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PIÈCES JUSTIFICATIVES

DU LIVRE XIV.

PREMIÈRE PÉRIODE DE 1799.

N° 1.

Note remise par le général Bonaparte au Directoire, relativement au système de guerre à suivre contre l'Angleterre.

Paris, le 13 avril 1798.

Dans notre position, nous devons faire à l'Angleterre une guerre sûre, et nous le pouvons.

Que nous soyons en paix ou en guerre, il nous faut 40 ou 50 millions pour réorganiser notre marine.

Notre armée de terre n'en sera ni plus ni moins forte; au lieu que la guerre oblige l'Angleterre à faire des préparatifs immenses qui ruinent ses finances, détruisent l'esprit de commerce, et changent absolument la constitution et les mœurs de ce peuple.

Nous devons employer tout l'été à armer notre escadre de Brest, à faire exercer nos matelots dans la rade, à achever les vaisseaux qui sont en construction à Rochefort, à Lorient et à Brest.

Si l'on met quelque activité dans ces travaux, nous pouvons espérer d'avoir, au mois de septembre, trente-cinq vaisseaux à Brest, y compris les quatre ou cinq nouveaux que l'on peut construire à Lorient et à Rochefort.

Nous aurons vers la fin du mois, dans les différents ports de la Manche, près de 200 chaloupes canonnières. Il faut les placer à Cherbourg, au Havre, à Boulogne, à Dunkerque et à Ostende, et employer tout l'été à emmariner nos soldats.

TOME III.

En continuant à donner à la commission des côtes de la Manche 3 millions par mois, nous pouvons faire construire 200 autres chaloupes d'une dimension plus forte, et propres à transporter des chevaux.

Nous aurions donc, au mois de septembre, 400 chaloupes canonnières à Boulogne, et 35 vaisseaux de guerre à Brest. Les Hollandais peuvent également avoir dans cet intervalle 12 vaisseaux de guerre au Texel.

Nous avons dans la Méditerranée deux espèces de vaisseaux 12 de construction française, qui peuvent d'ici au mois de septembre être augmentés de deux nouveaux ; puis 9 vaisseaux de construction vénitienne.

Il serait possible, après l'expédition que le gouvernement projette dans la Méditerranée, de faire passer les 14 vaisseaux à Brest, et de garder dans la Méditerranée, simplement, les 9 vaisseaux vénitiens : ce qui nous ferait, dans le courant du mois d'octobre ou de novembre, 50 vaisseaux de guerre français à Brest, et presque autant de frégates.

Il serait possible alors de transporter 40,000 hommes sur le point de l'Angleterre que l'on voudrait, en évitant même un combat naval si l'ennemi était plus fort, tandis que 40,000 hommes menaceraient de partir sur les 400 chaloupes canonnières et autant de bateaux pêcheurs de Boulogne, et que l'escadre hollandaise avec 10,000 hommes de transport, menacerait de se porter en Écosse.

L'invasion en Angleterre, exécutée de cette

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manière, et dans le mois de novembre et de dé- | aient une marine plus forte que celle du roi de cembre, serait presque certaine. Naples.

L'Angleterre s'épuiserait par un effort immense et qui ne la garantirait pas de notre invasion.

N° 2.

BONAPARTE.

Message du Directoire, servant de manifeste contre l'Autriche (12 mars 1799).

En effet, l'expédition dans l'Orient obligera l'ennemi à envoyer six vaisseaux de guerre de plus dans l'Inde, et peut-être le double de frégates à l'embouchure de la mer Rouge. Elle serait obligée d'avoir de 22 à 25 vaisseaux à l'embouchure de la Méditerranée, 60 vaisseaux devant Brest et 12 devant le Texel, ce qui ferait un total de 300 vaisseaux de guerre, sans compter ceux qu'elle a aujourd'hui en Amérique et aux Indes, sans compter 10 ou 12 vaisseaux de 50 canons, avec une ving-pologie de sa conduite. Comme nos lecteurs sauront bien taine de frégates qu'elle serait obligée d'avoir pour s'opposer à l'invasion de Boulogne.

Nous nous conserverions toujours maîtres de la Méditerranée, puisque nous y aurions neuf vaisseaux de construction vénitienne!!

Il y aurait encore un moyen d'augmenter nos forces dans cette mer, ce serait de faire céder par l'Espagne trois vaisseaux de guerre et trois frégates à la république ligurienne; cette république ne peut plus être aujourd'hui qu'un département de la France. Elle a plus de 3,000 excellents

marins.

Nous avons rapporté au chapitre LXXXI, tous les torts du Directoire envers les puissances européennes par les nombreuses agressions qu'il se permit aussitôt après la paix de Campo-Formio. Le message suivant contient l'a

tialité de leur soumettre cette pièce.
démêler le faux d'avec le vrai, nous devons à notre impar-

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>> au succès de quelques derniers efforts, le réta>>blissement immédiat de la paix. On se rappelle

Il est d'une très-bonne politique de la part de la France de favoriser et d'exiger même que la» que, lorsque le traité fut connu, la modération Ligurie ait quelques vaisseaux de guerre.

» du vainqueur parut si grande, qu'elle eut en » quelque sorte besoin d'apologie.

» ne serait même, dès son principe, que le gage

Si l'on prévoit des difficultés à ce que l'Espagne cède à nous ou à la république ligurienne trois » Aurait-on prévu que ce pacte, où la force s'évaisseaux de guerre, je croirais utile que nous- » tait montrée si indulgente, où la plus libérale mêmes nous rendissions à cette dernière trois des >> compensation devait étouffer tout regret, loin neuf vaisseaux que nous avons pris aux Vénitiens,» d'obtenir la stabilité qui lui paraissait promise, et que nous exigeassions des Génois qu'ils en construisissent trois autres. Ce sera une bonne escadre, montée par de bons marins, que nous nous trouverons avoir gagnée. Avec l'argent que nous aurons des Liguriens, nous ferons faire à Toulon trois bons vaisseaux de notre construction; car les vaisseaux de construction vénitienne exigent autant de matelots qu'un bon vaisseau de 74; et des matelots, voilà notre partie faible.

Dans les événements futurs qui peuvent arriver, il nous est extrêmement avantageux que les trois républiques d'Italie qui doivent balancer les forces du roi de Naples et du grand-duc de Toscane,

imposteur d'une réconciliation éphémère; et » que les atteintes subites qui lui seraient portées, » émaneraient toutes de la puissance, qui lui devait l'ample dédommagement des pertes qu'elle avait éprouvées par la guerre (1)?

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Quel contraste, en effet, étrange et soutenu! » Tandis que la république apporte un soin con»stant à remplir chaque stipulation d'un traité, qui n'est en proportion ni avec ses succès, ni » avec ce qu'elle pouvait tirer de vengeance légi

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(1) Et l'invasion de la Suisse et de Rome!!

>> time des plans de destruction formés et poursui- | montrer fidèle à son traité, le premier effet de cette » vis contre elle, l'Autriche, au lieu de se montrer disposition eût été sans doute de presser le rétablis>> satisfaite d'un rapprochement qui lui a épargné sement simultané des légations respectives: mais, >> les plus grands malheurs, ne paraît occupée qu'à bien loin que l'Autriche ait voulu prendre aucune » détériorer, qu'à détruire le pacte qui a fait son initiative à cet égard, quel a été l'étonnement >> salut. >> du Directoire exécutif, lorsqu'il fut instruit que l'on regardait à Vienne les plénipotentiaires envoyés de part et d'autre au congrès de Rastadt, comme suffisant à l'entretien des communications entre les deux États, et le traité de Campo-Formio comme ayant besoin de recevoir des développe

Parmi les violations du traité, que cette puissance s'est permises, quelques-unes ont été si manifestes, qu'elles ont déjà excité l'étonnement de l'Europe et l'indignation des républicains d'autres, moins publiques ou moins aperçues n'ont pas été cependant moins hostiles; et le Directoire exé-ments ultérieurs par le traité avec l'Empire, avant cutif ne peut pas différer davantage à retracer au corps législatif les circonstances de la conduite du cabinet autrichien; conduite vraiment offensive, attentatoire à l'état de paix, et qu'aucun effort, aucun exemple n'ont pu ramener à l'observation des engagements contractés.

que

les relations habituelles d'une parfaite intelligence fussent entièrement rétablies! Une interprétation si froide donnée au traité, un éloignement si formel pour ce qui tendait à en développer les résultats, ne présageaient point qu'il dût être longtemps respecté.

A l'époque même où le traité de Campo-Formio Sur ces entrefaites, un gouvernement dont l'exisfut conclu, il avait été réciproquement stipulé, par tence attestait aussi la modération de la républiun acte additionnel au traité, que toute la partie que, osa provoquer de nouveau sa vengeance par du territoire germanique, qui s'étend depuis le le plus affreux des attentats. Le sacerdoce expia Tyrol et la frontière des États autrichiens jusqu'à son crime; et Rome acquit la liberté. Mais le Dila rive gauche du Mein, serait évacuée à la fois par rectoire exécutif, prévoyant qu'on ne manquerait les troupes françaises et par celles de l'Empereur, point de jeter l'alarme à la cour impériale, et de ainsi que par celles de l'Empire qui étaient à la donner aux plus justes représailles l'aspect d'une solde de ce prince, sauf la position de Kehl qui agression ambitieuse, jugea à propos d'écarter devait rester à la république. Une convention en- toutes les considérations d'étiquette qui auraient core plus particulière, conclue et signée à Rastadt, pu le retenir, et d'envoyer à Vienne le citoyen le 11 frimaire an vi, renouvela cet engagement Bernadotte, comme ambassadeur de la république et marqua un terme fixe pour son exécution. De la française, chargé d'y faire entendre, « que la despart de la république, cette exécution a été prompte» truction du gouvernement pontifical à Rome ne et entière: de la part de l'Autriche, elle a été dif-» changerait rien à la délimitation des États d'Itaférée, éludée, et n'est point encore obtenue. Dans » lie; que les républiques, déjà existantes et rePhilipsbourg, l'Empereur a conservé une garnison» connues, ne s'accroîtraient d'aucune partie du et des approvisionnements, qui sont à lui, malgré» territoire romain; ce qui laissait dans toute son la simulation qui les couvre. Dans Ulm, dans In- » intégrité le traité de Campo-Formio, puisqu'en golstadt, il n'a point cessé de tenir des troupes et » fixant l'étendue de la république Cisalpine, il un état-major disposé à en recevoir davantage.» n'avait pu prévoir ni empêcher, quant à leurs Toutes les places de Bavière sont demeurées à sa » résultats, les événements qui pouvaient changer disposition; et loin qu'aux termes du traité cet élec- » la forme des autres États d'Italie, par le fait de torat aît jamais été évacué, nous voyons qu'il ren- » leurs propres agressions. » Cependant, l'ambasferme aujourd'hui 100,000 Autrichiens destinés à sadeur de la république ne fut accueilli à la cour la fois à la reprise des hostilités contre la républi- de Vienne qu'avec froideur. Ce témoignage du plus que et à l'envahissement d'un pays, depuis si long- loyal empressement, cet envoi d'un agent revêtu temps convoité par la cour de Vienne. du caractère le plus auguste, demeura sans réciSi cette cour avait eu jamais l'intention de se procité; et bientôt un événement, moins injurieux

encore par les circonstances qui l'ont accompagné | point à Paris. M. de Thugut, demeuré à Vienne,

que par l'impunité qu'il a obtenue, manifesta les sentiments secrets de la cour de Vienne.

rentra au ministère; les informations commencées restèrent sans suite et sans effet. Le comte de Cobentzel, au lieu d'offrir ou d'accorder les réparations, qui étaient l'objet principal de sa mission, affecta de vouloir concentrer la discussion sur d'autres points, et finit par décliner toute satisfaction, même celle dont la république se serait contentée, lorsqu'il fut convaincu que le Directoire n'accueillerait point les insinuations par lesquelles la cour de Vienne voulait le rendre, au milieu même de la paix, complice des plus étranges spoliations (1). Les négociateurs se separèrent et aussitôt celui qui avait été envoyé à Seltz par Sa Majesté Impériale pour y prodiguer de vaines protestations de paix, reçut la mission d'aller à Berlin et à Pétersbourg s'associer à toutes les excitations du gouvernement britannique pour rallumer la guerre.

Si, à la première nouvelle de cet attentat, le Directoire exécutif n'eût pas été fondé à n'y connaître que l'œuvre de deux cours acharnées à rallumer la guerre sur le continent; s'il eût pu croire que l'Empereur avait connu le complot tramé sous ses yeux, il n'eût pas hésité un moment à provoquer la vengeance nationale contre une violation aussi ontrageante de l'état de paix et du droit des gens, si religieusement respectés par la république, au milieu même des plus violents orages de la revolution. Mais il était possible que les cabinets de Pétersbourg et de Londres eussent préparé et dirigé par leurs agents un tumulte que l'Empereur n'aurait connu ni approuvé. Les expressions de regret, portées dans le premier moment à l'ambassadeur de la république par M. de Colloredo, l'envoi annoncé de M. Degelmann à Paris, étaient des motifs pour penser que la cour impériale s'empresserait de poursuivre et de punir un attentat, dont elle reconnaissait l'existence, et dont elle craignait de paraître complice. Quand on apprit d'ailleurs que le ministre, qui était accusé d'avoir secondé les fureurs de l'Angleterre et de la Russie, avait cédé son poste au comte de Cobentzel, et que celui-ci se rendait à Seltz pour y donner des réparations, le Directoire ne put se repentir d'avoir provoqué ces conférences, en se montrant moins prompt à suivre la première impulsion d'un légitime ressentiment, qu'empressé de faire évanouir, par des explications communes, tout ce qui s'opposait au rétablissement de la plus parfaite harmonie. Tel était son désir d'arriver à une conciliation, que l'envoyé extraordinaire de la république eut pour instruction définitive de se contenter en réparation de l'événement arrivé à Vienne le 24 ger-mont que naguère il avait dévoué à un partage, et minal (13 avril ), d'un simple désaveu et de la dé-s'efforçait d'arracher à sa neutralité le gouverneclaration qu'on rechercherait les coupables.

Mais, à peine les conférences furent entamés à Seltz, que la cour impériale changea de langage et de conduite. Le baron de Degelmann ne se rendit

(1) Ces mots font croire que les projets de partage de l'Italie, dont on a parlé, furent réellement mis sur le tapis, reste à savoir si ce fut par l'Autriche ; mais en lui

Il fallait sans doute que le Directoire exécutif fût animé d'un profond amour de la paix, pour ne pas céder dès lors à l'évidence des dispositions hostiles de la maison d'Autriche, et pour éviter de répondre à ses provocations. Il voyait qu'à Rastadt, depuis l'ouverture du congrès, et le ministre impérial et celui d'Autriche n'avaient cessé de se montrer contraires à toutes les propositions de la république, à toutes celles qui pouvaient conduire vers une pacification définitive et stable. Il avait connaissance des difficultés qu'on faisait à Vienne, pour reconnaître le ministre cisalpin; ce qui était remettre en question des points décidés par le traité de Campo Formio. Il était instruit que le cabinet autrichien (quelle que fût l'opinion personnelle de l'Empereur), livré plus que jamais aux impulsions de l'Angleterre, donnait à la cour de Naples la confiance qui la portait aux mesures les plus extravagantes. Il dirigeait plus secrètement le Pié

ment prussien, qu'il voulait armer contre la France, après avoir essayé d'armer la France contre lui. Que de motifs pour abjurer un traité méconnu, violé par l'Autriche, et qui cessait d'être obliga

imputant ce tort, le Directoire oublie le despotisme qu'il étendait lui-même sur Gênes, Milan, Rome, la Hollande, la Suisse et Turin.

recte.

toire pour la république ! Mais la patience et les ¡ Naples, quoiqu'il eût vu un général autrichien à résolutions du Directoire exécutif devaient se mon- la tête de l'armée napolitaine, quoiqu'il connût trer encore au-dessus d'une provocation plus di- les mouvements de troupes qui avaient lieu dans le Tyrol et dans le nord de l'Italie, persista cependant encore à professer le désir de demeurer en paix avec l'Empereur; et la sincérité de son vou, à cet égard, parut assez par la conduite qu'il tint avec la Toscane; car il y avait longtemps qu'il n'était plus possible de séparer la cour de Florence de celle de Vienne.

Dans un moment où les factieux qui avaient usurpé le pouvoir dans les Ligues-Grises, témoignaient de l'inquiétude sur le voisinage d'une armée française, et sur les projets qu'ils supposaient formés contre leur indépendance et leur neutralité, affectant en même temps une sécurité parfaite du côté de l'Autriche, dont ils disaient avoir reçu les protestations les plus rassurantes; le Directoire jugea convenable de faire savoir aux habitants, « que leur territoire serait respecté aussi longtemps qu'il le serait par l'Autriche. » Il n'y avait que quelques mois que cette déclaration avait été faite, lorsqu'un corps de troupes autrichiennes envahit le pays des Grisons et s'y établit,

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Le Directoire avait su que le voyage de M. Manfredini à Vienne avait été relatif au même objet qui y avait conduit de Naples le prince de Montechiaro, et avait utilement préparé le succès de sa mission, en contribuant à donner à l'Empereur le désir d'augmenter son influence en Italie, d'y chercher un agrandissement nouveau, sous prétexte de dédommagement, d'y contrarier l'affermissement de la république cisalpine, et de s'opposer surtout à l'existence de la république romaine (1).

Tout ce qu'il y avait d'hostile dans cette occupation, tout ce qu'elle renfermait de machinations secrètes, n'échappa point au Directoire exécutif. Il était évident, qu'ainsi l'Autriche se préparait On lui rapporta pareillement qu'à l'époque où les moyens de troubler l'Helvétie, de faire irrup-la cour de Naples se disposait à faire marcher son tion dans la Cisalpine, et de donner à l'instant dé- armée vers Rome, le grand-duc faisait lui-même cisif la main au roi de Piémont, pour essayer de des préparatifs de guerre, et y donnait une célérité, fermer avec lui toute retraite aux Français, qu'on une extension bien peu familière au pays, ordonfaisait attaquer par 100,000 Napolitains, et qu'on nant, avec l'armement complet des bandes, des osait supposer vaincus. enrôlements volontaires dans chaque ville et village, établissant un emprunt forcé, demandant aux églises, aux moines, aux nobles, leur argenterie; prenant enfin toutes les mesures qui dénotaient une secrète participation aux plus vastes

Le Directoire ne méconnut point toutes ces perfides combinaisons; mais il évita d'y trouver encore une agression formelle; et ce ne fut qu'au moment où l'attaque prématurée du roi des DeuxSiciles ouvrit une nouvelle guerre, que le Direc-entreprises: et malgré tout l'art avec lequel on a toire, ayant la preuve acquise de la complicité du roi de Sardaigne, et voulant en détourner l'effet, s'empara de ses places fortes, devançant ainsi de quelques jours l'occupation qui allait être faite par les troupes autrichiennes, et dont l'envahissement antérieur du territoire des Grisons n'était que le prélude.

Mais en même temps que les armées républicaines repoussaient en Italie l'agression, et prévenaient la perfidie, le Directoire, quoiqu'il eût connaissance du traité qui existait entre Vienne et

(1) Tous ces reproches eussent été fondés, si le Directoire n'avait lui-même provoqué ces mesures défensives

cherché à faire disparaitre ces traces d'hostilités, le Directoire exécutif n'en vient pas moins d'acquérir la preuve que le grand-duc comptait tellement sur la défaite des Français, qu'il avait fermé tous les passages par lesquels ils auraient pu tenter leur retraite dans ses États, et les avait hérissés d'une nombreuse artillerie, qui devait achever de détruire les restes de l'armée française, tandis que, d'un autre côté, une troupe de Napolitains et quelques vaisseaux anglais prenaient possession de Livourne; ce qui n'aurait jamais eu lieu, si ce

par l'agression de Rome, de Berne, de Malte et de l'Égypte, par l'occupation de Turin, etc., etc.

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