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en 1758, est divisée en trois parties, dont la première traite de l'usage ancien de la sculpture et de la gravure en bois; la seconde, de ses premiers progrès en Allemagne, et la troisième, de sa perfection et da sa décadence. Cette dissertation tend à prouver que Guttemberg n'était point artiste dans cette partie, et qu'il n'est point l'inventeur de l'imprimerie, quoiqu'il soit à la vérité le premier qui ait fait exécuter un livre, mais par un procédé connu et pratiqué avant lui; procédé que l'on doit aux peintres, sculpteurs et dessinateurs qui, les premiers, en ont fait usage pour conserver et multiplier leurs dessins. Dans la troisième partie, Fournier donne l'histoire des graveurs en bois parmi lesquels se trouve la fameuse Marie de Médicis femme de Henri IV. Dans la dissertation suivante, qui parut en 1759, l'auteur rapporte les erreurs plus ou moins accréditées sur l'imprimerie en général, général, le droit que différentes villes ont ou prétendent avoir à cette belle invention, et il en examine les premières productions. D'abord il passe en revue tous ceux qui ont écrit avant lui sur cette matière; il réfute leurs opinions, ainsi que les prétentions de la ville de Harlein. Il regarde Strasbourg comme le berceau de l'imprimerie, dont l'idée y a été conçue et essayée; mais c'est, à proprement parler, la ville de Mayence qui lui a donné l'être; c'est elle qui a vu paraitre les premiers fruits de cette typographie naissante, qui a été spectatrice de ses progrès, et enfin de sa perfection entière, par l'invention du véritable art typographique, en caractères de fonte, tel qu'on l'exerce aujourd'hui. Fournier donne des détails très-curieux sur les essais typographiques, en taille de bois, de Guttemberg et de Faust, et entre autres sur le livre intitulé: Speculum humanæ salvationis, dont nous parlerons ailleurs, et sur la fameuse Bible en a vol. in-fol., qui ne se trouve à Paris en entier qu'à la bibliothèque nationale. C'est en 1760 que parurent les obser

vations de Fournier sur le Vindiciae typographica, 1 vol. in-4., de Schopflin. Le savant professeur voulait attribuer à Strasbourg la gloire de l'invention de l'imprimerie, mais il fut réfuté par Fournier, avec la supériorité d'un homme qui connait à fond les différens mécanismes de l'art, et qui est plus à même d'en débrouiller l'histoire. Les obser vations de Fournier tendent à prouver que Guttemberg a imaginé, le premier, à Strasbourg, de faire des livres par le procédé de la gravure en bois, qui lui est beaucoup antérieur; qu'il a fait ses premiers essais dans cette ville vers 1440, avec des caractères taillés sur des planches de bois; qu'il a quitté Strasbourg peu après cette invention, pour aller l'exercer en secret à Mayence, sa patrie, où cet art s'est perfectionné d'abord par la mobilité des lettres de bois, et enfin par la découverte des poinçons, des moules et des matrices propres à faire des caractères de fonte, et qui lui a donné un nouvel être et lui a mérité le titre de véritable art typographique. Outre les ouvrages aussi curieux qu'utiles dont nous venons de parler, Fournier en a encore publié un qui est du plus grand intérêt pour ceux qui se vouent à l'art de l'imprimerie: c'est son Manuel typographique, dont le premier volume contient la description de la gravure ou taille des caractères, et la fonte des mêmes caractères, ainsi que l'histoire et le détail des nouveaux caractères pour la musique, inventés et exécutés par lui-même, approuvés par l'académie des sciences et par Rameau (voyez MUSIQUE). Le second volume (1)

(1) On trouve dans l'avertissement préliminaire de ce volume, un état des principales fonderies de l'Europe : il parle d'abord de celles de France, et cite, à Paris, la fonderie du roi commencée sous François ler, par Garamond; la fonderie particulière de Guillaume Lebé commencée en 3552; celle de Jacques de Sanleque commencée en 1596; celle de Jean

renferme un exemple des caractères, tant romains qu'italiques, dont on se sert ordinairement dans l'imprimerie, avec les différentes nuances de grosseur qui les font distinguer; on y trouve aussi des alphabets des langues orientales et des langues étrangères dont les caractères different des nôtres. Il n'a paru de cet excellent ouvrage que deux volumes, il devait en avoir quatre; le troisième devait traiter du mécanisme particulier de l'imprimerie, et le quatrième de l'histoire des meilleurs typographes. Mais la mort de l'auteur, arrivée en 1768, empêcha l'exécution de ces deux derniers volumes. Il a laissé deux fils, dont l'un a suivi les traces de son père.

FRELLONS (Jean et François ). Imprimeurs à Lyon dans le 15° siècle. Ils sont célèbres dans l'art typographique:

Cot, vers 1670; celle de Loyson; celle de Pierre Moreau; celle- de Pierre Esclassant, et enfin la sienne; à Lyon, celle de la Colonge; à Vienne, celle de Trattener; à Francfort-sur-le-Mein, celle de Luther, descendant du fameux Martin Luther; à Leipsick, celle de Breitkopf et celle de Echardt; à Bâle, celle de Jean Pistorius, qui est ancienne, et celle de Haas; à Amsterdam, celle de Dirkvoskins, celle de Christophe Vandic, qui a passé à Jean Bus, et celle d'Isaac Vander Putte à Harlem, celle d'Isaac et Jean Enschede; à la Haye, celle des sieurs Alberts et Vytwerf; à Anvers, celle de Christophe Plantin érigée vers 1561, qui appartient à M. Moretus; à Leyde, celle de Blokmar; å Oxford, celle de Thomas Cottrell; à Edimbourg, celle de Jacques Walson; à Londres, celle de Guillaume Caslon et fils; à Birmingham, celle de Jean Baskerville; à Rome, celle du Vatican commencée en 1578 par Robert Granjon, graveur français, etc. Nous ne parlons dans cette note que des fonderies les plus intéressantes dont fait mention Fournier il en cite beaucoup d'autres d'un mérite inférieur. Depuis la publication de l'ouvrage de Fournier, l'Europe s'est enrichie de plusieurs fonderies qui surpassent tout ce qui existait de plus précieux à l'époque où écrivait ce célèbre typographe.

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ils doivent leur réputation à leur exactitude dans l'impression, à la beauté du papier et à la correction qui était très-soignée; c'est un nommé Louis Saurius, homme savant et habile correcteur, qui était attaché à leur imprimerie. Les Frellons imprimèrent beaucoup de bons ouvrages: on remarque parmi leurs éditions un Nouveau Testament enrichi de gravures, où l'on voit le Diable en habit monacal, avec des pieds fourchus et un chapelet d'où pend une croix, qui tente Jesus Christ. On prétend qu'ils ont imprimé les Euvres de saint Ambroise, et que cette édition a été supprimée, parce que ( au rapport de François Junius, qui dit le tenir de Saurius) elle avait été altérée par deux cordeliers autorisés à en agir ainsi. D'autres auteurs prétendent que cette édition n'a jamais eu lieu. Ce qu'il y a de certain, c'est qu'on n'en connait pas un exemplaire. Maittaire a donné, dans ses Annales, le catalogue des éditions publiées par les Frellans.

FRISNER (André ). Imprimeur de Nuremberg dans le 15° siècle. Il a étudié dans l'université de Leipsick avec un dominicain de ses parens, nommé Erasme Frisner, qui composa plusieurs ouvrages qu'André Frisner imprima. Il commença à imprimer en 1473, à Nuremberg; puis il retourna à Leipsick, où il fut professeur de théologie, et parvint même à la dignité de rector magnificus. Alors il fit transporter ses presses dans cette ville. De Leipsick il passa à Rome, et devint, sous Jules II, primus ordinarius papæ et sedis apostolicæ. En 1504, il fit son testament, par lequel il fonda un collége à Wonsiedel, lieu de sa naissance, pour l'éducation et l'entretien de plusieurs jeunes écoliers de la famille des Frisners. Il leur laissa aussi son Historia Lombardia, qu'il avait imprimée à Leipsick. Il légua son imprimerie aux dominicains de cette ville. Voici les termes de cette disposition du testament: Item, je lègue mon coffre

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de fer, mes presses, mes instrumens et mes autres ustensiles et meubles d'imprimerie, avec vingt florins pour prier Dieu pour mon ame, et pour procurer aux religieux, le jour qu'ils feront la cérémonie de mes obsèques, un meilleur dîner qu'ils n'ont coutume d'avoir dans le réfectoire du prieur.

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FROBEN (Jean). Imprimeur de Bâle, à la fin du 150 et au commencement du 16e siècle. Il fit ses études à Hamelburgh en Franconie, sa ville natale, et delà passa à l'université de Bâle. Il possédait très bien les langues grecque et latine. Associé avec Jean Amerbach pour l'exécution des anciens pères, il rivalisa avec lui, et se fit une réputation étonnante. Il est un des premiers qui aient fait connaitre en Allemagne le caractère romain, et il l'y a perfectionné. Il choisissait très-bien ses manuscrits. Il fut intime ami du célebre Erasme, ainsi que d'Ecolampade. Son désintéressement était extrême: il ne mettait point de bornes à sa générosité envers les savans. Sa devise est un pigeon perché sur le bout d'un bâton situé perpendiculairement et entortillé de deux bazilics; quelquefois il y met les premières lettres de son nom, Jo. FRO., et quelquefois des versets du Nouveau Testament. Il a imprimé une Bible latine in-8, en petits caractères, 1491; une autre Bible en lettres gothiques, in-8, 1495; la Concordance de la Bible, 1496, in-fol., et le Speculum decem præceptorum, de Henri Harp. Telles sont ses éditions du 15° siècle. On lui doit encore celles des ouvrages de saint Jérôme, de saint Augustin et d'Erasme, qui passent pour les meilleures. Il se proposait de mettre au jour les pères grecs, lorsque la mort l'enleva en 1527. Jérôme et Jean Froben succédèrent à la réputation de Jean, leur père, par les belles éditions des pères grecs et latins, qui sont très-estimées, surtout pour da correction. Les épreuves étaient revues per Erasme et par Gelenius, habile correcteur, déjà employé par Froben

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