions et lionnes, un ours blanc, deux ours bruns, une autruche, un casoar, etc., etc. On a encore établi deux musées très-curieux à Paris depuis la révolution; l'un, sous le nom de musée national des monumens français, a été commencé en 1791, et érigé en musée par une loi rendue le 29 vendémiaire an 4 ; il est formé de la réunion de tous les objets précieux d'architecture et de sculpture qui, étant à la disposition du gouvernement, ont échappé à la fureur destructive du vandalisme. Ces monumens de l'histoire de France y sont chronologiquement placés pour servir aussi à celle de l'art. Le détail de tous ces objets est trop considérable pour le faire entrer dans cet article. Ce musée est situé rue des Petits-Augustins; l'autre, connu sous le titre de musée central des arts, tire son plus bel éclat du fruit de la valeur des arinées françaises en Italie (2). Nous ne parlerons pas des tableaux des plus grands maitres des écoles

(1) L'éléphant mâle vient de mourir le citoyen Cuvier, qui l'a fait disséquer sous ses yeux, doit incessamment en publier l'anatomie.

(2) Cet établissement s'accroît chaque jour; on y voit déjà plus de 900 tableaux des différentes écoles, 150 statues ou morceaux précieux d'antiquités en marbre, et 450 dessins des grands maîtres, faisant partie d'une collection de plus de 20,000 dessins. Il existe encore dans ce musée beaucoup de tableaux, de marbres antiques, de vases étrangers et de bijoux de matières précieuses, qui seront classés et exposés successivement. La calcographie qu'on y a réunie contient près de 4,000 planches, dont les épreuves se vendent dans l'établissement,

française et flamande, et de celles de Lombardie et de Bologne, etc., que l'on y admire ; un volume suffirait à peine à la liste raisonnée de tous ces chefs-d'œuvres. La partie des statues, bustes et bas-reliefs de la galerie des antiques, forme la collection la plus intéressante et la plus magnifique qui soit au monde : on y remarque, dans la salle des saisons, le Tireur d'épine, en bronze; Ariadne, connue sous le nom de Cléopatre, en marbre de Paros, etc.; dans la salle des hommes illustres, Démosthènes, etc.; dans la salle des romains, Scipion l'Africain, l'Ancien, morceau très-rare, tiré des appartemens de Versailles; l'Antinoüs du Capitole, en marbre de Luni; Vénus au bain, en marbre de Paros, etc.; dans la salle du Laocoon, un buste d'Antinous, en marbre de Paros; le fameux Laocoon, trouvé en 1506, sous le pontificat de Jules II, à Rome sur le mont Esquilin, dans les ruines du palais de Titus, contigu à ses thermes : le bras droit du père et deux bras des enfans manquent (1) ; dans la salle de l'Apollon, on distingue le Mercure, dit l'Antinoïs du Belvedere; c'est l'une des statues les plus parfaites qui soient restées de l'antiquité : elle est en marbre de Paros, et a été trouvée sur le mont Esquilin, sous le pontificat de Paul III; la Vénus sortant du bain, dite la Venus du Capitole, en marbre de Paros; l'Apollon pythien, dit l'Apollon du Belvedere, la plus sublime de toutes les statues antiques : elle a été trouvée, vers la fin du 15e siècle, à Capo d'Anzo, à douze lieues de Rome, sur le rivage de la mer, dans les ruines de l'antique Antium : cette statue a été inaugurée le 16 brumaire an 9, par Bonaparte, premier consul; la Vénus d'Arles, trouvée dans cette ville en 1651, l'Antinous égyptien, etc.; dans la salle des muses, on voit les statues des

(1) Pline cite les noms des trois habiles sculpteurs qui ont exécuté ce groupe; ils s'appelaient Agésandre, Polydore et Athénodore.

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neuf muses, les portraits d'Hippocrate, de Socrate, de Virgile, etc. Le musée central des arts est au palais national des sciences et des arts (le Louvre ). On vient encore d'établir à Paris un nouveau musée sous le titre de museum d'instruction publique : on y a réuni les chefs-d'œuvres de l'art aux merveilles de la nature. On peut mettre aussi au rang des musées de Paris, 1. le cabinet de l'école des mines, formé par Sage en 1778 (1): le milieu de ce cabinet est occupé par un amphithéâtre pouvant contenir deux cents personnes; des armoires vitrées renferment, dans le plus bel ordre, les minéraux de presque toutes les parties du globe; 2.o le dépôt de Nesle qui offre des meubles précieux, des tableaux, etc.; 3. le garde-meuble qui, malgré le feu et le pillage auxquels il a été exposé pendant la révolution, présente encore parmi les objets qui peuvent satisfaire les curieux, les batailles de Scipion, les tentures, les chásses d'Oudry, l'histoire de don Quichotte, etc., etc. Passons au musée britannique qui se voit à Londres (great russel street) dans un édifice spacieux, acheté sous les auspices du parlement, pour l'usage du public, par les exécuteurs testamentaires de feu sir Hans Sloane. Ce musée est divisé en trois départemens : le premier contient les manuscrits, les médailles et les monnaies antiques ou curieuses on y voit, dans un appartement, les manuscrits de la bibliothèque royale, qui sont au nombre de plus de 2,000; dans une autre pièce sont ceux de la bibliothèque cottonienne, composés de diverses chartes. originales, entr'autres la célèbre charte, dite magna charta ; plus loin sont les manuscrits de la bibliothèque harléienne, qui renferment, 1.9 plusieurs copies de la Bible en toutes

(2) Cet estimable citoyen a été 43 ans à former, à ses frais, cette magnifique collection; il a fait créer l'école des mines en 1783, et l'a dirigée pendant dix ans.

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