Pagina-afbeeldingen
PDF
ePub

» et foins enlevés par ses gens. Ce jugement a été » exécuté. Nous ordonnons que le monastère de » Thunsonval jouisse à perpétuité de la terre de » Nocitum, de la même manière que Guérin l'a pos» sédée, dans toute l'étendue qu'elle avait lorsqu'il a » cessé d'en jouir, et conformément au précepte de » notre père. Que Dreux, sa femme Adaltrude ou leurs héritiers, ou qui que ce soit en leur nom, » n'y puisse jamais rien réclamer, et que ce procès » ne se renouvelle jamais !

» Par ordre, moi, Aigobert, ai collationné au lieu » de Caldebert.

» Donné heureusement, au nom de Dieu, à Com»piègne, le quatorzième jour de mars, l'an troisième » de notre règne (1). »

Dreux mourut de la fièvre au printemps de l'année 708, et fut enterré près de Metz, dans la basilique de Saint-Arnoul (2).

Il laissait un fils nommé Hugues, qui fut à la fois archevêque de Rouen, évêque de Paris et de Bayeux, abbé de Saint-Vandrille et de Jumiéges (3). Mais

(1) D. Bouquet, IV, 676-677.

(2) Fredegarii chronicon continuatum, ap. Duchesne, 1, 769 B; D. Bouquet, II, 453 A; Gesta regum Francorum, ap. Duchesne, I, 719 A; D. Bouquet, II, 571 A; Annales Metenses, ap. Duchesne, III, 267B; D. Bouquet, II, 681 C; Annales Petaviani, ap. D.. Bouquet, II, 641 A; Annales Nazariani, ap. Duchesne, II, 3A; D. Bouquet, II, 639D; Annales Tiliani, ap. Duchesne, II, 6C; D. Bouquet, II, 642D; Chronicon Moissiacense, ap. Duchesne, III, 136 C; D. Bouquet, II, 654 A; Chronicon breve, ap. Duchesne, III, 127B; D. Bouquet, II, 644 A; Chronicon Floriacense, ap, Duchesne, III, 354 C; D. Bouquet, III, 315E, etc., etc.

(3) Chronicon Fontanellense, ap. D. Bouquet, II, 660 A B C.

Hugues ne succéda pas au duché de Champagne. Dreux est le dernier duc de Champagne que nous connaissions (1).

(1) Suivant les Annales de Metz, ap. Duchesne, III, 267 B; D. Bouquet, II, 681 C, Grimoald, frère de Dreux, aurait succédé à son autorité, in principatu, mais rien n'établit que ce principatus fût le duché de Champagne; d'ailleurs, les annales de Metz ont commis, au sujet de Dreux, des erreurs trop manifestes pour que nous attachions une grande importance à ce qu'elles nous disent au sujet de ce personnage.

LIVRE II.

LES COMTES DE TROYES

AU IX SIÈCLE.

CHAPITRE I.

Origines de la Champagne féodale.

A l'époque mérovingienne, Troyes, quoique faisant partie de la Champagne, n'est point compris dans le duché de ce nom. Ce duché fait partie de l'Austrasie, tandis que Troyes dépend du royaume de Bourgogne. Mais, pendant la période carlovingienne, la géographie politique subit une grande révolution. L'Austrasie est, comme la Neustrie, rayée de la carte de la Gaule. On voit surgir un royaume de Bourgogne nouveau, tout différent du royaume de Bourgogne mérovingien, et qui, ayant le Rhône et la Saône pour limite occidentale, ne peut comprendre Troyes. Ainsi disparaissent les raisons politiques qui avaient fait scinder en deux la Champagne. Dès

lors, le comté de Troyes, prenant peu à peu des proproportions inconnues jusque-là, englobe une grande partie de la Champagne mérovingienne, à laquelle il joint des portions de territoire que cette Champagne primitive n'avait jamais comprises. En même temps que la royauté féodale crée une nouvelle France, on voit surgir aussi une Champagne nouvelle dont Troyes devient la capitale.

Les antécédents historiques de cette ville n'auraient pu faire prévoir qu'elle acquerrait un jour cette importance. Les Tricasses, qui lui ont donné leur nom, paraissent avoir été une des peuplades secondaires dont se composait la puissante et célèbre confédération des Sénons. Peut-être les Gaulois de Sens avaient-ils des Tricasses dans leurs rangs lorsque, 389 ans avant notre ère, se présentant la première fois sous les murs de Rome, ils entrèrent vainqueurs dans ce forum, qui devait un jour être le roi du monde civilisé. Mais le nom des Sénons est le seul que les historiens prononcent. César lui-même, qui traversa tant de fois la Gaule en tous sens, ne parle pas plus des Tricasses que s'ils n'avaient pas existé de son temps, il faut descendre jusqu'à l'empire pour entendre parler d'eux. Pline l'Ancien est le premier écrivain qui les mentionne (1); on sait qu'il mourut en l'an 79 de J.-C.

Vient ensuite Ptolémée, qui vivait dans le siècle suivant; il nous donne le nom du peuple et celui

(1) D. Bouquet, I, 57A.

« VorigeDoorgaan »