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aux différens dictionnaires bibliographiques. Son Antiquité expliquée, 1719, 10 vol., et le Supplément, 1724, 5 vol. in-fol., ne lui ont pas procuré autant de gloire qu'il avait pris de peines à les composer. On regarde cet ouvrage comme une compilation informe. Ses Monumens de la monarchie française, 1729, 5 vol. in-fol., sont, ainsi que son Antiquité, remplies de figures.

MONOGRAMME. C'est une espèce de chiffre ou de caractère composé d'une ou de plusieurs lettres entrelacées. L'origine du monogramme vient de l'espace que l'on a voulu ménager dans une ligne pour y placer un mot de plus : c'est pour faire place à ce mot qu'on liait et qu'on enclavait les unes dans les autres les lettres du mot précédent. Aussi les monogrammes ont rendu l'écriture presqu'indéchiffrable. Ils sont parfaits quand toutes les lettres du mot s'y trouvent, et imparfaits quand il n'y en a qu'une partię.

MOREL (Frédéric ). Cet imprimeur du 16 siècle est né en Champagne. Il fut héritier de Vascosan, dont il avait épousé la fille. Il s'est fait un nom dans l'art typographique. I possédait parfaitement les langues grecque et latine. Il fut d'abord nommé imprimeur du roi et son interprète des Jangues; puis il succéda à Robert Etienne dans la place d'imprimeur ordinaire du roi. Sa devise était un mûrier avec ces mots : Tout arbre porte de bons fruits. Morel a composé un grand nombre d'ouvrages, et il a beaucoup imprimé. Il est mort à Paris en 1583, âgé de 60 ans,

MOREL (Frédéric ). Fils du précédent, né en 1560. Il fut professeur au collège royal, interprète du roi, et succéda, , par la démission de son père, à la charge d'imprimeur ordinaire du roi, pour l'hébreu, le grec, le latin et le franpais. Il était infatigable pour l'étude, et il a beaucoup enrichi

la république des lettres, tant par ses propres ouvrages que par ceux des autres, qui sont sortis de ses presses. A l'âge de vingt ans, en 1580, il avait déjà imprimé Hérodien, traduit par Jacques de Ventimille. Il obtint le privilège d'imprimer le Code Henri, en 1594. Il avait pour devise une fontaine avec une sentence grecque, dont voici le sens : La fontaine de la sagesse coule dans les livres. Il a traduit et traduit fidèlement, dit le célèbre Huet, quelques ouvrages de saint Bazile, de Théodoret, de Xénophon, de Philonle-Juif, de Synésius, de Théophile, de saint Grégoire de Nisse, de saint Cyrille, de Galien, etc. Ces traductions ont été faites sur les manuscrits de la bibliothèque du roi. On estime l'édition qu'il donna des OEuvres d'OEcumenius et d'Aretas, en 2 vol. in-fol. Il fut toujours égal, désintéressé, mais d'une franchise extréme. Son ardeur pour l'étude le rendait très-froid sur les événemens de la vie. Sa femme était à l'extrémité; on vint l'appeler: un moment, dit-il, je n'ai deux mots à écrire. plus que Elle est morte, vint-on lui dire deux minutes après. J'en suis marri, reprit-il saus se déranger; c'était une bonne femme. Il mourut le 27 juin 1630, à 78 ans.

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MOREL (Claude). Fils de Frédéric, succéda à son père dans la charge d'imprimeur du roi. Il mourut en 1626 ? et eut un fils aussi nommé Claude : l'un et l'autre ont publié beaucoup de bons livres, tels que les ouvrages d'Arthemidore, en grec et en latin, in-4; les Catecheses grecques et latines de saint Cyrille; les ouvrages de saint Grégoire, en grec et en latin, 1638, 3 vol. in-fol., édition regardée comme la meilleure, de même que 6 vol. in-fol. de saint · Jean Chrysostôme, sur le nouveau Testament. On joint ordinairement cette édition à celle du nouveau Testament de Commelin, imprimeur d'Heidelberg.

MOREL (Charles). Imprimeur ordinaire du roi. On lui 'doit de bonnes éditions d'un grand nombre de pères grecs. L'édition la plus considérable qu'il ait donnée, est celle des conciles généraux et provinciaux, en grec et en latin, par Binius, en 10 vol. in-fol.

MOREL (Gilles ). Imprimeur ordinaire du roi, a donné: Gregorii Nysseni opera græc. lat., 1638, in-fol.; Isidori Pelusiota opera græc. lat., 1638, in-fol.; Aristotelis opera omnia græc. lat., 4 vol. in-fol. Il continua d'imprimer en 1643, Magna Bibliotheca veterum patrum, græc. lat., 17 vol, in-fol. Morel vendit son fonds à Simon Piget, et se fit recevoir conseiller au grand-conseil.

MOREL (Guillaume). Cet imprimeur, né à Tailleul en Normandie, n'est point parent des précédens. Il travaillait dans le 16 siècle. Le célèbre Turnebe lui céda son imprimerie, et le fit recevoir imprimeur du roi. Il était versé dans la connaissance des langues, et surtout dans la langue grecque qu'il professa au collége royal. Il a donné un Dictionnaire grec, latin et français, 1622, in-4, estimé. Il a composé d'autres ouvrages et publié des traductions assez estimées, telles que celles du traité de l'usage des images, approuvé par le septième concile général de Nisse ; du traité de saint Jean Damascene, des images; de l'origine des iconomaches, prise de Zonaras. Les principaux ouvrages sortis de ses presses sont: Fabii Quintiliani de institutione oratorid, avec des notes de sa façon, 1548, in-4, en société avec Jacques Bogard; Ex veterum comicorum fabulis, 1553, in-8; Liturgic, sive missæ sanctorum patrum, græc. lat., 1560, in-fol., estimé des savans; les Epitres de saint Ignace en grec, latin et français, 1561; Sancti Dionisii Areopagita opera, græc., 1562, in-8, dont il se trouve quelques exemplaires en vélin. La devise de Guillaume

Morel est un theta assis sur la branche de cette lettre grecque, pour signifier que, dans la mort même, qui est figurée par le theta, il faut aimer l'immortalité. On lisait au-dessous de la devise de Morel, ce vers pentamètre: Victurus genium debet habera liber. Les premiers livres imprimés par Morel, sont plus beaux que les derniers. Il mourut à Paris en 1564. Il avait un frère nommé Jean, qui, accusé d'hérésie, mourut en prison; le cadavre fut déterré et brûlé le 27 fevrier 1559.

environné de deux serpens et un amour

MORET (Jean). Imprimeur du 16e siècle, à Anvers.. Il succéda à Plantin, ayant épousé sa seconde fille. Il se montra le digne héritier de ce célèbre imprimeur, par sa science et par son talent. Il était habile dans la littérature, et ami de Juste-Lipse. Il mourut en 1610, laissant deux enfans, Balthazar et Jean, qui exercèrent, comme lui, l'art de l'imprimerie.

MORET (Balthazar ). Né à Anvers en 1574, succéda avec son frère Jean, à son père. Juste-Lipse prit soin de son instruction, et il répondit aux soins de cet habile maître, par des progrès aussi rapides qu'inouis. Il voulut conserver à son imprimerie le lustre qu'y avait donné le nom de Plantin. En conséquence, il fit servir ses connaissances à corriger les manuscrits qu'il mettait sous presse; et souvent il y a fait des changemens très-heureux, soit dans les anciens, soit dans ceux que les auteurs modernes lui fournissaient; ce qui ne contribuait pas peu à irriter ces auteurs " dont il blessait l'amour - propre. Jean Moret étant mort, Balthazar fut seul à la téte de l'imprimerie. I consacra toutes ses richesses à l'augmenter et à l'enrichir. Il ne se maria point, et laissa son imprimerie à Balthazar Moret,

son neveu.

MOTS. Dans les manuscrits très - anciens, les mots ne sont point séparés les uns des autres; c'est une suite de lettres serrées sans aucune division ni distinction. Dès les 5e, 6e et 7e siècles, on avait commencé à séparer les mots; mais la séparation était peu considérable : jusqu'à la fin du 6e, les écrivains n'ont point séparé leurs mots par des intervalles, si ce n'est aux alinea et aux endroits où le sens est fini et suspendu. Au 8° siècle, les séparations de mots sont plus marquées et plus régulières; au ge, les espaces sont très-bien observés ; cependant un défaut qui manifeste tout d'un coup la fin du 8e ou le commencement du 9° siècle, c'est d'avoir une partie des mots bien, et l'autre mal distinguée, et surtout d'avoir des mots souvent coupés par un ou deux intervalles.

MOYSE Imprimeur juif du 15e siècle. Il était de Spire en Allemagne, et fils de Rabbi Israël Nathan, également imprimeur. Voici les principaux ouvrages qu'il a publiés dans la petite ville de Soncino, avant la fin du 15e siècle : 1.o Minehah Happenini, in-4. Soncino, anno mundi 5244, qui répond à l'année 1484 de Jesus-Christ; 2.o Bechinal Olam, 5245 (en hébreu ); 3.0 Prophetæ Priores, cum comm. R. David Kimchi, in-fol., 5246 (en hébreu sans points); 4.o Ikkarim, per R. Joseph Albo, 5246; 5.° Biblia hebraïca cum punctis, per Abraham Fil. Rabb. Hhajim, 5248, in-fol.; 6. Berahoth et Beitzah, 5249; 7.0 Jad Hhasakah Rambam, 5250, in-fol. Moyse eut une nombreuse famille qui se consacra, à l'exemple de ses pères, à l'art typographique, se répandit dans plusieurs endroits de l'Italie, et imprima avec succès un grand nombre d'ouvrages. Rabbi Gerson, l'un des fils de Moyse, après avoir mis au jour à Brescia, plusieurs livres hébreux, alla à Constantinople et y établit une imprimerie, un peu avant la fin du 15e siècle. Il continua d'y imprimer jusqu'en 1530. Quelques-uns de ses enfans allèrent

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