Pagina-afbeeldingen
PDF
ePub

et devenu depuis, par son mélange avec les langues asiatiques, le grec célèbre, si supérieur à toutes les autres langues savantes. Le grec moderne en a été formé par corruption; de même que le vieux latin, tel qu'il était connu avant le passage des grecs en Italie. Celui-ci est devenu, par son mélange avec le grec et le celtique, le latin célèbre, qui est encore de nos jours la langue universelle des savans, et celle du sanctuaire : cette langue, transplantée dans divers pays, a produit les idiomes romaniques, tels que

L'italien,
Il s'est introduit dans ces trois langues
Le porugais, beaucoup de mots gothiques les deux der-
nières se trouvent mêlées d'arabe ou moresque.
L'espagnol,

Le grison,

La langue française, composée en partie de Le français, latin et de celtique, renferme aussi beaucoup Le sarde,

de mots franco-teutoniques.

Buttener, professeur à l'université d'Iena, qui vient de mourir très-âgé, et qui a passé sa vie à faire des recherches très - étendues sur toutes les langues de la terre, a publié sur ce sujet des tableaux comparatifs très-estimés : il y établit que les langues monosyllabiques seules sont langues mères, et il ne range dans cette classe que le chinois et les langues parlées au-delà du Gange. Il regarde la multiplicité des syllabes des autres langues comme une preuve de leur formation postérieure et de l'émigration des peuples qui les parlent; car il suppose que le genre humain a pris naissance vers l'extrémité australe de l'Asie.

Nous croyons devoir terminer cet article par une liste des principaux ouvrages sur les langues.

Dissertation d'Olaüs Borrichius sur les causes de la diversité des langues, imprimée de nouveau par les soins de JeanGeorges Ioch. A lène. In-12. 1705.

Trésor de l'histoire des Langues de cet univers, par Claude Duret. Cologne, 1613, in-4.

[ocr errors]

Godefredi Henselii synopsis universæ phylologia, in qua unitas et harmonia linguarum totius orbis terrarum demonstratur, 1741, in-8.

Guill, Postelli alphabetum linguarum duodecim caracteribus differentium et de originibus linguæ hebraïcæ. Paris, 1538, in-4.

Oratio dominica, in diversas omnium ferè gentium linguas versas et propriis cujusque linguæ characteribus expressa, etc. Editore Joan. Chamberlaynio. Amstel., 1715, in-4.

Les Tables de Buttener et son Expositio alphabetorum omnium populorum, insérés dans les nouveaux Commentaires de la société de Goettingue.

Le Trésor des anciennes langues septentrionales, par Hickes. (Nous en avons parlé plus haut.)

Dissertations philologiques de Schævius. De origine Linguarum, et quibusdam earum attributis.

Dissertations de Thomas Hayne de Linguarum harmonia. Il y traite des langues en général et de l'affinité des différens idiomes.

L'ouvrage de Théodore Bibliander, De ratione communi omnium linguarum et litterarum. Tiguri, in-4.

Essai sur les hiéroglyphes des égyptiens, où l'on voit l'ori gine et les progrès du langage et de l'écriture, l'antiquité des sciences en Egypte, et l'origine du culte des animaux, par Warburthon, traduit de l'anglais par Léonard de Malpeine. Paris, 1744, 2 vol. in-12.

L'ouvrage de Conrad Gesner, intitulé: Mithridates, seu de differentiis linguarum. Tiguri, 1558, a à peu près le méme objet que celui de Bibliander, et, en outre, celui de former, du mélange de toutes les langues, une langue universelle. Il y a une nouvelle édition du Mithridates, cum notis G. Waserii. Tiguri, 1610, in-8.

L'harmonie étymologique des langues, par Etienne Guichart. Paris, 1610, in-8.

Le Traité des langues, par Frain du Tremblay. Paris, 1703, 1 vol. in-12.

Traité de la formation mécanique des langues et des principes physiques de l'étymologie, par le président de Brosses. Paris, 1765, 2 vol. in-12. Terrelonge, imprimeurlibraire à Paris, vient d'en donner une nouvelle édition. Les Élémens primitifs des langues, par Bergier, 1765, I vol. in-12.

La Mécanique des langues et l'art de les enseigner, par Pluche. Paris, 1751, 1 vol. in-12.

Le Monde primitif, par Court de Gibelin, 9 vol. in-4. Réflexions philosophiques sur l'origine des langues, par Maupertuis.

Essai sur l'origine des langues, par J.-J. Rousseau.

Il serait trop long de rappeler les ouvrages de tous ceux qui ont parlé des langues; nous avons cité les principaux, et nous dirons encore que les Kircher, les Hutter, les Besold, les Borrich, les Becher, les Henselius, les Huet, les Casaubon, les Megiser, les Schindler, les Lebrigant, les Latour-d'Auvergne-Corret, les Bochard, les Broustin, les Fréret, etc. se sont aussi distingués dans cette partie, un peu systématique, mais très-intéressante, de la littérature.

Les polyglottes sont des ouvrages très-précieux pour ceux qui s'adonnent à l'étude des langues; mais, avant de les ouvrir, il serait bon de consulter l'ouvrage suivant:

Discours historique sur les principales éditions des Bibles polyglottes, par l'auteur de la Bibliothèque sacrée. Paris, André Pralard, 1713, in-8 ( voyez POLYGLOTTES).

LELONG (Jacques ). Bibliothécaire de la maison de l'Oratoire à Paris, mort en 1721. Ce savant bibliographe savait le grec, l'hébreu, le chaldéen, l'italien, l'espagnol, le portugais et l'anglais. Tous ses ouvrages sont estimés. Il a publié une Bibliothèque sacrée, qui a été réimprimée en

1723, 2 vol. in-fol., par les soins de Desmolets, son confrère et son successeur dans la place de bibliothécaire (1). C'est le meilleur ouvrage que nous ayons sur cette partie. Sa Bibliothèque historique de la France, qui parut d'abord en 1 vol. in-fol., et dont M. de Fontette a donné, en 1768 et suiv., une nouvelle édition en 5 gros vol. in-fol., est un ouvrage plein d'érudition et de la plus grande utilité à ceux qui s'appliquent à l'histoire de France. Son Discours historique sur les Bibles polyglottes et sur leurs différentes éditions, 1713, in-8, est également recherché.

LEMNISQUE. C'est un signe en usage dans les anciens manuscrits pour marquer la différence des interprètes, quant aux termes seulement. Il consiste en une petite ligne horizontale entre deux points, l'un dessus et l'autre dessous.

LETTRES. Nous parlons de l'origine des lettres aux articles LANGUES, ECRITURE et ALPHABET. Nous allons exposer les différentes espèces de lettres dont on fait usage dans les manuscrits, et nous dirons dans quel siècle on s'en servait.

Les lettres ARMORIÉES sont celles qui, soit dans leurs solides, soit dans leurs divers membres, reçoivent plusieurs couleurs, de façon qu'on peut les blasonner: elles appartiennent à l'écriture lombardique, qui n'eut lieu en Italie

(1) Le titre de cet ouvrage est : Bibliotheca sacra in binos syllabos distincta, quorum prior qui jam tertio auctior prodit omnes sive textus sacri sive versionum ejusdem quavis linguâ expressarum editiones; nec non praestantiores MSS. codices, cum notis historicis et criticis exhibet. Posterior verò continet omnia eorum opera quovis idiomate conscripta, qui huc usque in sacram scripturam quidpiam ediderunt, simul collecta tum ordine auctorum alphabetico disposita, tum serie sacrorum librorum. Huic coronidis loco subjiciuntur grammaticae et lexica linguarum, praesertim orientalium, quae as illustrandas sacras paginas aliquid adjumenti conferre possunt. Labore ec industrià Jacobi Lelong. Parisiis, 1723, 2 vol. in-fol.

que depuis à peu près le ge siècle jusqu'au 13, suivant Mabillon.

Les lettres BATARDES, dont on se servait vers la fin da 15e siècle, peuvent se rapporter à celles de la Civilité puérile.

Les lettres BLANCHES ou à jour, ne sont fermées que par leurs extrémités ; le solide n'est point rempli : on les trouve fréquemment dans les manuscrits des 7e et 8e siècles, et dans les temps postérieurs.

Les lettres BOURGEOISES passent pour avoir été inventées par les imprimeurs vers la fin du 15 siècle: elles tiennent le milieu entre les gothiques - cursives et les lettres d'à présent.

Les lettres en BRODERIES ont commencé à paraître dans le 6 siècle; elles devinrent plus fréquentes au 7 siècle; on les trouve surtout dans les manuscrits mérovingiens.

Les lettres en TREILLIS, ou à MAILLES, ou COMPOSÉES de CHAINETTES, ont succédé en France aux lettres en broderies. Ces espèces de caractères dénotent les 8 et 9 siècles.

Les CADEAUX sont de grandes lettres que l'on plaçait en tête des pièces cursives, des livres, des chapitres ou l'écriture courante est employée; plus les cadeaux sont surchargés d'ornemens superflus et singuliers, plus la pièce où ils se trouvent est ancienne, et approche des temps gothiques.

Les lettres ENCLAVÉES c'est-à-dire, renfermées dans une autre, désignent des manuscrits des 6 et 7 siècles; mais elles ne se mettaient alors que dans les initiales des livres, ou des chapitres, ou des alinea,

Les lettres de FORME étaient une sorte de caractères qui tenaient lieu de notre romain, lorsque le gothique moderne régnait encore.

Les lettres GOFFES, telles qu'on les nommait au commencement du 16° siècle, n'étaient qu'une espèce de majuscules

« VorigeDoorgaan »