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père. Ils publièrent S. Basile en 1532, et en donnèrent une seconde édition en 1551; S. Augustin parut en 1529, 8 vol. in-fol.; S. Chrysostôme en 1530, 6 vol. in-fol.; S. Jérôme en 1540, in-fol., et Erasme en 9 vol. in-fol. Jérôme Froben a imprimé beaucoup de livres en société avec Bischop ou Episcopius, son beau-frère, sans qu'il y soit question de Jean; ce qui fait présumer que Jérôme a survécu à son frère.

FUST ou FAUST (Jean). Imprimeur associé de Guttemberg. Ce sont eux qui ont fait les premiers essais dans l'art typographique, et c'est Schoiffer, domestique de Fust, qui a perfectionné ces essais, et qui doit être regardé comme le véritable inventeur de l'imprimerie. Ce que nous disons à l'article TYPOGRAPHIE ( voyez ce Mor) suffit pour faire connaître Fust, et pour détruire l'inculpation injurieuse dont on le charge dans l'histoire, ou plutôt la fable de Coster. Quelques auteurs doutent que Fust ait enseigné son art à Jean Mentel à Strasbourg, en fuyant de Paris, lorsqu'il y fut poursuivi comme ayant vendu des exemplaires de la Bible, qu'il donnait pour copies, à différens prix, et étant accusé de sortilège pour pouvoir les donner à tel prix (1). Si Fust a découvert ce secret à Jean Mentel, ce ne peut être qu'après sa brouillerie avec Guttemberg, c'est-à-dire, après l'impression de la Bible, dont les frais considérables avaient ruiné la société. Fust fut accusé par Guttemberg d'avoir détourné les deniers communs

(1) Quelques bibliographes n'ajoutent point foi à ce voyage de Fust, et regardent cette fuite comme une fable. Cependant l'opinion de magie prévalut si fort qu'on joue encore en Allemagne une espèce de farce sous le titre de Docteur Faust, faite depuis très-long-temps, et dans laquelle on représente cet homme célèbre sous les traits les plus odieux.

pour des usages étrangers; mais ayant pris à serment sonadversaire, il le fit condamner à le satisfaire. Ce fut alors que, persuadé que Guttemberg divulguerait le secret, il en. fit peut-être part lui-même à Jean Mentel, qui s'en servit à Strasbourg. C'est sans doute ce qui a donné lieu à l'opinion que Strasbourg pouvait être le berceau de l'imprimerie. Fust resta en société avec Schoiffer, et imprima des ouvrages importans. Il mourut en 1466, selon l'opinion la plus

commune.

G.

GALLOTIUS ( Ange). Imprimeur à Rome, dans le 16° siècle. Il a donné beaucoup de belles éditions, dont les plus estimées sont celles qui ont été revues par le savant Constantin Lascaris. C'est à cet imprimeur que Léon X a consacré la belle imprimerie qu'il établit dans le collége Quirinal à Rome. On distingue parmi les éditions de Gallotius: Porphiri questionės homerica, et De nympharum antro, etc.; une ancienne traduction d'Homère, imprimée en 1517; le Scholiaste de Sophocle, en 1518, etc., etc.

GANDO (N...). Fondeur de caractères. Il a publié : Epreuve des caractères de sa fonderie, 1745, in-4, et des Observations sur le traité historique de M. Fournier, sur l'origine des caractères de fonte pour l'impression de la musique, 1766, in-4.

GARAMOND (Claude ). Graveur et fondeur de caractères d'imprimerie à Paris, dans le 16e siècle. On lui doit la perfection des caractères romains: il les purgea de tout ce qu'ils avaient de gothiques. Aussi tout ce qui sortait de sa fonderie était très-recherché en Italie, en Allemagne, en

Angleterre ainsi qu'en Hollande, et on ajoutait toujours au nom du caractère celui de Garamond, pour le distin→ guer de tous les autres, et même le petit-romain portait, chez l'étranger, le seul nom de Garamond. C'est lui qui grava les trois sortes de caractères grecs dont Robert Etienne a fait usage dans ses belles éditions, Fournier l'aîné avait dans sa fonderie la plupart des beaux caractères de Garamond.

GAULOIS (les lettres ont eté cultivées dès les premiers temps par les ). On lit non seulement dans les auteurs modernes, mais même dans les anciens, que les gaulois aimaient et cultivaient les sciences dans les temps les plus reculés, et que c'est chez eux que les autres nations allaient chercher des maîtres.

Diodore de Sicile, Strabon et Ammien Marcellin distinguent parmi les gaulois trois sortes de savans, les bardes, les devins et les druides (1).

Les bardes étaient les poëtes de la nation : ils se nommaient ainsi du mot celtique bard, qui signifie chantre. Ils habitaient l'Auvergne et la Bourgogne, et y avaient un collége. Ils s'occupaient à célébrer les actions de leurs héros, et

(1) Les savans ne sont pas d'accord sur l'étymologie du mot druide: les uns le dérivent de l'hébreu drussein, qui veut dire contemplateur. Jean Picard (Celtopédie, liv. II) croit que les druides tirent leur nom d'un prince Dryus, cinquième roi des gaulois. Palthenius rapporte le mot druide au teutonique druthin, le seigneur. Théodore Hasée le fait dériver de true, qui veut dire foi, fidélité ( Pelloutier, Histoire des celtes. Tom. VII); et Latour-d'Auvergne pense que le nom de druides, en latin druidae, est visiblement dérivé, par contraction, du celto-gallois derwyd-dyn, l'homme on le prêtre du guy de chêne, vir visci quercini; undè druidae per antonomasin querquetulani viri dicti, Latour-d'Auvergne, Orig. gaul. Pag. 157.

shantaient leurs vers sur un instrument qui ressemblait assez

à la lyre (voyez BARDES).

Les devins cherchaient à s'initier dans les secrets de la nature, et faisaient profession de les expliquer ; ils préten daient même pénétrer l'avenir; c'était le vrai moyen de s'attirer la multitude, assez aveugle pour se soumettre à leurs décisions.

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Les druides étaient les plus célèbres et les plus éclairés, si l'on en croit Pythagore, qui connaissait leur capacité et qui rendait témoignage de ce que ces sages de la Gaule lui avaient appris. Philosophes et théologiens, ils enseignaient la physique et la morale. On les croyait en commerce avec la divinité. Beaucoup plus instruits que les bardes et les devins, ils les surpassèrent bientôt en autorité, et furent les seuls accrédités dans les Gaules. Le chêne était parmi eux un arbre sacré. Isolés au fond des forêts, ils y avaient leurs colléges, surtout dans le pays Chartrain (1). Là résidait leur souverain pontife, et tous les autres druides s'y rendaient une fois l'an. Juges de la nation, c'était à eux que l'on s'adressait pour tous les différens qui arrivaient entre les particuliers, et on se soumettait à leurs décisions. Si quelqu'un n'y voulait pas acquiescer, il était interdit de la participation à leurs mystères; ce qui équivalait à nos excommunications. Les druides avaient encore ailleurs plusieurs colléges dépendant de celui dont on vient de parler; et rien n'est si connu dans leur histoire, que ceux qu'ils avaient à Marseille, à Toulouse et dans plusieurs autres

(1) In finibus carnutum considunt in luco consecrato. Le plus célèbre dé ces colléges était dans l'île de Mona, aujourd'hui Anglesey. Tous ceux qui se destinaient à l'état de druides, et qui voulaient être instruits des pratiques les plus secrètes de cet ordre, y faisaient au moins un voyage. Cas. com. Lib. 6.

villes considérables (1). Ils enseignaient, dans ces colléges, la réthorique et la philosophie, Leur philosophie consistait dans la science de la forme du monde, du mouvement des astres, de la puissance des Dieux. Ils prétendaient savoir ce que les Dieux exigeaient des hommes : ils s'appliquaient aussi à découvrir les choses futures, soit par les augures, soit par un art conjectural : le gui du chêne était d'un grand usage dans leurs mystères.

L'immortalité de l'ame était un de leurs dogmes. Ils disaient, en parlant de la mort, qu'on ne faisait, en mourant, que passer d'une vie à une autre, dont la mort était le milieu (2). Cette persuasion rendait les anciens gaulois si intrépides, que plusieurs se jettaient dans les bûchers allumés pour brûler les morts, et que tous affrontaient les plus grands périls de la guerre, regardant comme une insigne lâcheté de ne vouloir pas exposer une vie passagère, pour une autre qui devait durer toujours (3),

(1) Voyez Duboulay, préface de l'histoire de l'université de Paris. (2) Regit idem spiritus artus,

Orbe alio: longae, canitis si çognita, vitae

Mors media est. Lucret,

(3) Les druides avaient institué dans les Gaules des sacrifices humains. Strabon, livrę IV, ẹt Diodorę dẹ Sicile, liv. IX, chap. 9, semblent nsinuer qu'ils faisaient leur cours d'anatomie sur les corps vivans des malheureux captifs. Auguste tenta vainement de proscrire ces barbares usages. Tibère et Claude firent condamner au dernier supplice, à la croix, presque tous ces féroces sacrificateurs. Suétone Paulinus fut le premier romain qui osa aborder l'ile de Mona, où étaient les druides: il les fit brûler sur les bûchers qu'ils avaient préparés aux romains; il détruisit leurs autels, leurs forêts sacrées et tous les objets de leur cultę. Ceux qui échappèrent à la vengeance des vainqueurs se retirèrent en Norwége, en Irlande et dans quelques-unes des îles Orcades et Hébréïdęs; mais ayant été chassés dans la suite de çes nouvelles demeures, par le zèle infatigable des chrétiens, vers l'an 286, le systême druidical, qui s'était maintenų tant de siècles, tomba dans le néant, et depuis n'en est plus sorti.

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