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ces ouvrages, imprimés par Didot, admirés et recueillis à grands frais par les bibliophiles, assurent aux presses françaises une grande supériorité sur les presses étrangères, quelque soit le mérite des éditions des Baskerville, des Bodoni, des Ibarra, etc.

IMPRIMERIE. On entend par ce mot la réunion de tous les objets nécessaires pour exercer l'art typographique. Nous allons seulement présenter ici la nomenclature de ces objets, parce que nous parlons aux articles TYPOGRAPHIE et CARACTÈRES des procédés relatifs à l'art d'imprimer. Supposons que l'on veuille monter une imprimerie composée de deux presses, il faut pour l'assortiment des caractères et autres objets, 200 liv. de gros-canon, compris l'italique(1), 300 liv. de petit-canon, compris l'italique, 400 liv. de parangon ou gros-romain, 600 liv. de saint-augustin, 1000 liv. de cicero, 600 liv. de petit-romain, 300 liv. de petit-texte, 100 liv. de lettres de deux-points sur tous les corps; 36 liv. de vignettes, 50 liv. de filets doubles, simples et anglais, 300 liv. d'interlignes, des lettres en bois, vignettes, fleurons, culs-de-lampes, des espaces, quadratins, demi - quadratins et quadrats, vingt paires de casses, cinq rangs de tréteaux garnis de planches, quatorze paires de châssis tant in-folio qu'in-4 et in-12, douze ramettes, bois d'impositions, qui consistent en bois de fond, bois de marge, bois de tête, biseaux, coins, décognoirs (on commence à se servir de garnitures en fonte, qui sont préférables à celles en bois), composteurs en fer et en bois, galées grandes et petites, avec et sans coulisses, deux marbres d'une feuille chacun, deux presses ordinaires, six frisquettes, marbres de presse, peaux de balles, de tympans, etc. deux bans de presse, quatre blanchets, seize livres de laine pour les balles, huit

(1) Pour les proportions de l'italique au romain. Voyez Caractères.

livres d'encre, baquets à tremper et à lessive, quatre paires d'ais à tremper, des cordes à étendre, un étendoir, une presse à mettre le papier, une presse à rogner, avec ses outils, des éponges, etc., etc., etc. Une imprimerie assortie de tous les objets dont nous venons de parler, peut coûter huit à neuf mille francs d'établissement. Pour entretenir les deux presses en cicero interligné, il faut cinq ouvriers à la casse, qui doivent rendre chaque jour deux feuilles. Deux ouvriers à la presse travaillant assiduement peuvent aller à trois mille de tirage par jour, ce qui fait quinze cents exemplaires d'une feuille; les deux presses doivent donc rendre trois mille feuilles chaque jour. A la somme dont nous venons de parler pour ces acquisitions, il en faut ajouter une autre à peu près semblable pour mettre en train l'imprimerie, et pour faire les avances du papier, des frais d'ouvriers, etc. Comme il est rare d'avoir seize à dix-huit mille francs comptant à mettre dans une telle entreprise, on peut reduire l'imprimerie à une presse en commençant, et alors se contenter de 400 liv. de cicero romain, de 100 liv. d'italique, de 100 liv. de petit-romain pour les notes, de 50 liv. d'italique, de 60 liv. d'interlignes, de deux paires de châssis, de six paires de casses, de trois rangs de tréteaux garnis de ta blettes, d'un marbre d'une feuille, d'un banc pour la presse, de deux frisquettes de rechange, de six livres de laine, de trois livres d'encre, de six ais in-12, etc.; enfin des autres objets en proportion de la quantité des caractères, etc. Les frais d'acquisition iraient tout au plus pour cette dernière entreprise à 2000 ou 2400 francs, et alors on ne serait dans le cas de faire des avances que pour la somme de 1000 à 1200 francs; mais avec de si faibles ressources on ne peut pas se charger d'un labeur bien étendu (1), ni de toutes sortes d'ouvrages, et une telle imprimerie ne convient guère qu'à

(1) On appelle labeur tout ouvrage faisant au moins un volume,

une société de gens de lettres ou à un journaliste qui n'a besoin que d'une espèce de caractère. Disons un mot du papier qu'on emploie le plus fréquemment dans une imprimerie: on le nomme carré : il y en a de plusieurs qualités et de différens prix, selon sa beauté, sa blancheur et sa force. On distingue trois sortes de carrés, le double, le fin et le moyen. Le plus commun est connu sous le nom de Normandie; la seconde espèce porte le nom de carré de Limoges ; la troisième s'appelle carré d'Auvergne; la quatrième vient d'Angoulême; la cinquième se fabrique à Annonay, et l'emporte sur tous les autres par sa blancheur, la finesse du grain et la force du corps; elle ne le cède qu'au papier vélin, le plus parfait de tous les papiers connus. Il y a encore d'autres papiers d'un usage moins fréquent, tels que le grand aigle, le nom de Jesus fin d'Auvergne, le grand raisin de Normandie, le grand raisin d'Auvergne, le grand raisin d'Angoulême, l'écu tendre d'Auvergne double, la couronne fine, etc. Nous avons parlé des dimensions de ces différens papiers dans notre Manuel bibliographique; nous ne parlons pas de leurs prix, parce qu'ils varient chaque jour.

le

IMPRIMEUR. C'est celui qui exerce l'art typographique, ou, pour mieux dire, la partie de l'art typographique qui regarde la réunion des caractères pour en former des pages que l'on enduit d'encre, et dont on tire des empreintes, par moyen de la presse, sur du papier humecté (voyez TYPOGRAPHIE). Je fais cette distinction dans ma définition, parce que Fournier jeune prétend, et à juste titre, que l'art typographique ne consiste pas seulement dans la composi tion et dans l'impression, mais encore dans la taille des poinçons, dans la gravure et dans la fonte des caractères. L'on n'est, selon lui, vraiment typographe que lorsqu'on réunit au talent de fondeur et de graveur, celui d'imprimeur. Nous ne parlons point ici des célèbres imprimeurs qui ont

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des indiens, nommés védams, qui traite de l'histoire de la création.

ISIAQUE (table) (1). C'est une table de bronze à compartimens, d'environ 5 pieds de long, sur 3 de large (1 mètre 6 palmes 24 traits, sur 9 palmes 74 traits ), qui a été achetée au sac de Rome, en 1525, par un serrurier qui la vendit au cardinal Bembo. A la mort du cardinal, elle passa dans le cabinet des ducs de Mantoue, et y resta jusqu'à l'an 1630, époque à laquelle cette ville fut prise par les troupes impériales. Dès-lors la table isiaque a disparu : elle a dans la suite passé a Turin, sans qu'on sache par qui ni comment; enfin, en l'an 7, elle est arrivée de Turin à Paris, avec plusieurs manuscrits, et a été déposée au musée central des arts; mais elle est singulièrement endommagée, parce qu'on présume que le soldat qui s'en est emparé à Mantoue, l'aura dégarnie des lames d'argent qui suppléaient à quelques parties de la peinture, ne sachant pas qu'il l'aurait vendue plus cher à ceux qui auraient connu la valeur de ce précieux monument de l'antiquité. Le fond de cette table est en bronze, et le dessus était comme un tableau d'émail noir entre-mêlé de lames d'argent avec un art admirable: elle a été gravée dans toute sa grandeur et avec toute l'exactitude possible par Enée Vico de Parme, et elle l'a encore été plusieurs fois depuis (2). On prétend qu'elle fut portée en Italie du temps des croisades par un seigneur de la maison de Gonzagues. Cette table, dans trois larges bandes et dans différens compartimens encadrés d'une brochure qui renferme aussi beau

(1) On la nomme isiaque, parce qu'elle contient la figure et les mys-tères d'Isis.

(2) Voyez Pignorius, Kircher, Montfaucon, André Bardon, Jean-Georges Herward de Hohembourg, Jablouski, Çaylūs.

coup de figures, offre mille choses relatives à la religion et aux superstitions égyptiennes. On y voit plusieurs personnes faisant des offrandes aux divinités d'Egypte on y remarque des figures à genoux qui semblent adorer des oiseaux, des poissons, des bêtes à quatre pieds ; ces dernières figures sont dans la bordure. On distingue Osiris, son fils Horus, plusieurs Isis, une dans son vaisseau, une autre à tête de lion, une autre avec le circ ou cercle solaire, entre deux cornets de lotus et deux feuilles de persée, portant en main la mesure du Nil, et ayant sous son trône la canicule : on y distingue des sceptres d'Osiris, sa clé, son fouet, son bâton pastoral: on y voit Horus emmailloté, portant la girouette à tête de hupe, l'équerre et le clairon ; on y voit encore des signes du zodiaque, toutes sortes d'espèces d'animaux, de reptiles et d'oiseaux, l'ibis, la cigogne, l'épervier, le sphynx. On y trouve aussi différentes mesures du Nil, des avirons, des ancres, des canopes, des girouettes, des équerres et quantité d'hieroglyphes indéchiffrables. Shuckford, dans son Histoire du monde, dit que la table isiaque a été gravée avant que les égyptiens adorassent des figures d'hommes ou de femmes. Warburthon, au contraire, pense que cette table a été faite pour les personnes qui, à Rome, étaient attachées au culte d'Isis, et il la juge le plus moderne des monumens égyptiens (1). Pignorius est regardé comme celui qui a le mieux réussi dans l'explication de cette mystérieuse table; cependant il ne donne, et avec raison, que comme de légères conjectures, ce qu'il en dit dans un ouvrage qu'il a fait imprimer, en 1670, à Amsterdam. Kircher, qui a écrit depuis

(1) Le citoyen Cointreau, dans son Histoire abrégée du cabinet des médailles et antiques de la bibliothèque, dit que ce précieux tableau de la mythologie égyptienne peut avoir été composé, soit à Alexandrie, şoit à Rome, dans le premier ou deuxième siècle de l'ère vulgaire.

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