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avait un imparfait. Le second livre imprimé avec des figures en taille-douce est le Ptolomée, à Rome, en 1478. Le troisième est le Dante de 1481. Heinecke et Demur croient que les figures de la montagne sainte et du Dante ont été dessinées par Sandro Boticello et gravées par lui ou par Baccio Baldini. Un des livres d'images les plus curieux, c'est le Tewrdanck, dont l'édition, quoique postérieure de cent ans à celles que nous venons de citer, n'en est pas moins l'admiration et l'étude des graveurs et des bibliographes. Cet ouvrage in-folio est l'histoire de la vie et des aventures périlleuses de Maximilien I.er, caché sous le nom du fameux héros et chevalier Tewrdanck. Il est écrit en vers teutons, caractères gothiques de la plus grande beauté ; il est orné de 118 gravures aussi nettes et aussi fraîches que si elles sor taient des mains du graveur. Le texte est imprimé sur grand papier à marge large et d'une encre bien noire. Il y a deux éditions de cet ouvrage, l'une de Nuremberg faite en 1517, dont on voit des exemplaires à Vienne, au Vatican, dans l'abbaye de Saint-Florien (Haute-Autriche ), à Paris, tant à la bibliothèque nationale que dans des bibliothèques particulières. La seconde édition est d'Ausbourg, faite en 1519; il y en a un exemplaire à Bruxelles ; mais les deux éditions. sout parfaitement semblables. Les 118 estampes allégoriques ont été gravées sur bois par Hans Schaeuffelein; les lettres du texte allemand ont été supérieurement gravées sur planches de bois sous les yeux de Hans Schaeuffelein par d'autres artistes. Les uns prétendent que Maximilien I.er est lui-même l'auteur de ce livre; d'autres l'attribuent à Melchior Pfintzing, un de ses chapelains. Hans Schonsperger en a été l'imprimeur. On connaît aussi de cet imprimeur Hortus sanitatis dont il a donné deux éditions faites à Ausbourg en 1486 et 1488, avec estampes; on l'appelle le grand imprimeur de livres de figures. Maximilien I.er a encore fait graver en 1517 sur les dessins d'Albert Durer et de Jean Burgkınair,

une fête qu'il avait imaginée, dans laquelle toute sa maison passait en revue: elle est en 79 pièces; on appelle cette collection en Allemagne Triumpf-wagen (le Char de triomphe). Il en existe un exemplaire à Vienne, un en Suède et un autre à Paris.

LIVRE UNIQUE. J'ai parlé dans le Manuel bibliographique, page 57, d'un livre intitulé Liber Passionis Domini nostri Jesu-Christi, cum figuris et caracteribus ex nulla materia compositis, dont l'empereur Rodolphe II, fils de l'empereur Maximilien II, offrit onze mille ducats, et que l'on a vu à Bruxelles, en 1640, dans le cabinet du prince de Ligne. J'ai parlé de ce livre d'après Debure qui ne l'avait pas vu ; je vais ajouter quelques particularités sur ce chefd'œuvre d'industrie et de patience, d'après le citoyen Lam=binet, qui l'a bien examiné. Ce livret, in-12, contient 24 feuillets, compris 9 estampes; le vélin est de la plus grande blancheur et du plus beau poli. Le premier feuillet, qui sert de frontispice, représente des H couronnées, entre-mêlées de roses. Le second, qui est aussi une autre vignette, représente les armes du roi d'Angleterre, avec la devise Hony soit qui mal y pense, et au-dessous une rose et deux herses, qui sont les armes de Henri VII, parvenu au trône d'Angleterre en 1485 et mort en 1509. On présume donc que ce livre a été fait en Angleterre entre ces deux époques. Au troisième feuillet commence Passio Domini Jesu-Christi secundum Joannem, cap. XVIII. Le texte entier de la passion occupe 15 feuillets; sept autres représentent les principaux mystères de la passion, et sont placés à côté du texte qui les cite. Sur chaque feuillet on a découpé, avec la pointe d'un canif ou d'un autre instrument fort tranchant, toutes les lettres et tous les traits des figures qui y avaient été préalablement dessinées. Par cette opération, chaque feuillet est percé à jour, et ne présente que différentes

M.

MABILLON (Jean). Célèbre bénédictin de la congrégation de Saint-Maur, et l'un des plus érudits de cet ordre. Nous lui assignons une place dans ce dictionnaire, à cause de son savant ouvrage sur la diplomatique, auquel dom Ruinart a ajouté un Appendix en 1709, et à cause de son Museum italicum, 1687 — 89, 2 vol. in-4, en société avec dom Germain. Mabillon est le premier qui ait réuni les règles de la diplomatique sous un seul point de vue : il donne des principes pour l'examen des diplómes de tous les âges et de tous les pays: son ouvrage est le plus lumineux qui ait paru en ce genre ; mais il ne fut cependant pas exempt de quelques erreurs; il est si difficile de porter un jugement fixe et certain sur tout ce qui s'appelle titres et manuscrits! Les yeux et la connaissance de l'histoire sont les seuls juges en cette matière, et ce sont des juges auxquels un faussaire habile peut aisément en imposer: Mabillon en est un exemple. « Il était l'homme du monde qui avait le plus examiné de parchemins, dit le père d'Avrigui, et cependant il fut trompé par le fameux titre produit en faveur de la maison. de Bouillon, qu'une seule lettre différente des autres, et tournée à la moderne, rendit suspect à d'autres antiquaires. La main lassée avait trahi le faussaire L'aveu qu'il fit avant d'expirer sous la main du bourreau, pour différens crimes, justifia le jugement porté contre la pièce. » Le jésuite Barthelemi Germon attaqua la diplomatique de Mabillon, la regarda comme inexacte, prétendit y trouver plusieurs diplômes faux, et publia à ce sujet quelques dissertations latines, écrites avec pureté et élégance; elles parurent en 1703, 1706 et 1707, 3 vol. in-12. Mabillon n'y répondit pas ex-professo; mais il joignit à son livre un supplément qui satisfit presque tous les critiques. La Diplomatique parut

d'abord en 1681, et le supplément vit le jour en 1704. On croit communément qu'il y a deux éditions de la Diplomatique, l'une de 1681, et l'autre de 1709; mais on se trompe, Cette dernière est la même que la première, à part le frontispice, quelques changemens et quelques petites augmentations depuis la page 597 jusqu'à la 634, qui ont été réimprimées, et qui sont suivies de l'Appendix de Ruinart, qui finit à la page 648, et qui contient cinq modèles d'anciennes écritures et différentes formes de sceaux, gravés en bois, que des papes avaient mis en usage pour sceller leurs bulles. Pour avoir la Diplomatique parfaitement complette, il faut annexer le supplément de 1704 aux exemplaires de 1709; l'édition de 1681 avec le supplément, ou l'édition de 1709 seule, ne complettent point l'ouvrage. On doit encore à Mabillon, Analecta, 1675 et suiv., 4 vol. in-8. Ce sont des pièces curieuses recueillies dans diverses bibliothèques; Acta sanctorum ordinis sancti Benedicti. Paris, 9 vol. in fol. ; les Annales des bénédictins, dont il a donné 4 vol. in- fol. qui contiennent l'histoire de l'ordre depuis son origine jusqu'en 1066; Traité des études monastiques, 1697, in-18; Sancti Bernardi opera. Paris, 1690, 2 vol. in-fol. ; l'Épître dédicatoire qui est en tête de l'édition de saint Augustin; la Liturgie gallicane, 1685 et 1729, in 4, etc., etc., etc. Mabillon, né en 1632 à Saint-Pierre- Mont, village du diocèse de Rheims, mourut à Paris, dans l'abbaye de SaintGermain-des-Prés, en 1707. Les savans d'Allemagne lui donnent ordinairement le surnom de Grand, Magnus Mabillonius.

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MACARONIQUE. On donne ce nom à une espèce de poésie burlesque, entremêlée de mots de différentes langues, et de mots vulgaires latinisés et travestis, comme dans ces vers :

Archeros pistoliferos furiam que manantum

Et grandem esmeutam quæ inopinum facta ruellæ est,
Toxinum que alto troublantem corda clochero.

Ou comme dans

Enfilavi scadrones et regimentos.

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On croit que Théophile Folengo de Mantoue, moine bénédictin, qui florissait vers l'an 1520, est l'inventeur de ce genre de poésie. Il a composé en 1517, Merlini Cocaii, opus macaronicum, ouvrage rare, surtout de l'édition de 1521. Il a ensuite donné Il Chaos del tri per uno, qui ne réussit pas. Guarino Capella est auteur du Macaronea Ariminensis (de Rimini), poëme composé dé six livres de poésies macaroniques, contre Cabrin, roi de Gogue et Magogue, qui parut en 1526. Les principaux ouvrages macaroniques d'Italie sont: Macaronica de syndicatu et condemnatione doctoris Samsonis Lembi, ouvrage très mauvais ; Macaronis forza, par Sthetonius, jésuite, en 1610, ouvrage estimé ; Carnavale tabula macaronica, par Bazani; Capricia macaronica magistri Stopini poetæ pouzanensis, en 1636, par César Ursinius. Nous avons en France, De arte dansandi, et De guerra neapolitaná, romand et genuensi. Ces deux poëmes sont de Antonius de Arena, provencalis de Bragardissima, villa de Soleriis; l'Historia bravissima Caroli V, imper. à provincialibus paysanis triumphanter fugati, par un avocat; Dictamen metrificum de bello hugonotico et rusticorum pigliamine, ad sodales, par Remy Belleau : cette pièce est estimée; Cacasanga reistro suisso lansquenetorum, per M.-J.-B. Lichiardum recatholicatum spaliporcinum poctam ; -- Arenaicum de quorumdam nugigerulorum piaff insupportabili, par Jean - Edouard Dumonin; et Recitus veritabilis super terribili esmeuta paysannorum de Ruellio, par monsieur de Frey; ce dernier poëme surtout (d'où sont tirés les vers précédemment cités) est très - estimé. Les anglais n'ont presque rien en style macaronique : on ne

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