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d'un

roglyphes. On connaît la fameuse inscription du temple de Minerve à Saïs: un enfant, un vieillard, un faucon, un cheval marin, signifiaient : Vous qui entrez dans le monde et qui en sortez, sachez que les Dieux haïssent l'impudence. Horapollo, dans ses hiéroglyphes, dit que les égyptiens peignaient les deux pieds d'un homme dans l'eau, pour désigner un foulon, et une fumée pour désigner le feu; enfin la représentation d'un enfant, d'un vieillard, d'un animal, d'une plante, de la fumée, d'un serpent mordant sa queue, œil, d'une main, de quelqu'autre partie du corps, un ins trument propre à la guerre ou aux arts, furent, avec l'aide du ciseau ou du crayon, autant d'expressions, d'images, ou, si l'on veut, autant de mots qui, mis à la suite l'un de l'autre, formèrent un discours suivi. Les monumens où l'on voit le plus d'hieroglyphes, sont les obélisques (1): on en trouve aussi sur la table isiaque et sur une autre table égyptienne dont nous parlons dans cet ouvrage (voyez ces MOTs), ainsi que sur les momies. Les hiéroglyphes qui étaient, le principe, une écriture de nécessité, devinrent, entre les mains des prêtres égyptiens, une écriture sacrée, surtout lorsque l'écriture épistolique succéda à l'hieroglyphique. Ces

dans

(1) Ammien Marcellin a donné l'explication de l'obélisque du grand cirque, qu'il a puisée dans un ouvrage d'un certain Hermapion, sur l'explication des hiéroglyphes. Cet ouvrage ne subsiste plus, et l'explica tion, rapportée par Am. Marcellin, en grec, offre un sens qui est presque aussi énygmatique que les hiéroglyphes; on en peut voir la traduction dans Montfaucon. L'obélisque dont il est ici question est aujourd'hui à Rome, à la porte del Popolo. On en voit encore d'autres à Rome, un surtout qui, dans le principe, vient de Thèbes : on le croit construit par Ramessès, roi d'i gypte. Constantin - le - Grand voulait le transporter à Constanti nople; l'obélisque arriva à Alexandrie, et c'est delà que Constance, fils de Constantin, le fit conduire à Rome, après la mort de son père. L'obélisque fut abattu par la suite des temps, et relevé par Sixte V, qui le fit placer devant Saint-Jean-de-Latran.

prêtres donnèrent une origine divine aux hieroglyphes, et le peuple, toujours superstitieux, s'empressa d'ajouter foi à ce qu'on lui débitait à ce sujet, et il crut à la vertu de ces figures symboliques; aussi les faisait-on graver sur des pierres précieuses, et on les portait en façon d'amulete et de charmes. Warburthon, dans son essai sur les hieroglyphes, pense que les inscriptions sculptées sur les obélisques dans les places publiques, n'étaient point du tout une écriture mystérieuse, et que, loin de contenir une doctrine secrette, ces inscriptions ne faisaient qu'exposer aux yeux du peuple les choses dont on voulait qu'il conservât le souvenir. Le président de Brosses est de l'avis de Warburthon, dans son Méchanisme du langage.

I.

IBARRA (Joachim). Célèbre imprimeur d'Espagne, né à Saragosse en 1725, mort à Madrid en 1785. Son nom peut être placé à côté de celui des Baskerville, des Didot, des Bodoni. Il a porté la perfection de l'art typographique à un point qui était inconnu en Espagne. Il a inventé une encre d'imprimerie dont il augmentait ou diminuait à l'instant l'épaisseur. C'est également lui qui, le premier, a fait connaître à ses compatriotes le moyen de lisser le papier imprimé pour en faire disparaître les plis et lui donner un coup d'œil plus agréable. Voici quelques-unes des principales éditions sorties des presses de cet habile typographe: El ingenioso Hidalgo don Quixote della Mancha. En Madrid, 1780, 4 vol. in-4, fig., superbe édition. Historia general de Espana compuesta por el padre Jean de Mariana. En Madrid, 1780, 2 vol. in-fol., bonne édition, et celle que l'on préfère en espagnol. La meilleure édition latine de cet ouvrage est celle ayant pour titre: Joannis Mariana de rebus Hispanicis, libri XXX; accedunt Francisci-Josephi-Emanuelis Miniana

continuationis nova, libri X; cum iconibus regum, etc. lagæcomitum, 1733, 4 tom. ordin. reliés en 2 vol. in-fol. La traduction française par le père Nicolas de Charenton. Paris, 1725, 5 tom. en 6 vol. in-4, est estimée; mais il Laut que la dissertation historique de M. Mahudel, sur quelques monnaies d'Espagne, s'y trouve. La Conjuracion de Catilina y la guerra de Jugurta, por Cayo Salustio crispo. En Madrid, 1772, in-fol. Cette traduction, faite par l'inlant don Gabriel, est très-rare, parce que ce prince s'est réservé toute l'édition pour en faire des présens. Ibarra a encore publié plusieurs autres belles éditions, parmi lesquelies on distingue celles de la Bible, du Missel mozarobe (1), etc.

IMPRESSION. Ce mot signifie l'action par laquelle on met en usage les procédés typographiques; et dans ce sens • 3 dit commencer l'impression d'un ouvrage; où il signifie le résultat de cette action, et alors on dit une belle impression, Pour obtenir un grand succès dans l'art de l'imprimerie et se faire une réputation par de belles éditions, il faut réunir à un goût exquis, des sains, des attentions et une patience à toute épreuve. De toutes les parties de l'art typographique, la plus essentielle, la plus difficile et celle qui assure davantage la gloire et la réputation de l'imprimeur, c'est la correction des épreuves; sans cela, les caractères les mieux gravés, le papier le plus beau et l'encre la mieux préparée deviennent inutiles, et même font ressortir davantage les

(1) Les mozarabes sont des chrétiens d'Espagne qui furent ainsi appelés, parce qu'ils vivaient sous la domination des arabes, qui ont été long-temps maîtres de cette partie de l'Europe. Vers l'an 1170, ces chrétiens avaient une messe et un rit à eux propres, qu'on nomme encore messe mozarabique, sit mozarabique. Il y a dans Tolède sept églises principales où ce rit est observé.

fautes nombreuses qui attestent l'ignorance, ou au moins la négligence impardonnable de l'imprimeur. Il existe si peu de livres sans faute, qu'on peut les compter; et pour pouvoir annoncer, au frontispice d'un ouvrage, comme Didot l'a fait à son Virgile, sine mendâ, il faut sans doute mettre au pilon plus dune feuille imprimée, et la recommencer de nouveau; mais sans atteindre ce degré de pureté, on peut publier de bonnes éditions, en donnant beaucoup d'attention à la correction des épreuves. On appelle épreuve la première feuille qui sort de dessous la presse ou de dessous le rouleau (dont on devrait proscrire l'usage dans toute imprimerie, parce qu'il faut trop empâter d'encre le caractère, et mouiller d'avantage le papier, et qu'il arrive souvent qu'on ne peut enlever la feuille entière quand l'épreuve est imprimée ). Lorsque la première épreuve est corrigée, ou passe à une seconde et à une troisième, si le cas l'exige cette seconde ou troisième est lue et corrigée par l'auteur; ensuite les imprimeurs mettent en train, et la première épreuve tirée après la mise en train, se nomme tierce c'est sur celle-ci que se fait la dernière correction, et celle à laquelle il faut prêter la plus grande attention (1). Nous parlons des signes usités pour indiquer les corrections à l'article qui en fait l'objet ( voyez CORRECTION ). C'est la sévérité de la correction qui a établi la célébrité de plusieurs

:

(1) On a vu autrefois, dit Bertrand-Quinquet, dans quelques imprimeries, comme chez les Guerin, les de Latour, etc. les compositeurs corriger si soigneusement les premières épreuves, que les secondes, qu'ils conservaient avec soin, devenaient des exemplaires qui, à peu de chose près, étaient aussi purs et aussi beaux que les bonnes feuilles. On connaît un exemplaire de l'histoire ecclésiastique, et un autre des voyages de l'abbé Prevôt, qui ne sont composés que de tierces, et à peine dans chaque ouvrage entier existe-t-il dix ou douze signes de correction, encore fort légers.

les

imprimeurs français, tels que les Rigault, les Anisson, les Barbou, les Coignard, les Jombert, les de Latour, Lambert, les Crapelet, les Didot. Parmi les beaux ouvrages sortis depuis peu des presses françaises, on doit distinguer les OEuvres de Xenophon, traduites du grec par Gail, édition de l'imprimerie de la république, et précieuse surtout pour le texte grec (1); les Tables chronologiques de Blair, traduites par Chantreau, imprimées par Boiste, pour Agasse (2); le Télémaque de Crapelet (3); le Rousseau in-4 de Didot jeune, parent de P. Didot l'aîné ; les Tables de logarithmes, format in-8 (4); le Télémaque de Didot l'aîné; les OEuvres de Racine, du même; le Discours sur l'histoire universelle, par Bossuet, du même ; les Fables de la Fontaine, du même ; le Petit carême de Massillon; les OEuvres de Boileau, la Henriade, les Poésies de J.-B. Rousseau, les OEuvres de Molière, le Théâtre de Corneille, les Poésies de Malherbe, les OEuvres de Montaigne,les Amours de Psiché, les OEuvres de Gentil-Bernard, celles de Bernis, le Virgile in-folio, l'Horace in-folio, le Racine in-folio, etc. Tous

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(1) Ce sont les caractères fondus sous François Ier, connus sous le nom de grec du roi, et dont les amateurs déploraient depuis long-temps la

perte.

(2) La carte biographique qui termine cet ouvrage offre à la fois le mérite de la gravure et celui de la difficulté vaincue c'est un véritable chef-d'œuvre. Je n'ai rien vu de plus beau, ni de micux fini. Il a cependant été fait par un ouvrier qui n'avait pas encore quatre ans dans l'exercice de l'art typographique.

(3) Le citoyen Crapelet, l'un des meilleurs imprimeurs de Paris, est d'autant plus recommandable qu'il porte jusques dans les plus petites choses le plus grand soin et la plus sévère attention.

(4) Cet ouvrage ne présente que des chiffres et une pureté de correction à peine concevable; les pages de chaque feuille ont été conservées avec le plus grand soin, soudées en dessous de manière à leur donner une solidité telle que rien ne s'en puisse détacher, quoiqu'il soit facile d'enlever un ou plusieurs chiffres, s'il arrivait par hasard qu'on apperçût une faute.

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