de neuf mois sept jours: ceux-ci au contraire le retardaient de trois mois moins sept jours; d'autres enfin commençaient l'année à pâque et en avançaient ou reculaient le premier jour, selon que le dimanche de pâque tombait en mars ou en avril, et ce comput a été plus universellement suivi dans les derniers siècles. Depuis le concile de Nicée, tenu l'an 325, l'année civile et ordinaire commençait en France au jour de pâque; ce qui a duré jusqu'à l'an 1564, après lequel l'année a commencé au mois de janvier ; ce qui a été suivi en France jusqu'à l'établissement de la république française. C'est Charles IX qui a opéré ce changement en France, par l'ordonnance de Roussillon de 1563, art. 39; et le duc Charles III en a fait de méme en Lorraine par édit du 15 novembre 1579. Sous le pontificat de Grégoire XIII l'équinoxe du printemps, au lieu de tomber au 21 mars, se trouva le 10; ce qui l'engagea, sur l'avis des astronomes, à prescrire le retranchement des dix jours d'erreur et d'augmentation. La bulle est datée du 6 des kalendes de mars 1581 (1). Henri III, roi de France, en exécution dé (1) Il est bon de savoir, pour l'explication du mot Kalendes, que les romains divisaient les mois en trois parties: Kalendes, nones et ides. Le premier de chaque mois s'appelait Kalendes; le cinquième nones, et le treizième ides. Il y avait cependant quatre mois, savoir, mars, mai, juillet et octobre, où les nones étaient le 7, et les ides le 15. Le jour devant les Kalendes s'appelait en latin, pridiè Kalendas, et le lendemain postridiè Kalendas. Les autres jours qui précédaient les Kalendes, en rétrogradant exclusivement jusqu'aux ides, s'appelaient tertio Kalendas, quarto Kalendas, etc. Ils observaient la même chose pour les nones et pour les ides. Pour trouver le rapport entre la manière de compter en Europe et les époques indiquées par Kalendes, nones ou ides, il faut diminuer sur le mois qui précède autant de jours qu'en donne le quatrième des Kalendes, et ajouter à ce qui reste deux jours ainsi le 15 des Kalendes de janvier 1598 revient au 18 décembre 1597, parce qu'on ôte 15 jours du mois de décembre, reste 16 (décembre ayant 31 jours), ajoutez 2, total 18. Le 6 des Kalendes de mai revient au 26 avril, etc., etc. 1 celte bulle, ordonna, par sa déclaration du 3 novembre 1582, que, le 9 décembre expiré, l'on compterait le lendemain 20, au lieu de 10; de sorte que noël qui, suivant l'ancien calendrier, aurait été le 15, tomberait le 25 du mois. ans que " Indiction. On entend par indiction une révolution de 15 l'on recommence toujours par l'unité lorsque le nombre 15 est terminé. On ne sait pas au juste quand les indictions ont été établies; les savans auteurs de l'art de vérifier les dates, placent, suivant l'opinion la plus commune, la première indiction à l'an 313 (1), de manière que la seconde révolution recommence à l'an 328. On compte plusieurs sortes d'indictions: la première est celle de Constantinople dont se servaient les empereurs grecs; elle commence avec le mois de septembre; la seconde est l'impériale ou constantinienne, parce qu'on en attribue l'établissement à Constantin; elle commence au 24 septembre ; la troisième est la romaine ou pontificale, parce que les papes l'ont souvent employée dans leurs bulles, surtout depuis Grégoire VII; elle commence au 25 décembre. On a trouvé une quatrième indiction dans les registres du parlement de Paris; le commencement en est fixé au mois d'octobre. Dans le nouveau Traité de diplomatique (2) on observe que le pape Gregoire VII introduisit une nouvelle sorte d'indiction qu'il faisait commencer au 25 mars. On prétend de plus (3) appercevoir une sixième espèce d'indiction dont on place le commencement à pâque. Pour trouver l'indiction de quelle (1) La difficulté d'accorder les indictions avec les fastes consulaires et le code théodosien, a obligé les chronologistes de leur assigner quatre époques différentes, savoir, les années 312, 313, 314, 315; mais la plus suivie est l'année 313. (2) Tom. V. Pag. 238. N. 1. (3) Ibid. Pag. 266. N.3. année de Jesus-Christ que ce soit, on doit diviser par 15 toutes les années de notre ère, et ajouter 4 au restant, car Jesus-Christ est né dans la quatrième indiction, et le surplus de 15 donnera l'indiction cherchée : ou bien il faut, 1.° ôter de l'année connue tous les nombres 300; 2.° ôter de ce qui reste tous les nombres 15; 3.o ajouter au dernier reste le nombre 3. Exemple: On demande l'indiction de l'année 1182 1.9 ótez les 300 de 1182, c'est à-dire, 900, reste 282; 2. °ótez de ce reste tous les nombres 15, reste 12; 3.0 ajoutez 3 à 12 cela donne 15, qui est exactement le nombre de l'indiction cherchée. : Épacte: c'est le nombre de 11 jours dont l'année solaire excède l'année lunaire; ainsi l'épacte de la première est 11, celle de la seconde est de 22 celle de la troisième est 33 qui valent un mois lunaire et trois jours; alors vous laissez de côté les 30 jours qui forment une lunaison entière, et il vous reste 3 pour l'épacte de la troisième année. Dans la quatrième vous ajoutez 11 à 3, qui font 14 d'épacte; dans la cinquième, 11 à 14, qui font 25 d'épacte; dans la sixième, 11 à 25, qui font 36, et en omettant toujours le nombre 30, il reste 6 d'épacte, ainsi de suite. Lorsque l'épacte était 8, deux ans après elle se trouvait être de 30; alors les anciens la notaient souvent par ces mots : Epact nullá. Les épactes servent à trouver le jour de la lune ; et pour ce faire on additionne le nombre de l'épacte, celui des jours du mois courant et celui des mois écoulés, en commençant à les compter au mois de mars; si tous ces nombres assemblés sont au-dessous de 30, le nombre qui en resulte est celui des jours de la lune; mais si ces nombres passent celui de 30 en ôtant ce même nombre de 30, le surplus est le jour de la lune. Cycle: c'est une période ou une révolution d'un certain nombre d'années après lesquelles le soleil et la lune sont éensés revenus au même point du ciel d'où ils étaient partis. On connaît trois cycles principaux : le cycle solaire ou des lettres dominicales, le cycle lunaire et le cycle de l'indiction dont nous avons déjà parlé. Le cycle solaire, qui est de 28 années, n'a été inventé que pour marquer les sept jours de la semaine, au moyen des sept premières lettres de l'alphabet. L'ordre de ces dernières se change d'année en année en rétrogradant; de sorte que si la première année a G pour lettre dominicale, la seconde doit avoir F, la troisième E, la quatrième en qualité de bissextile DC; alors la première de ces deux lettres n'est d'usage que jusqu'au 24 février, et l'autre prend sa place pendant le reste de l'année. Si l'année était composée de 52 semaines justes, la révolution serait fixe et invariable; ensorte que la lettre qui aurait servi à marquer le dimanche, par exemple, le marquerait toujours; mais il reste un jour et six heures moins onze minutes pour parler correctement. Ce jour occasionne la rétrogradation des lettres, et les six heures qui, au bout de quatre ans, forment un jour, donnent lieu à ce qu'on appelle année bissextile, c'est-à-dire, que chaque quatrième année est composée de 366 jours, au lieu que les trois autres ne le sont que de 365: c'est ce qui empêche que tout les sept ans le même ordre de féries et de lettres dominicales ne se renouvelle: il faut sept révolutions complettes de quatre années pour remettre les unes et les autres dans le même rang et la même disposition qu'elles avaient entre elles delà cette révolution de 28 ans, nommée cycle solaire. Le cycle lunaire ou de 19 ans, appelé nombre d'or, parce qu'on l'écrivait en caractères d'or dans les calendriers, fut inventé par Méton, athénien (1), 431 ans avant Jesus-Christ. Ce nombre de 19 servait à marquer la première lune, et par conséquent toutes les autres de chaque année. Ce cycle était fondé sur ce : (1) On le nomme Ennéadécaétéride. qu'on croyait qu'au bout de 19 ans la luue se trouvait précisément au même point de l'année solaire; de sorte que s'il y avait eu nouvelle lune le 1er janvier à 6 heures du soir juste, 19 ans après elle ne devait pas manquer au même jour et à la même heure; cependant, après bien des années, l'expérience fit reconnaitre clairement qu'il s'en fallait d'une heure 27 minutes et quelques secondes que 19 années solaires ne fussent d'accord avec 19 années lunaires, malgré les sept mois intercalés répartis sur le tout; de façon que, depuis le concile de Nicée jusqu'à 1582, il y avait quatre jours de mécompte. Pour remédier à cet inconvénient, les épactes furent substituées à ce cycle ou au nombre d'or, et il n'eut plus d'autre usage dans le calendrier réformé, que de servir à les trouver. Il ne faut pas confondre le cycle lunaire avec le cycle de 19 ans, quoiqu'ils aient plusieurs points de ressemblance. Le cycle de la lune commence trois ans plus tard que celui de 19 ans : cette différence vient des romains et des hébreux. Ceux-là se servaient du cycle que nous appelons de la lune, et ils le commençaient avec le mois de janvier: ceux-ci faisaient usage du cycle de 19 ans, qu'ils commençaient avec le mois de mars. Les chrétiens se sont servi de l'un et de l'autre cycles dans les premiers temps; mais enfin celui de 19 ans a prévalu. Il y a aussi une différence dans la manière de trouver ces deux cycles: pour trouver le nombre d'or, il faut ajouter 1 et retrancher tous les 19 ans de l'ère de Jesus-Christ, le surplus sera l'année du nombre d'or, ou s'il n'y a point de surplus, ce sera la 19° année de ce cycle; au lieu que, pour trouver l'année du cycle lunaire, il faut faire la méme opération en retranchant deux; la raison en est qne Jesus-Christ est né dans la 2o année du nombre d'or, et la 18 du cycle lunaire. Qu'entend-on par le cycle pascal? C'est un troisième cycle composé des deux cycles solaires de 28 ans, et lunaire de 19 ans, multipliés l'un par l'autre, et qui sert à trouver la pâque. Ce |