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mille exemples semblables dans la Dactyliothèque de Lippert, dans les pierres gravées du museum de Florence, da Vatican, de Dresde, de Vienne, de Paris, etc. Les anneaux ont toujours été une marque de distinction, et ont servi à scéler les actes publics emanes de l'autorité souveraine. Les sceaux servaient à fermer les lettres, les missives, les dépêches: Ciceron en parle dans sa troisième catilinaire. Les anciens faisaient aussi usage' du sceau pour fermer leurs coffres, leurs armoires, leurs celliers, et même ils l'appliquaient sur le couvercle de leurs amphores, qu'ils calfeutraient de poix, après les avoir remplies de vin : c'est le Nota falerni d'Horace (1). Les monnaies sont également une des preuves les plus anciennes de la gravure. La monnaie des athéniens était empreinte d'une chouette, symbole de la vigilance (2) ; celle des macédoniens, d'un bouclier, signe de la force et de la puissance; celle des béoticns, d'un Bacchus tenant une grappe de raisin et une coupe, image de l'abondance; celle de romains, d'un bœuf sous les derniers rois, ensuite de ttres pour en indiquer la valeur; sous la république, d'une femme représentant la ville de Rome ou une victoire, et au revers, de la figure de Castor et Pollux; Jules-César est le premier dont, par ordonnance du sénat, la tête ait été empreinte sur les pièces d'or, d'argent ou de cuivre. Dans l'origine, les médailles n'étaient que des pièces de monnaie (voyez MÉDAILLES). La médaille d'Amynthas, bisayeul d'Alexandre, sert de première époque à la fabrique des médailles grecques. A Rome, Numa Pompilius substitua aux monnaies de cuir l'usage de celles de bronze : on les a frappées au marteau; puis on les a coulées dans des moules

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(1) Troisième ode du second livre,

(2) Le cog, dans la monnaie de la république française, est le symbole de la vigilance et de la victoire.

faits d'argile cuite : l'invention du balancier est moderne (1). Ou doit conclure de ce que nous venons d'exposer, surtout relativement à l'art monétaire, que c'est à la gravure en relief ou en creux que l'on doit la précieuse découverte de l'art typographique. Il règne nue grande affinité entre l'art monétaire et l'art typographique: même poinçon, mêmes caractères taillés en relief, ou frappés, ou moulés en creux. Dans les anciennes médailles, on ne frappait que d'un côté du métal; dans les premiers essais typographiques, on n'imprimait que sur un seul côté du feuillet. Ce sont des monnoyeurs, orfévres ou graveurs qui sont inventeurs de l'imprimerie. Caylus pense même, d'après les transpositions et renversemens des lettres sur certaines médailles, que les anciens se servaient de caractères mobiles : d'ailleurs l'antique des médailles finit à l'époque de l'origine de l'imprimerie, en 1453, à la ruine de Constantinople, sous Mahomet II. Nous renvoyons, pour completter cet article, aux mots TYPOGRAPHIE, MÉDAILLES, MÉDAILLES, GLYPTOGRAPHIE

et ARCHEOLOGIE.

(1) L'invention du balancier est due à Nicolas Briot, tailleur général des monnaies, sous Louis XIV. Cette invention fut approuvée en Angleterre comme elle le méritait; mais en France, il fallut que Seguier employât son autorité pour la faire recevoir. Le balancier est une presse ou machine composée d'une vis qui se meut par un fléau de fer chargé de plomp aux deux extrémités, et qui est tiré avec des cordes par plusieurs hommes; les carrés à monnoyer, vulgairement appelés coins, sont attachés à ce balancier dans une boîte carrée garnie de vis et d'écrous pour le serrer, et l'autre en dessus dans une parcille boîte, aussi garnie de vis et d'écrous pour tenir le carré à monnoyer. On pose le flan sur le carré d'effigie: on tourne à l'instant la baire du balancier, qui fait tourner la vis qui y est enclavée; la vis entre dans l'écrou qui est au corps du balancier, et la barre fait ainsi tourner la vis avec tant de force, que, poussant l'autre carré sur celui de l'effigie, le flan, violemment pressé entre les deux carrés, en reçoit les empreintes d'un seul coup. Par le moyen de cette machine, un seul homme fait plus d'ouvrage que vingt autres avec le marteau dans le même espace de temps.

GREGOIRE. Membre de l'institut, né près de Lunéville en 1750. Cet estimable et laborieux savant a des droits à la reconnaissance de tous les français qui cultivent et chérissent les sciences et les arts. Il a défendu avec courage les monumens du génie, dans un instant où la hache révolutionnaire, dirigée par une aveugle fureur, les mutilait de toute part: il a fait trois rapports très-curieux sur le vandalisme; un sur l'établissement du bureau des longitudes; un pour obtenir des secours en faveur des savans, gens de lettres et artistes que la révolution avait plongés dans l'indigence; enfin un sur la bibliographie. C'est ce dernier rapport qui me fait ranger le citoyen Grégoire au rang des bibliographes. Je ne parlerai point ici des autres ouvrages qu'il a publiés et qui attestent l'universalité de ses connaissances : ils sont étran gers à mon sujet, et d'ailleurs ils sont suffisamment connus.

GRYPHE ( François et Sébastien ). Imprimeurs, le premier à Paris, et le second à Lyon, dans le 16° siècle. Il étaient allemands d'origine, et préférèrent la France à leur patrie. François se servait de caractères romains, et Sébaɛtien de caractères italiques, surtout dans les in-8 et les in-12; mais l'un et l'autre n'employaient que de très-beaux caractères, aussi leurs éditions sont-elles très-estimées, tant pour le choix des ouvrages que pour la révision des épreu ves et l'exécution typographique. François n'imprima que jusqu'en 1540, et Sébastien imprima jusqu'en 1556. Il débuta en 1528 par imprimer des prières tirées des livres saints, en hébreu, en grec et en latin, et ne finit qu'en 1556, par l'édition de Térence. Il publia les Commentaires sur la langue latine de Dolet, en 2 vol. in-fol., et une infinité d'autres ouvrages, dont on voit le nombreux catalogue dans Maittaire. Sébastien mourut en 1556, laissant son imprimerie à ses héritiers, qui donnèrent l'année suivante l'édition des OEuvres de Sannazar. La devise des Gryphes était un

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griphon. Parmi les éditions qu'a publiées Sébastien Gryphe, on distingue sa Bible latine de 1550, in-fol., imprimée avec le plus gros caractère qu'on ait vù jusqu'alors, ainsi que ses Bibles hébraïques et le Trésor de la langue sainte de Pagnin, Jean Vouté de Reims rendit hommage aux talens de Gryphe en le louant dans les vers suivans de la manière la plus flatteuse :

Inter tot norunt libros qui cudøre, tres sunt
Insignes; languet cætera turba fame.

Castigat Stephanus, sculpsit Colinceus; utrumque
Gryphius edocta mente manuque facit.

Antoine Gryphe succédant à son père soutint sa réputation.

GUIGNES (Joseph de). Ce savant, recommandable par ses écrits et par ses vertus privées, est né à Pontoise en 1721, et mort à Paris en 1800 (an 8). Il était très - versé dans la connaissance des langues orientales qu'il étudia chez Étienne Fourmont, son digne maître. Les principaux ouvrages qu'il a publiés sont : Histoire générale des huns, des turcs, des mogols et autres tartares occidentaux, avant et depuis Jesus-Christ, 1756 et 1758, 5 vol. in-4. Mémoire dans lequel, après avoir examiné l'origine des lettres phéniciennes et hébraïques, etc. on essaie d'établir que le caractère épistolique, hiéroglyphique et symbolique des égyptiens se retrouve dans les caractères des chinois, et que la nation chinoise est une colonie égyptienne (1). Il faut ajouter à cet

(1) Voyez le trente- neuvième volume du Recueil de l'académie des belles-lettres, dont de Guignes était membre. C'est en étudiant le chinois et en le comparant avec les langues anciennes, qu'il crut découvrir que ses caractères ( chinois) n'étaient que des espèces de monogrammes formés de trois lettres phéniciennes, et que la lecture qui en résulte produit des sons phéniciens ou égyptiens. Frappé de cette idée, il en

écrit la réponse que de Guignes fit aux doutes proposés par Deshauteraies. - Le Chou-king (voyez ce MOT); l'Art — vingt-neuf Mémoires six Notices d'ouvrages

militaire des chinois, etc.; in-4; dans le recueil de l'académie ;

arabes dans les trois premiers volumes du recueil des notices des manuscrits de la bibliothèque nationale. L'auteur y a inséré une traduction précieuse du géographe arabe connu sous le nom d'Yacouti. Essai historique sur la typographie orientale et grecque, imprimerie royale, 1787, in-4 (1); Principes de composition typographique pour diriger un compositeur dans l'usage des caractères orientaux de l'imprimerie royale, 1790, in-4. La pratique a réformé sur quelques points la théorie de l'auteur; mais en général on peut dire que la typographie ne doit pas moins à de Guignes que la littérature. C'est lui qui a, pour ainsi dire, découvert les poinçons et les matrices des caractères orientaux, que Savary de Brèves, ambassadeur de Henri IV à Constantinople, avait apportés en France. On les avait égarés, et ils étaient tellement brouillés, que, sans le travail de de Guignes, ils n'auraient été d'aucun usage. De ces heureuses recherches, il résulte que nous possédons quatre corps de caractères arabes, turcs et persans, un corps de caractères syriens, un d'arménien, quatre d'hébreu et un nombre de

conclut que les chinois sont une colonie égyptienne. Kircher, Huet et Moiran l'avaient conjecturé avant lui; mais il imagina pouvoir le démontrer. Deshauteraies et de Paw attaquèrent son systême; il leur répondit sans assurer son triomphe; et les missionnaires de la Chine le réfutèrent encore avec assez de force.

(1) Cet ouvrage a paru à la tête du premier volume des notices des manuscrits, sous le titre d'Essais historiques sur l'origine des caractères orientaux de l'imprimerie royale, sur les ouvrages qui ont été imprimés à Paris en arabe, en syriaque, en arménien, et sur les caractères grecs appelés communément GRECS DU ROI. Cet essai contient des anecdotes curieuses.

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