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En conséquence, l'armée française se mit en mouvement le 6 novembre. La division Masséna se dirigea sur Citadella, et celle d'Augereau sur Bassano. La première rencontrant l'avant-garde commandée par le général Liptay à Carmignano et Ospital, la pressa vivement. (Pl. XXIII.) Alvinzy, instruit de ce projet d'attaque, ordonna à Provera de marcher avec l'aile gauche par la rive droite de

l'intention de Bonaparte fut d'abord de laisser Bonaparte n'en sentit que plus vivement la néVaubois, en position défensive devant Davidowich, cessité de se débarrasser d'Alvinzy ; car en rempor et de se jeter avec le gros de son armée sur Al- tant une victoire complète sur lui, les petits sucvinzy, de chercher à le battre pour revenir ensuite cès de Davidowich loin de contrarier son projet, par les gorges de la Brenta se joindre à sa gau- n'en rendaient la réussite que plus assurée, en l'enche, et accabler le corps du Tyrol. Mais les évé-gageant au delà des débouchés de la Brenta, et fanements prirent une tournure à laquelle il ne s'at-cilitant ainsi les moyens d'arriver sur ses derrières. tendait guère, et le forcèrent à modifier ce plan. En effet, en laissant à Vaubois le soin de contenir le corps de Davidowich, le général en chef lui avait donné l'ordre de faire son possible pour empêcher cette colonne de joindre Alvinzy par les gorges de Val Sugana. Il lui avait prescrit d'attaquer les avant-postes ennemis au delà de Trente, et de chercher principalement à les déloger des positions entre le Lawis et la Brenta, afin d'im-la Brenta sur Ospital, et recommanda à Quasdanoposer aux Autrichiens, et de les retenir sur la défensive. Si les forces avaient été en proportion, il eût convenu que Vaubois portât son effort principal par Segonzano contre l'extrême gauche de son adversaire, mais la crainte d'être accablé dans la vallée de l'Adige, et de compromettre ses propres communications, tant avec Roveredo et Rivoli, qu'avec les gorges de la Brenta, l'engagea à un parti mixte plus dangereux encore; il partagea sa division en deux colonnes, à peu près égales.

wich de diriger une partie de l'aile droite sur deux colonnes par Lenove et Marostica, afin de prendre en flanc et à revers les Français qui attaquaient Liptay. Mais à peine l'avant-garde de Quasdanowich entrait à Lenove, qu'elle fut assaillie par la division Augereau et repoussée de cet endroit; toutefois, ayant été renforcée par la brigade du comte de Hohenzollern, elle y pénétra de nouveau, mais sans pouvoir s'y maintenir. Après un vigoureux engagement, ce corps se retira sur le gros de la division dans la position qui s'étend depuis les montagnes de Sette-Comuni, par Marotisca, jusqu'à Punta, où il soutint plusieurs attaques jusqu'à l'entrée de la nuit. Quasdanowich se maintint à Bassano; mais Provera attaqué par toutes les forces de Masséna, fut rejeté sur la rive gauche de la Brenta, et coupa ses ponts.

Cette action fut meurtrière, sans être décisive. Alvinzy se trouvait momentanément repoussé; mais les pertes avaient été balancées, et l'effectif de l'ar

La brigade Guyeux attaqua l'ennemi, le 2 novembre, en avant de Lawis, emporta Saint-Michel, lui fit 300 prisonniers, et brûla le pont qu'il avait sur l'Adige. Davidowich, voulant faire diversion à cette attaque, porta une colonne de Cembra sur Segonzano. La brigade Fiorella, poussée à sa rencontre, se dirigea sur le château de ce dernier village dans le fond de la vallée, laissant les Autrichiens maîtres des hauteurs de Bedole, dont elle aurait dû d'abord les débusquer. Pendant que la 85 s'acharnait contre le château, le général Wu-mée française ne lui permettait pas d'acheter aussi kassowich descendit de Bedole et la culbuta dans un ravin, où elle éprouva une perte considérable. Sur ces entrefaites, Davidowich, parti de Neumarck avec le reste de ses troupes, s'étant réuni en face de Bedole à celles de son lieutenant, passa le ravin en avant de la Piazza, et s'étendit, le 3, sur les hauteurs qui dominent Sevignano, de manière à déborder le général Vaubois : celui-ci se vit forcé par cette manœuvre à se jeter dans la position de la Pietra et de Besseno, qui domine le défilé de Calliano.

TOME III.

cher des avantages de cette nature. D'un autre côté, la division Vaubois courait des risques sur l'Adige. Il convenait à Bonaparte de se rapprocher de cette division et de celle de Kilmaine, afin de reprendre tous les avantages de l'initiative, et de porter ses efforts alternativement où le besoin l'exigerait. En se repliant aux environs de Vérone, il concentrait tous ses moyens, tandis que ceux de l'ennemi restaient divisés, non-seulement par les positions centrales que l'armée républicaine occuperait, mais

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plus tôt parvenu à ses fins en amusant Vaubois avec quelques bataillons, tandis qu'il eût cherché un passage avec le gros de ses forces pour le couper, en se portant sur Roveredo par le val de Leno, Pedaglia et Maran, ou même en gagnant Torbole par le val de la Sarca.

encore par des montagnes impraticables et d'autres | vait mettre ses troupes en action: il serait bien obstacles du terrain. De là, rien ne s'opposait à ce qu'il réunit pour un jour de bataille la majeure partie de l'armée sans que l'ennemi pût en faire autant; et dans la situation des affaires, ce parti valait mieux que le premier, attendu que pour l'exécuter il eût fallu absolument être maître de Bassano et des débouchés de la vallée de la Brenta, préliminaires dont le combat de la veille n'avait que trop prouvé les difficultés.

Bonaparte donna donc à son armée l'ordre de se rapprocher de Vérone. Alvinzy s'en prévalut pour s'attribuer la victoire ; il est cependant facile de voir que les divisions Masséna et Augereau avaient gagné le champ de bataille à Lenove et Carmignano. Le plan qu'on s'était proposé ne fut pas exécuté, il est vrai, dans toutes ses parties; mais il y a loin d'un combat indécis à un revers. En exécution des ordres de son général, l'armée française partit le 7 novembre, au point du jour, pour se reployer sur Vicence et ensuite sur Vérone. Dans cet intervalle, Davidowich avait résolu de pousser ses succès contre le général Vaubois, et de tenter de le déloger de la position de Calliano. Après un combat assez vif, il entra à Trente, le 4 novembre, et fit jeter sur-le-champ un pont sur l'Adige la brigade Ocskay descendit par la rive droite sur Nomi; le général Wukassowich, avec un corps considérable, s'avança par la rive gauche jusqu'à la tête des défilés de Calliano; Laudon manoeuvrait sur la rive droite.

Vaubois avait tout disposé pour bien recevoir les Impériaux. Sa position était formidable: la gauche s'appuyait à l'Adige; la droite à des montagnes inaccessibles aux chamois même; un ruisseau encaissé en couvrait le front. Le 6 novembre, Davidowich chercha à se frayer un passage l'épée à la main, et attaqua les châteaux de la Pietra et de Besseno; mais tous ses efforts furent inutiles. Les Autrichiens réitérèrent le lendemain leurs attaques avec plus d'acharnement encore les brigades Reuss et Sporck renforcèrent le corps de Wukassowich; tandis que le général Ocskay foudroyait de Nomi, sur la rive droite de l'Adige, les positions des Français. Mais la supériorité du nombre ne servait en rien à Davidowich dans une attaque de front contre une position resserrée où il ne pou

Soit que les Autrichiens crussent impossible de trouver ce passage, soit qu'ils comptassent sur leur nombre, ils attaquèrent le château de Besseno, l'emportèrent à cinq heures du matin, et parvinrent également à se loger dans celui de la Pietra ; mais le bataillon qui défendait ce dernier, ayant été soutenu, les en chassa bientôt. Alors le combat fut des plus acharnés. Les attaques sur le Vogelberg et sur Calliano n'obtinrent pas plus de succès. Ces postes furent pris et repris plusieurs fois dans la journée. Au milieu d'efforts si violents, une terreur soudaine s'étant emparée des Français, ils s'enfuirent sur le pont dans le plus grand désordre, abandonnant le village aux Autrichiens. Cependant 3 bataillons de troupes fraîches, qui arrivaient de Mori et de Roveredo, les en chassèrent, et s'y maintinrent jusqu'à la nuit, que Vaubois, de peur d'être tourné en prolongeant sa résistance, se détermina à abandonner ses positions.

Le lendemain, 8, Davidowich déboucha dans la plaine de Roveredo et campa en avant de cette ville. Vaubois, de son côté, se retira sur la rive droite de l'Adige dans la position retranchée de la Corona et de Rivoli.

La fortune semblait sourire à Alvinzy, et abandonner les drapeaux français auxquels elle avait été jusqu'alors si fidèle. Aussitôt que ce général s'aperçut, le 7 novembre, que son adversaire venait de quitter les bords de la Brenta, il se mit en marche pour le suivre sur Vicence. Provera, de son côté, ayant rétabli le pont qu'il avait été forcé de couper, s'avança aussi sur Scalda-Ferro. Le 8, les Autrichiens entrèrent à Vicence, qu'ils trouvèrent évacué, et le lendemain, ils campèrent à Montebello. Ayant appris ici les succès de Davidowich, Alvinzy résolut de marcher, le 11, à Villanova, et d'attendre que sa droite eût forcé la position de la Corona et de Rivoli, et se fût avancée sur Bussolengo ou Campara. Son intention était de passer alors l'Adige de vive force, pour se réunir à elle,

et de marcher ensemble sur Mantoue. Il fit en con- | de s'emparer de la hauteur qui flanquait leur ligne; séquence des démonstrations contre plusieurs points mais la réserve arrivant sur ces entrefaites de Vilà la fois, et appréciant sans doute l'importance de lanova, Alvinzy fit porter 5 bataillons aux ordres Vérone, il rassembla des échelles pour l'escalader. du général Schubirtz par Suave et Colognola conBonaparte, qui n'ignorait pas le danger de sa tre la gauche de Masséna, et ordonna à Provera de position, était déterminé à tenter un coup de vi- marcher avec 4 bataillons contre la droite d'Augueur pour en sortir. Il fallait déjouer le projet de gereau; tandis qu'on renforçait aussi le centre de son adversaire, ou perdre l'Italie; et dans ces cir- la position par 4 autres bataillons. constances, il valait peut-être autant la perdre par une défaite que par une retraite volontaire. D'ailleurs, l'ennemi en partant de bases aussi divergentes que le Tagliamento et le Lawis, le laissait maitre de diriger à volonté ses mouvements contre l'une ou l'autre de ces lignes d'opérations. La situation topographique de Vérone exigeait qu'Alvinzy passât sur le corps de l'armée française pour opérer sa jonction, ou qu'il l'effectuât en arrière de sa ligne par les gorges de la Brenta. Dès qu'il ne prenait pas ce dernier parti, tout portait à croire qu'il ne frapperait que des coups successifs, à mesure que ses deux corps principaux arriveraient sur les bords de l'Adige.

Aussitôt que le général français fut instruit de la marche de son adversaire sur Villanova, il fit sortir l'armée de Vérone (11 novembre, à trois heures après midi), et la dirigea sur Caldiero. L'avant-garde d'Augereau repoussa les avant-postes ennemis de Saint-Michel et de Saint-Martin, et de part et d'autre on s'apprêta au combat. Les Autrichiens avaient établi leur première ligne dans une position avantageuse la gauche à Caldiero et à la chaussée; la droite sur la crête du mout Olivetto au village de Colognola, sur un amphithéâtre d'un accès difficile; leur corps de bataille, resté à Villanova, reçut ordre de se mettre en marche sur-lechamp, parce que le combat de Saint-Michel témoignait assez que le projet des Français était d'attaquer le lendemain.

Le 12 novembre, les divisions Masséna et Augereau se mirent effectivement en mouvement: la première fut chargée d'attaquer la droite des Impériaux; celle d'Augereau devait agir sur leur aile gauche. On combattit de part et d'autre avec acharnement. Le général Augereau emporta d'abord le village de Caldiero, où il fit 200 prisonniers. Masséna, après avoir gagné le flanc droit des Autrichiens, par Illassi et Lavagna, était près

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La mise en action de forces si supérieures rendit vains tous les efforts des Français; pour surcroît de contrariétés, le temps était affreux, le froid, augmentant par degré, changea en grésil la pluie qui tombait à torrents depuis le matin, et qu'un vend de nord-est poussait avec violence contre la figure des soldats. Les troupes, harassées de fatigue, luttaient avec peine contre tous ces obstacles: la gauche de Masséna, prise à revers par la colonne de Schubirtz, fut forcée de céder en désordre le terrain qu'elle venait de gagner avec tant de peine. A la vérité, la 75o demi-brigade, qui était restée en réserve jusque-là, arrêta l'ennemi par sa bonne contenance, et protégea le ralliement des troupes dans leurs premières positions, où elles continuèrent à canonner; mais, à la fin de la journée, les républicains ne virent pas moins la nécessité de se retirer définitivement sous Vérone. Le peu de succès de cette tentative devenait d'autant plus inquiétant, que Vaubois, repoussé à Rivoli, pouvait y être forcé; dans ce cas, plus d'espoir de rétablir les affaires. Certes, si le général autrichien eût passé l'Adige sur-le-champ, il eût sauvé Mantoue; mais il perdit les journées du 13 et du 14 en délibérations, et le plan auquel il s'arrêta après ces quarante-huit heures de réflexion, n'en fut pas mieux conçu : car il se proposait d'attaquer Vérone dans la nuit du 15 au 16 par 12 bataillons, tandis qu'avec 12 autres, il irait chercher un passage à Zevio; entreprise contraire à tous les bons principes, puisqu'elle lançait, sur la rive droite de l'Adige, au milieu de toute l'armée française, une faible partie des forces disponibles.

L'armée impériale s'avança, le 14, dans cette vue jusqu'à Vérone; la brigade Mitrouski qui avait été détachée dans la vallée de la Brenta, eut ordre de revenir sur ses pas et de garnir le cours de l'Adige de concert avec celle du colonel Brigido. Un grand nombre d'échelles avait été préparé : tout

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annonçait l'approche d'un événement décisif; | fier la défense de Vérone à 3,000 hommes, tirés

voyons comment Bonaparte se tira du danger.

Sa position était critique: après trois combats meurtriers, où ses combinaisons avaient été déjouées autant par les circonstances locales que par la supériorité du nombre (1), il allait voir arriver l'instant fatal de la réunion des trois corps ennemis. La possession de Vérone était le seul avantage qui lui restât, encore cet avantage se trouvait neutralisé par la position de Wurmser sous Mantoue, et par celle de Davidowich dans un pays difficile; circonstances qui eussent toujours contrarié les mouvements stratégiques entrepris contre eux. D'ailleurs, les succès de ce dernier contre Vaubois allaient peut-être entraîner l'évacuation de cette ville, de l'occupation de laquelle dépendait le salut de l'armée française.

le

de la division Vaubois ou du corps de blocus, tandis qu'il viendrait manœuvrer par le bas Adige sur les communications des Autrichiens. Il était aisé de dérober ce mouvement au général ennemi, au moins pendant vingt-quatre heures; celui-ci ignorant ensuite la quantité de troupes laissées dans la place, devait y regarder à deux fois avant de l'attaquer de vive force, et ce délai de quarante-huit heures suffisait pour exécuter l'opération méditée. Plein de cette idée, il repassa donc l'Adige dans la nuit du 14 au 15 novembre à Vérone, avec les divisions Augereau et Masséna, pour aller traverser cette rivière à Ronco, tomber par Villanova ou San-Bonifacio sur les derrières d'Alvinzy, et lui enlever ses parcs de munitions, ses dépôts de vivres, et sa seule communication.

Ce projet était audacieux à la vérité, mais pour sortir d'un pas difficile, il faut savoir risquer à propos. Il n'y avait pas à balancer; sans doute la réussite de ce plan était subordonné à des chances douteuses; si Alvinzy avait eu le coup d'œil et l'énergie de son adversaire, rien ne l'eût empêché de former ses divisions en masse, et d'enlever Vérone d'assaut pour se réunir avec Davidowich vers Polo ou Cam

De tous les partis qui se présentaient, aucun ne paraissait propre à déjouer le projet des Autrichiens; puisqu'en se rabattant sur Davidowich, il était impossible d'empêcher Alvinzy de surprendre passage de l'Adige entre Vérone et Legnago, et de parvenir à délivrer Mantoue (2). Une seule résolution pouvait changer la face des affaires; Bonaparte la prit avec cette sagacité qui a caractérisé sa longue carrière. Sachant combien le blocus de Man-pagna; il était libre même d'éviter cet assaut en toue et la défense de Rivoli étaient faciles, il calcula qu'il pourrait, sans grand inconvénient, con

(1) Les divisions Masséna, Augereau et Vaubois ne formaient pas plus de 28 à 29,000 combattants: Alvinzy en avait au moins 40,000, en y comptant le corps du Tyrol.

(2) L'anxiété de Bonaparte, dans cette situation péninible, est assez démontrée par la lettre qu'il écrivait au Directoire, le 14 novembre:

«

Aujourd'hui, 24 brumaire, repos aux troupes; demain, selon les mouvements de l'ennemi, nous agirons. » Je désespère d'empêcher la levée du blocus de Man» toue, qui, dans huit jours était à nous. Si ce malheur » arrive, nous serons bientôt derrière l'Adda, et plus » loin s'il n'arrive pas de troupes.

» Les blessés sont l'élite de l'armée: tous nos officiers supérieurs, tous nos généraux d'élite sont hors de combat; tout ce qui m'arrive est si inepte, qu'ils n'ont pas » la confiance du soldat. L'armée d'Italie, réduite à une poignée de monde, est épuisée. Les héros de Lodi, de Millesimo, de Castiglione et de Bassano, sont morts » pour leur patrie ou sont à l'hôpital; il ne reste plus » aux corps que leur réputation et leur orgueil. Joubert, Lannes, Lanusse, Victor, Murat, Charlot, Dupuis, Ram

passant l'Adige entre Sainte-Marie et Zevio pour se diriger sur Mantoue. Mais depuis un mois, Bo

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J'ai perdu dans cette guerre peu de monde, mais tous des hommes d'élite qu'il est impossible de remplacer. » Ce qui me reste de braves voient la mort infaillible, au >> milieu de chances si continuelles et avec des forces si » inférieures. Peut-être l'heure du brave Augereau, de l'intrépide Masséna, de Berthier, de........, est prête à son> ner; alors ! alors! que deviendront ces braves gens ? Cette idée me rend circonspect; je n'ose plus affronter » la mort, qui serait un sujet de découragement et de malheur pour l'objet de mes sollicitudes.

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naparte avait démêlé son caractère; les événements | qui l'environne à six et sept lieues à la ronde. antérieurs venaient de lui prouver que brave, ferme (Pl. XXIII.) et doué de toutes les autres qualités qui constituent un bon officier, son antagoniste n'entendait rien à la stratégie. Le général français supposa qu'Alvinzy ne verrait dans ce mouvement sur San-Bonifacio que ses communications menacées, et la nécessité de voler à leur défense. Enfin, c'était dans la conjoncture, l'opération qui offrait les chances les plus favorables aux républicains; la seule qui pût éviter à l'armée une retraite désastreuse jusqu'aux Alpes.

En exécution des mesures concertées, le général Vaubois dût envoyer Guyeux à l'armée, et détacher quelques bataillons à Vérone dont la garde fût confiée à Kilmaine et à 3,000 hommes; le reste des troupes de Vaubois se maintint encore dans l'excellente position de Corona. Les divisions Masséna et Augereau cheminèrent vers Ronco. Dès qu'elles commencèrent à y arriver, on jeta un pont sur l'Adige; Augereau passa le premier à la tête de ses troupes (1); et, après avoir laissé la 12o légère à la garde du pont, il se dirigea de suite vers Arcole. Ce village était défendu par un petit corps de flanqueurs Croates et Hongrois, chargé de surveiller le cours de la rivière sur ce point et à Albaredo. Masséna, qui le suivit de près, jeta la 75o de ligne dans le bois à droite du pont pour servir au besoin de réserve, et marcha contre Porcil.

La réserve de cavalerie, aux ordres du général Beaurevoir, formant à peu près 16 à 1,700 chevaux, resta en bataille sur la rive droite de l'Adige, prête à passer lorsque le terrain et les circonstances le permettraient.

Pour bien juger cette action, il faut non-seulement étudier la nature du champ de bataille dont la planche 25 offre un tracé exact, il convient encore de porter des regards attentifs sur le terrain

L'Alpon, ruisseau torrentueux dans la partie supérieure de son cours, comme presque tous ceux qui s'échappent des montagnes de Sette-Comuni, perd ensuite toute sa vélocité dans les plaines basses où il serpente et déverse ses eaux lorsqu'il est gonflé par les pluies. Vers son confluent dans l'Adigė, entre Arcole et Albaredo, le terrain se trouvant plus bas que les deux rivières, il est impraticable, même en été; il n'y a d'espaces solides d'un développement un peu considérable qu'aux environs des villages et des fermes. Pour y arriver comme pour un déboucher, il faut suivre des di gues pratiquées dans le marais; l'une d'elles mène de Ronco à droite sur Arcole, et de là à San-Bonifacio; l'autre part de Ronco et passe à gauche par Porcil et Caldiero, où elle joint la grande route de Vérone à Vicence.

La digue qui conduit à Arcole est coupée par l'Alpon, que l'on traverse sur un pont de bois étroit et assez élevé, près duquel les Autrichiens crénelèrent quelques maisons. Ils n'avaient sur ce point qu'un détachement, mais il fut assez tôt renforcé pour soutenir une première attaque où les pelotons de la tête des divisions pouvaient seuls prendre part, ils avaient du canon, et l'issue du pont d'Arcole était barricadée (2). Ces précautions, qui paraissaient inutiles dans l'hypothèse d'une attaque sur Caldiero et Vérone, devinrent d'une importance majeure; car elles apportèrent les plus grands obstacles à l'exécution du plan de Bonaparte, et sauvèrent l'armée d'Alvinzy.

Il serait assez difficile de juger le motif qui détermina le premier à s'enfoncer dans un terrain semblable: bien des personnes ont prétendu, qu'inférieur en nombre, il cherchait ces difficultés

(1) Les divisions avaient éprouvé quelques change- bussards, 10 de chasseurs; 5e et 15o de dragons. ments dans leur formation. La réserve de cavalerie, sous Beaurevoir, était composés de détachements des 1er de hussards, 22o, 24°, 25° de chasseurs; des 8o, 18°, 20° de dragons; 1er et 5o de grosse cavalerie ; mais ces corps étaient si faibles, qu'elle comptait à peine 1,700 chevaux.

Augereau commandait 2 bataillons de la 5o légère; 2 de la 12°; 3 de la 4° de ligne; 3 de la 12° id.; 3 de la 40°; 3 de la 51o. En tout 16 bataillons et 3 escadrons du 19° de dragons.

Masséna avait 3 bataillons de la 11o légère; 3 de la 18°; 3 de la 14° de ligne; 3 de la 18°; 3 de la 32o; 3 de la 75o. En totalité 18 bataillons et 12 escadrons des 7° de

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(2) Il paraît que ce furent les brigades Mitrouski et Brigido, dont nous avons parlé plus haut, qui arrivèrent sur ce point fort à propos pour le défendre.

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