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et au commencement du 16, sous Maximilien Ier, que les archives de l'empire ont commencé à reprendre une nouvelle forme, et à être conservées avec soin. Il y a eu des dépôts permanens à Mayence, pour l'archi-chancelier; à Vienne, pour le vice-chancelier, et à Spire, pour la chambre impériale, sous le nom de Voûtes: et dès-lors il ne s'est passé aucun fait important qui ne soit consigné et précieusement conservé dans ces dépôts. En France, les archives nationales sont confiées aux soins du citoyen Camus. Nous renvoyons les personnes qui désireraient des détails sur la connaissance des archives, au livre intitulé: Diplomatique pratique, ou Traité de l'arrangement des archives et trésors de chartres, etc., par Lemoine. Metz, 1765, un volume in-4 (1). Cet ouvrage, qui m'a paru très-utile, est divisé en six chapitres principaux, qui renferment un plan d'arrand gement d'archives : ce plan consiste, 1.o à diviser les titres ; 2.° les subdiviser; 3.o les dater et déplier ; 4.o les extraire ; 5.° en former des inventaires; 6.o terminer ces inventaires par des tables commodes: outre cela l'auteur y traîte des

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du Saint-Esprit, et par le chandelier à sept branches. Cette loi de l'empire, qui est écrite sur du vélin très-malpropre et en très-mauvais latin, avec un grand sceau ou Bulle-d'or au bas, fut presqu'achevée à Nuremberg on y mit la dernière main à Metz, aux fêtes de Noël: on l'a conservée à Francfort. Par cette loi fondamentale, 1, le nombre des électeurs est fixé sept. 2. On assigne à chacun d'eux une grande charge de la couronne. 3. On règle le cérémonial de l'élection et du couronnement. 4. On établit deux vicariats. `5. Les électorats sont déclarés indivisibles. 6. On confirme aux électeurs tous les droits de la souveraineté, appelée supériorité territoriale. 7. Le roi de Bohême est placé à la tête des électeurs séculiers.

(1) Cet auteur en a donné une nouvelle édition, augmentée d'un supplément, avec Batteney, 1772, 2 vol. in-4. On doit encore a Batteney, l'Archiviste français, ou méthode sûre pour apprendre à arranger les archives et déchiffrer les anciennes écritures,orne de 52 planches $775, in-4.

qualités qui constituent l'archiviste; des précautions qu'il doit prendre pour conserver sa santé au milieu de l'air corrompu qu'il respire; de la conservation des titres; de la construction des armoires ; des layettes ; des cotes particulières ; des liasses et des titres; des commencemens des diverses années; des différentes espèces d'anciennes chartres; de l'analise des anciens cartulaires; du dépouillement des registres de délibérations capitulaires, pour ce qui concerne la police intérieure et la discipline, etc., etc., etc.

ARCHIVISTE. On nomme ainsi la personne à laquelle sont confiés la garde et le soin des archives: ce nom convient également à quiconque s'adonne à l'arrangement des chartriers. La profession d'archiviste exige des qualités et des connaissances très-étendues: il doit se familiariser avec l'écriture propre à chaque siècle ; il doit connaitre les carac tères, les abréviations et les styles employés dans différens temps, de manière à fixer l'époque d'un titre dès le premier coup d'œil, à vingt ou trente ans près. Le style des notaires et les diverses conventions qui font la matière des actes, ne doivent point lui étre étrangers : il en déchifrera mieux les titres de cette nature, qui ordinairement abondent dans les chartriers. Il faut aussi qu'il prenne une teinture du droit civil, des différens codes judiciaires, des loix, des formalités, etc. Par-là il se mettra en état, dit le diplomate cité dans l'article précédent, de faire l'analise d'une affaire épineuse ; l'histoire d'un procès commencé depuis nombre d'années, pour faire jour à la vérité perdue dans un labyrinthe de chicanes ou cachée sous un chaos de procédures inventées dans le 14e siècle, après la découverte du droit romain (1), augmentées dans le 15° siècle, et trop scru

(1) On retrouva le digeste en 1137.

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puleusement continuées dans le nôtre. Que dirait 'cet auteur s'il voyait le désintéressement de nos hommes de loi actuels ? Les frais de justice sont plus que décuplés depuis vingt ans. L'archiviste doit encore être recommandable par une grande probité, un secret inviolable, une ardeur infatigable au travail, un esprit d'ordre, de précision et d'analise : il doit bien posséder son latin, pour déchiffrer et traduire fidèlement les titres qui étaient presque tous en cette langue, avant que François Ier, par sa déclaration de 1554, eût ordonné que les actes, les sentences et les arrêts seraient écrits en langue vulgaire. La difficulté que l'on éprouve d'abord à lire les anciennes écritures, ne doit point rebuter: peu à peu l'on s'habitue aux abréviations, aux caractères effacés et aux expressions surannées; et d'ailleurs les vocabulaires, les tables des abréviations et les formules des anciens actes, qui se trouvent dans les ouvrages que nous indiquons aux articles DIPLOMATIQUE et ARCHIVES, seront de la plus grande utilité à ceux qui débutent dans la carrière. Il ne faut point s'obstiner à vouloir lire un titre tout entier à la première inspection que l'on en déchiffre quelques mots par ligne la première fois; qu'ensuite on y revienne une seconde, une troisième et une quatrième fois, toujours en découvrant de nouveaux mots : c'est le seul moyen de réussir. Quand on a une certaine quantité de mots, on les copie, en laissant entr'eux des intervalles pour ceux que l'on n'a pu déchiffrer; petit à petit on remplit ces lacunes ; le titre entier est copié d'une manière intelligible, et il donne la clef pour toutes les écritures du même temps avec un semblable caractère. Pour que les archives fussent en sûrete, on les plaçait ordinairement dans l'endroit le plus fort d'un château, d'une église, d'un cloître, avec voûte au-dessus et au-dessous ; une porte de fer, de petites fenêtres armées de barreaux, de crampons, et revêtues d'un grillage de fer maillé, rendaient

les chartriers inaccessibles au feu et à la cupidité des usur pateurs. Mais ces précautions, très-utiles sous le rapport de la surété, nuisaient singulièrement à la salubrité de l'air : on ne le faisait circuler dans ces lieux, qu'en ouvrant deux panneaux mobiles, très-étroits; alors il s'y corrompait : l'humidité y étant une fois entrée, ne s'évaporait plus, et les papiers y contractaient une odeur insupportable, capable de ruiner le tempérament le plus robuste. On a plusieurs exemples des funestes effets du méphitisine occasionné par les vieux papiers, et surtout par les vieux parchemins. Il faut, dans ces cas là, avoir recours à tous les moyens connus de changer et purifier l'air, tels que les ventilateurs, les cribles à vent, etc. On peut aussi brûler de temps en temps dans les chartriers, une mêche souffrée : cette odeur forte est propre à purifier l'air, à dissiper l'humidité et à faire périr les insectes rongeurs qui réduisent les titres en poudre. Il faut se garantir de l'air infect, de l'exhalaison pernicieuse, et de la poussière corrosive qui sortent des vieux titres, des sacs d'anciennes procédures ou des parchemins déposés depuis long-temps sur des tablettes, lors qu'on est obligé de les déplacer et de les ouvrir; alors tout en ouvrant la boîte ou layette qui renferme ces vieux papiers, on doit les retirer, les battre, les étendre, les secouer et ouvrir en plusieurs endroits les livres dont les feuillets presque collés les uns aux autres, annoncent la pourriture. On peut même passer sur la flamme d'un feu clair les papiers amollis par l'humidité. Il n'en est pas de même pour le parchemin, qui ne doit jamais voir le feu de trop près. Quand on est obligé de travailler long-temps dans un chartrier, on doit se munir d'eau de senteur, en verșer de temps en temps sur ses mains, pour éloigner le mauvais air : quelques-uns même ont des habits musqués destinés à cet usage. On ne doit jamais travailler à la lumière dans un chartrier; une étincelle peut causer un incendie. Nous ne

prolongerons pas davantage cet article ; nous y avons exposé en peu de mots les qualités et les devoirs de l'archiviste, • ainsi que les précautions qu'il doit prendre pour la sûreté des archives, et pour sa santé.

ASCÉTIQUE. Épithète que l'on donne aux livres de piété qui renferment des exercices spirituels, tels que les Ascétiques ou Traité de dévotion de saint Bazile, évêque de Gésarée en Cappadoce. Dans les bibliothèques, on range sous le titre d'ascétiques tous les écrits de théologie mystique. On dit aussi la vie ascétique pour exprimer les exercices d'oraison et de mortification que doivent pratiquer les religieux.

ASTÉRISQUE ou ÉTOILE. Signe de renvoi dont on se sert quelquefois dans une page, pour désigner la place à laquelle répond une note qui est ou au bas de la page, ou à la fin d'un chapitre, ou à la fin d'un livre. L'astérisque est ainsi figuré. Dans les livres de chant, il indique les poses, ou marque les renvois brefs de quelque chapitre; quelquefois il sert de signature dans les premières feuilles d'un ouvrage, comme dans l'avertissement, dans la préface. Il sert aussi à remplacer le nom de quelqu'un que l'on désigne seulement par la première lettre, en ajoutant trois astérisques. Chez les anciens (1), l'astérisque était tantôt une marque d'omission ou de restitution d'un texte ; tantôt le signe d'un sens tronqué, ou de phrases dérangées ; tantôt un indice des maximes, des sentences les plus remarquables d'un ouvrage, ou celui

(1) Les astériques étaient connus du temps d'Aristophane, d'Origènes, de saint Jérôme, de saint Grégoire, dans les manuscrits grecs et latins. Ils etaient figurés, soit par une petite étoile, soit par un X cantonné de quatre points.

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