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respect pour le culte religieux, la soumission aux lois, une entiere obéissauce aux magistrats: il contient de plus les devoirs de ces magistrats et de tous les officiers, à l'égard des pouples, regardes comme les enfans du souverain, et les obligations du souverain lui-même, auquel on accorde à peine quelques délassemens. Un trône, dit le chou-king, est le siège de l'embarras et des difficultés.

CHRONOGRAMME ou CHRONOGRAPHE. C'est la réunion de plusieurs mots qui forment un sens, dans lesquels les lettres numérales désignent la date d'un événement. On sait que les lettres numérales ou chiffres romains sont M, C, L, D, X, V et I on les écrit ordinairement dans les chronogrammes en caractères plus gros que le reste du texte, ct on classe les lettres selon l'ordre du nombre qu'elles signifient; ainsi dans ce vers phaleuque (1) :

stV LtVM est DIFICILes habere ngas,

On trouve VLVMDIICILV, qui, mis par ordre de nombre, donue MDCLLVVVIII, c'est-à-dire, M mille, D cinq certs, C cent, L cinquante, L cinquante, ce qui fait cent pour les deux, V cinq, qui répété trois fois fait quinze, I un, qui répété trois fois fait trois. On a donc dans stultum est difficiles habere nugas, 1718. Desaccords a fait des recherches sur les chronogrammes : on les a employés, dit-il, de deux manières ; la première consistait à se servir simplement des

(1) Le vers phaleuque, en usage chez les grecs et les latins, est com posé, comme le saphique, de cinq pieds dont le spondée est le premier, le dactyle le second, et les trois autres sont ordinairement trochées, comme dans celui-ci :

Numquam divitias Deos rogavi,

Ces sortes de vers conviennent ordinairement à l'épigramme. Phaleucus les inventa, et Catulle s'en est servi avec succès.

lettres numérales pour marquer l'année d'un événement > après quoi chacun donnait à ces lettres le sens qu'il voulait, comme dans l'interprétation de ce nombre MCCCCLX, inscrit sur une table d'attente par Léon X, pour marquer l'année de son pontificat (1). La seconde est celle qui est renfermée dans une sentence dont les lettres numérales marquent une année. Desaccords ne fait remonter les chronogrammes qu'aux derniers ducs de Bourgogne ; mais dans l'église de Saint-Pierre à Aire, on lisait sur une vitre: BIs septe M præbendas, WbaLdVIne, dedisti; ce qui marque l'année 1062. Le D n'était point encore lettre numérale; il ne l'était point encore en 1465, ni même en 1485. Le mot chronogramme vient de chronos, qui signifie temps, et gramma, qui veut dire caractère, c'est-à-dire, caractère qui indique le temps. La première fois que l'on s'est servi du mot chronographe employé dans ce sens, ce fut lors de l'élection d'Etienne, roi de Pologne, en 1574. Avant ce temps-là et même après, on appelait les chronogrammes ou chronographes vers numéraux ou numéraires. Il y a une dissertation analitique sur les chronographes, imprimée à Bruxelles en 1718. Le mot chronographe pris adjectivement se donne à tout auteur qui a écrit sur la chronologie : Eratosthenes, Julien l'Africain, Eusèbe, Syncelle, sont d'anciens chronographes; Scaliger, Petàu, etc., sont de savans chronographes.

CHRYSOGRAPHES. C'est ainsi que s'appelaient les écrivains en lettres d'or. Il paraît que cette sorte d'écriture

(1) Multi Cardinales Caci Crearunt Cacum Leonem Decimum: interprétation peu flatteuse et que ne méritait point ce célèbre pontife, dont le nom est attaché à l'un des quatre beaux siècles littéraires. Il se fis donner la thiare en 1513, à l'âge de 36 ans.

tient à des temps très-reculés, ainsi qu'on le voit par les plus anciens manuscrits: il parait aussi que la profession de chrysographe était très-honorable, car Siméon Logothète dit, en parlant de l'empereur Arthémius, qu'avant de parvenir à l'empire, il avait été chrysographe. L'usage des lettres d'or était commun dans les 4 et 5 siècles; mais il s'est insensiblement perdu, et l'on ne sait plus attacher l'or au papier, comme on le voit dans la Bible de la bibliothèque de l'empereur, dans le Virgile du Vatican, qui a autrefois appartenu au monastère de Saint-Denys en France, et dans les manuscrits de Dioscoride, de l'empereur, de la bibliothèque nationale, et de celle des augustins de Naples.

CLÉMENT (Claude). Jésuite francomtois, professeur de belles-lettres à Madrid, et bibliographe. Il est auteur d'un ouvrage ayant pour titre Musei sive bibliothecæ tam privatæ quam publicæ extructio, instructio, cura, usus. "Libri IV. Accessit accurata descriptio regice bibliothecæ S. Laurentii escurialis, insuper paranesis allegorica ad amorem litterarum, etc. Lugduni, 1635, in-4. Nous parlons de cet onvrage à l'article systéme bibliographique ( voyez ce MOT).

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CLÉMENT (David). Savant bibliographe qui a publiė une Bibliothèque curieuse, ou Catalogue raisonné des livres rares et difficiles à trouver, Gottingen, 1750 et années suivantes, vol. in-4. C'est dommage que cet ouvrage, `qui est rangé par ordre alphabétique, ne soit pas terminé : la mort de l'auteur est cause qu'il est resté au ge volume. Ce qui existe comprend A=Ht. Debure critique quelques articles de cette Bibliothèque, tout en rendant justice au mérite de l'ouvrage pris en général,

COIGNARD (Jean ). Imprimeur de l'académie fran

çaise au 17 siècle. On lui doit le Saint Ambroise des bénédictins, 1686 et 1690, 2 vol. in-fol., ainsi que beaucoup d'autres belles éditions. Il savait très-bien choisir les livres qu'il imprimait, revoyait lui-même les épreuves, et ne se de beaux caractères.

servait que

COLINES (Simon de ). Imprimeur français du 16e siècle. Il succéda à Henri-Etienne, dont il épousa la veuve: il est un des plus habiles imprimeurs anciens dont la France s'honore; ne négligeant rien de ce qui pouvait contribuer à la beauté de ses éditions, il choisissait avec soin ses caractères, comme on le voit par la netteté des éditions françaises, latines, grecques et hébraïques qu'il a données (1). Il passe pour avoir introduit en France l'usage du caractère italique dont Alde-Manuce est l'inventeur. On se servait auparavant de caractères assez approchans de la forme gothique, tels que ceux de plusieurs livres imprimés par Vérard, et de quelques préfaces de Colines lui-même. C'est dans ce tempslà qu'on laissait entre les lignes (des ouvrages de théologie et de droit surtout) un espace assez grand pour que les élèves pussent écrire les explications de leurs maîtres. Cette manière d'imprimer était déjà en usage avant 1500: son utilité fut cause que l'on s'en servit dans l'impression des ouvrages classiques. Groninger imprima ainsi Horace en 1496, et Térence en 1498; mais on a, depuis le 16° siècle, abandonné cette manière de disposer les lignes. Colines a imprimé un grand nombre d'ouvrages sur lesquels on peut consulter les Annales typographiques de Maittaire. Il corrigeait avec grand soin ses épreuves. C'est à Meaux qu'il

(1) Cependant les premières éditions grecques qu'il publia en 1521, ne sont ni belles ni correctes; mais bientôt il répara cette négligence en se procurant les caractères qui lui manquaient, ⠀

exerça d'abord son art; et, en 1521, il y donna les Commentaires latins de Jacques Lefevre, sur les quatre évangiles. Il parait que cette méme année, il s'établit à Paris; car on connait l'ouvrage latin des Femmes illustres et mémorables, imprimé par lui, sous la date de 1521, et sous l'indication de Paris. Il composa, en 1533, un livre intitulé: Grammatographia, ouvrage rare aujourd'hui, dans lequel il y a des tables ou des cartes sur lesquelles sont des lettres en très-gros caractères, pour faciliter aux enfans les élémens de la lecture. Il a donné à Paris, en 1541, la Bible latine in-folio, pour Galiot Dupré. Il mourut en 1547. Les derniers ouvrages sortis de ses presses portent la date de 1546.

CONTRE FAÇON, on dit aussi contrefaction. On appelle ainsi toute impression faite en fraude et sans le consentement de l'auteur, du libraire ou imprimeur, seuls autorisés à publier un ouvrage. La contrefaçon est un vol manifeste, contre lequel les lois ont porté des peines peutêtre trop douces. Ce brigandage typographique est si commun en France, qu'un imprimeur ou un libraire qui entreprend un ouvrage fait entrer dans ses calculs les contrefaçons qu'on fera circuler dans le commerce. Avant la révolution, il n'y avait guère en France que Rouen et Lyon où l'on vit des contrefaçons, encore le faisait-on très-secrettement à Bruxelles, à Liège et en Suisse, ont imprimait ouvertement des ouvrages dont le manuscrit avait souvent coûté fort cher aux imprimeurs de Paris. Maintenant, en France comme chez l'étranger, on ne se fait nul scrupule de se livrer à ces spéculations frauduleuses, et le nombre des contrefaçons va à l'infini. M. Vetterlein, dans un ouvrage qu'il vient de publier sous le titre de Manuel de la littérature poétique des allemands, voue à l'indignation publique les contrefacteurs, ces corsaires de la littérature, qui défigurent les ouvrages dont ils volent le produit, et trompent la bonne foi des

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