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village de Vendeuvre-sur-Barse, aujourd'hui cheflieu de canton du département de l'Aube, mais qui, autrefois, faisait partie du diocèse de Langres (4). En 876, le 8 octobre, on le voit disposer, en faveur de l'abbaye de Montier-en-Der, de certains biens qu'il possédait dans le Perthois, auprès de Saint-Dizier (2), au diocèse de Châlons-sur-Marne (3). Trois ans plus tard, il donne à l'abbaye de Montiéramey un manse situé à Lanty, village de Lassois (4), aujourd'hui situé dans la Haute-Marne, arrondissement de Chaumont, commune de Château-Villain. Ce fut par ses bons offices, « sur la demande de Boson, >> duc insigne et notre officier, » que le 29 mars 877, Charles le Chauve donna à l'abbaye de Montier-laCelle une forêt et deux manses et demi situés dans

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(1) Lettre du pape Jean VIII, ap. Duchesne, III, 899-900. Dans cette lettre, Jean se plaint de ce que Boson a usurpé Vendeuvre sur le patrimoine de saint Pierre. Les Annales de saint. Bertin, sous l'année 865, nous apprennent que Vendeuvre avait été donné à saint Pierre par Louis-le-Débonnaire, Duchesne, III, 223 C; D. Bouquet, VII, 91 A.

(2) Haute-Marne, arrondissement de Vassy.

(3) Cette charte se trouve au premier Cartulaire de Montier-enDer, fo 21 o vo, elle est analysée dans les Ann. Bened., II, 187.

La donation qu'elle contient est rappelée dans une charte d'Herbert II, comte de Champagne, imprimée par Camuzat, Promptuarium, fo 85-86. - Il ne faut pas confondre Boson, auteur de cette charte, avec Boson, frère du roi Raoul et seigneur de Vitry en Perthois. Une charte émanée de cet autre Boson se trouve aussi au Cartulaire de Montier-en-Der, fo 38 v°, 39 ro. Cf. Ann. Bened., III, 394. Il sera question de ce dernier dans la suite de

cette histoire.

(4) Duchesne, Hist. de la Maison de Vergy. Preuves, p. 12.

le comté de Troyes (1). Mais cette intervention bienveillante ne constitue évidemment pas un acte d'autorité.

C'est l'année suivante qu'Eudes est chargé par l'Empereur de mettre son frère en possession de Chaource. Vers la méme époque, suivant nous, il lui cède son comté de Troyes.

Eudes figurant dans la liste des rois de France (2), nous ne donnerons pas sur lui plus de détails.

(1) Archives de l'Aube, Inventaire de Montier-la-Celle, fo 40 vo; Camuzat, Promptuarium, f 21 vo; D. Bouquet, VIII, 659.

(2) Il régna de 887 à 898, année où il mourut, le 3 janvier.

CHAPITRE IV.

Bobert II de France, deuxième comte propriétaire de Troyes.

878-923.

Un des derniers actes du gouvernement de Charles le Chauve avait consacré l'hérédité des fiefs. Ce n'était donc plus à titre viager que le comté de Troyes appartenait à la maison de France, elle en était propriétaire quand des mains d'Eudes il passa dans celles de Robert. Le premier acte que nous connaissions de l'administration de Robert comme comte de Troyes est la proposition qu'il fit au roi Carloman, en 882, de donner à Octulfe, évêque de Troyes, certains fiefs situés dans le comté de cette ville (1). Robert était comte de Troyes lorsqu'en 889 les Normands, remontant la Seine, vinrent brûler cette ville (2). L'abbaye de Saint-Loup de Troyes, alors située hors des murs, là où l'on bâtit depuis le monastère de Saint-Martin-ès-Aires, fut transférée dans l'intérieur de la ville en 890 ou en 891, par l'abbé nommé Adélerin (3). Cet abbé n'était

(1) Gallia Christiana, XII, 493 A. Nous avons fait, avec le concours de notre savant ami M. J. Tardif, archiviste aux archives de l'Empire, d'inutiles recherches pour découvrir le texte de ce document, dont le Gallia Christiana donne seulement l'analyse.

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(2) Annales Metenses, ap. Duchesne, III, 325 C, et D. Bouquet, VIII, 70 C. Cf. Sigebert, ap. D. Bouquet, VIII, 309 B. (3) Camuzat, Prompt., fo 296 ro v°; D. Bouquet, XIV, 491.

pas un moine, c'était un séculier et un laïc, un de ces grands seigneurs qui se faisaient donner par les rois, ou qui usurpaient les biens de l'église. Nous le croyons le même qu'Alédran, ou pour mieux dire Alédramne, comte de Vexin, proche parent des ducs de France, et qui, après s'être distingué aux côtés d'Eudes, comte de Paris, en défendant cette ville contre les Normands, laissa en mourant son comté à Hugues le Grand, fils de Robert de France (1). Mais Courtalon, suivant nous, se trompe, quand il fait d'Adélerin un comte de Troyes (2).

Le comté de Troyes n'avait pas cessé d'appartenir à Robert de France, qui, en 898, donna à l'abbaye de Montiéramey certains biens dépendant de la seigneurie de Chaource (3), et qui, en mourant, transmit ce comté à Herbert II, comte de Vermandois, son gendre (4). On sait que Robert fut roi de France (5). C'est la raison qui nous fait passer si rapidement sur sa vie.

(1) La vie d'Alédran, comte de Vexin, est très-bien résumée en quelques lignes dans l'Art de vérifier les Dates, II, 681. Nous croyons que le nom de ce comte Aledramnus, et le nom de l'abbé de Saint-Loup, Adelerinus, sont identiques, sauf une légère différence de forme; Adelerinus est un diminutif d'Aledramnus, terme un peu plus familier.

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(2) Topographie historique de la ville et du diocèse de Troyes, II, p. 54.

(3) Gallia Christiana, XII, 551 D. Ce fut sans doute l'origine du prieuré de Pargues (Aube).

(4) On a contesté qu'Herbert II, comte de Vermandois, ait été gendre de Robert de France. Nous justifierons un peu plus loin notre opinion.

(5) De 922 à 923.

CHAPITRE V.

D'un comte apocryphe de Troyes, nommé Bichard.

Nous ne saurions dire quel est le savant qui le premier a inventé ce personnage. Toujours est-il que l'existence d'un comte de Troyes nommé Richard a pour elle des autorités considérables et est admise comme incontestable dans des ouvrages qui sont la gloire de l'érudition française. Du Bouchet et les deux Gallia Christiana s'accordent pour faire de Richard, comte de Troyes, le père d'un autre Richard qui devint, disent-ils, archevêque de Bourges en 955, et qui eut pour successeur, en 959, Hugues, fils de Thibaut le Tricheur, comte de Chartres, et de Ledgarde de Vermandois. Richar comte de Troyes, aurait été père de Thibaut le Tricheur, et aurait épousé Richilde, fille de Robert le Fort, duc de France, appelé aussi Robert I pour le distinguer de son fils Robert II (1). Les auteurs du nouveau

(1) Du Bouchet, la Véritable origine de la seconde et troisième lignée de la Maison royale de France, p. 188; Gal'ic Christiana vetus, I, 159; Gallia Christianu novum, II, 36. Robert-le-Fort mourut en 866. La filiation de Richilde se base sur un fragment de chronique publié par Du Bouchet dans ses Preuves: Anno 969 obiit Richardus, archiepiscopus, nepos ex sorore Odonis regis. Mais l'autorité de cette chronique nous paraît fort contestable. Du Bouchet ne nous fait pas connaître où il a pris l'extrait qu'il en donne. Nous aurons à revenir plus loin sur cette partie de l'histoire des archevêques de Bourges, qui semble n'être qu'une fable.

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