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sur pierre, de la classification des pierres gravées, de celles qui sont les plus célèbres, et nous finirons par indi quer les auteurs qui ont traité de la glyptographie. Les substances sur lesquelles on peut graver sont ou animales, ou végétales, ou minérales. Parmi les substances animales on compte les coquilles, la nacre de perle, le burgau, le nautile, les chames, les porcelaines ( coquillage), le corail et l'ivoire. Parmi les substances végétales ou végéto-animales, on comprend les différens bois et le succin. Les substances miuérales sont, 1.o les bitumes parmi lesquels on distingue le jayet; 2. les métaux parmi lesquels on cite l'héma tite, oxide de fer que les égyptiens ont beaucoup employé, et la malachite, oxide de cuivre plus fréquemment traité par les artistes modernes ; et 3.° les pierres que l'on distingue en pierres calcaires, parmi lesquelles il faut comprendre le schiste calcaire, employé à la gravure par les égyptiens; en pierres argilleuses, parmi lesquelles le lapis-lazulli, pierre bleue sur laquelle des pyrites cuivreuses forment des traces dorées, tient le premier rang; en pierres magné siènes, dont la pierre ollaire, sur laquelle nous avons plusieurs gravures égyptiennes, fait partie; et enfin en pierres siliceuses où quartzeuses, qui sont les plus dures et celles sur lesquelles les plus grands artistes se sont principalement exercés. On distingue les pierres siliceuses en transparentes, demi-transparentes et en opaques. Les transparentes, qui sont les plus belles, les plus dures, et que l'on nomme pierres précieuses ou gemmes, sont le diamant (1), l。

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(1) La taille du diamant n'a été inventée qu'en 1476 par Louis de Berques de Bruges, et on n'a commencé à graver sur le diamant que dans le 16e siècle. Jacques de Trezzo, selon les uns, est le premier qui ait ainsi gravé; et selon d'autres, c'est Clément de Biragues, en 1564. Quelquesuns prétendent qu'Ambroise Charadossa avait gravé, en 1500, la figure d'un père de l'église, sur un diamant, pour le pape Jules II. Natter et Costanzi ont gravé sur le diamant.

saphir oriental (bleu), le rubis oriental ou escarboucle (rouge), l'émeraude (verte ), l'aigue-marine (verdâtre), l'améthyste (1) orientale ( violet), l'hyacinte (rouge doré ), la topaze orientiale (jaune ), le grenat (rouge) et le cristal de roche, qui est un quartz transparent qui cristallise en prisme à six pans, avec deux pyramides à six faces. Les demi-transparentes sont la prase, pierre verte qui a été prise pour l'éméraude, et que l'on nomme, pour cette raison, fausse éméraude; l'opale, qui réfléchit différentes couleurs; le girasol, qui est une espèce d'opale bien chatoyante; l'agathe, soit herborisée quand elle représente des herborisations, soit figurée quand on y remarque des objets singuliers (2) on la nomme chalcédoine quand elle est troublée par des veines laiteuses; cacholong quand elle est opaque, et sardonyx ou sardoine quand elle a une couleur brunâtre, enfumée et noire. Les graveurs attaquent successivement les couches de différentes couleurs de cette pierre, pour faire les figures, les draperies et le fond des camées ; enfin la cornaline, qui est de la même pâte que l'agathe, mais qui en diffère par sa teinte rouge, et le jade, qui a une teinte grisâtre et d'un blanc laiteux ; il y en a d'olivâtre et de verd; sa surface est graineuse. Les pierres siliceuses opaques sont de la même pâte que les précédentes, mais moins vitreuses; la principale est le jaspe, dont les particules sont fines, compactes et serrées : il y en a de verd, de

(1) Il faut la distinguer de l'améthyste ordinaire, qui n'est qu'un cristal coloré; alors on le nomme prisme d'améthyste, Les anciens faisaient des coupes d'améthyste, parce qu'ils croyaient que cette pierre bannissait l'ivresse. Cette prétendue propriété est le sujet d'une jolie épigramme dans l'Anthologie. L'étymologie d'améthiste vient du grec a privatif, et methyo, j'enivre, sans enivrer.

(2) Telle devait être celle de Pyrrhus, qui représentait naturellement, dit Pline, Apollon et les Muses.

jaune, de brun, de noir, de gris: on le nomme fleuri quand il a des couleurs mélangées, et rubané quand les teintes forment des raies. Le jaspe sanguin est celui qui est verd et parsemé de taches rouges; on le nomme heliotrope quand les taches sont plus grandes. On he connaît qu'une seule espèce de pétrification qui soit travaillée par les graveurs ; c'est la turquoise on appelle ainsi une substance osseuse pénétrée par un oxide de cuivre. Les graveurs se nommaient chez les anciens lithoglyphes, graveurs en pierres, ou dactylioglyphes, graveurs d'anneaux ; et chez les romains, scalptores ou cavatores. Les instrumens employés pour graver, sont la pointe du diamant, le tour appelé touret, la bouterolle, petit rond de cuivre ou de fer émoussé propre à user la pierre, et la tarrière. On use les pierres à l'aide de poudres ou de liquides différens. Les anciens se servaient du naxium, espèce de poussière de grès du levant; ensuite on employa le schiste d'Arménie, puis l'émeril et la poudre de diamant: on humecte ces poudres avec de l'huile ou de l'eau. Les gravures en creux se nomment intailles, et celles en relief se nomment camées. La sardonyx est la plus propre à faire des camées. Les empreintes ou pâtes sont des imitations des pierres précieuses. Ces sortes de compositions ont été connues des anciens. On fait des empreintes en verre coloré, en cire d'Espagne, en soufre mêlé avec du vermillon, ou en plâtre. On rapporte d'Italie des petites boîtes d'empreintes. On appelle cabochons les pierres convexes; scarabées, les pierres ovales qui ont servi de bases aux figures de cet insecte; grylli, les tétes très-laides, du nom d'un athénien connu par sa laideur; conjugées, les têtes représentées sur le même profil; opposées, les têtes qui se regardent; capita symplegmata, les têtes grouppées d'une manière bizarre. Quant à la classification des pierres gravées, on suit les divisions de l'histoire, en réunissant d'abord les sujets de la fable, ceux de l'histoire héroïque, ceux de l'histoire grecque

et romaine, et enfin les portraits et les mélanges. On peut encore ranger les empreintes relativement à l'histoire de l'art; réunir ensemble celles qui ont des noms de graveurs ; enfin former des collections spéciales relatives aux objets de ses études. Les pierres gravées les plus celebres sont, parmi les intailles, le persée et le mercure de Dioscourides (et non pas de Dioscorides comme on l'écrit ordinairement ), le taureau dionysiaque d'Hyllus et le cachet de Michel-Ange; on appelle ainsi une cornaline qui représente une vendange : elle est au cabinet national, et a été le sujet de plusieurs dissertations; et parmi les camées, on remarque la sardonyx de Tibère; c'est la plus grande connue ; nous en avons déjà parlé: elle a trois rangs de figures; au premier est l'apothéose d'Auguste; au second est Germanicus rendant compte à Tibère de son expédition en Germanie, et au bas sont les figures des nations vaincues. Il existe aussi à Vienne une belle sardonyx qui est moins grande que la précédente, et qui représente en deux rangs de figures l'apothéose d'Auguste avec son épouse Livie. On connaît encore d'autres camées précieux, tels que Rome et Auguste, Claude et sa famille, Ptolémee et Arsinoé, etc. (voyez ECKEL dans sa description du cabinet de Vienne). Outre ces grands camées, qui ressemblent à des tableaux, on connait encore des coupes en pierres précieuses, appelées gemmæ potatoriæ, qui sont très-remarquables: de ce nombre est le vase de Brunswick de six pouces de hautenr : on l'appelle aussi vase de Mantoue, parce qu'il fut volé dans le sac de Mantoue, en 1630, par un soldat qui le vendit au duc de Brunswick ducats. Il représente l'histoire de Cérès cherchant Proserpine, et avec Triptolême. La superbe coupe de S. Denis donnée à cette abbaye par Charles III, représente les mystères de Cérès et de Bacchus. Le roi de Naples en possède une très belle qui représente un prince égyptien avec sa famille. On appelle dactyliothèques les collections de pierres

pour cent

gravées on en voit de très-belles en Italie, en Allemagne, en Russie, en Danemarck, en Hollande, en Angleterre et en France. Les auteurs qui ont travaillé sur la glyptographie sont Vettori, à qui l'on doit quelques préceptes; Mariette, qui a composé un très-beau traité des pierres gravées, mais volumineux et cher (1); Busching le géographe, qui a donné de courts élémens de cette science; de Murr, dans sa bibliothèque de peinture et de gravure; Sulzer, dans le Dictionnaire des beaux-arts; Vasari et Giulianelli, pour l'histoire des graveurs modernes ; Lippert, dans le catalogue raisonné de sa Dactyliothèque ou collection de 4,000 empreintes ; Raspe, dans le catalogue des 15,000 empreintes de la collection de Tassie à Londres; Chiflet, sur les abraxas; Gori, sur les pierres astrifères; Ficoroni, sur les pierres à inscriptions, etc., etc., etc. On peut aussi consulter les principaux muséographes dont les ouvrages sont le Musæum florentinum (2) de Gori; la Galerie de Florence, par Vicard et Mongez; le Museum d'Odescaschi; la Description des pierres en creux du cabinet du roi, par Mariette; celle des pierres du duc d'Orléans, par Leblond et Lachaux ; celle du cabinet de Vienne, par Eckel; du cabinet de Gravelle, de Crassier, de Stosch; celle du cabinet du duc de Malborough, etc.; et les antiquaires, tels que Caylus, Montfaucon, etc., etc., etc. Outre les écrivains que nous venons de citer, on connait encore Abraham Gorlée, André Baccius, Anselme de Boodt, Léonard Augustin ou Agostini, Scipion Maffei, Bottari, Winckelman, Barthelemy, etc., etc.

(1) 1750, 2 vol. in-fol.

(2) Ce Musaeum a été publié à Florence en 1731 - 64, 11 vol. in-fol. dont deux des pierres, un des statues, trois des médailles et cinq des peintres. On doit encore à Gori Musaeum etruscum, 1737 et suiv. 3 vol. in-fol.; Musaeum cortonense, 1750, 1 vol. in-fol., et les inscriptions anciennes des villes de Toscane et Florence, 1727 et suiv. 3 vol. in-fol., etc.

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