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Soit que les druides voulussent exercer la mémoire de leurs disciples, soit qu'ils appréhendassent que leurs mystères ne fussent profanés, ils les obligeaient d'apprendre pår cœur un grand nombre de vers et leur défendaient de les écrire. Dans le reste, ils se servaient, pour écrire, des caractères grecs, qui leur étaient familiers. Au reste, cette manière de mettre en vers la théologie et la philosophie, est fort ancienne; et, si nous en croyons Apulée, elle dura jusqu'à Phérécyde, qui, le premier, introduisit la prose dans les écoles.

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Il est donc constant, d'après le témoignage des anciens, que les gaulois s'appliquaient aux sciences dès les premiers temps. L'éloquence ne leur était point non plus étrangère : ils y avaient du goût et de la disposition, même plus que les grecs, si l'on en croit Strabon et Thesmitius. Juvenal ajoute qu'ils ont appris l'art oratoire aux bretons. Saint Jérôme père de l'église, fait le plus grand éloge de leur courage, de leur éloquence et de leurs ouvrages de littérature. De toutes les villes des Gaules, Marseille était la plus célèbre par les sciences et par l'éloquence (1). Tite-Live la regardait aussi polie qu'aucune ville de la Grèce ; Ciceron l'appelait la nouvelle Athènes; Pline, la maitresse des études; et Strabon dit que les romains les plus distingués allaient y prendre des leçons. C'est de cette école que sont sortis ces grands hommes si vantés par les anciens, tels que, selon Lucain, Telon et Gigarée, son frère, célèbres mathématiciens; Pytheas, ce fameux géographe et astronome, qui vivait du temps d'Alexandre-le-Grand, et dont Pline fait une mention si honorable; Castor, savant médecin, etc. La ville de

(1) On pense que Marseille a été fondée 600 ans avant Jesus-Christ, par des marchands de Phocée en Ionie, que des affaires de leur commerce appelèrent dans cette contrée, où régnait un nommé Nanus.

Lyon se distingua aussi par son amour pour les sciences (1). On prétend que les druides y tenaient déjà leurs assemblées: lorsque les phéniciens et les grecs s'y établirent: mais quand les romains y eurent conduit une colonie, les sciences y fleurirent encore davantage. Juvenal et Suétone parlent d'une académie d'éloquence grecque et latine établie dans cette ville, et qu'on nommait Athénée. Arles, Bordeaux et plusieurs autres villes (2) ne cultivaient pas moins les sciences que Lyon et Marseille; mais Toulouse mérita, par son goût pour la poésie et pour l'eloquence, le nom de ville de Pallas (3). C'est ainsi qu'en parlaient Martial et Ausone. Les autres auteurs anciens nomment souvent les grands hommes qui étaient sortis des écoles gauloises, et qui devenaient maitres de celles de Roine. Tel fut Valerius Caton, surnomme Latina Siren ; L. Plotius, rétheur illustre du temps de Crassus; et, sans parler des autres, Antonius Gnipho, que Ciceron lui-même allait écouter.

GESNER (Conrad ). Savant, né à Zurich en 1516. Quoique la médecine, la botanique et l'Histoire naturelle l'aient occupé presque toute sa vie, je le mets au rang des bibliographes, à cause de sa Bibliothèque universelle, publiée à Zurich en 1545. On en a donné un Epitome en 1583, qui est plus estimé que l'ouvrage même. Cette bibliothèque est une espèce de dictionnaire ou de catalogue d'auteurs et

(1) On croit que Lyon fut fondée l'an de Rome 712, dans la quarante unième année avant Jesus-Christ, par Lucius Munatius Plancus, qui était consul avec Æmilius Lepidus.

* (2) Arles est à peu près aussi ancienne que Marseille : on la croit fondée par les phéniciens. Bordeaux date aussi d'une haute antiquité: on ignore qui l'a fondée.

(3) Palladiae non inficienda Tolosae

Gloria. Mart. Lib. 9. Epî. 101.

de livres. Gesner a encore publié un Lexicon groc et latin, 1560, in- fol. Ses ouvrages sur l'histoire naturelle et la botanique sont: Historia animalium. Zurich, 1551, 4 vol. in-fol.; Opera botanica. Nuremberg, 1754, in-fol. On doit à Gesner l'idée d'établir les genres des plantes par rapport à leurs fleurs et leurs semences et à leurs fruits. Il mourut en 1565.

GESSNER (Salomon), Poëte, imprimeur, dessinateur, graveur et peintre. Il est né à Zurich en 1734, et est mort en 1788. Il a donné une édition de ses idylles à Zurich en 1773, avec des figures dessinées et gravées par lui-même. Il doit plutôt sa réputation à ses charmantes poésies, qu'aux éditions sorties de ses presses. On connait plusieurs éditions de ses ouvrages, soit in-18, soit in-12 ou in-8 : la plus précieuse est celle qui a paru dernièrement en 4 volumes in-8, avec 36 figures.

GLOSSOGRAPHE. Epithète qui convient à tout écrivain qui s'applique à l'étude des langues, qui recherche les étymologies et qui en publie des traités. Glossographe vient de deux mots grecs qui signifient langue et j'écris. Nous indiquons les principaux glossographes à la fin de l'article LANGUES.

GLOSSOMÈTRE. Ce mot est employé par le président de Brosses, pour désigner une tablature qu'il a imaginée, et à l'aide de laquelle on peut comparer les langues, voir d'un coup d'œil entre plusieurs idiomes ce qu'ils ont de commun la manière dont ils nuancent leurs changemens, ce qu'ils ont de tout-à-fait différent, leurs procédés particuliers leurs caractères spécifiques, leurs articulations favorites, etc. Pour se former une idée de cette tablature, il faut savoir que l'auteur a inventé un alphabet organique et universel,

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composé d'une voyelle et de six consonnes. La voix ou voyelle a sept divisions, savoir: A, AI, E, I, O, Ou et u, qui sont allongées en les doublant, et qui deviennent nazales en leur ajoutant un N: elles peuvent être intermédiairement divisées à l'infini, et chacune de ces divisions a des signes particuliers. Les six consonnes de l'alphabet organique, ou pour mieux dire les six organes qui produisent les consonnes,

sont:

1.0 LÈVRES, p, b, m, f, v, bz, bl, pr, ps, pt, fl, etc. 2.o GORGE, e, gh, k

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, qu,

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cr, cs

3.o DENT, d, th, t, dgh, dj, dr, tr.

4. PALAIS, j, z, ch.

5. LANGUE, 1, n, r, gn, gl.

cz,

ct, etc.

6.o NEZ, s, st, ts, scr, sc, sp, spr, spl, str, etc.

Chacun de ces caractères a un signe particulier; et c'est la réunion de tous ces signes, qui représentent à peu près et assez imparfaitement l'organe qui produit la lettre ; c'est la réunion de ces signes, dis-je, qui forme l'alphabet organique du président de Brosses. A l'aide de cet alphabet, quiconque voudra vérifier si une dérivation est juste, n'a qu'à écrire avec les caractères organiques le dérivant et le dérivé, il verra si on emploie pour l'un et pour l'autre le même ordre dans le mouvement des organes. C'est, après l'identité de signification, la meilleure preuve que l'on puisse avoir que deux mots viennent d'une même source; et quand l'identité de signification s'y trouve jointe, la preuve est démonstrative. On peut aussi, ajoute l'auteur, se servir utilement de l'alphabet organique pour comparer les diverses langues. Lorsqu'on aura un modèle de chaque langue, fait sur un même discours, soit sur l'oraison dominicale (1) ou

(1) L'auteur a cité pour exemple la première phrase de l'oraison dominicale, écrite en latin, en italien, en espagnol et en français, ainsi qu'il suit:

sur tout autre, il faudra écrire chacune des traductions en caractères de cet alphabet; alors, par la conformité presqu'entière qu'auront ensemble un grand nombre de copies ainsi transcrites, on verra d'un coup d'œil toutes les langues réduites à trois ou quatre, formant autant de classes générales.

GLYPTOGRAPHIE (1). C'est ainsi que l'on appele la science des pierres gravées ; on peut donc regarder la glyptographie comme l'une des classes de l'archæographie (voyez ARCHEOLOGIE). La glyptique est l'art de graver en pierres fines. Pour bien expliquer les pierres gravées, dit le citoyen Millin, il faut connaître la lithologie, afin d'en déterminer la nature; savoir l'histoire de l'art pour juger du style; la mythologie et l'histoire pour découvrir le sujet, et avoir une connaissance des autres parties de l'antiquité; enfin il faut les considérer sous le rapport de l'art et sous celui de l'érudition. » Voyons d'abord quelles sont les espèces de substances sur lesquelles on a gravé, ensuite nous dirons un mot des procédés employés pour graver,

nome venga
nombre venga

Pater noster qui es in celis sanctificatum sit tuum nomen adveniat
Padre nostro che sei nei cieli sanctificato sia tuo
Padre nuestro que estas en cielos sanctificado sia tu
Père nostre qui es en cieux sanctifié

soit ton

nom vienne

tuum regnum.

to regno.

tu reyno.

ton règne.

Au-dessus de chaque mot est la traduction en caractère organique, et il se trouve que les caractères de chaque dialecte se ressemblent tous les quatre, à peu de chose près.

(1) Nous parlons de cette science, parce qu'elle s'occupe d'objets précieux qui se trouvent souvent dans les collections curieuses attachées ordinairement aux grandes bibliothèques.

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