Pagina-afbeeldingen
PDF
ePub
[ocr errors]

transposer des lettres ou des mots qui ne sont pas à leur place, on figure une espèce d's couchée qui embrasse dans l'une de ses branches le mot à transposer, et dans l'autre le mot qui doit le suivre. Pour rapprocher deux lignes séparées par trop de blanc, on figure aux extrémités de l'une et de l'autre une parenthese dans laquelle il semble qu'on euferme ces deux lignes. Quand un mot qui ne peut pas entrer tout entier dans une même ligne, est mal divisé, comme pat- er, on tire un trait perpendiculaire sur le t, et on met avant l'equi recommence l'autre ligne, un trait également perpendiculaire, mais surmonté d'un autre petit trait horizontal. Les lettres supérieures trop basses se rehaussent par une grande S dont la branche inférieure enveloppe les lettres à rehausser. L'apostrophe oubliée se marque à la marge par le trait per pendiculaire ordinaire, et à côté un petit trait surmonte de l'apostrophe. S'il se trouve du blanc au commencement d'une ligne, on le marque par un trait horizontal de la longueur du blanc, etc. Nous n'entrerons pas dans de plus longs détails sur cet objet ; ce que nous disons suffit aux auteurs qui ne sont pas familiarisés avec les corrections; d'ailleurs ils peuvent consulter le 3e tome de la Bibliothèque des artistes; le 2 tome du Dictionnaire des arts et métiers ; le Manuel de l'imprimeur de Momoro; le Traité de l'imprimerie de Bertrand-Quinquet, etc., etc.

COSTE (Nicolas de la ). Imprimeur du 17 siècle. Il travailla en société avec Jean la Coste, son frère. Il avait deux devises différentes : tantôt il prenait deux cœurs aveć ces mots : Nos cònnectit amor ; tantôt le roi Janus avec ces mots: Ditat concordia fratrum. Nicolas de la Costé possédait très-bien le latin et l'espagnol, ainsi que l'art typographique. Il a traduit de l'espagnol en français les Voyages d'Herrera, et les a imprimés lui-même en 3 volumes in-4Nicolas et Jean ont imprimé ensemble plusieurs livres,

entr'autres l'Histoire des papes, par Duchesne, 2 vol. in-fol. Jean laissa un fils qui alla s'établir à Lisbonne; il le rejoignit et mourut dans cette ville en 1671.

COSTER (Laurent-Jean). Il est regardé par les hollandais comme l'inventeur de l'art typographique. Il demeurait à Harlem vers 1440. Nous avons rapporté à l'article ART TYPOGRAPHIQUE, l'histoire de Coster, et nous avons démontré que les titres que Harlem présente ne sont point suffisans pour détruire les prétentions de Mayence à cette précieuse découverte; malgré Adrien Junius, Schreverius et Maittaire, on regardera toujours Guttemberg, Fust et Schoiffert comme les inventeurs de l'imprimerie. Cependant on a gravé sur la porte de la maison où demeurait Coster, quatre vers latins de Schreverius, lesquels signifient que Mayence ne peut disputer à Harlem la découverte en question, et que nier que Coster en est l'inventeur, c'est nier l'existence de Dieu même.

Vana quid archetypos et præla, Moguntia, jactas ?
Harlemi archetypos prælaque nata scias.

Extulit hic, monstrante Deo, Laurentius artem ;
Dissimulare virum hunc, dissimulare Deum est.

On a de plus placé la statue de Coster à l'hôtel-de-ville de Harlem, et l'on y conserve, sous une enveloppe de soie dans un coffret d'argent, le premier livre qui a été imprimé, suivant le sentiment des hollandais, et qu'on appelle communément Speculum salutis. Mais quand les hollandais en feraient encore mille fois plus pour éterniser la mémoire de Laurent Coster, ils ne prouveraient pas davantage qu'il a imprimé le Speculum, ni qu'il est l'inventeur de l'imprimerie.

COTTON (Robert ). Chevalier anglais, né en 1570;

t;

mort en 163г. Il fut célèbre par son amour pour les livres : littérateur érudit, il composa une bibliothèque précieuse par les manuscrits excellens qu'il y réunit ; manuscrits d'autant plus précieux qu'ils sont les restes échappés à la fureur brutale de ceux qui pillèrent les monastères sous Henri VIII. Un héritier de la famille de ce savant fit présent à la couronne d'Angleterre de cette collection et de la maison où elle était placée. Smith publia, en 1696, le catalogue de ce recueil sous le titre de Catalogus librorum MSS. bibliotheca cottonianæ. Elle fut réunie ensuite à celle du roi ; mais le feu ayant pris en 1731 à la cheminée d'une chambre placée sous la salle qui renfermait ce trésor d'érudition, il fit taut de ravages en peu de temps, que la plupart des manuscrits de la bibliothèque cottonienne, très-riche en ce genre, fut la proie des flammes : l'eau des pompes dont on se servit pour éteindre l'incendie, gâta tellement ceux que le feu avait épargnés, qu'il n'est plus possible de les lire. C'est à Cotton que les anglais doivent le rétablissement du titre de chevalier baronnet, qu'il déterra dans d'anciennes écritures : ce titre, comme on sait, donne le premier rang après les barons qui sont pairs du royaume. Nous devons parler ici d'un célèbre manuscrit qui se trouve dans la bibliothèque cottonienne, et qu'on a cru jusqu'à ce jour étre unique : c'est un manuscrit des évangiles, sur lequel le roi Athelstan ordonna que ses successeurs prêteraient serment à leur sacre : les deux premiers feuillets de saint Mathieu sont teints en pourpre, et les deux ou trois premières pages de chaque évangile sont en lettres d'or capitales. Le titre de cet ouvrage est Harmonia evangelica. Hikes en a donné quelques extraits dans sa Grammaire des langues du Nord. On présumait qu'un autre manuscrit de cet ouvrage devait se trouver en Allemagne ; mais personne ne pouvait l'indiquer on vient enfin de le découvrir dans une bibliothèque à Bamberg. Le manuscrit paraît être du 8e ou 9e siècle, et contient en 75 pages in-4,

une Histoire de Jesus-Christ, en style poétique, tirée des quatre évangélistes. Le texte continue sans aucune division. de chapitres ou de vers, sans ponctuation; on trouve seulement par-ci, par-là, et assez rarement, une interruption indiquée par un point.

COUSTELIER (Ant. - Urbain ). Célèbre libraire de Paris, mort en 1763. Il a donné quelques brochures frivoles, étrangères à notre sujet, et qui lui ont fait bien moins de réputation que ses élégantes éditions de quelques poëtes et historiens latins, format in-12, dont les principales sont celles de Virgile, 3 vol. ; d'Horace, 2 vol.; de Catulle, Tibulle et Properce, vol.; de Lucrèce, 1 vol. ; de Phèdre, I vol.; de Martial, 1 vol. ; de Perse et Juvenal, 1 vol.; de JulesCésar, 2 vol.; de Cornelius- Nepos, 1 vol.; de Salluste, 1 vol.; de Velleius-Paterculus, 1 vol.; d'Eutrope, 1 vol. Toutes ces jolies éditions sont enrichies de figures, à l'exception de Perse et Juvenal; Jules-César a des cartes. Barbou continue cette collection avec beaucoup de succès.

CRAMOISY ( Sébastien ). Imprimeur de Paris dans le 170 siècle. Quoique Cramoisy soit au-dessous des Étienne des Manuce et des Froben, tant pour la beauté des carac tères que pour l'exactitude, il ne s'est pas moins fait un nom parmi les célèbres imprimeurs. Sa probité et ses talens, développés par un travail assidu, firent pleuvoir sur lui les dignités et les récompenses. Il fut échevin; il eut la première place de la jurisdiction consulaire, l'administration des hôpitaux, et fut nommé directeur de l'imprimerie royale, établie au Louvre par le cardinal de Richelieu. Il a imprimé beaucoup de livres avant d'être directeur de l'imprimerie du Louvre, et entr'autres 'Histoire ecclésiastique grecque et latine de Nicephore, 2 vol. in-fol. Saint Chrisostôme, 1636, 9 vol. in-fol. grec et latin. Historicæ francorum scriptores

And. Duchesne, 5 vol. in-fol. Caroli à sancto Paulo geogra phia sacra, sive notitia episcopatium ecclesiæ universæ, 1641, in-fol. livre rare et estimé. Les OEuvres de Sirmond et de Pétau, etc. Sébastien Cramoisy eut deux frères, l'un nommé Claude, qui a beaucoup imprimé, et qui a été directeur en second de l'imprimerie royale, sous son frère; et l'autre nommé Gabriel, qui a aussi beaucoup imprimé. Le Traité des droits des libertés de l'église gallicane et des preuves des libertés de cette même église, qu'il imprima en 4 vol. in-fol., faillit lui susciter des affaires de la part de quelques évêques, qui dressèrent un écrit contre lui; mais il se mit à couvert en réimprimant les preuves à part, avec privilége du roi, après qu'elles eurent été augmentées. Il divisa cette réimpression, qui est de 1651, en deux volumes in-4. Il imprima encore, et toujours de société avec son frère, Theodoreti opera græc. lat., 1642, 4 vol. in-fol., et le Commentaire de M. Dupuis sur le Traité des libertés de l'église gallicane, par P. Pithou. Le catalogue des ouvrages imprimés par Sébastien Cramoisy, a été publié plus d'une fois par lui et par son petit fils, qui lui succéda dans la direction de l'imprimerie du Louvre, mais qui, n'ayant ni les talens, ni l'exactitude de son ayeul, fut remplacé par Jean Anisson, que Louis XIV fit venir de Lyon en 1691. Sébastien Cramoisy mourut à Paris en 1669, à 84 ans.

CRANTZ (Martin). Imprimeur du 15e siècle, ainsi que Ulric GERING et Michel FRIBURGER. Ces trois allemands furent appelés de Mayence à Paris, par les docteurs de Sorbonne, vers l'an 1470. Ils s'établirent dans la maison de Sorbonne ce sont eux qui, les premiers, ont apporté l'art typographique à Paris. Il paraít que Gering resta le maitre des imprimeries de la Sorbonne. Il employa les grandes richesses que lui avaient procurées sa profession, à des fondations en faveur des collèges de Sorbonne et de Mon

« VorigeDoorgaan »