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l'alphabet grec a vingt-quatre caracteres, et l'alphabet latin, qui tire son origine du grec, en a vingt-trois, y compris l'Y et le Z (1). Le français en a vingt-cinq. L'abbé Dangeau prétend que nous avons trente-quatre sons différens dans notre langue, et que conséquemment notre alphabet devrait être composé de trente-quatre caractères différens, en retranchant même nos lettres doubles X et Y, et une superflue qui est le Q ; il admet quinze voyelles: Buffier, qui a suivi le même système, n'en admet que quatorze, parce qu'il ne distingue point l'au de l'o. Tous les alphabets n'ont pas le même nombre de lettres, comme nous le verrons à l'article LANGUES; mais quelque petit que soit ce nombre, il produira toujours une quantité de mots innombrable. Un mathématicien nommé Prestet, a fait la supputation des vingt-quatre lettres combinées entr'elles, et il a trouvé que toutes les combinaisons des vingt-quatre lettres prises seules d'abord, ensuite deux à deux, puis trois à trois, et ainsi de suite jusqu'à vingt-quatre, font le nombre suivant: 1,391, 724,288,887,252,999,425,128,493,402,200. On peut exprimer ainsi par paroles, la valeur de ces trente-quatre chiffres: Un million 391 mille milliards de milliards de milliards, 724 milliards de milliards de milliards, 288 millions de inilliards de milliards, 887 mille milliards de milliards, 252 milliards de milliards, 999 millions de milliards, 425 mille milliards, 128 milliards, 493 millions, 402 mille 200 mots ou combi maisons de vingt-quatre lettres. Il y a dans la bibliothèque nationale un ouvrage arabe intitulé Séphat alacham, qui comprend plusieurs sortes d'alphabets imaginaires, que

(1) Les caractères latins, que presque tous les peuples de l'Europe ont adoptés, tirent leur origine des caractères grecs; c'est un fait attesté des modernes ainsi que des anciens; et même il reste encore dans notre alphabet au moins une douzaine de lettres capitales qui sont les mêmes que les grecques, A, B, E, H, I, K, M, N, O, T, Y, Z.

l'autenr distingue en prophétiques, mystiques, philosophiques, magiques, talismaniques, etc. Lodwick a donné, dans les Transactions philosophiques, un alphabet universel. Fournier jeune a terminé son Manuel typographique par une grande quantité d'alphabets, qui sont infiniment curieux et parfaitement imprimés. Voici la notice des caractères qui composent ces alphabets, tant anciens que modernes :

F

LE CARACTÈRE ROMAIN, que tout le monde connait.
L'ITALIQUE également très-connu.

La BATARDE COULÉE, dont il a gravé le caractère en 3741.

La RONDE, qui était en usage dans le 17° siècle.

La BATARDE BRISÉE, autre caractère du même siècle. La BATARDE ANCIENNE, qui était en usage dans les 14 et 15 siècles (1).

La CURSIVE FRANÇAISE, dont on se servait en France dans le 16 siècle : ce caractère a le nom de Civilité depuis qu'il a servi à imprimer la Civilité puérile et honnête.

Les LETTRES DE SOMME ou écriture allemande du 15 siècle c'est le premier caractère qui ait été employé dans l'imprimerie par Jean Guttemberg, Faust et Schoiffert, à Mayence. Son nom lui vient de la somme de saint Thomas, qu'il a servi à imprimer.

Les LETTRES DE FORME, ainsi nommées par les anciens imprimeurs, à cause des traits angulaires qui rendent la forme de ces lettres plus composée.

(1) On nomme cette écriture bâtarde ancienne, parce qu'elle dérive des lettres de formes, caractère plus figuré, et dont on a retranché les angles et quelques traits. On quitta, pendant quelque temps, en France, le caractère romain, pour se servir de celui-ci dans l'impression des livres, à l'imitation des allemands, qui imprimaient leurs livres avec le le caractère qui imitait leur écriture. Un allemand, nommé Heilman, demeurant à Paris, rue Saint-Jean de Latran, en fit les premiers poinçons vers 1490. Voyez FOURNIER, Manuel typographique, tome 2.

Les LETTRES TOURNEURES, dont la figure est ronde et

tournanté.

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A

· L'ALLEMAND, dit fracture, qui tire son origine des lettres de forme dont on a ôté les angles.

La CURSIVE ALLEMANDE, dite courante, qui est maintenant en usage en Allemagne.

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Le SCHWABACHER, caractère qui tire son origine de la ville de Schwabach en Franconie, où il fut inventé en 1506. Les MAJUSCULES ALLEMANDES, lettres fleuries ou ornées. Le FLAMAND, c'est le caractère dit Lettres de forme que les flamands ont conservé avec quelques légers changemens.

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L'IRLANDAIS et HIBERNOIS, dont on se sert encore en

Irlande.

Le LATIN ANCIEN. On le nommait ionique ou attique parce qu'il tirait son origine des lettres grecques : il était en usage chez les romains six à sept cents ans avant Jesus-Christ Plusieurs nations l'ont adopté, avec des changemens et des corrections, et il est devenu le principe des alphabets de l'Europe.

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Le FRANÇAIS ANCIEN, en usage dans le 5 siècle sous la première race des rois de France.

Le FRANCISQUE OU CARLOVINGIEN, dont on se servait sous la seconde race des rois de France, pour les titres et souscriptions des patentes.

Le SAXONIOU ANGLO-SAXON, d'usage chez des anglais dans le 5 siècle, lorsqu'ils habitaient le pays d'Anglen 3 près l'ancienne Saxe.

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Le LOMBARD, caractères latin dont se sont servisi les lombards.

Le FRANCO-GALLE ou MEROVINGIEN, d'usage sous la première race des i s rois de France, pour les actes publics : on l'a nommé Franco-galle, parce que les français firent un mélange de leurs lettres avec celles des gaulois qu'ils avaient vaincus.

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Le RUNIQUE (1). Les peuples du nord se servaient de ces lettres, dites Runes, qui ont été aussi connues sous le nom de Danoises, de Scythes, de Gothiques et d'Islandaises. La figure des lettres runiques a été multipliée par les différens peuples qui s'en sont servis, de façon que l'on a de la peine à les fixer dans l'ordre alphabétique, et quelquefois une même figure a différentes valeurs.

L'ÉTRUSQUE, l'ÉTRURIEN et le TOSCAN. Les toscans, connus sous ces diverses dénominations, sont les plus anciens peuples de l'Italie ; ils reçurent leurs lettres immédiatement des phéniciens, par le commerce des tyriens ou des sidoniens, qui voyageaient jusqu'en Italie par la Méditerranée, ou par les colonies des pélasges et des arcadiens peuples errans de la Grèce, qui se retiraient en Italie.

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Le GOTHIQUE ou GETTE, ainsi appelé du nom de certains peuples qui vinrent s'établir dans la Gothie plus de 400 ans avant Jesus-Christ. Cet alphabet tient du runique.

Le MESO-GOTHIQUE. Cet alphabet est attribué à Ulphilas, goth de nation, et évêque des goths, dans la Mosie: il s'en est servi vers la fin du 4o siècle, pour la traduction de la bible en langue des goths.

Les quatre alphabets de CHARLEMAGNE. Ce monarque j le restaurateur des lettres en Italie, en France et en Allemagne, fit plusieurs ordonnances pour enjoindre aux écrivains de bien former les lettres latines, abâtardies depuis longtemps sous la forme du lombard, du saxon, du francogalle, etc. Ces lettres prirent une forme plus agréable; elles furent nommées carolines, gallicanes et françaises. On attribue à Charlemagne les trois alphabets que rapporte

2

(1) On n'est point d'accord sur l'étymologie du mot runique; les uns le font venir de ren, qui signifie canal; d'autres de ryn, qui veut dire sillon; et enfin, d'autres du mot anglais ryne ouʻgeryné, qui peut se rendre par mystère ou chose cachée.

Fournier, ainsi qu'un quatrième nommé impérial. Ils ont été composés vers le commencement du 8e siècle.

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L'alphabet des HUNS, dont les descendans' habitent une partie de la Transilvanie.

L'alphabet des FRANCS avant la conquête des Gaules.
L'alphabet des TABLES D'EUGUBIO (voyez ce MOT ).

Le HANSCRET ou BRACHMAN. Cet alphabet sert pour la langue savante des brahmes, espèce de religieus indiens qui ont le dépôt de la loi, dont ils n'enseignent les secrets qu'à leur famille.

L'alphabet IONIQUE ou PHÉNICIEN. On ne sait rien de certain sur l'origine de cet alphabet.

Les alphabets ÉGYPTIENS. L'un est disposé à droite, Fautre à gauche, le troisième concerne la table isiaque (voyez ce MOT); le quatrième les lettres sacrées, et le cinquième les hiéroglyphes ( voyez ce MOT).'

Le GREC, dont on se sert aujourd'hui pour l'impression et pour l'écriture.

Le GREC ANCIEN et de première origine.

Le COPHT. Alphabet en usage chez les égyptiens modernes, connu sous le nom de coptes : il ne subsiste plus que chez les chrétiens d'Egypte, qui s'en servent pour la traduction de la bible, pour les livres d'église, pour des dictionnaires, des grammaires, etc.

Le COPHT ANCIEN. Caractère dont se sont servis les habitans d'une ville d'Égypte nommée Coptus, d'où les cophtites ont tiré leur origine.

Le RUSSE MODERNE. Les russes, en recevant la religion chrétienne des grecs, ont pris la figure de leurs lettres qu'ils ont un peu altérées, et dont ils ont augmenté le nombre, à cause des lettres doubles utiles à leur langue.

Le SERVIEN. Cet alphabet est attribué à Constantin connu sous le nom de saint Cyrille, apôtre des bulgares des serves, etc. Il le composa vers 700.

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