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Heuri Etienne, Léon Trippault, Jac. Perionius, etc. qui ont travaillé sur les étymologies françaises. Guichard et Thomassin ont prétendu faire remonter les étymologies de la langue française, l'origine de plusieurs de nos mots, jusqu'à l'hébreu: Postel y avait pensé ayant eux. Il y a un étymologicon grec, imprimé in-folio, dont l'auteur s'ap pelle Nicetas. Il y en a aussi un latin de Gerard Vossius, dont la meilleure édition est celle des Elzévirs, 1662, in-fol.; un autre de Matthias Martinius, etc. Labbe a fait aussi un traité des étymologies françaises. Lancelot a mis à la fin de son Jardin des racines grecques, un recueil des mots dérivés du grec; Octave Ferrari en a fait un de la langue italienne; Bernard d'Aldrette en a fait un de la langue castillane ; Bullet a fait un Dictionnaire celtique très-estimé, surtout en Angleterre ; Paul Pezron a publié, en 1703, un livre de l'origine et de la langue des celtes, in-12, dans lequel il traite des étymologies de plusieurs mots grecs, allemands et latins, qui sont tirés du celtique, et dont Platon même, Servius, Donat et autres auteurs latins n'ont pas vu la véritable étymologie, ni l'origine, faute de savoir les racines de la langue celtique, qui a fourni un grand nombre de mots au grec, au latin, à l'allemand et au français. Il faut avouer que plusieurs étymologies de Pezron ne sont nullement fondées. Court de Gibelin, dans son Monde primitif, a consacré une partie de ce volumineux ouvrage à la science étymologique. Pour les étymologies anglaises, on a Etienne Skinner et Junius. Le citoyen Pougens annonce un Dic

petit nombre de siècles. Les titres desouvrages étymologiques de Ménage, sont: Origines de la langue francaise. Paris, 1660, in-4; Dictionnaire étymologique. Paris, 1696, in-fol. Le même ouvrage, édition de Jault. Paris, 1750, 2 vol. in-fol. Origini della lingua italiana, dai signor Menagio. Geneva, 1685, in-fol,

tionnaire étymologique et raisonné de la langue française, qui sera du plus grand intérét, si l'on en juge par le prospectus qui se trouve dans les siècles littéraires du citoyen Desessarts. Depuis 1776 l'auteur s'occupe de ce bel ouvrage, et y a travaillé tant à Paris qu'à Rome et à Londres, où il a fait de très-longs séjours. « On trouvera en tête du premier volume, 1.o une introduction à l'histoire philosophique des langues anciennes et modernes ; 2.° uue dissertation sur la science étymologique; 3.0 une syntaxe philosophique; 4.0 des tables comparatives des identités qu'il a observées entre les mots homogènes d'un grand nombre d'idiomes très-différens en apparence; 5.o enfin un tableau synoptique, ou espèce d'alphabet universel composé de tous les véritables sons simples, tant voyelles que consonnes. Voici l'ordre qu'il a suivi dans la composition de ce dictionnaire: 1.o la qualification grammaticale du mot, la prosodie, la distinction des termes poétiques, les temps des verbes réguliers et anomaux, quelques recherches sur cette anomalie (1), l'indication de la préposition dont chaque verbe, chaque adjectif doit être suivi, les changemens que le genre et le nombre font subir aux adjectifs, les variations orthographiques, c'est-à-dire, les diverses modifications, les niutations, les altérations successives et l'orthographe temporaire des mots, d'après les manuscrits de Lacurne de Sainte-Palaie; 2.0 l'étymologie du mot, tirée d'après sa nature ou son usage le plus fréquent, et en suivant toujours avec soin la ligne ascendante, soit des langues de

(1) On entend par anomalie l'irrégularité dans la conjugaison des verbes ou dans la déclinaison des cas; ainsi tout verbe qui, dans sa conjugaison, ne suit pas la règle des autres, est anomal; ainsi les verbes aller, voir, être, etc. sont des verbes anomaux, dont les inflexions sont anomales. Ce mot est composé de l'a privatif et d'un mot grec qui signifie uni, égal, c'est-à-dire, qui n'est pas égal, qui ne suit pas la règle des autres.

l'orient, soit des anciens idiomes du nord, tels que lo celtique, l'islandais, le suio-gothique, le scito-scandinave, etc.;. 3.o les définitions; 4.9 les acceptions différentes, ces nuances délicates et fugitives qu'on assigne moins encore qu'on ne les indique à l'homme de génie, à l'homme de goût, etc.; 5.0 ces acceptions sont accompagnées de diverses phrases, ou pensées tirées des classiques français morts ou vivans; 6.0 chaque mot ainsi completté dans ses diverses parties, est suivi d'une synonimie exacte, plus abrégée, plus précise que celle de Girard et Roubaud; 7.o Le dernier volume renfermera plusieurs parties essentielles à une histoire philosophique et complette du langage, dans laquelle l'auteur s'est attaché à retrouver et à établir le vocabulaire polyglotte des objets de première nécessité des notions primitives, et des affections de l'homme physique et de l'homme moral. A la suite de cette polyglotte il a placé une série assez nombreuse de remarques philosophiques sur la langue, ainsi que le répertoire de quelques mots nouveaux, choisis avec une exactitude sévère. A cette courte liste, il a également joint le glossaire de quelques mots anciens qu'un faux bon goût a souvent proscrits du langage récent, celui des mots que nous pourrions, éclairés par une sage néologie, emprunter des langues étrangères et des grands écrivains des autres nations. On y trouvera aussi les substantifs et les adjectifs, respectivement complémentaires, qui nous manquent; les contraires, les privatifs, les négatifs omis dans le Dictionnaire de l'académie; les augmentatifs, les diminutifs, les péjoratifs que nous avons perdus, et que les étrangers ont eu le bon esprit de conserver; enfin les mots qui, soit dans l'aucien français, soit dans les langues dont le génie a quelque rapport avec la nôtre, complettent ce qu'on appelle les différentes familles grammaticales. » Desessarts, Sièc, litt. tom. V. Un anglais, nommé Walter Whiter vient de publier, dans sa langue

le premier volume in-4 d'un Dictionnaire étymologique universel, d'après un plan nouveau, avec des explications et des exemples tirés des langues anglaise, gothique, saxonne, allemande, danoise, grecque, latine, française, italienne, espagnole, gallique, irlandaise, bretonne, etc., et les dialectes de l'esclavon et des langues orientales, comme hébreu, arabe, persan, sanscrit, cophte, etc. L'auteur, en cherchant un principe général applicable à toutes les Jangues, avait dabord commencé par les mots les plus usités, et croyait trouver dans la conformité des mots une preuve de la conformité générale des langues. En poursuivant ses recherches, il a reconnu que la conformité des mots de plusieurs langues n'était pas fondée sur l'identité des voyelles, mais sur celle des consonnes, et que ces dernières offraient toujours quelqu'affinité ou quelque ressem blance, quoiqu'elles ne fussent pas les mêmes. Il en conclut que toutes les recherches étymologiques doivent être dirigées sur les consonnes des mots, jamais sur les voyelles ; aussi dans le premier volume qui paraít, l'auteur traite des mots qui prennent leur origine dans les élémens CB, CF, CP et CV, auxquels appartiennent encore GB, GF, GP, GV et KF, KB, KP, KV. Il cite un très-grand nombre de mots de différentes langues, qu'il compare entre eux, et dont il explique l'origine et la signification,

EUGUBINES (tables ). Ces tables ont été trouvées à Eugubio, ville de l'Ombrie, appelée anciennement Iguvium, située à environ une journée de Rome. C'est en 1444 qu'on Jes découvrit dans une petite chambre des voûtes intérieures de l'ancien théâtre. On les mit en dépôt, quelques années après, dans les archives de la ville. Elles sont de bronze, et au nombre de sept. On les nomme encore étrusques et pélas giennes, d'après les caractères qui les composent. On prétend qu'elles ont été écrites deux générations avant la guerre

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de Troye, lorsque les pélaèges, habitués en Italie, commencèrent à ressentir la colère des dieux, et leur adressèrent des prières pour faire cesser la sécheresse qui avait brûlé leurs blés, leurs fruits et leurs pâturages. La découverte de ces tables ouvrit aux savans une nouvelle carrière qui fut infructueuse pendant l'espace de deux siècles. Scaliger, Saumaise, Peyresc, etc. renoncerent à cette recherche. Mais, dans le 18e siècle, Buonarruoti mit les savans sur les voies, et Bourguet, professeur à Neufchâtel, fraya: le premier un chemin sûr à la connaissance des lettres étrusques et pélasgiennes, et y pénétra. Il forma un alphabet étrusque composé de vingt-quatre lettres, dont il désigna la figure et la valeur, et publia à ce sujet de savantes dissertations. Gori présenta un alphabet different de celui de Bourguet, com、 posé de seize lettres, dont douze simples, trois composées, et l'aspiré H. Cette incertitude d'opinions prouve que l'on est encore bien peu avancé dans la connaissance de ces langues. Le marquis Maffei distingue deux langages différens sur les tables eugubines; l'un est le latin ou la langue des pélasges, dont les romains tiraient leur origine; les deux grandes tables eugubines qui comprennent le traité de Clavernius et le vœu de Lerpirius, sont écrites dans cette langue pélasge, c'est-à-dire, en lettres latines; l'autre est une langue en caractères étrusques, qui ne diffère du premier que comme des dialectes d'une même langue; les cinq autres tables eugubines sont écrites en caractères étrusques. Ces fameuses tables concernent un événement qui intéressait les tarsinates, les tusques, les naharques et les jabusques, quatre des peuples principaux de l'ancienne Italie. Outre la sécheresse dont nous avons parlé plus haut, ces peuples virent leurs troupeaux victimes d'une peste terrible; ét, pour surcroit de malheur, les africains leur enlevèrent quantité de jeunesse, et leur firent d'autres insultes. On peut voir ces détails dans Denys d'Halycarnasse,

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