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tenir des matières de la même classe. Dans le règne minéral, ces tiroirs sont très-propres pour renfermer des terres sigillées, des bélemnites, des entroques, des astroïtes et autres fossiles à polypier; des coquilles univalves, bivalves et multivalves; des pierres numismales; des os et des tranches de bois pétrifiés et polis; des suites de marbres et de cailloux polis; des suites du silex; des sables et du succin; des collections suivies de minéraux, d'ardoises, d'empreintes et de geodes; des morceaux provenant de la fonte des mines, tels que mattes, régules, scories, etc. Les minéraux, en général, demandent à être tenus proprement, et de façon qu'ils ne se touchent pas. Il y en a quelques-uns, comme les sels, qui se fondent aisément, ou qui, comme les pyrites, tombent en efflorescence. Il faut donc beaucoup de soins pour conserver certaines pièces sujettes à un prompt dépérissement, surtout dans les végétaux et les animaux.

RÈGNE VÉGÉTAL. Ce règne immense emprunte du règne minéral ou globe terraqué, la substance de son organisation. Les végétaux sont des corps organisés qui n'ont point de mouvement spontané, ni de sentiment comme les animaux. On partage ce règne en dix classes, pour lesquelles il faut avoir dix armoires distribuées comme celle du règne minéral. Ces dix classes sont :

1. Les racines.

2. Les écorces.

3. Les bois et les tiges.

4. Les feuilles.

5. Les fleurs.

8. Les sucs des végétaux, tels que
baumes et résines solides; les
baumes proprement dit.

9. Les sucs extraits; sucres et
fécules.

E. Les fruits et semences. 10. Les plantes marines et mari

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même les agarics et champignons.

Les gradins du bas sont très-utiles ici pour contenir, dans de petits flacons carrés, le vernis de la Chine, les huiles

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essentielles et quelques aromates particuliers, soit de l'Arabie, soit de l'Inde, ainsi que les racines de bambou, de mandragore, certains fruits des Indes, monstrueux ou naturels, que les indiens ont fait mûrir dans une ample bouteille à col étroit, et conservés dans de l'eau-de-vie de grain, tels que la pomme d'acajou, etc. On peut y placer aussi nombre de fruits rares et volumineux, comme cocos, calebasses, courbaris, huras, figue-banane, fromager, pommes de pin, coloquinte, apocin-ouate, des tumeurs ou loupe végétales, et une branche de bois de dentelle, où les trois parties de l'écorce, notamment le liber, soient distinctement séparées. Comme la collection des végétaux surpasse en nombre les minéraux, on est dans l'usage de ne mettre dans les bocaux que les parties séchées des plantes étangères que l'on emploie tant en médecine que dans les arts, celles mêmes qui ne sont chez nous que de pure curiosité. A l'égard des indigènes, on forme un herbier de plantes terrestres et marines, collées ou placées entre des feuilles de papier, rassemblées sous la forme d'un livre : on les y arrange suivant le systême des meilleurs botanistes. On peut donc, pour rendre l'usage de cet herbier plus commode, mettre les plantes desséchées entre deux papiers secs, et les empiler les unes au dessus des autres, soit à découvert sur des tablettes, soit dans de grands cartons, en les rangeant par familles, genres et espèces, et plaçant, sur le dos des cartons des étiquettes qui indiquent la famille ; à leur extrémité, une bande qui porte le nom du genre, et, dans chaque feuille, le nom de l'espèce qu'elle contient; le tout sur des papiers volans, pour avoir la liberté de faire des changemens à volonté. Les tiroirs servent, en partie, à mettre les échantillons des bois avec leur écorce, coupés de manière qu'on y distingue la tranche, le fil et le contrefil. On y tient aussi une collection des bois des deux Indes en petites tablettes polies et étiquetées. Une autre partie des

tiroirs est intérieurement divisée par cassetins ou compartimens, afin d'y mettre les graines : chaque carré est recouvert d'une petite étiquette. On peut encadrer les fucus, les algues, petites plantes marines de forme élégante, dont le port, la couleur et la variété forment des tableaux agréables, et on les accroche aux pilastres des armoires. Quant aux ravages que les insectes occasionnent dans un cabinet d'histoire naturelle, nous indiquons au mot INSECTES les moyens de les détruire.

RÈGNE ANIMAL. Ce règne tire médiatement ou immédiatement du règne végétal la substance alimentaire qui fournit à son existence : les animaux ont le sentiment et la spontanéité des mouvemens. On divise ce règne en dix classes, qui doivent occuper dix armoires différentes. Ces dix classes sont :

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L'intérieur de l'armoire des fausses plantes marines doit être rangé de manière à présenter, au premier coup d'œil, l'histoire des lithophites, des madrépores et du corail brut ou dépouillé; le tout monté sur des piédouches de bois noirci ou doré. Les corallines à collier peuvent, ainsi que les fucus, être collées sur un papier, encadrées et accrochées au-dehors des pilastres. L'armoire des zoophytes contient les éponges, le jet-d'eau marin, la plume marine, les holothuries et tous ces corps marins qu'on appelle animaux-plantes, mollusques, vers, etc. On les doit conserver dans l'esprit de-vin bien déflegmé. Sur les côtés sont les étoiles marines, tant épineuses qu'unies, à plusieurs rayons, la tête dẹ

que

Méduse, etc. L'armoire des testacées est garnie de bocaux remplis d'une liqueur spiritueuse, dans laquelle sont les animaux testacées. Sur l'amphithéâtre ou les gradins du bas de cette armoire, on place les grosses coquilles, ainsi les petites, qui sont recouvertes de leur drap marin: on y place aussi des morceaux de pierres remplies de pholades, et des coquilles qu'on nomme dattes à Toulon ; des groupes de pousse-pieds, de conques anatifères et de glands marins desséchés y tiennent bien leur place. L'armoire des crustacées est presque toute en gradins: elle renferme les cancres, les crabes, les écrevisses: on encadre les petits homards, les squilles et tous les petits crustacées, à l'exception du bernard-l'hermite. Dans l'armoire des insectes, il y en a de deux sortes: les uns, bien séchés, doivent être dans de petits cadres en bois, vernissés et vitrés par les deux grandes surfaces, afin de pouvoir examiner l'insecte des deux côtés ; tels sont les mouches, les mantes, les scarabées, les papillons avec leurs nymphes ou chrysalides, etc. Les autres insectes tels que les sauterelles, les scolopendres, les scorpions, les salamandres, les araignées, les tarentules les chenilles, et notamment tous les insectes mous, doivent étre dans des bocaux remplis de liqueur, et déposés sur les gradins au-dessous des armoires: on met aussi, dans cette armoire, des gâteaux d'abeilles, des nids de guêpes, des bâtons garnis d'alvéoles, de ces fourmis qui donnent la résine-laque. Dans l'armoire des poissons, on voit les bocaux des petits poissons étrangers, qu'on envoie toujours dans la liqueur. On conserve aussi, de cette manière, les poissons mous de notre pays. On écorche les grands poissons d'eau-douce et de mer, et l'on colle la peau sur un papier. Quelquefois on embauche les deux parties, et on fait revivre les couleurs avec du vernis. Le poisson volant doit être suspendu vers le haut de l'armoire; les poissons armés et les coffres, sur les gradins d'en bas. L'armoire des amphibies

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contient, dans des bocaux remplis d'esprit-de-vin affaibli par de l'eau alunée, les serpens, les vipères et couleuvres, les grenouilles, les crapauds, les lézards, les petites tortues terrestres ou aquatiques, un petit carret avec son écaille. Le bas des gradins est garni d'un petit serpent à sonnettes, d'un ⚫ caméléon ; d'un scinc marin, d'un castor, d'un lion marin > du phocas, etc. L'armoire des oiseaux est remplie de ces animaux, tant étrangers que de France, et qui sont écorchés, empaillés et garnis d'yeux d'émail. On conserve par faitement à sec la peau emplumée et embauchée d'un moule de mousse d'arbre, où remplie de coton, et saupoudrée intérieurement de poudre de chaux vive, de poivre, de camphre et de sublimé corrosif, afin d'éviter l'attaque des teignes, des bruches, des anthrènes, des poux de bois, des dermestes ensuite on tient ces oiseaux, dont la cervelle a été vidée, dressés sur leurs pieds: on peut arranger quelques femelles sur leur nid, dans l'état de la couvée ; percher sur des arbres factices ceux qui perchent; mettre sur un pied plat en bois et recouvert de mousse, ou de gazon, ou de roseaux, ou de roseaux factices, ceux qui habitent ou recherchent le sol de ces plantes. Les oiseaux nageurs doivent être sur les gradins les plus bas, et ces gradins seront recouyerts de morceaux de glaces ou de gaze d'argent pour imiter l'eau. Il faut s'appliquer à donner à chaque animal l'attitude la plus pittoresque : à conserver les proportions, la position des jambes, des ailes, de la tête, du corps, des plumes; observer l'équilibre dans ceux qui se livrent au repos ; l'éviter dans ceux qui se battent. On doit caractériser les inclina tions de l'animal; peindre son génie, ses grâces,.son audace ou sa timidité, etc. Les gradins d'en bas renferment les œufs et les nids des oiseaux. On fait aussi un plumier dans un livre, comme un herbier. L'armoire des quadrupèdes contient, dans des bocaux, de petits animaux, tels que les souris et les rats, le didelphe ou philandre, etc. Les autres animaux sont

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