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extraordinaire. Le module des monnaies ou des médailles antiques d'or et d'argent, est ordinairement assez semblable à celui du petit bronze. Les médailles plus petites et moins épaisses se nomment quinaires, comme nous l'avons déjà dit. La grandeur de toutes les médailles antiques n'est ordinairement que depuis trois pouces de diamètre jusqu'à un quart de pouce, soit en or, soit en argent, soit en cuivre. Il est impossible d'avoir des saites complettes dans aucun de ces métaux, pas même dans le bronze, quoiqu'il soit si nombreux, qu'on a été obligé de le diviser en trois classes. On juge du rang de chaque bronze par son volume, qui comprend en même temps l'étendue et l'épaisseur de la médaille, la grosseur et le relief de la tête ; ainsi telle médaille e; aura l'épaisseur du grand bronze, et cependant sera classée dans le moyen, si elle n'a qu'une tête du moyen; et telle autre, qui aura peu d'épaisseur, sera classée dans le grand bronze, à cause de la grosseur de la tête; au reste, tout cela dépend beaucoup de l'arbitraire des curieux. Mais n'aurait-on pas pu établir des règles fixes pour séparer les classes d'une manière plus uniforme et plus conséquente, en disant, telle médaille de tel diamètre est réputée médaillon; telle autre de tel diamètre, de telle épaisseur, et ayant la tête de telle hauteur et tel relief, sera réputée grand bronze; telle autre d'une dimension inférieure, sera bronze moyen; telle autre encore plus petite, sera petit bronze; et enfin celles qui sont au-dessous des proportions du petit bronze, seront les quinaires? Cette division pourrait avoir lieu pour tous les métaux; les bractéates y seraient aussi compris; alors les médailliers auraient un coup d'oeil plus agréable qui dédommagerait peut-être de quelques petites interruptions que cela pourrait occasionner dans les suites.

30 DIVISION QUANT AUX TEMPS. On distingue les médailles en anciennes et en modernes.

MÉDAILLES ANCIENNES. Les antiquaires ne sont pas

d'accord sur l'époque à laquelle on doit faire descendre les médailles anciennes ; les uns s'arrêtent au règne de Posthume ou de Constantin; et les autres, du nombre desquels est Mangeart, font descendre l'âge de l'antique jusqu'à la ruine de l'empire de Constantinople (en 1453) par les turcs, sous Mahomet II, qui défit Constantin Paléologue, le dernier empereur romain-grec; en conséquence, on doit regarder comme médailles modernes, toutes celles qui ont été frappées après cet événement. Nous allons parler des médailles anciennes les plus faites pour piquer la curiosité, soit par leur ancienneté, soit par les suites qu'elles peuvent fournir.

Médailles égyptiennes. Ou elles ont été frappées en l'honneur des rois d'Egypte, et alors elles sont très-précieuses pour l'histoire de ces rois, comme l'a prouvé Vaillant; ou elles l'ont été en l'honneur des empereurs romains, et elles servent à l'éclaircissement de l'histoire des empereurs.

Médailles grecques. Les grecs commencèrent à battre monnaie ou à frapper des médailles long-temps avant la fondation de Rome; mais il ne reste aucune monnaie de ces temps-là. C'est à Phédon que l'on doit l'invention des poids, des mesures et des monnaies frappées dans la Grèce. Les marbres d'Arundel fixent l'époque de ce prince à l'an 142 avant la fondation de Rome. Beger a fait graver, dans son Trésor de Brandebourg, une médaille d'argent qu'il croit être du temps de Phédon. On croit généralement qu'une des plus anciennes monnaies grecques qui nous reste, est une petite médaille d'or de Cyrène, publiée par Hardouin. Les grecs se perfectionnèrent promptement dans l'art de battre monnaie on en peut juger par les médailles de Gilon, d'Agatocles, de Philippe, d'Alexandre, de Lysimachus, de Cassandre, etc. La France est riche en médailles grecques; celles des seuls rois de Syrie, d'Egypte et de Macédoine, forment de belles et nombreuses suites. La quantité des médailles grecques est si considérable, qu'il faudrait la séparer des médailles

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latines, et donner à chacune leur propre suite, au lieu de joindre aux latines les grecques de même volume: en leur donnant des tablettes séparées, on les démêlerait commodément, sans avoir souvent inutilement un grand nombre de planches à tirer. Il est vraisemblable que l'usage de frapper les médailles grecques avec la tête des empereurs, cessa sous Dioclétien et Maximilien.

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Médailles consulaires. On n'entend point par ce mot, des médailles frappées par ordre des consuls dans le temps où ils gouvernaient Rome. Il est certain que l'on n'a frappé de la monnaie d'argent, et par conséquent des médailles à Rome, que sur la fin du 5e siècle de sa fondation. Les premières médailles n'offrent guère que la double tête de Janus, avec une proue de vaisseau, un bige ou un quadrige au revers et plus souvent encore des figures de Castor et Pollux. Ce ne fut que vers le temps de Marius, de Sylla, de Jules-César, et surtout du triumvirat, que les monnétaires romains, prenant un peu plus d'essor, commencèrent à rappeler sur les monnaies les actions mémorables de leurs ancêtres, qui pouvaient donner un nouveau lustre à leur famille, victoires, conquêtes, triomphes, sacerdoces, jeux publics, consulats, dictatures, etc. Ces sortes de médailles, qui ont presque toutes été gravées dans le mêm● siècle, portent encore le nom de familles romaines.

Médailles impériales. Ce sont celles qui représentent les têtes des empereurs romains régnant, ainsi que celles de quelques impératrices (1). On divise ordinairement les médailles impériales en deux classes, celle du Haut-Empire

(1) Les médailles impériales en or vont à 3,000; celles en argent à 6,000; et les bronzes de différentes grandeurs vont à plus de 30,000. On présume que le nombre des médailles antiques excède 50,000. Le célèbre Morel se proposait de faire graver toutes les médailles connues ; mais il ne les portait alors qu'à 25,000, et il terminait la suite des impériales à Héraclius.

et celles du Bas-Empire. Les curieux estiment davantage les médailles du Haut-Empire, parce qu'elles sont infini ment mieux frappées que les autres (1) ; mais il est cependant bon de connaître les médailles de l'un et de l'autre empire. On peut former des suites des médailles imperiales de quatre façons différentes: 1.° En ne faisant entrer dans une suite que les médailles qu'on appelle communément du Haut-Empire ; c'est-à-dire, depuis Jules-César jusqu'à Posthume, suivant le plan de Vaillant dans ses Numismata prestantiora ; 2.o cette suite peut être continuée jusqu'à Constantin ; 3.o on peut même, si l'on veut, aller jusqu'à la chûte de l'empire d'occident, y faire entrer toutes les médailles jusqu'à Augustule ; 4.° et, dans le cas où l'on voudrait rassembler tous les empereurs sans exception, supposé qu'on pût y réussir, il faudrait conduire cette suite jusqu'à Constantin Paléologue, dernier empereur d'orient.

Médailles étrusques. Il n'y a pas très-long-temps que l'on s'occupe à recueillir les médailles étrusques; elles peuvent jeter un grand jour sur cette partie si obscure de l'histoire. ancienne; mais on désespère d'en pouvoir jamais faire une suite. On pourrait ranger dans la classe des médailles étrusques celles qu'on croit avoir été frappées par les samnites, les ombres, les messapiens, etc.

Médailles gothiques. Ces médailles, frappées par quelques rois goths, sout communément en bronze; mais, en général, on appelle médailles gothiques celles qui, ayant été frappées

(1) Il est vrai que les médailles impériales frappées après le règne de Caracalla et après celui de Macrin, son successeur, qui ne lui survécus que deux ans, sont très-inférieures à celles qui furent frappées sous les trente premiers empereurs. Après Gordien-Pie, elles dégénérèrent encore plus sensiblement; et sous Gallien, qui régnait 59 ans après Caracalla elles n'étaient qu'une très-laide monnaie.

dans des siècles barbares, sont si mal faites, qu'à peine on peut distinguer les figures.

Nous ne nous étendrons pas davantage sur les médailles antiques; nous aurions pu encore parler des hébraïques (1), des phéniciennes ou puniques (2), des samaritaines; et ensuite de celles des villes, telles qu'Athènes, Lacédémone, Crotone, Olba, etc.; mais ces détails nous auraient conduits beaucoup trop loin.

Médailles modernes. On appelle ainsi les médailles qui ont été frappées depuis environ trois cent cinquante ans, c'est-à dire, depuis la destruction de l'empire d'orient. Les médailles frappées pendant la vie de Charlemagne, et pendant cinq cents après lui, sont si laides qu'on ne les place point dans les modernes, et que les médaillistes les regar dent comme un laid entre-deux qui sépare l'antique du moderne. C'est au commencement du 15° siècle que l'on vit reparaître de belles médailles, par le talent d'un Pisano, d'un Bolduci et d'autres artistes. Le Pisano fit en 1448 la médaille en plomb d'Alphonse, roi d'Arragon; en 1438, il avait donné celle de Jean Paléologue, avant-dernier empereur d'orient. Ensuite on frappa des médailles en or, telles que celles du concile de Florence et d'un consistoire public de Paul II, qui sont les premières ébauches des médailles modernes perfectionnées dans le siècle suivant, et ensuite recherchées, pour la gravure, par quelques curieux. Parmi les médailles modernes, on peut se former

(1) Voyez, sur les médailles hébraïques, la Dissertation du père Souciet et le père Hardouin dans sa Chronologie de l'ancien Testament, et dans les Notes de la seconde édition de Pline.

· (2) Les médailles phéniciennes sont celles dont les légendes sont en caractères phéniciens ou puniques; quoiqu'elles aient été trouvées en Espagne, elles different des anciennes médailles espagnoles, par les caractères et par le type.

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