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France, qui est par ordre alphabétique de provinces, et qui comprend jusqu'à l'histoire de la province de Trèves, formant en tout 13 volumes in-folio. Il reste à parler des provinces de Tours, Besançon (Vesontiensis), Vienne et Utrecht. Quant à l'histoire des provinces civiles, on possède celles de la Bretagne, du Languedoc, du Dauphiné et de la Bourgogne; mais il en est encore un assez grand nombre sur lesquelles il n'y a rien de complet. Nous avons oublié de dire que l'on désirerait bien réunir aux historiens de France, les historiens des croisades; car la France a joué un assez grand rôle dans ces guerres; mais le bénédictin F. G. Bertheraud, spécialement chargé de l'édition des historiens arabes, latins et français des croisades, est mort en 1792, sans avoir rien publié. On s'occupera de ce travail lorsque les circonstances le permettront. Revenons au Cit. Camus; il a encore publié plusieurs mémoires très intéressans dont le détail serait trop long, et il consacre tous ses instans à la littérature et à la bibliographie.

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CAPPERONNIER. Ce nom est depuis long-temps avantageusement connu dans la république des lettres. Claude Capperonnier, professeur de langue grecque au collège royal, mort en 1744, a laissé plusieurs ouvrages estimables, parmi lesquels nous distinguons antiqui rhetores latini è Francisci Pithæi bibliothecâ olim editi, etc. ; ouvrage posthume imprimé à Strasbourg, in-4. Marci Fabii Quintiliani de oratoriâ institutione. 1725, in-fol., etc. Il avait commencé un grand travail sur la bibliothèque de Photius, qui n'a pas vu le jour. Jean Capperonnier, neveu du précédent, également professeur de langue grecque, puis garde des livres imprimés de la bibliothèque du roi, en place de l'abbé Sallier, a procuré à cette bibliothèque des augmentations nombreuses et importantes: il se disposait à en publier le volume du catalogue concernant la jurisprudence, lorsque

la mort l'a surpris en 1775. Il avait achevé l'édition de Sire de Joinville, commencée par Melot et Sallier ( elle a été imprimée, en 1761, à l'imprimerie royale). On lui doit plusieurs éditions d'auteurs grecs et latins, très-estimées. Le citoyen Jean-Augustin Capperonnier, né en 1745, maintenant conservateur des livres imprimés de la bibliothèque nationale, a marché sur les traces de ses oncles, et a publié, comme eux, de très-belles éditions des classiques latins, qui sont sortis des presses de Barbou. Justin, Horace, Virgile, Catulle, Tibulle, Properce, Eutrope, Vaniere, etc., sont les auteurs qui ont fixé son choix. Il a aussi publié les Académiques de Cicéron, et une nouvelle édition du Traité de l'amitié, par de Sacy. Le citoyen Capperonnier estime le nombre des volumes qui composent la bibliothèque nationale, à 300,000 volumes imprimés et 80,000 manuscrits. La bibliothèque de l'arsenal, dont le citoyen Saugrain est bibliothécaire-conservateur, contient 75,000 volumes et 6000 manuscrits; et celle du Panthéon, dont le citoyen Daunou est conservateur, renferme 100,000 volumes et 2000 manuscrits. Il n'est point question, dans,ce nombre, des bibliothèques d'émigrés qu'on a dû y incorporer peu à peu.

CARACTÈRE (1). Mot qui vient d'un verbe grec, qui

(1) Il y a une petite différence entre les anciens caractères de l'impri merie du Louvre (ci-devant) et les caractères des imprimeries ordinaires. Cette différence consiste en un petit trait horisontal qui horde, par en haut ou par en bas, certaines lettres minuscules, telles que les b, d, h, i, k, l, m, n, p, q, r. Ce petit trait horisontal va de chaque côté de la lettre, quand la tige est droite et isolée, soit en haut, soit en bas; au lieu que les mêmes lettres, d'usage en Europe, commencent par un petit trait incliné, qui n'occupe que la partie gauche. Les 1 de l'imprimerie nationale sont aussi remarquables par un petit trait qui sort du côté gauche de cette lettre à la hauteur des autres caractères sans queue, comme l'm, l'n, etc.

signifie insculpere, imprimer, graver; c'est ainsi qu'on appelle une lettre d'un alphabet quelconque. Nous ne pouvons entrer ici dans de longs détails sur tous les caractères connus: nous allons d'abord parler de l'origine et de l'étymologie du carctère romain et du caractère italique, si usités dans les imprimeries d'Europe. Le CARACTÈRE ROMAIN est dû à Nicolas Jenson, dont nous avons parlé ailleurs. Il forma un caractère composé des capitales latines qui servirent de majuscules : les minuscules furent prises d'autres lettres latines, ainsi que des espagnoles, des lombardes, des saxones, des françaises ou carolines, qui se ressemblaient beaucoup. Il apprécia la figure de ces minuscules en leur donnant une forme simple et gracieuse. Ce caractère fut appelé romain à cause des capitales romaines qui servaient de majuscules. Le premier livre où l'on en voit, est le fameux Decor puellarum, qui porte la date de 1461. Cette date est un grand sujet de discussion parmi les bibliographes. Le CARACTÈRE ITALIQUE tire son origine de l'écriture de la chancellerie romaine, désignée par les mots cursivetos seu cancellarios. De-là vient qu'on a appelé cette sorte d'écriture cursive. C'est encore sous ce nom que le caractère italique est connu en divers pays : il a été aussi connu sous le nom de lettres vénitiennes parce que les premiers poinçons ont été faits à Venise, ou sous celui de lettres aldines, parce que Alde Manuce s'en est servi le premier; enfin, le nom d'italique lui a été donné parce qu'il nous vient d'Italie, et ce nom a prévalu. Disons un mot de la dénomination des différens caractères employés dans l'imprimerie, et de leur proportion, Fournier jeune a établi une table générale de cette proportion; en tête de cette table est une échelle fixe et déterminée, qu'il divise en deux pouces, le pouce en douze lignes, et la ligne en six points, qu'il nomme typographiques; ce qui fait, pour la totalité de l'échelle, 144 points. Prenons maintenant

tous les caractères les uns après les autres, en commençant par le plus petit, et faisons suivre le nom de chaque caractère de la quantité de points qui forme sa hauteur, d'après l'échelle en question: la parisienne 5, la nompareille 6, la mignonne 7, le petit texte 8, la gaillarde 9, le petit-romain ro, la philosophie 11, le cicero 12, le saint-augustin 14, le 10, gros-texte 16, le gros-romain 18, le petit-parangon 20, le gros-parangon 22, la palestine 24, le petit-canon 28, le trismégiste 36, le gros-canon 44, le double - canon 56, le triple-canon 72, et la grosse-nompareille 96. D'après cette table très-abrégée, on peut se faire une idée de la hauteur de chaque caractère, c'est-à-dire de la hauteur de la lettre rendue sur le papier. Il ne faut pas confondre la hauteur du caractère avec la hauteur de la figure de la lettre, comme je l'entends ici. La hauteur du caractère, dite hauteur en papier, est la distance qu'il y a depuis le pied du caractère, jusqu'à la superficie qui laisse son empreinte sur le papier: cette hauteur était fixée, par les réglemens de la librairie, à dix lignes et demie géométriques. Ce que nous venons de dire est tiré du Manuel typographique de Fournier jeune. Consultons maintenant un auteur plus moderne, le citoyen Didot père on compte 22 sortes de caractères depuis l'œil le plus fin jusqu'à l'œil le plus gros. Leur dénomination est la même par-tout, comme leurs proportions réciproques ne doivent jamais différer.

NOMS DES CARACTÈRES.

1. Perle.

2. Parisienne.

3. Nompareille.

4. Mignone.

5. Petit-texte.

RAPPORT ENTRE EUX.

6. Gaillarde . . . . . deux parisienne.

7. Petit-romain. . . une nompareille et une parisienne.

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10. Saint-augustin.. un petit-texte et une nompareille. 11. Gros-texte.. deux petit-texte.

12. Gros-romain. .. un petit-romain et un petit-texte. 13. Petit-parangon.. deux petit-romain.

14. Gros-parangon. . une philosophie et un petit-romain. deux cicero.

15. Palestine

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La proportion des caractères n'a pas toujours été de la plus grande exactitude : les fondeurs ont quelquefois altéré

les

corps; mais on n'a plus à craindre ces irrégularités avec les Firmin Didot, les Wafflard, les Gando et plusieurs autres qui, donnant aux caractères les proportions les plus exactes, offrent les plus beaux modèles. Nous avons parlé de la table systématique de Fournier et de celle du rapport des caractères entre eux, d'après Didot père; voyons maintenant la gradation des caractères que ce dernier établit d'après des mesures fixes et certaines ; il divise la ligne de l'ancien pied en six portions égales (1), et elle lui sert en même temps à graduer et à désigner les différens caractères ; il nomme le plus petit le 6,

(1) Didot se sert du mot mètre au lieu de portion; mais comme nous apachons maintenant à mot mètre une idée de longueur qui ne peut cadrer avec celle d'une fraction de ligne, j'ai préféré me servir du terme portion.

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