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Haguenau. Toutes, ses éditions étaient recherchées par les savans de son temps. Il a beaucoup imprimé pour Jean Knoblouck, libraire ; pour Jean Reuchlin de Porcheim, et pour Koberger de Nuremberg,

ANTI-LAMDA. C'est un signe qui, dans les anciens manuscrits, servait à marquer les citations: sa forme a été, dans le principe, celle d'une espèce de V renversé, dont l'ouverture était du côté de la ligne dans la suite on se servit de petites s renversées, ou tronquées par le bas, ou suivies de points, ou surmontées de virgules on employa aussi des 7, des barres, des virgules à chaque ligne; et enfin des doubles virgules auxquelles on a donné le nom de guillemets, du nom de leur inventeur (voyez GUILLEMETS).

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ANTI-SIGMA. Ce mot peut être considéré ou comme lettre, ou comme signe : comme lettre, il est un des quatre caractères inventés par l'empereur Claude, ayant la figure de deux C adossés, et la valeur de ps ou bs, mais beaucoup plus doux, selon Priscien, que le ps et le bs des romains. Comme signe, l'anti-sigma a la figure d'un C renversé, et désigne, dans les anciens manuscrits, les vers dont il faut changer l'ordre : si l'on ajoute un point au milieu, il désigne les endroits où il y a deux vers dont le sens est le même, mais dont on ignore celui auquel on doit donner la préférence.

APOCRYPHE. Ce mot, qui vient du grec, signifie caché, et ne s'applique ordinairement qu'à certains ouvrages. On donnait autrefois ce nom, d'après son étymologie, à tout livre que l'on dérobait aux regards du public: ainsi les livres sibyllins, à Rome, et les livres sacrés des juifs étaient apocryphes, parce qu'on les renfermait secrètement dans les

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temples. Mais on a attaché, depuis l'établissement du christianisme, une signification différente au mot apocryphe, et on l'emploie pour exprimer tout livre douteux dont l'auteur est incertain, et sur la foi duquel on ne peut compter. Ainsi l'on dit un livre apocryphe, un passage, une histoire apocryphe, etc. : quant aux livres apocryphes de la bible, voyez BIBLE.

ARCHEOLOGIE. Ce nom, provenant de deux mots grecs qui signifient ancien et discours, désigne la science des antiquités. Ainsi l'archeologie comprend l'étude des monumens autiques, et l'étude des anciens usages. Cependant on donne plus volontiers le titre d'archæographie à la partie de cette science qui regarde les monumens ; tandis que l'archæologie, proprement dite, embrasse tout ce qui a rapport aux mœurs et aux usages des anciens. Le citoyen Millin, très-versé dans la science des antiques, divise l'archæologie en deux branches principales que nous venons d'indiquer, savoir : 1. ° la connaissance des mœurs et des usages des anciens ; 2.° celle des monumens de l'antiquité. La première branche se divise en trois classes: les usages religieux, les usages civils, et les usages militaires. On les connait par l'inspection des monumens, et par la lecture attentive des historiens, des orateurs et des poëtes. La seconde branche, qui est l'archaeographie, se partage en neuf classes, savoir : les édifices, les peintures, les sculptures, les gravures, les mosaïques, les vases, les instrumens, les médailles et les inscriptions. Nous n'entrerons pour le moment, dans aucun détail sur chacune de ces classes. Le but de l'archeologie est d'augmenter les connaissances historiques, et d'éviter ou au moins de rectifier les erreurs (1). Il est de ces erreurs qui sont assez singu

(1) Elles sont fréquentes, surtout dans les médailles. On connaît la

lières. On a vu Baronius prendre une Isis pour la Vierge Marie; une Vierge de l'église du Puy-de-Dôme n'était autre chose qu'une Isis de Basalte, tenant son fils Horus sur ses genoux. La plupart des Vierges noires étaient des Isis apportées en France, ou par les sarrasins, ou après les croisades. On prenait pour un saint Louis un Valentinien qui ornait le bâton cantoral de la sainte Chapelle. L'apos théose de Germanicus passait aux yeux des dévots pour un enlevement de saint Jean-Baptiste dans le ciel; le beau Camée, appelé l'Agathe de Tibère, représentant les triomphes de ce prince et l'apothéose d'Auguste, était regardé comme la marche triomphale de Joseph. Neptune et Minerve, donnant aux hommes le cheval et l'olivier, étaient transformés, par la superstition, en Adam et Eve, mangeant le fruit défendu (2). On ne finirait pas si l'on voulait nombrer toutes les erreurs que l'ignorance ou une aveugle dévotion ont produites dans ce genre. Il est donc essentiel d'étudier l'archæologie pour ne pas tomber dans de pareils ridicules. On n'a pas beaucoup à dire sur l'histoire de cette science; il parait que les anciens la connaissaient, si l'on en juge d'après le voyage de Pausanias, dans lequel il décrit les divers monumens de la Grèce. Dante, Pétrarque et quelques autres restaurateurs des lettres, qui, comme eux, recherchèrent les manuscrits des auteurs classiques ensevelis

fabrique de Jean Cauvin de Padoue, qui contrefaisait les médailles de manière à y tromper les plus célèbres antiquaires. Les fabriques de vases étrusques, par P. Fondi, ou par Wedgwood, ne sont pas moins renommées. Joseph Guerra a imité les peintures d'Herculanum : WincKelman lui-même a été trompé en prenant pour une antique une peinture de Casanova, son ami.

(2) Le nom du graveur Solon, sur une pierre antique, a fait penser que la tête gravée était celle du législateur; un praefectus viarum a passé pour un saint Viar; une tête gravée par Arethon, était celle d'Aréthuse; une Minerve d'Aspasius était une Aspasie, etc., etc., etc.

dans les cloîtres, ont posé les premieres bases de cette science. On a d'abord étudié les anciennes inscriptions. Le goût pour les médailles antiques date du 16e siècle. On commença à raisonner sur la théorie de la peinture, dans le 14e siècle, époque à laquelle on découvrit plusieurs monumens enfouis, tels que des bains, des tombeaux, des thermes, et principalement ces sept voûtes, que les italiens nomment les Sette-selle (1), dans l'une desquelles on trouva le Laocoon et plusieurs peintures à Fresque. C'est à la vue de ces débris que Raphael et Michel-Ange sentirent se développer le germe du génie qui les immortalisa. Ensuite les érudits examinèrent les pierres gravées et les statues, et firent à ce sujet de nombreux ouvrages ; mais il était réservé à Caylus d'ouvrir la véritable carrière de l'art; à Winckelman de l'agrandir, et à Mengs, Sulzer, Heyne ẹt Visconti, de marcher sur leurs traces. On comptera toujours au nombre des bons auteurs sur l'archæologie (2), Voigt, revu par Jean-Albert Fabricius ; Fabricius lui-même, dans sa Bibliotheca antiquaria, dont la troisième édition de 1760, donnée par Paul Scaffshausen, est la meilleure ; Grævius et Gronovius (3), Olivier Legipont, dans sa dissertation de rei numaria et antiquitatum ac lithologic studio; Montfaucon, dont Schatz, professeur à l'université de Strasbourg, a donné un abrégé en allemand, puis en latin, en un seul vol. in-folio ; Bandelot de Dairval, dans son livre de l'Utilité des voyages; Ernesti, dans son Archæologia litteraria, dont Georges-Henri Martini a donné une seconde

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(1) Ces voûtes ont été si négligées qu'on ignore même aujourd'hui le lieu de leur existence.

(2) Nous ne parlerons point ici des auteurs qui ont travaillé sur les médailles seulement; nous les citerons suffisamment à l'article MÉDAILLES." Voyez ce mot.

(3) Voyez notre Manuel bibliographique, page 274.

édition, considérablement augmentée en 1790. Le citoyen Oberlin, célèbre professeur à Strasbourg, dans son Prodomus en tête de son Orbis antiquus, et dans son Traité général d'archæographie géographique ; Heyne, également professeur à Dresde; Winckelman', qui eut pour antagoniste Klotz, en Allemagne; Bracci, en Italie; Falconet, en France, et Howe, en Angleterre ; d'Hancarville, dont l'ouvrage, Recherches sur l'origine, l'esprit et les progrès des arts dans la Grèce, etc., est très-rare en France; le professeur Christ, à Leipsick; Sulzer, dans sa Théorie générale des Beaux-arts, et les muséographes (1) Gori, pour le musée de Florence; Visconti, pour le museum Pio Clementinum; Molinet, pour la description du cabinet de sainte Geneviève, etc.

: ARCHIVES. Sous ce nom l'on entend d'anciens titres ou chartres qui contiennent les droits, prétentions, priviléges et prérogatives d'une maison, d'une ville, d'un gouverne➡ ment. L'on entend aussi par ce mot le lieu qui contient ces objets. Les latins appelaient ce lieu tabularium, chartularium, chartarium, graphiarium, sanctuarium, sacrarium sacratarium, scrinium, camera, cimeliarchum, armarium, archivum, etc. Autrefois le nom d'archives se donnait également aux dépôts des chartres et aux trésors des reliques, parce que les unes et les autres étaient renfermées dans le même lieu. Il est impossible de fixer au juste l'établissement des premières archives chez les différens peuples. Les juifs déposaient dans le temple les lois civiles et les pactes des citoyens : les grecs les déposaient dans les temples de Délos,

(1) On entend par muséographes ceux qui ont donné des descriptions des musées les plus connus. Le citoyen Oberlin, dans son Museum Schoepflinianum, a donné la description du cabinet légué à la ville de Strasbourg par le célèbre Schoepflin.

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