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espèce de coton ou d'écorce d'arbre enduite d'un double vernis; l'écriture en était blanche sur un fond noir.

TYPPO-SAÏB (bibliothèque de ). Cette bibliothèque, dont nous avons déjà parlé dans notre MANUEL BIBLIOGRAPHIQUE (1), renferme plusieurs ouvrages en sanskret, dont l'ancienneté remonte jusqu'au 11° siècle. La science des brames se trouve développée dans un grand nombre de volumes qui traitent de toutes sortes de matières : il y a aussi des traductions du Koran dans diverses langues de l'Orient. On y remarque surtout une histoire des principaux royaumes de l'Orient, qui va jusqu'à l'an 1000 : elle est toute entière en drame sanskret, très-lisiblement écrite et parfaitement conservée. On y trouve encore une histoire manuscrite des progrès des tartares-mogols, lors de l'invasion de l'Inde par Tamerlan ou Timour, en 1397 (2), et des Memoires statistiques et historiques sur l'Indostan, surtout à l'époque où le sultan Baber fonda, dans le pays, la domination mogole, à peu près en 1525. Cette bibliothèque, qui devait augmenter les richesses littéraires de la capitale de la Grande-Bretagne, restera aux Indes, et sera mise à la disposition de l'académie de Calcutta.

TURIN (bibliothèque de ). Elle est très-curieuse, surtout par rapport aux manuscrits du célèbre Pierre Ligorius, qui dessina toutes les antiquités d'Italie. Ces manuscrits, qui forment trente volumes in-folio, sont arrivés, en l'an 7, de Turin à la bibliothèque nationale. Ils sont intitulés Antichità de Pirrho Ligorio. A cet ouvrage étaient joints les suivans : Annales Genuenses, manuscrit du 13 siècle, 1 volume in-folio; Istoria delle Alpe maritime, manuscrit, 2 volumes

(1) Page 49.

(2) Et non pas en 1367, comme il est dit dans le MANUEL, c'est une faute d'impression: Tamerlan, né en 1357, ne pouvait pas encore être célèbre à l'âge de dix ans.

in-folio ; Lactantii epitome institutionum divinarum, manuscrit ancien, I volume in-4; Allionis flora Pedemontana imprimé, 3 volumes in-folio; Auctarium ad floram Pedemontanam ejusdem auctoris, imprimé, 1 volume in-4. Le gouvernement a reçu, avec ces livres, la fameuse table isiaque, des tableaux de l'Albane, et les portraits de Luther et de sa femme, par Holbein.

VENISE (bibliothèque de ). On la nomme communément bibliothèque de Saint-Marc. On prétend que l'on y conserve l'évangile de ce saint, écrit de sa propre main (1), et que cet évangile fut porté d'Aquilée à Venise. Il n'y en a que quelques cahiers, et encore d'une écriture si effacée qu'on ne peut distinguer si c'est du grec ou du latin. Cette bibliothèque est d'ailleurs fort riche en manuscrits ; celles que le cardinal Bessarion ( voyez le`mot LIVRE à l'article ÉLOGE DES LIVRES) et Pétrarque léguèrent à la république, sont aussi dans la même ville, et unie à celle que le sénat à fondée à l'hôtel de la monnaie.

BIBLIUGUIANCIE. Nouveau terme imaginé par les citoyens Vialard et Heudier, pour signifier l'art, inventé par eux, de restaurer les livres précieux qui ont été endommagés, soit par vétusté, soit par accident, Cet art consiste à blanchir le papier, à en enlever toute espèce de taches, à réparer les ravages des vers, à rétablir, dans quelque langue que ce soit, tout ce qui a pu leur servir de pâture,

(1) Montfaucon n'admet point ce sentiment, qui est au moins ridicule; il croit ce manuscrit du quatrième siècle, et par conséquent le plus ancien de ceux qui existent: il dit que cet évangile est écrit sur des feuilles de papier d'Égypte, qui lui ont paru beaucoup plus délicates qu'aucune autre ; il est tellement pourri que les feuilles étant toutes collées les unes contre les autres, on ne peut essayer de tourner un feuillet sans que tout s'en aille en pièces.

soit lettres, soit vignettes, à redonner au papier la force qu'il a perdue, et même à lui donner celle qu'il n'a jamais

eue, etc., etc. etc. Cet art est précieux, et doit être

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encouragé ; c'est pourquoi le ministre de l'intérieur, après s'étre assuré du succès de cette découverte, a invité les conservateurs des bibliothèques nationales du département de la Seine à employer les citoyens Vialard et Heudier à la restauration des livres détériorés. C'est ici le cas de parler de la manière de nettoyer les livres, et de blanchir les estampes. Le Dictionnaire de l'industrie s'exprime ainsi à ce sujet : << Il arrive souvent que l'huile qui entre dans la composition de l'encre des imprimeurs, se sépare à la longue de cette encre, et tache le papier, sur lequel elle s'étend imperceptiblement la même chose arrive aux estampes. Nous allons indiquer le moyen d'y remédier. On ôte d'abord la couverture du livre qu'on veut nettoyer, ensuite on prépare une lessive avec de la cendre de sarment de vigne; il ne faut point que la lessive soit trop forte; pour cet effet on met un boisseau de cendre sur quatre seaux d'eau de rivière ; on la fait bouillir plusieurs heures pour que l'eau se charge des sels de la cendre; on la laisse reposer l'espace de sept à huit jours; on la tire ensuite à clair par inclinaison. On peut alors, avec cette lessive, nettoyer toutes sortes de livres et d'estampes, pourvu qu'ils ne soient point écrits ni peints avec encre ou couleurs gommées; car il n'y que l'encre d'impression qui résiste à ce blanchissage. On prend le livre que l'on veut lessiver, on le met entre deux cartons que l'on serre légèrement avec une ficelle afin que la lessive puisse pénétrer entre les feuillets; dans cet état, on met le livre bouillir un quart-d'heure dans la lessive préparée; on l'en retire ensuite; on ôte la ficelle, et ou le met en presse pour en exprimer toute l'eau qui sera chargée de sa crasse ; on le laisse sous presse un quart-d'heure ; puis on leremet de nouveau dans la lessive bouillante comme

a

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presse,

auparavant: après l'avoir passé une seconde fois à la on le met dans un chaudron plein d'eau de rivière, bouil lante et propre, qui achève de le nettoyer parfaitement, et d'en enlever toutes les taches de graisse et de crasse sans que le papier ni l'impression en souffrent. S'il y avait quelques endroits qui ne fussent pas bien nettoyés, il faudrait recommencer le méme procédé. Comme, dans ces opérations réitérées, les lessives détachent une bonne partie de la colle du papier, qui, alors n'ayant presque plus de corps, serait sujet à se déchirer, on y remédie en mettant le livre par deux fois dans de l'eau d'alun, et même alors il pourra souffrir l'écriture sans boire l'encre on fait ensuite sécher le livre sur des ficelles, en éparpillant un peu les feuillets, dans un endroit qui ne soit point exposé au grand air, ni au grand soleil. Il faut qu'il sèche lentement. On peut, en suivant la même méthode, blanchir les estampes, et lorsqu'on veut les faire sécher, on doit avoir les mêmes précautions, et les suspendre à des ficelles avec des petites fourchettes de bois »(1).

(1) Lorsque les estampes sont couvertes d'une teinte jaune qui provient de ce qu'elles ont été imprimées avec de l'huile qui n'a point été assez brûlée, ou d'une teinte rousse, qui leur vient d'avoir été exposées aux impressions de l'air, on fait disparaître ces couleurs en répandant sur les estampes de l'eau bouillante à plusieurs reprises, et uniformément; ensuite on les met dans un vase assez grand pour les contenir dans toute leur longueur; on verse dessus de l'eau bouillante, et on couvre le vaisseau avec un linge pour concentrer la chaleur; au bout de cinq à six heures les estampes reprennent leur blancheur naturelle, c'est-à-dire, celle du papier. Les taches d'encre qui peuvent endommager les estampes s'enlevent en y versant de l'eau-forte; mais il faut à l'instant verser de l'eau fraiche par dessus, afin que l'eau-forte ne morde pas avec trop d'ardeur: on peut laisser l'eau fraiche cinq à six minutes sur l'estampe; ensuite on la pompe avec un linge fin, et on la serre entre des feuilles de papier, que l'on charge, pour empêcher qu'elle ne se chiffonne en séchant.

BIENNÉ (Jean). Imprimeur de Paris au 16e siecle. En épousant la veuve de Guillaume Morel, il devint propriétaire des presses de cet imprimeur, dont il conserva la devise. Il acheva l'impression de plusieurs ouvrages commencés par Guillaume Morel, et en imprima beaucoup lui-même, tels que le Lucrèce de Lambin, in-4, édition fort estimée; le Novum Testamentum siriacè, græcè, cum versione interlineari latiná, in-4, etc. Jean Bienné possédait toutes les connaissances relatives à son art; ses éditions sont exactes et soignées. Il est mort en 1588.

BILLAINE (Louis ). Cet imprimeur, du 17e siècle, était très-savant; il possédait le grec, le latin, l'espagnol, l'italien et le flamand. Il était presque aussi érudit que les Étienne. Son commerce de librairie s'étendait dans les pays étrangers, où il avait de grands magasins. On lui doit le Glossaire de Ducange, les Familles bizantines de Ducange la Diplomatique de Mabillon, etc. Billaine est mort à Paris en 1681, laissant un des plus riches fonds de librairi que l'on ait encore vu,

BISCHOP (Nicolas ), en latin Episcopius. Imprimeur de Bâle, beau-frère de Froben. Il fut habile dans son art, et cultivait les sciences. Gessner lui dédia le dernier divre de ses Pandectes. Sa devise est une crosse épiscopale surmontée d'une grue, symbole de la vigilance. Il est sorti grand nombre d'ouvrages de ses presses. Il a laissé un fils qui a aussi exercé l'art de l'imprimerie.

BODONI. Célèbre imprimeur de Parme, qui rivalise avec les Didot de Paris. Ces habiles typographes mettent une noble émulation à se surpasser réciproquement dans les magnifiques éditions dont ils enrichissent l'Europe. Bodoni est conņu surtout par les éditions suivantes :

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