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que cette académie a éte renouvelée. Telles étaient les trois principales académies séantes à Paris. Il y en avait aussi dans les provinces: celle des jeux floraux à Toulouse était la plus ancienne de France. Cette ville possédait, outre cela, une académie des sciences et des belles-lettres. La société des sciences de Montpellier était encore célèbre. On voyait de semblables établissemens à Bordeaux, à Soissons, à Marseille, à Lyon, à Pau, à Montauban, à Angers, à Amiens, à Villefranche, à Dijon, à Nimes, à Besançon, à Châlons-sur-Marne, etc. Les académies étrangères les plus renommées, sont celle de Berlin, appelée académie royale des sciences et des belles-lettres de Prusse, fondée en 1700, par Frédéric I.er, et présidée d'abord par Leibnitz. Celle de Pétersbourg, connue sous le nom d'académie impériale de Pétersbourg, fondée par Catherine en 1726; une autre sous le nom d'académie impériale des beaux-arts, établie dans la même ville en 1765 par Catherine II. L'académie royale d'Espagne, fondée en 1714 pour cultiver la langue castillane : elle a vingt-cinq membres. L'académie des curieux de la nature, fondée en Allemagne en 1652, par Bausch, médecin, et confirmée par l'empereur Léopold en 1670. L'institut de Bologne, dont l'ouverture se fit en 1714: on y a réuni l'académie clémentine des beaux-arts, érigée à Bologne en 1712, sous le nom et la protection du pape Clément XI. L'académie de la Crusca, la plus célèbre de toutes les académies d'Italie, établie à Florence en 1582, par les soins d'Antoine-François Grazzini. L'académie del Cimento, etc., etc. L'Italie fourmille d'académies dont les noms sont plus bizarres et plus singuliers les uns que les autres: Jarckius en a donné une histoire abrégée, imprimée en 1725 à Leipsick : il n'a écrit que l'histoire des académies du Piémont, de Férarre et de Milan; cette dernière ville en compte seule vingt-cinq il a seulement donné la liste des autres, qui se porte à 550. En France, les académies ont été

remplacées par l'institut national des sciences et arts, fondé par la constitution, qui s'exprime ainsi : Un institut national est chargé de recueillir les découvertes, de perfectionner les sciences et les arts. Il est composé de 144 membres résidant à Paris, et d'un égal nombre d'associés répandus dans les différentes parties de la république : il s'associe des savans étrangers, dont le nombre est de vingt-quatre; huit pour chacune des trois classes: il est divisé en trois classes; chaque classe en plusieurs sections, et chaque section est composée de six membres. PREMIÈRE CLASSE. Sciences physiques et mathématiques: 1. mathématiques; 2. arts mécaniques; 3. astronomie ; 4. physique expérimentale; 5. chimie ; 6. histoire naturelle et minéralogie; 7. botanique et physique végétale; 8. anatomie et zoologie; 9. médecine et chirurgie; 10. économie rurale et art vétérinaire. SECONDE CLASSE. Sciences morales et politiques : 1. analise des sensations et des idées ; 2. morale ; 3. science sociale et législation; 4. économie politique; 5. histoire; 6. géographie. TROISIÈME CLASSE. Littérature et beaux-arts: 1. grammaire; 2. langues anciennes ; 3. poésie; 4. antiquités et monumens ; 5. peinture; 6. sculpture; 7. architecture; 8. musique et déclamation. Outre les séances particulières de chaque classe, qui ont lieu deux fois par décade, l'institut à quatre séances publiques par an, savoir, les 15 vendémiaire, nivóse, germinal et messidor.

ACROATIQUES (livres ). Nom que les savans donnent aux livres qui traitent des matières sublimes ou cachées, qui sont seulement à la portée de ceux qui veulent approfondir les sciences.

ADRENAM. Livre sacré des indiens: on le nomme encore ANDERNAM ou ANDERNAVEDAM. C'est un des quatre Védams; il se divisait en quatre parties, traitait de

la magie et de la manière de se servir des armes, soit naturellement, soit par enchantement : les brames le disent perdu.

AGIOGRAPHE. Ce mot, formé du grec, signifie écrit pieux, sacré, saint. Ainsi il se dit des ouvrages qui traitent des choses saintes et qu'on peut lire avec édification; cependant on donne communément ce nom aux livres sacrés qui sont déclarés apocryphes, mais dont l'église juge, malgré cela, la lecture utile aux fidèles, et propre à leur édification. Ce nom se donne encore en général à tout auteur qui a travaillé sur la vie et les actions des saints; ainsi nous pouvons dire qu'il n'existe pas de plus volumineux agiographes que les Bollandistes. La partie de l'écriture sainte nommée par les juifs Chetuvim, porte aussi le titre d'agiographe. Il faut savoir que les juifs divisent l'écriture sainte en trois classes: 1.o la loi qui comprend les cinq livres de Moyse; 2.0 les prophètes qu'ils appellent Neviim; 3.o le Chetuvim, nommé par les grecs Hagiographa, qui contient les Psaumes, les Proverbes, Job, Daniel, Esdras, les Chroniques, le Cantique des cantiques, Ruth, les Lamentations, l'Ecclésiaste et Esther. Kimchi, dans sa Préface sur les Psaumes, Maimonides in more nevoch, et Elias Levite, dans son Thisbi, distinguent les agiographes des prophètes, parce que les agiographes n'ont point reçu matière de leurs livres par la voie qu'ils appellent prophétia, laquelle consiste en songes, visions, souffle, paroles entendues, extase, etc. mais purement et simplement par l'inspiration et la direction du Saint-Esprit.

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ALLONYMES. On donne ce nom à ceux qui, en publiant un ouvrage, se cachent sous le nom véritable de quelque auteur de réputation, et cherchent à leur attribuer des ouvrages qu'ils n'ont pas faits : c'est ainsi qu'en a agi plusieurs fois le dominicain Annius de Viterbe; il a publié XVII livres d'antiquités, Rome 1498, in-folio, et 1542 in-8.o. Il

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a entassé, dans cette inepte et absurde compilation, tous les écrits attribués aux anciens auteurs comme à Xénophon, à Philon, à Bérose, à Fabius Pictor, etc. etc, (Voyez PSEUDONYMES).

ALOPA. Imprimeur vénitien du 15e siècle. Il possédait très-bien les langues grecque et latine. Le célèbre Jean-André Lascaris, critique et poëte renommé de ce temps, qui avait à cœur de faire revivre ces deux langues, le choisit pour son imprimeur, et corrigea lui-même ses éditions. On a remarqué que toutes les éditions sorties des presses de LaurentFrançois de Alopa, ont par-tout des lettres capitales fort belles ; ce qui était inconnu jusqu'alors; car on laissait ordinairement en blanc la place où devaient se trouver les capitales, et on les faisait à la main, soit en couleur, soit relevées en or. Maittaire a parlé des éditions de Alopa dans ses Annales typographiques, surtout de la première de ses éditions, avec une préface de Lascaris, toute en lettres , capitales, mêlée de mots grecs. On a de cet imprimeur cinq éditions toutes grecques: la première est de 1494; la seconde est de 1496, et les autres sont sans date.

ALPHABET. C'est ainsi qu'on appelle la table, liste ou disposition des caractères, c'est-à-dire, des signes représentant les sons particuliers qui entrent dans la composition des mots d'une langue. Toute nation qui écrit sa langue, a un alphabet qui lui est propre, ou qu'elle a tiré d'une langue plus ancienne. Selon le président Bouhier, l'alphabet grec n'avait d'abord que seize lettres qui avaient été apportées aux grecs par les pélasges; Cadmus, venant de Phénicie, augmenta cet alphabet, et les ioniens y ayant mis la dernière main, le communiquèrent à tous les grecs. Ce système a peu de partisans, et on en croit plus volontiers Hérodote et Denis d'Halycarnasse ; ils nous apprennent positivement que, c'est Cadmus qui a apporté les lettres phéniciennes en Grèce ;

on lui en doit seize : Palamède en inventa quatre à la guerre de Troie, l'an du monde 2800 ; et Simonides, 650 ans après cette guerre, en inventa quatre autres, ce qui porte maintenant l'alphabet grec à 24 caractères (1); mais les huit dernitres sont moins de nouvelles lettres que des composés de signes simples. Quand à l'alphabet latin, différens auteurs ont prétendu que plusieurs lettres de cet alphabet, telles que le G, le K, le Q, l'R, l'X et l'F, ont des inventeurs particuliers, plus ou moins postérieurs à la découverte de la: totalité de cet alphabet; mais ils ne donnent aucune preuve. de leurs allégations; il est bien plus certain que l'alphabet latin a toujours été tel qu'il est, à l'exception de l'Y et du Z qui sont tirés de l'alphabet grec, et dont l'adoption doit, remonter à deux siècles avant Auguste: depuis ce temps on, n'y a pas touché, ou on l'a fait sans fruit, ainsi qu'on le voit par les vains efforts de l'empereur Claude, pour faire, recevoir trois lettres de son invention, dont l'une, avec la forme d'une Frenversée, devait servir à distinguer le de l'u; l'autre était un anti-sigma de la forme de deux c adossés, avec la valeur de ps ou bs, et l'on ne connait ni la forme, ni la valeur de la troisième. On ne se servit de ces trois caractères que pendant la vie de cet empereur. Il en fut de même de l'invention de Chilperic 1.er, roi de France, en 580; il ajouta quatre lettres à l'alphabet, par une loi qu'il fit publier par-tout le royaume; et l'on ne connaît au juste ni la valeur, ni la forme de ces élémens, ni de quel langage ils ont été tirés. En général, on peut donc dire que

(1) Les vingt-quatre lettres furent reçues d'abord en Iönie. Ce ne fut qu'après la mort d'Euripide, et sous l'archontat d'Euclide, que les attiques se servirent des huit dernières. D'où il suit qu'avant Euripide et d'autres poëtes anciens, on écrivait le grec autrement qu'on ne le voit maintenant dans les imprimés, et que, dans les mots primitifs, on ne doit voir que les seize caractères cadméens. On ignore si Homère connut seize ou vinge lettres.

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