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empaillés, tels que le chat, l'écureuil, le hérisson, porc-épic, le tatou, le cochon d'Inde, le loup, le renard, le chevreuil, le lièvre, le chien, etc. L'armoire qui contient l'histoire de l'homme est composée d'une myologie entière, d'une tête injectée séparément, d'un cerveau et des parties de la génération de l'un et de l'autre sexe, d'une névrologie, d'une ostéologie, d'embryons de tout âge, avec leurs arrière-faix, de fœtus monstrueux, et d'une momie d'Égypte. On y met aussi de belles pièces d'anatomie représentées en cire, en bois, et des concretions pierreuses tirées du corps humain. Les tiroirs placés sous les armoires du règne animal, renferment de petites parties séparées d'animaux, telles que les dents, les petites cornes, les mâchoires, les pattes, les becs, les ongles, les vertèbres, les poils, les écailles, les égagropiles et une collection d'os remarquables par des coupes, des fractures, des difformités et des

maladies.

Pour décorer un cabinet d'une manière plus avantageuse, et faire un ensemble qui ne soit point interrompu, il faut meubler les murs dans toute leur hauteur. Aussi est-on dans l'usage de garnir le dessus des corniches des armoires de très-grandes coquilles, de guêpiers étrangers, d'une corne de rhinocéros, d'une dent ou défense d'éléphant, et de celle d'une licorne, d'urnes et bustes d'albâtre, de jaspe, de marbre, de porphyre ou de serpentine, de vases de boucarot. On y met aussi des figures de bronze antique, de grands litophites ou panaches de mer, des animaux faits de coquilles, des bouquets faits d'ailes de scarabées, des couïs ou calebasses peintes, faites en jattes, en plats, en vases, et à l'usage des sauvages, des coffrets d'écorce, des livres faits de feuilles de palmier, etc., des globes et sphères. Quoique les surfaces du pourtour du cabinet soient garnies comme on l'a indiqué, on peut aussi parer le sol des différentes pierres communes et susceptibles de poli. Le plafond

bien blanc présente encore une surface que l'on distribue en trois travées garnies de crampons et de fil d'archal. C'est là que l'on peut ranger par ordre différentes productions végétales et animales d'un volume trop considérable pour tenir dans les armoires, telles que, 1.o la canne à sucre, la branche de palmier et celle appelée éventail des chinois, les gros cocos simples et ceux à double lobe, la feuille de bananier, les bâtons des Indes et d'Europe, curieux par les nodositės, les tubercules et les spires dont ils sont revêtus dans toute leur longueur, une tige de bambou divisée longitudinalement en deux parties, les espèces de joncs-canes. 2.0 Les peaux de gros animaux, même les animaux empaillés, tels que les lézards, soit crocodile, soit caïman, et le pangolin, le requin, l'espadon, la scie de mer, le phocas, la tortue de mer, les grands et longs serpens, les bois de cerf, de bouquetin, de daim de daim, de renne, le priape de la baleine. 3. La troisième travée est remplie de raquettes, de hamacs, d'habillemens ou ajustemens et plumages, des indiens, des calumets ou pipes, de carquois, d'arcs, de flèches, de casse-têtes ou boutous, bonnets de plumes, couyoux ou tabliers, pagaras ouarabés ou colliers, nécessaires chinois, éventails de feuilles de latanier, gargoulette du mogol, kanchons ou fouet polonais, canots indiens, instrumens de musique chinois, zagaies ou lances, une lanterne chinoise, les boucliers chinois et d'autres armes, équipages et ustenciles des indiens et des autres peuples anciens et modernes.

On peut ranger dans le pourtour du cabinet, et particu lièrement aux angles, des scabellons pour porter de grosses vertèbres, une tête de vache marine ou de très-gros madrépores, ou des groupes considérables, soit de cristal de roche ou de minéraux.

Dans le milieu du cabinet on met le coquillier, qui est une grande table ou bureau à rebords relevés ; la surface de cette table forme un parterre de vingt-sept cases particu

lières de différentes grandeurs, et proportionnées aux vingtsept familles de coquilles marines qu'on y dépose (1). Les séparations sont faites en bois ou en carton peint en bleu : quelquefois ces compartimens sont en gradins ; le fond des carrés est enduit ou recouvert d'un coton bleu ou d'un satin vert, ou encore, et ce qui est le plus simple, d'une étoffe de lin blanche, mais assez rude pour retenir les coquilles dans leur place. Dans certains cabinets, ces gradins sont revêtus de glaces sur toutes les surfaces, ce qui rend doubles les objets, et les fait voir des deux côtés opposés. Dans d'autres cabinets, les cases de chaque famille offrent quantité de cellules distribuées avec symétrie, pour loger séparément les espèces. Les coquilles de mer doivent être toutes nettoyées quand on les place dans le coquillier. Le dessus de cette table se ferme par un treillage de laiton, recouvert d'une serge, ou mieux encore par des châssis en glaces, afin de préserver les coquilles de la poussière. Au milieu de cette table est un carré long et élevé, qui contient les co

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(1) Cette division est d'après le systême de d'Argenville: il présente d'abord trois grandes classes, les univalves, les bivalves et les multivalves. La première classe a quinze familles, les lépas, l'oreille de mer les vermisseaux ou coquilles en tuyaux, les nautiles, les limaçons à bouche ronde, à bouche demi-ronde, à bouche applatie, les buccins ou trompes, les vis, les cornets ou volutes, les cylindres ou rhombes, les murex ou rochers, les pourpres, les tonnes et les porce'aines. La deuxième classe, qui renferme les bivalves, à six familles ou genres, les huitres, les cames, les moules, les cœurs ou bucardites, les peignes et pétoncles, et les solen ou couteliers. La troisième classe, qui embrasse les multivalves, a six familles, les oursins, les glands, les pousse-pieds, les conques anatifères, les pholades et l'oscabrion.

Quant aux coquillages fluviatiles, d'Argenville les divise en deux classes, les univalves qui comprennent les lépas, les plan-orbies, les limacons, les buccins, les tonnes et les vis; et les bivalves, qui sont les cames, les moules et les tellines.

quilles terrestres et fluviatiles. Du milieu de chaque compartiment, ou à chaque famille de coquilles, s'élève un petit pilier pyramidal en bois, portant à son sommet un carton horizontal ou une espèce d'écriteau qui en désigne le genre. Chaque famille est distinguée de celle qui l'avoisine, par ces sortes d'agrémens en soie, qu'on appelle chenilles; au moyen des teintes différentes, l'on voit les limites et l'éten due de chaque famille des coquilles, de même que l'on distingue, au moyen des lavis sur les cartes de géographie, les différentes provinces d'un même état. Sous la table du coquillier est, du côté des fenêtres, une cage vitrée assez ample pour contenir les squelettes d'un animal de chaque classe, savoir d'un poisson, d'un amphibie, d'un reptile et d'un lézard, d'un oiseau et d'un quadrupède. Lorsqu'il est possible d'y joindre, pour l'ostéologie comparée, les squelettes des individus intermédiaires de ces animaux, et ceux qui se rapprochent le plus de l'homme, tels que le singe et l'ours, on ajoute à l'agrément et à l'instruction." Dans le dessous de cette table, on place encore les meilleurs livres qui ont rapport aux différentes branches de l'histoire naturelle surtout ceux qui ont des estampes enluminées. On y peut mettre aussi le plumier et l'herbier arrangés en livres.

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Le dessus de la porte est garni d'un grand cadre rempli de peaux de poissons rares, desséchées, vernies et collées sur le papier.

Les trumeaux des croisées sont garnis d'une ou de deux armoires qui contiennent, sur des tablettes, plusieurs instrumens de physique, machine pneumatique, miroir ardent, lunette à longue vue, loupe, microscope, télescope, aimants naturels et artificiels, etc., etc..

On voit, sur les gradins du bas, la pâte du riz de la Chine, ainsi que la pierre du lard ou larre, la pierre qui servait autrefois de hache aux sauvages, quelques morceaux et

ouvrages curieux en laque, des pagodes de pâte des Indes, les bijoux des sauvages du Nord, et des chinois, qui sont', ou d'ivoire, ou d'ambre jaune, ou de corail garni d'or ou d'argent, de la pâte de porcelaine, et les krichs de Siam et cangiars des turcs, qui sont des poignards, les curiosités indiennes, en argent, les galians, qui servent aux turcs et aux persans pour fumer le tabac et l'aloës.

Les tiroirs des studioles, sous cette armoire, contiennent un medaillier, de l'encre de la Chine, des phioles lacrymatoires, les soufres et les plus belles pierres gravées de l'Europe, ou leur empreinte en cire d'Espagne, les jetons, les camées, les anneaux antiques, les talismans, les poids et les mesures des anciens, les idoles, les cinéraires, les instrumens des sacrifices, les fausses pierreries.

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Enfin, les embrasures des fenêtres doivent être garnies de tableaux de pierre en pièces de rapport. On y peut mettre aussi, de même que dans les embrasures de la porte, et sur les panneaux, des tubes scellés hermétiquement, remplis de reptiles rares, conservés dans des liqueurs convenables.

Telle est la description d'un cabinet d'histoire naturelle, donné par Valmont de Bomare; les détails sont immenses, et une collection formée de tous les objets dont nous venons de parler, présenterait un trésor inappréciable et une source inépuisable d'instruction à l'ami de la nature, et au jeune élève impatient de se lancer dans la carrière des Pline, des Buffon, des Linné, etc.

CABINET DE PHYSIQUE. La physique ayant été de tout temps un objet d'instruction publique, et cette science tenant encore un rang distingué dans nos écoles, nous nous proposions de donner la description des différens instrumens qui doivent composer un cabinet à peu près complet; mais la nomenclature sèche de ces instrumens eût été d'une utilité plus que médiocre, si l'on n'y eût ajouté la manière de s'en

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