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gothiques, deux ou trois fois plus hautes que larges, en partie d'une épaisseur outrée, en partie d'un délié sans proportion avec le plein, et qui péchaient beaucoup plus par une affectation excessive d'élégance mal entendue, que par un excès de grossièreté.

Les lettres GRISES sont de grandes lettres initiales à la tête des chapitres et des livres, et quelquefois des alinea. Sur la fin du 6 et au 7° siècle, ces lettres commencèrent à recevoir des ornemens qui leur furent prodigués dans la suite Aussi, moins un manuscrit affecte ces sortes de lettres, moins ces lettres initiales different en volumes de celles du texte, plus on doit juger le manuscrit ancien, s'il est écrit en onciale ou demi-ouciale (1). Lorsque la première lettre des pages est taillée en grand, et que l'initiale des chapitres, des livres et des alinea, est d'une grandeur ordinaire, c'est encore une marque d'antiquité qu'on rabaisserait difficilement au 70 siècle. En terme d'imprimerie, les lettres grises sont celles qui sont gravées sur bois ou en taille-douce, et que l'on voit en tête des livres ou des chapitres.

Les lettres HISTORIÉES répondent à peu près à nos lettres grises on les appelle historiées, parce qu'elles avaient quelquefois trait à quelques points d'histoire, ou capitales, parce qu'elles commençaient les chapitres : elles prenaient le nom d'anthropomorphiques, lorsqu'elles étaient à figure d'homme;

(1) L'écriture onciale est une espèce d'écriture capitale; la différence qui existe entre elles, c'est que les caractères de la capitale sont quarrés, au lieu qu'ils sont presque toujours ronds dans l'onciale. L'écriture onciale, considérée sous sa forme ancienne, cessa vers le 7e siècle ; mais elle dura jusqu'au 10 ou 11e siècle, revêtue de traits accidentels qu'elle contracta dans les temps postérieurs. L'écriture demi-onciale est une sorte d'écriture antique, qui descend à peine jusqu'au 9e siècle. La dénomination d'écriture mixte lui conviendrait mieux qu'à toute autre, car elle réunit toujours des lettres onciales ou minuscules à celles qui lui sont propres,

de zoographiques, lorsqu'elles étaient en forme d'animaux; d'ornithoéides, lorsqu'elles étaient composées de figures d'oiseaux; d'ichthyomorphiques, lorsque des poissons entrelacés et recourbés formaient la lettre ; d'ophiomorphiques, lorsqu'au lieu de poissons, on représentait des serpens, ainsi que le pratiquaient ordinairement les saxons ; d'anthophylloéides, lorsque les lettres étaient composées de fleurs et de feuillages. C'est dans les 7 et 8e siècles que ces sortes d'ornemens ont eu cours; mais, par la suite, on les a diversifiés à l'infini, et surchargés très-ridiculement, surtout dans les 14 et 15e siècles.

Les lettres CAPITALES dont on se sert maintenant dans l'imprimerie, sont ou grosses ou petites : les grosses excedent le corps du caractère auquel elles appartiennent, de près de moitié; et les petites sont de la force même du corps. On se sert de grosses capitales au commencement de chaque phrase en prose, et au commencement de chaque ligne en vers. On marque par une capitale les noms de famille, de lieux, de villes, de rivières, de vaisseaux, de départemens, de provinces, de montagnes, d'arts, de sciences, de dignités, de professions, de titres, ainsi que les adjectifs qui en dérivent. Les anglais mettent des capitales à tous les noms substantifs, sans exception. Nous renvoyons à la Nouvelle Diplomatique pour l'écriture capitale ancienne : on y traite de la capitale quarrée, de la capitale ronde, de l'aiguë, de la cubitale, de l'élégante, de la rustique et de la nationale.

Les lettres TRÉMA sont les voyelles ë, ï, ü, surmontées de deux points. L'usage de ces lettres est très-rare: on nomme encore ces deux points diéreze.

Les LETTRINES sont des lettres placées entre deux parenthèses (a); elles servent d'indication de renvois pour les notes ou additions.

Les lettres en MARQUÉTERIE sont celles dont les solides paraissent coupés de toutes sortes de pièces de rapport, en

façon de mosaïque on les appelle lithostrata: on en voit dans les manuscrits et les inscriptions.

Les lettres PERLÉES sont celles qui sont composées de petits ronds à jour ou en blanc, ou qui en portent à leurs extrémités et à leurs jointures seulement, ou qui ne les admettent que comme enchâssées dans le massif de leurs principaux traits la seconde manière fut la plus suivie chez les grecs et chez les latins.

Les lettres PONCTUÉES (on appelle ainsi celles qui sont environnées de points) appartiennent surtout aux anglosaxons, quand les lettres sont majuscules.

Les lettres SOLIDES présentent des pleins fort larges et presque sans déliés, approchant de celles qui se trouvent en tête de nos livres imprimés.

Les lettres SUPÉRIEURES sont, en terme d'imprimerie, celles qui, beaucoup plus petites que le caractère avec lequel elles se trouvent, l'excèdent par le haut, et semblent s'appuyer sur lui, comme dans mr pour monsieur, C" pour citoyen.

Les lettres TONDUES et BARBUES avaient lieu vers le commencement du 13e siècle: les tondues étaient simples, sans superfluités, approchant de la minuscule, ou, si elles tenaient encore un peu de la cursive, leurs traits n'étaient point allongés ni multipliés; les barbues étaient hérissées de poils et de pointes comme par étage.

Les lettres TOURNEURES, que l'on cinployait aux 15e et 160 siècles, ne sont autre chose que les lettres majuscules gothiques des manuscrits et des imprimés : on les appela ainsi à cause de leur bonne grâce.

Les lettres TRANCHÉES sont celles qui portent des bases et des sommets horizontaux: on appelle base et sommet d'une lettre, le petit trait horizontal qui termine le bas et le haut d'un jambage.

Les lettres d'or ou d'ARGENT, sur vélin ou papier, appar

tiennent particulièrement aux manuscrits des 8, 9 et ro siècles, surtout pour les livres d'église.

LEU ou DELEEU (Gerard). Cet imprimeur était d'abord établi à Goude en 1477. Delà il porta ses presses à Anvers et y exerça le premier l'art de l'imprimerie en 1484. On a de lui une infinité d'éditions de livres latins, hollandais, flamands, gaulois, dont la plupart sont enrichies de gravures. Le citoyen Lambinet cite plusieurs de ces éditions dans son Origine de l'Imprimerie, pages 415--438. Gerard Leeu imprimait encore en 1497. On connaît encore un Claes Leeu; mais on ignore s'il était frère, fils, parent ou associé de Gerard. Ses éditions portent la date de 1487 et 1488.

LEVILAPIS ou LICHTENSTEIN ( Herman). Cet imprimeur du 15. siècle était de Cologne. Il est le premier qui ait pratiqué l'art typographique à Vicence; mais, comme il était peu sédentaire, on le vit successivement à Venise et à Trevise: il fut de société avec Nicolas Petri (ou Pierre) de Harlem, pour l'impression de quelques ouvrages quand il était à Vicence. Dans quelques-unes de ses éditions, il se nomme Herman Levilapis; dans d'autres de Levilapide ou Lichtenstein; et enfin dans d'autres, Herman de Lichtenstein de Colonia. Une de ses éditions les plus remarquables est: Pauli orosii Hispani Historiarum libri VI, ad Aurelium Augustinum de maximis calamitatibus ab orbe condito usque ad sua tempora. I vol. in-fol., sans date et sans nom de lieu ni d'imprimeur. On sait que cet ouvrage a été corrigé par Æneas Vulpes, et imprimé à Vicence. Leonard de Bâle l'a réimprimé dans la même ville, mais en plus gros caractères. Il y en a encore eu plusieurs autres éditions postérieures.

LEXICOLOGIE. Science des mots. Cette science, prise sous un point de vue générale, embrasse tout ce qui concerne les langues, soit pour en donner l'intelligence, soit pour en conserver la pureté, soit pour en faire connaître la génie. Aussi la lexicologie embrasse d'abord les vocabulaires, puis les grammaires. Les vocabulaires présentent des observations sur la pureté du langage, et en font distinguer le bon usage du mauvais ils indiquent la valeur et la signification des mots; enfin, ce sont des dictionnaires. Les grammaires donnent des règles, établissent des principes, discutent la nature des mots pour en connaitre les divers accidens et leurs différens emplois; on y traite aussi de l'orthographe et de la ponctuation. Lexique, lexicon, dictionnaire et, vocabulaire sont synonymes. Le citoyen Butet, de la Sarthe, vient de publier: Abrégé d'un cours complet de Lexicologie et de Lexicographie. Paris, an 9--1801, 2 vol. in-8. Cet ouvrage est estimé.

LIBRAIRE. Nous croyons qu'il est inutile de douner la définition du mot libraire. Mais nous allons entrer dans quelques détails sur cette profession, qui est infiniment honorable, lorsque l'on y réunit la délicatesse des sentimens aux connaissances bibliographiques. Nous puiserons dans Jaubert la majeure partie de cet article ; mais nous y ferons les corrections et les additions qui nous paraîtront nécessaires.

Chez les anciens, on écrivait les livres sur cette fine écorce qui se trouve immédiatement sur le bois des arbres et qui porte en latin le nom de liber, d'où nous est venu le mot livre; et lorsqu'ils étaient écrits, on en formait des rouleaux qui portaient le nom de volumes, du mot latin volvere, qui signifie rouler.

Avant l'invention de l'imprimerie, les libraires jurés de· l'université de Paris faisaient transcrire les manuscrits et en apportaient les copies aux députés des facultés pour les

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