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taigu. S'il était bon imprimeur, il n'était pas littérateur de goût. Le premier livre qui sortit de la presse de Sorbonne est intitulé: Los Épîtres de Gasparinus Pergamensis: ce choix seul prouve la barbarie dans laquelle nous étions alors plongés. Tous les livres que Crantz, Gering et Friburger imprimèrent d'abord, le furent avec des mêmes caractères fondus dans les mêmes matrices: c'est un caractère rond de gros-romain. Comme l'impression était encore au berceau, et que ces premiers livres n'étaient pour ainsi dire que des essais de l'art, il s'y rencontre souvent des lettres à demi-formées et des mots à moitié imprimés, qu'on achevait à la main. Quelquefois les inscriptions étaient manuscrites, ainsi que les lettres qui commençaient les livres et les chapitres, et dont on laissait la place en blanc, pour les y peindre en or ou azur. Les abréviations y sont trèscommunes : le papier n'est pas bien blanc; mais il est fort et collé : l'encre en est très-noire, et certaines lignes sont en lettres rouges. Il y a quelques ouvrages qui commencent par le folio-verso, comme le Florus. Ils sont tous sans titres, saus chiffres et sans signatures. Crantz, Gering et Friburger ne commencèrent à mettre des signatures, c'està-dire, des lettres alphabétiques au bas des feuillets, qu'en l'année 1476, au Platea de usuris. Ils mirent des titres et des chiffres en 1477 aux Sermons de Léonard de Udine. Ils placèrent ces chiffres au haut des pages, et non point au bas, comme s'avisa de le faire Thomas Anselme, imprimeur d'Baguenau, dans l'édition du Dictionnaire grec d'Hesychius, 1514, in-folio. Il n'y a point de réclames dans ces premières éditions. Les imprimeurs de Paris ne les ont employées que vers 1520. L'Italie avait commencé à les mettre en usage vers 1468; car on en voit dans le Corneille Tacite imprimé à Venise par Jean de Spire, à peu près dans ce temps. C'est en 1473 que les trois associés quittèrent la maison de Sorbonne pour transporter leurs presses

dans la rue Saint-Jacques, à l'enseigne du Soleil d'or. Ils y donnèrent un grand nombre d'éditions; mais les caractères de ces éditions ne paraissent pas les mêmes que ceux employés à la Sorbonne. Il est probable que Martin Crantz et Michel Friburger quittèrent Ulric Gering en 1477, pour retourner en Allemagne ; car depuis cette année, et après impression des Sermons du carême de Léonard de Udine, publiés dans ce temps, il n'est plus question d'eux. Gering resta à Paris ; il changea encore de logement en 1483, et revint de la rue Saint-Jacques dans la rue de Sorbonne; enfin il riourut en 1510. On peut regarder Ulric Gering comme le premier imprimeur de Paris, quoique dans quelques souscriptions des éditions qu'il a publiées en société, il ne soit quelquefois nommé que le second, et d'autres fois le troisième.

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CRISPIN (Jean ). Imprimeur, natif d'Arras, vivait dans le 16 siècle. Il fit ses études à Louvain, et professa les belles-lettres en France avec succès; il s'adonna à l'art typographique, et s'y distingua non seulement par des éditions très-correctes, mais encore par des additions, des notes ou des préfaces de sa façon, qu'il ajoutait à presque tous les ouvrages qui sortaient de ses presses. Il a imprimé l'Iliade et l'Odyssée d'Homère, en 1570, et Théocrite en grec et en latin, dans la même année. Entraîné dans la réforme, par son ami Théodore de Bèze, il se retira à Genève où-il composa son Lexicon grec, connu sous le titre de Lexicon Crispini, in-folio et in-4. Il imprima aussi, en société avec son fils Samuel, les notes qu'il avait faites sur les quatre livres de Justinien, et plusieurs ouvrages de Casaubon avec qui il était en commerce d'amitié. Crispin avait pour devise deux mains tenant une ancre autour de laquelle est un serpent replié. Il mourut de la peste en 1572, et Vignon, son gendre, lui succéda..

CRYPTOGRAPHIE. C'est l'art d'écrire d'une manière cachée, inconnue à tout autre que celui à qui l'on écrit. II signifie aussi l'art des chiffres, l'art d'écrire en chiffres, et il a cela de commun avec la polygraphie et la stéganographie (voyez ces MOTS ). La cryptographie est nécessaire dans les bureaux du gouvernement : c'est là qu'on fait usage de mémoires cryptographiques, de lettres cryptograghiques.

CRYPTONYMES. Cette dénomination appartient aux auteurs qui déguisent leur nom, mais plus particulièrement à ceux qui le déguisent en transposant seulement les lettres, de manière à former un autre nom, qui est l'anagramme du véritable; ainsi Telliamed est l'anagramme de Demaillet, auteur d'un systéme sur la nature du globe et sur l'origine de l'homme, dont l'abbé Lemascrier a été éditeur, et qu'il a mis en forme d'entretiens. Demaillet est donc un auteur cryptonyme. Ce mot vient du grec je cache et nom (voyez PSEUDONYMES ).

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CUL-DE-LAMPE. Terme d'imprimerie qui désigne un ornement ou vignette que l'on mettait au bas des pages demi-vides on a remplacé ces cul-de-lampes par un simple On donne filet qui ordinairement a cette forme

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encore le nom de cul-de-lampe aux dernières lignes d'un chapitre, qui aboutissent en pointe, mais qui ne vont pas jusqu'au bas de la page. Ces ornemens gothiques ne se trouvent que dans les anciennes éditions; depuis long-temps le bon goût en a fait justice.

CUSSON (Jean). Imprimeur dans le 17e siècle. Il avait d'abord suivi le barreau, étant avocat au parlement ; mais il embrassa la profession de son père, qui était imprimeur, et se fit recevoir comme tel en 1659. Il avait beaucoup de zèle et d'ardeur pour son nouvel état. Il a dirigé les Mémoires

de Nevers et les a rangés dans l'ordre où on les voit aujourd'hui. Il revoyait lui-même ses épreuves sans vouloir s'en rapporter à des correcteurs négligens, pour la plupart. Il a traduit l'Imitation de Jesus-Christ. Il possédait assez bien le grec et le latin.

D.

DAIRE ( Louis-François). Bibliothécaire des célestins . de Paris, né à Amiens en 1713, mort à Chartres en 1792. Il a composé Tableau historique des sciences, belles-lettres et arts de la province de Picardie, depuis le commencement de la monarchie jusqu'en 1752 — 1768, in-12. Histoire littéreire de la ville d'Amiens, 1782, in-4. Histoire civile, ecclésiastique et littéraire de la ville et du doyenné de Doulens. d'Encre, aujourd'hui Albert, et du bourg de Grainvilliers. Paris, 1785, 3 vol. in-12. Idem, de la ville et du doyenné de Montdidier. Amiens, 1765, in-12, etc. Il avait commencé la traduction française de l'Alexandreidos de Philippe Gauthier, qui est en dix chants. Il devait mettre le français visà-vis le texte original, qu'il avait revu sur les manuscrits de la bibliothèque nationale : cet ouvrage se sera sans doute trouvé dans les papiers de l'auteur.

DATES. Nous consacrons un article à ce mot, parce qu'il intéresse les archivistes et les bibliographes : son étymologie vient du latin data ou datum, en sous - entendant epistola, ou charta, ou edictum, ou diploma. Les diplomatistes divisent les dates en quatre classes: dates de temps, dates de lieu, dates des personnes, dates des faits.

DATES DE TEMPS: elles sont ou vagues et indéterminées, ou spéciales. Les premières n'annoncent qu'une suite indéfinie d'années " comme: Regnante Domino nostro JesuChristo, pour désigner que c'est depuis l'établissement du

christianisme. Cotte formule avait lieu dans les actes des martyrs au 3 siècle; elle était aussi d'un usage commun depuis le 7° siècle jusqu'au 12o. Les dates spéciales déterminaient l'année, le mois, la semaine, le jour, et quelquefois même l'heure et le moment de la confection des actes. La date du monde ou de la création de l'univers fut toujours la date favorite des grecs, qui l'employèrent universellement; mais ils out toujours commencé invariablement leurs années au premier septembre, ainsi que l'indiction, quand ils en usèrent. Il y a, dans les dates, plusieurs mots qui demandent quelques explications que nous allons donner en abrégé. Ces mots sont : année, indiction, épactes, cycle, lettres dominicales, concurrens, réguliers, etc.

Année. Personne n'ignore que l'année est la mesure du temps que le soleil ou la lune emploie pour revenir au même point du zodiaque : l'année solaire est de 365 jours 5 heures 49 minutes 16 secondes ; et l'année lunaire est de 354 jours 49 minutes. Passons aux différentes manières de commencer l'année : les juifs distinguaient deux sortes d'années : la sacrée ou ecclésiastique qui corzmençait à la nouvelle lune la plus proche de l'équinoxe du printemps, c'est-à-dire, en mars, et l'année civile ou sabbatique qui commençait à la nouvelle lune la plus proche de l'équinoxe de l'automne, c'est-à-dire, en septembre. Les latins ont eu différentes manières de commencer l'année : les uns la commençaient avec le mois de mars, comme les premiers romains,sous Romulus; les autres avec le mois de janvier depuis la réformation faite par Numa, qui distribua l'année en 12 mois, en commençant par janvier; quelques-uns le 25 décembre jour de la naissance de Jesus-Chtist; d'autres remontaient jusqu'au 25 mars, jour de la conception ou de l'annonciation; d'autres prenant aussi le 25 mars pour le premier de l'année, différaient dans leur manière de compter d'un an entier ceux-là devançaient le commencement de l'année

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