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prince avait seulement témoigné qu'il n'y voulait point consentir.

Cependant la marche des Russes continue; ont traversé la Moravie, l'Autriche; ils approchent de la Bavière; et les représentations amicales de la république n'ont pas été plus écoutées que l'intérêt même de l'Allemagne, qui répugne à cette invasion étrangère.

Ainsi le premier mouvement de l'armée française dut être de marcher sur Livourne et sur Florence; et si le Directoire (qui n'a su que depuis, avec certitude, combien le grand-duc, qui arme encore en secret, s'était rendu coupable), suspen- Le moment était donc venu, où le Directoire dit l'effet de sa résolution, c'est que, regardant la exécutif n'était plus le maître de temporiser et de cour de Toscane comme moins immédiatement liée tenir un langage qui pouvait compromettre la diaux intérêts et aux entreprises de la cour de Na- gnité nationale et la sûreté de l'État. La république ples qu'à ceux de la cour de Vienne, il hésitait en- avait donné la paix aussitôt qu'on la lui avait decore à croire que celle-ci voulût obstinément ral- mandée; elle s'était épuisée en efforts pour mainlumer la guerre. Mais bientôt un fait plus décisif tenir ce qu'elle avait accordé, mais il fallait enfin encore que tous les précédents, ne put laisser au- qu'elle connût tous ses ennemis, et que ceux qui cun doute sur les dispositions de l'Autriche, et donna voulaient la guerre, fussent forcés de s'expliquer. par conséquent la mesure de celles du grand-duc. Tels furent l'esprit et l'objet des deux notes reVingt-cinq mille Russes s'avançaient vers l'Alle-mises le 31 janvier dernier au ministère autrichien magne; ils devaient être suivis de plusieurs corps également nombreux. Le monarque de Russie avait proclamé dans toute l'Europe ses projets hostiles contre la république; et, tandis que ses flottes, obtenant de passer le détroit, entraient dans la Méditerranée pour y attaquer les possessions françaises, ses troupes cherchaient pareillement une issue sur le continent pour atteindre celles de la république; et c'est au moment où l'Empereur se trouvait encore en état de paix, où l'Empire, neutralisé par un armistice spécial, touchait au terme de sa pacification, qu'un prince agresseur, que l'allié de Constantinople et de Londres, voulant unir ses efforts aux leurs, se présente sur les limites du territoire autrichien; son armée y est reçue sans obstacle. Il devient évident qu'elle y était attendue. L'Empereur quitte sa capitale, va lui-même au-devant des Russes, accueille leurs clameurs, et s'associe à leurs projets, en les comblant de pré-fice d'une paix commencée, et livre de nouveau sents et d'égards.

à Rastadt et à la députation. Un délai fut fixé à Sa Majesté Impériale pour donner une réponse catégorique et satisfaisante; faute de laquelle son silence ou son refus seraient regardés comme un acte hostile. Ce délai est expiré le 15 février, et aucune réponse n'est encore parvenue.

Telle a été, citoyens représentants, la conduite de la cour de Vienne : c'est par une telle succession de faits que le traité de Campo-Formio, méconnu dès son principe, demeuré sans exécution de la part de l'Autriche dans plusieurs de ses parties principales, compromis et invalidé chaque jour par des préparatifs ou des actions hostiles, se trouve enfin sacrifié aujourd'hui à l'ambition du monarque russe et aux combinaisons perfides de l'Angleterre. C'est ainsi que l'Empereur, jeté peut-être hors de ses propres résolutions, compromet en même temps le sort de l'Empire, lui ravit le béné

l'Allemagne à toutes les chances d'une guerre dans laquelle l'Empereur et l'Empire ne sont plus que les auxiliaires de la Russie.

C'est ainsi que les déterminations de la cour de Vienne entraînant celles de la cour de Toscane, il n'est pas permis au Directoire exécutif de séparer l'une de l'autre.

Frappé du scandale d'une telle conduite, instruit que les Russes vont passer du territoire autrichien sur celui même de l'Empire, le Directoire exécutif, comprimant encore le premier élan de la fierté nationale, se contente de demander à l'Empereur et à l'Empire des explications. L'Empereur se tait. Son plénipotentiaire voudrait nier qu'il ait reçu la note des ministres français; la députation de l'Empire se réfère à la diète, et la diète elle-pereur comme une mesure hostile; instruit d'ailmême se réfère à l'Empereur. leurs que les troupes autrichiennes ont déjà fait

Forcé donc, aux termes de la déclaration qui a été faite à Rastadt, de regarder le silence de l'Em

en Bavière et vers la Souabe des mouvements agressifs, le Directoire exécutif, renonçant avec regret à l'espoir de maintenir la paix en Allemagne, mais toujours disposé à entendre les propositions convenables qui seraient faites pour une nouvelle et complète réconciliation, vous prévient, citoyens représentants, qu'il a déjà pris les mesures qu'il a cru nécessaires pour la défense de l'État, et vous propose de « déclarer la guerre à l'Empereur, roi » de Hongrie et de Bohême, et au grand-duc de » Toscane (1). »

Signé, BARRAS, président ;
LAGANDE, secrétaire général.

N° 2 bis.

griefs et autres réclamations, qui tendraient à détruire l'ordre et la discipline, à soulever le peuple contre les Français, par la relation de faits quelconques, qui, s'ils sont de nature à être réprimés, doivent être portés devant le commissaire du gouvernement ou le général en chef, pour, par eux être ordonné ce qu'il appartiendra; tous ces individus, ainsi désignés, seront saisis et arrêtés sur-le-champ, jugés militairement comme perturbateurs de la tranquillité publique, et les presses et instruments d'imprimerie seront brisés;

3° Il sera adressé, par chaque jour de distribution des feuilles publiques quelconques en Suisse, et par tous les imprimeurs, gazetiers ou rédacteurs de ces feuilles, un exemplaire au commissaire du gouvernement, et un autre au général en chef de l'armée française en Suisse, pour, par eux, être

Arrêté du commissaire Rapinat, du 18 juin 1798. lesdites feuilles vérifiées et examinées, s'il n'y est.

Zurich (30 prairial an Iv).

1° Toutes les motions, tous décrets portés par le corps législatif, tous arrêtés pris par le directoire helvétique et les chambres administratives, qui contrarieront les mesures prises, soit par le commissaire du gouvernement près l'armée française en Helvétie, soit par le général en chef, ou en vertu de leurs ordres, sont déclarés nuls et de nul effet : il est, en conséquence, fait de très-expresses inhibitions à toutes les autorités constituées et à tous les habitants de l'Helvétie, d'exécuter lesdits décrets et arrêtés, et de faire mettre à exécution les arrêtés pris par le commissaire du gouvernement et le général en chef;

2° Tous ceux qui, par des discours ou par des actions; tous fonctionnaires qui, par leurs décisions, tenteraient d'entraver les opérations du gouvernement français, ou les mesures prises par ses commissaires et le général en chef; enfin, tous gazetiers, journalistes, auteurs et rédacteurs de feuilles publiques, qui se permettraient d'écrire d'une manière à aigrir les habitants de l'Helvétie contre les Français, et vice versa, à calomnier l'armée, ses chefs et les agents du gouvernement français; à répandre astucieusement des plaintes,

(1) Cette formalité était bien tardive, puisqu'on se batbait depuis le 6 mars.

rien rapporté ou relaté, qui soit en contravention avec l'article précédent. Le prix de l'abonnement en sera acquitté par trimestre, à l'instar de tous les autres citoyens. Les imprimeurs, gazetiers ou rédacteurs de ces feuilles sont tenus de se conformer strictement à cette disposition. Le présent arrêté, qui sera imprimé en forme de placard dans les deux langues, au nombre de 2,000 exemplaires, publié et affiché dans toutes les communes du territoire suisse, sera adressé officiellement aux deux conseils du corps législatif et au directoire helvétique, ainsi qu'à toutes les chambres administratives, pour recevoir sa pleine et entière exé

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l'ennemi se renforce considérable

plus tôt possible les têtes de pont de Valence et » de Bassignano. Faites construire entre ces deux » endroits des redoutes le long du Pô, et établissez >> des routes de communication. Faites aussi tra» vailler sans relâche aux fortifications de Pavie. » J'envoie d'ici, à l'instant, par eau, à Valence » 50 pièces de canon; vous en laisserez 20 à Va» lence, 6 dans la tête de pont de Bassignano, » 4 à Mezano-Corte, et vous enverrez à Pavie les » 20 restants, ce qui, joint aux munitions que les » Français y ont laissé, suffira pour la défense de » ce point important. Faites approvisionner la » citadelle de Milan et Pizzighetone pour trois » mois faites fortifier par des ouvrages de cam>>pagne le faubourg de Tyra à Pizzighetone. Je » vous envoie un officier pour construire des ponts sur le Pô, le Tanaro et la Bormida.

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que » ment vers Gênes, et veut marcher avec toutes »ses forces réunies sur Alexandrie et Milan. Vo»tre Excellence sait très-bien quelles suites pour>>raient en résulter. Votre bonheur reconnu à la » guerre, votre expérience et votre activité dont vous avez donné à Vérone un exemple si frap» pant, me font désirer de vous avoir à mes côtés, >> brave et cher ami, dans la bataille qui va être » livrée, et qui décidera peut-être du sort de l'I>> talie. Demain le 11, je marche à Asti; le 12, j'espère être à Alexandrie : j'ai avec moi 14 bataillons russes, un régiment cosaque et le régi>>ment de dragons de Karaczay. Je prie Votre » Excellence de venir le plus tôt possible à Alexan» drie le brave régiment de Kanawochof et tous » les régiments d'infanterie et de cavalerie qui» » peuvent être disponibles pour cette marche, » Le comte de Hohenzollern, qui commande » doivent arriver en toute hâte. J'espère qu'avec» l'avant-garde de Kray, devra laisser 4 escadrons, » l'aide de Dieu et de pareilles forces, nous bat>> trons l'ennemi; il me sera agréable, mon véri» table ami, de vous devoir une partie de cette » victoire. Envoyez, je vous prie, les colonels du génie comte Arlandi, et de Nobili, le premier à » Valence, et le second à Pavie, pour mettre ces » deux points importants en état de défense. Vous » laisserez le commandement du blocus de Man>> toue au lieutenant-colonel Dano. »

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» 1 bataillon d'infanterie et un détachement de >> chasseurs à Fornouc: il devra envoyer, à mar»ches forcées, à Votre Excellence les 6 bataillons >> et les chasseurs qui lui resteront. Le comte » Hohenzollern avertira Kray de tout ce qui se >> passe, et lui demandera autant de troupes qu'il » peut en envoyer, surtout de la cavalerie. Si l'en»> nemi marche sur vous, avertissez-en sur-lechamp Froelich, qui se trouve à Asti avec 5 ba>>taillons de grenadiers. Il pourra dans une marche » se réunir à vous. Wukassowich a aussi reçu » l'ordre d'aller promptement au secours de Votre » Excellence. Demain 12 juin, je compte être à Asti, et après-demain à Alexandrie avec 14 ba» taillons russes, le régiment de Karaczay, et un » régiment de Cosaques. Kaim continuera le siége

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>> breuse que la vôtre; ainsi évitez soigneusement» de la citadelle de Turin avec 12 bataillons. >> tout engagement dans les montagnes. Veuillez » 6 escadrons et 2 régiments de Cosaques. »

» faire couvrir Valence, qui est votre principal

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