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et leur cavalerie avait été obligée de mettre pied à terre pour soutenir l'infanterie. Par une attaque vigoureuse, Soult et Oudinot parvinrent à percer le centre de Petrasch, qui ordonna sa retraite par la grande route de Mazingen sur Weil. Elle se fit en assez bon ordre. Mais les ailes des régiments de Gemmingen et de Kaunitz, s'étant trouvées séparées du gros de la division par la manœuvre des Français, se jetèrent dans les bois à droite et à gauche du chemin, où elles furent faites prisonnières,

Le prince Charles fit filer, le 26 mai, la division du prince de Reuss sur Pfyn, pour renforcer Hotze, qui dès lors forma son aile gauche, et auquel il prescrivit d'attaquer, le 27, l'avant-garde des Français. Celui-ci, qui campait entre Frauenfeld et Dutweil, se mit en mouvement sur trois colonnes. Ses troupes légères, parties de l'Elgg et d'Issliken, rejetèrent sur Winterthur les avantpostes ennemis, et lui-même les suivit de près, avec le gros de ses forces. Les Français tinrent un instant dans la ville; mais, accablés par le nombre, ils passèrent la Toss, ne laissant qu'un poste au village de ce nom, et s'établirent sur les hauteurs de Steig et de Brütten. Les Autrichiens, ayant forcé le passage de la rivière, attaquèrent cette position sans succès. La chose n'était pas facile; la Toss coule ici entre des précipices profonds, et la route de Steig, pratiquée sur les flancs de l'escarpement de gauche, était battue par le canon dans tout son prolongement, et prise en flanc par l'infanterie qui couronnait la hauteur. Hotze s'empara avec audace du village et du pont de Toss; mais tous ses efforts vinrent se briser au La journée du 25 fut sanglante pour les deux delà. L'archiduc, dirigeant son corps de bataille partis; les Autrichiens surtout y firent une perte sur Neftembach, parvint à s'emparer de Pfungen, considérable. Le général Piaczeck y fut mortelle que les Français disputèrent jusqu'à la nuit ; l'inment blessé un drapeau, 2 canons et plus de trépide Ney qui venait de prendre le commande2,000 prisonniers, restèrent au pouvoir des Fran- ment de l'avant-garde, reçut un coup de feu dançais. Les Suisses qui combattaient dans les rangs gereux au genou; les troupes encouragées par sa des républicains, soutinrent leur ancienne réputa-présence se maintinrent bravement. Cependant la tion; l'adjudant général Weber trouva une mort position de l'archiduc à Pfungen lui permettant de honorable sur le champ de bataille.

Cet échec fut en partie réparé par la reprise de Pfyn. Nauendorf, informé des progrès de Ney, et voyant que le général Paillard ne songeait pas à passer la Thur à Andelfingen, fit remonter la rivière à la brigade Simbschen qui, au milieu de la nuit, arriva devant Pfyn. Les Français furent délogés de la ville et du pont, et repoussés sur la rive gauche. A la pointe du jour, l'arrivée de 9.bataillons et 6 escadrons détachés du corps de l'archiduc, acheva de donner aux Impériaux une supériorité marquée, et de mettre ce point important à l'abri de toute entreprise.

Toutefois, ce combat ne remplit pas l'attente de Masséna, puisque les deux corps ennemis opérèrent leur jonction la nuit suivante, sur la rive droite de la Thur. La destruction du pont d'Andelfingen, la perte de celui de Pfyn et surtout l'arrivée de l'archiduc, l'empêchant de faire une nouvelle tentative pour s'y opposer, il fit rentrer ses troupes dans leurs premières positions, ne laissant à Winterthur qu'une réserve pour soutenir l'avant-garde dont il confia la conduite à Ney. Masséna eût mieux fait d'abandonner de suite la ligne de la Toss, qui n'offrait pas d'assez bonnes positions pour lutter avec avantage, et de concentrer son armée devant Zurich; il se serait épargné l'échec qu'il éprouva le lendemain.

tourner celle du Steig et de Brütten, Masséna ordonna de l'évacuer pendant la nuit, et Oudinot ramena les troupes à Klotten: Tharreau se concentra derrière Bulach, et Soult passa sur la rive gauche de la Glatt. Cette affaire ne fut pas aussi meurtrière que la vive résistance des Français à Winterthur, à Brütten et à Pfungen, aurait pu le faire croire; les Autrichiens n'y prirent que 4 pièces de canon.

Le 28 mai, l'armée autrichienne marcha sur la Glatt. Les troupes légères de l'archiduc cherchant à déboucher sur la route de Bulach à Zurich, pour inquiéter les communications de Tharreau, celui-ci réunit sa division, et tombant à l'improviste sur l'ennemi, le chassa au delà de la Toss, et occupa Rorbas. Il se disposait à son tour à menacer la

droite de l'archiduc, et déjà son avant-garde occupait les revers de la montagne de Tuffen, lorsque quelques bataillons de renfort arrivés aux Impériaux, arrêtèrent ses progrès. Comme il n'entrait pas dans le plan de Masséna d'engager ce jour-là une affaire générale, et qu'il avait résolu de se replier sur la position retranchée de longue main, autour de Zurich, cette échauffourée demeura sans résultats; Tharreau abandonna Rorbas, et rentra à Bulach, qu'il évacua bientôt pour passer la Glatt. Les divisions Soult et Oudinot suivirent ce mouvement rétrograde; et le premier, ne laissant sur la rivière que des postes d'observation, entra dans le camp retranché de Zurich.

Le prince Charles ne poursuivit les Français qu'avec circonspection, dans la crainte que les corps placés aux environs de Kayserstuhl ne cherchassent à le tourner, et refusant son aile droite, quin'entra que le 31 à Embrach, il porta, dès le 29, le corps de Hotze sur la Glatt. Ce général campa entre Klotten et Bassersdorf, enleva après un combat très-vif le pont de Dübendorf, et répandit ses éclaireurs sur la droite de cette petite rivière.

La crainte que Lecourbe descendant du SaintGothard dans le canton de Glaris, ne se réunît à la division Chabran, pour assaillir sa gauche, engagea l'archiduc à détacher le général Jellachich de Winterthur sur Uznach, pour se lier au colonel Gavasini, laissé en observation par Hotze sur les bords de la Linth.

lern, et ramené jusqu'à Airolo (1). Mais les brigades Briey et Lamarseille n'étaient pas près d'arriver, et celle de Nobili était loin de pouvoir prendre part aux premiers engagements. Cependant il fallait s'attendre à rencontrer bientôt Lecourbe; et il importait même de contenir à gauche la division du Valais. Dans l'espoir de remplir cette triple tå che, le général autrichien ordonna à la colonne de Saint-Julien de descendre avec ses 5 bataillons de Dissentis sur Urseren; et lui-même, à la tête de 10 autres, entra, le 24, dans la vallée du Tésin. Lecourbe n'avait avec lui que sa division, la brigade Suchet ayant rejoint le général Menard par Schwiz; il en avait d'abord placé la majeure partie à la jonction des vallées de la Reuss et d'Urseren, laissant à environ 2,000 hommes, commandés par Loison, le soin de tenir le poste d'Airolo pour défendre l'accès de la montagne. Haddick, arrivé le 27 devant ce poste, chassa aussitôt ses gardes avancées de Dasio. Mais Loison ayant réuni son détachement, assaillit à son tour les Autrichiens, les repoussa et leur fit même quelques prisonniers.

Toutefois, Lecourbe à qui Masséna avait ordonné de se rapprocher du gros de l'armée, mit le même jour ses troupes en retraite sur Altorf, et envoya 5 bataillons à Loison, pour tenir les Impériaux en échec pendant que les équipages défileraient. A peine arrivé à Altorf, Lecourbe y apprit par le commandant de Schwitz, que le colonel Gavasini, voulant favoriser l'entreprise d'Haddick et inquiéter les derrières de la division Menard, venait de pénétrer dans le Mutthenthal, défendu par la 12o demi-brigade légère. Le géné

Pendant que le centre de l'armée française luttait contre les forces réunies de l'archiduc, la droite commandée par Lecourbe, était obligée d'abandonner le Saint-Gothard. Nous avons vu que Bel-ral français qui n'avait aucun renseignement précis legarde à son arrivée en Lombardie, avait reçu de Suwarow l'ordre de détacher le général Haddick, pour s'emparer de ce passage important; il lui laissa, à cet effet, les 4 brigades de Rohan, Strauch, Lamarseille et Briey, qui devaient même être secondées par celle du général Saint-Julien, venant par les Grisons sur Dissentis, et soutenues par celle de Nobili, laissée à Varèse comme réserve, sans qu'on puisse imaginer l'utilité d'un soutien aussi éloigné.

Haddick, avec de pareilles forces, n'avait pas grand'peine à triompher du faible détachement de Loison déjà battu au Monte-Cénère par Hohenzol

sur les forces qui menaçaient la brigade Loison, et la croyant capable de repousser ce qui se présenterait pour la combattre, partit sur-le-champ avec quelques compagnies de grenadiers et attaqua, le 28 au matin, la colonne de Gavasini, qui tenait le pont de Mutten. Les Autrichiens, soutenus des émigrés suisses, résistèrent longtemps; mais la 12 légère étant parvenue à enlever le pont et les deux pièces de canon qui le défendaient, ils furent chassés du Muttenthal et rame

nés en désordre sur les bords de la Linth, avec perte de quelques centaines d'hommes.

(1) Voyez le chapitre LXXXVI.

Dans le même instant où Lecourbe se débarras- | traite précipitée sur le pont du Diable, laissant le sait du détachement qui gênait ses communications champ de bataille couvert de leurs morts et plus avec l'armée, Haddick avait renouvelé son atta- de 1,000 prisonniers. Saint-Julien n'eut que le que sur le Saint-Gothard, et obtenu cette fois un temps de couper une arche du pont pour sauver plein succès. Le prince de Rohan passa le Tésin, le dernier bataillon qui lui restait. Son adversaire, et gravit les hauteurs qui protégeaient la droite de instruit de l'approche de Haddick, ne le poursuiLoison, pendant qu'une autre colonne le tournait vit pas plus loin. sur la gauche, et que Haddick l'abordait de front. Accablé par le nombre, Loison se retira sur l'Hospital, d'où il continua son mouvement, le 29, en combattant toujours. Sa ténacité faillit lui coûter cher; car au moment où il arrivait au pont du Diable, la colonne de Saint-Julien, débouchant dans la vallée d'Urseren, tomba sur son flanc gauche. Le petit corps français pressé, de tous côtés, fut rejeté sur Wasen; et 600 hommes de son arrièregarde se virent obligés de déposer les armes.

Haddick, satisfait de ce succès, et attendant pour en profiter l'arrivée des deux brigades en marche par la vallée du Tésin, campa à Airolo avec celle de Strauch, fit occuper le pas de Nuffenen qui conduit en Valais, et détacha le prince de Rohan par Domo-Dossola pour masquer les avenues du Simplon. La seule brigade Saint-Julien, lancée imprudemment dans la vallée de la Reuss, chassa les Français de Wasen, et s'empara d'Amsteig. Déjà elle menaçait Altorf, lorsque Lecourbe, inquiet de ses progrès, fit marcher contre elle le général Loison avec 3 bataillons, au soutien des quels il se porta lui-même avec ses grenadiers et la 38 de ligne. Amsteig fut repris le 31, et le lendemain la colonne républicaine s'avança sur Wasen et le fort de Meyen, qu'elle enleva.

Haddick, informé de ce retour offensif, se contenta d'envoyer un bataillon de renfort à Urseren, et de le remplacer au Saint-Gothard par un détachement de Strauch. Espérant toujours d'être soutenu, Saint-Julien reprit un instant le dessus, et les républicains harassés commençaient à plier, lorsque la présence de leur général les ramena au combat: Lecourbe, ayant rallié 3 compagnies de grenadiers, chargea les Impériaux à la baïonnette, les fit plier de toutes parts, et les força à une re

(1) Sierres.
(2) Louesch.

(3) Saint-Julien paraît, à la vérité, avoir fait partie du

Pendant que l'aile droite de Masséna abandonnait le Saint-Gothard, le général Xaintrailles manoeuvrait pour rétablir l'importante communication du Simplon, et refoulait les insurgés da haut Valais dans le fond de la vallée du Rhône. Cette division, forte d'environ 6,000 hommes, se composait des renforts que Masséna envoyait à l'armée d'Italie, et qui, n'ayant pu s'y rendre, occupaient un camp en avant de Sidder (1), ainsi que les vals adjacents; on y avait joint près de 2,000 patriotes du bas Valais, ou Vaudois. Les rebelles postés dans la gorge de Leuck (2), firent, le 27 mai, une tentative sur le camp de Sidder qui fut repoussée. Xaintrailles ayant réuni ses troupes, les attaqua lui-même le lendemain dans leurs retranchements: deux colonnes gagnèrent les sommités qui dominaient la forte position de Leuck, et malgré la vive résistance qu'opposèrent les Valaisans, soutenus par un corps autrichien, ils furent obligés de se retirer sur Raron, laissant leurs magasins et toute leur artillerie au pouvoir des vainqueurs le général Xaintrailles, continuant sa marche sur les deux rives du Rhône, les chassa successivement de Vispach, de Brigg et de Lax. Ce dernier village fut le théâtre d'un combat assez vif, et les Français s'y établirent pour diriger ultérieurement leurs opérations contre Munster et le Simplon, où les insurgés s'étaient ralliés.

Instruit de ces événements en même temps que des premiers dangers courus par la brigade SaintJulien, Haddick se décida à porter Strauch sur Oberwald au soutien des Valaisans, et marcha luimême au Saint-Gothard, où il n'arriva que pour rallier les débris de la droite, compromise par sa propre faute (3).

Sur ces entrefaites, le gros de l'armée autri

corps de Hotze, et ne point appartenir à celui de Haddick qui tenait à l'armée d'Italie : ce fut peut-être la cause de son désastre,

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Toute la contrée entre la Glatt, la Limmat et l'Aar, est coupée de montagnes boisées, d'un accès pénible, sillonnées d'une multitude de ravins favorables à la défensive. Le camp retranché de Zurich, auquel on travaillait depuis plusieurs mois prêtait à la droite de la ligne une force artificielle, non moins grande que les obstacles naturels du terrain. Le Zurichberg et les hauteurs de Hoeng. formant comme deux bastions, étaient couronnés de retranchements d'un grand profil: le plateau de Wipchingen, qui les liait comme une courtine,

mais bien disposées, et battant les avenues de la Glatt. Une chaîne d'ouvrages détachés entre le Zurichberg et la rive orientale du lac, formait un saillant vers Hirslanden, ct aboutissait vers Zollikon.

chienne se groupait dans les environs de Zurich, où Masséna avait réuni la plus grande partie de ses forces; tout semblait annoncer une affaire décisive. Jellachich, détaché comme on sait sur la gauche pour se joindre à la brigade Gavasini, et déloger Chabran de la rive droite du lac, n'avait pas eu la peine de remplir sa mission; car celuici ayant déjà reçu l'ordre de se replier, fit sa retraite sur Raperschwyl, et après avoir détruit le grand pont qui traverse le lac, ainsi que celui de Grynau sur la Linth, vint prendre position entre Horgen et Lachen. Jellachich, laissant alors à Ga-portait 14 redoutes ou flèches moins considérables, vasini le soin de garder la rive de la Linth jusqu'à Uznach, se dirigea sur Raperschwyl, et poussa ses avant-postes à Stoffa. Il y fut vainement attaqué le lendemain par Soult, qu'il repoussa; encouragé par ce succès, le général autrichien appuya sa gauche à Meylen, et sa droite au lac de Greiffensée; la brigade du général Humbert tenant en-minés, d'autres ne l'étaient pas entièrement, surtout core Fallanden, Wytikon et Zollikon, ses troupes à la gauche ; l'armement s'en était fait comme cel'en débusquèrent, le 2 juin, et la rejetèrent sur lui de la ville même, à l'aide du bel arsenal que Riedspach et Hirslanden, sous la ligne des retran- possédait le canton. La planche XXIX, quoique deschements. tinée à la bataille du 25 septembre, donnera une idée des difficultés que l'attaque d'un tel poste devait rencontrer. Les Français, plongeant de leurs ouvrages sur tout le bassin de la Glatt, découvraient au loin la marche des colonnes ennemies, et pouvaient déjouer leurs manœuvres; l'archiduc, réduit à deux ou trois passages praticables, devait renoncer à toute surprise, et n'avoir recours qu'à la force et à l'opiniâtreté : or, Masséna ne lui cédait en rien sur ces points.

La Glatt seule séparait les deux armées; Masséna, en retirant ses postes de la rive droite, avait fait brûler le pont de Schwamendigen; mais ceux de Dubendorf et de Glattfelden, aux extrémités de la ligne, étaient tombés au pouvoir des Autrichiens.

La ligne des Français appuyant aux hauteurs retranchées de Zurich, s'étendait vers celles de Regensberg, et suivant de là jusqu'au Rhin une direction à peu près parallèle à l'Aar. Le défaut de pont sur cette rivière, entre Bruck et Coblentz, rendait la position de la gauche aventurée, dans le cas où le centre eût été forcé, et la route de Baden interceptée; opération difficile, à la vérité, mais néanmoins possible, car la montagne de Lagerberg qui remplit cet espace central, n'était point inaccessible du côté d'Adliken. Masséna résolut toutefois de laisser une bonne division à cette aile, plutôt que de la replier derrière l'Aar, de crainte qu'une telle démarche ne compromît la ligne retranchée de Zurich. Cependant il concentra le gros de ses forces, et fixa particulièrement son attention sur le centre et la droite, autour de cette ville.

Quelques-uns de ces ouvrages se trouvaient ter

Si le prince avait eu le temps de réparer le pont du Rhin à Eglisau, ou d'en jeter un à Kayserstuhl, il est certain qu'il eût été de son intérêt de manœuvrer contre la gauche des Français ; non-seulement c'était le moyen d'éviter une foule d'obstacles, et de rendre inutiles tous les préparatifs de l'ennemi; on pouvait encore se promettre, par un succès décisif sur cette aile, l'évacuation entière de l'Helvétie; puisque Masséna tourné par Baden, et peut-être même par Bruck, aurait à peine trouvé un asile dernière l'Aar. La position du saillant de Waldshut conviait également à y jeter des ponts pour tourner d'un même coup la ligne formidable qu'offre cette rivière, et contraindre les Français à regagner le Jura. Mais la crainte de livrer à la

merci de son adversaire la seule communication | de la Glatt, commencèrent le combat en attaquant avec les ponts de Busingen, décida l'archiduc à diriger ses efforts contre la droite, et il fixa le 4 juin pour cette tentative.

Les mouvements préparatoires prescrits à Jellachich, suivis trop littéralement par ce général, l'engagèrent à pousser jusque sur Zurich; il s'avança à gauche par Zollikon le long du lac; au centre par Ebmatingen en suivant le bord du lac Greiffensée aux sources de la Glatt, et à droite en tournant le côté opposé sur Uster.

Masséna, inquiet d'un voisinage qui menaçait son flanc droit, lança contre ce général, le 3 juin, une partie de la division Soult: les Français gagnant les hauteurs de Wittikon y conservèrent la supériorité; mais par une bizarrerie assez singulière, Jellachich longeant au même instant avec impétuosité le rivage, parvint jusqu'au faubourg de Zurich. S'il n'avait pas été aussi isolé et hors de portée de soutien, il eût peut-être réussi à pénétrer dans la place; mais bientôt menacé par sa droite, et assailli du côté de Hirslanden et de Zurich, il n'eut que le temps de regagner sa position en abandonnant quelques prisonniers. Le chef d'état-major Chérin, officier de mérite, tomba blessé mortellement dans ce combat, d'ailleurs assez insignifiant pour les deux partis.

Dans la nuit même qui suivit cette échauffourée, l'archiduc donna les derniers soins à ses préparatifs; et le 4 juin, à la pointe du jour, ses colonnes

se mirent en mouvement.

Quinze bataillons et 9 escadrons de l'aile droite, sous les ordres de Nauendorf, restèrent sur la basse Glatt, pour observer la division Tharreau, et couvrir les communications avec Schaffhausen; détachement trop considérable peut-être, et dont on aurait bien pu employer moitié à renforcer l'attaque du centre, pour enlever les hauteurs d'Adliken, et prendre en flanc la ligne des retranche

ments.

Le général Hotze, commandant l'aile gauche, forte de 20 bataillons et 22 escadrons, fut chargé d'enlever les ouvrages qui s'étendaient depuis Riedspach et Hirslanden jusqu'au Zurichberg, en suivant les sinuosités des montagnes. C'était la partie la plus forte de la ligne de Masséna. Les généraux Jellachich et Bey, placés sur la rive gauche

ces deux villages, dont ils s'emparèrent en même temps que le prince de Lorraine, débouchant par le pont de Dubendorf, se dirigeait sur le Zurichberg. Ces colonnes obtinrent d'abord quelques succès; la première s'était logée dans les faubourgs de Zurich, et la troisième occupait les fermes d'Attisberg et de Topelhof, lorsque Soult, faisant avancer la réserve, reprit les retranchements de la droite et força les Autrichiens à se replier. Hotze s'était réservé avec la division Petrasch la tâche difficile d'aborder de front le Zurichberg. Instruit que le pont de Schwamendingen était brûlé, il laissa 2 bataillons pour masquer ce passage, et remonta jusqu'à Dubendorfoù il traversa la rivière : puis, après s'être emparé de Stepbach, il redescendit sur Schwamendingen, dont il se rendit également maître à l'aide de 2 bataillons qui passèrent la Glatt à gué: moins heureux contre le Zurichberg, il fut obligé après de vains efforts, de se replier sur Schwamendingen.

Pendant que l'aile gauche était aux prises avec les Français, l'archiduc avait fait défiler 10 bataillons et 20 escadrons du centre par Glattbrück. Le prince de Reuss qui commandait cette colonne. emporta Séebach, et appuyant sa droite à Rümlang, détacha le général Rosenberg à Orliken pour se lier au corps de Hotze. Oudinot, témoin de ce mouvement, réunit sa division entre Wipchingen et Affoltern, et assaillit le prince de Reuss dans l'espérance de couper la retraite au détachement de Rosenberg: mais les Autrichiens, ayant reçu des renforts de leur aile droite, repoussèrent ces tentatives dans lesquelles Oudinot lui-même fut blessé.

Cependant le prince Charles, resté en réserve à Opfiken avec 8 bataillons et 16 escadrons du centre, voyant le peu de progrès des colonnes de Hotze, résolut de faire une dernière tentative pour s'emparer du Zurichberg: il donna l'ordre au général Wallis d'y marcher avec 4 bataillons de troupes fraîches, pendant que le prince de Lorraine renouvellerait son attaque du côté d'Attisberg. Wallis enleva la ferme du Zurichberg, et après un combat très-opiniâtre, pénétra jusqu'aux abatis. Masséna s'était porté sur ce point avec une colonne de grenadiers, qu'il lança sur les Impériaux : ceux

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