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à Tiranno; Lecourbe, laissant de forts détachements à Davos, ainsi qu'aux Pas de Fluéla et de Scaletta, vint s'établir à Lenz avec sa division.

talie, Loison prit le commandement de ses troupes | adoptèrent-ils avec empressement les propositions des Autrichiens; et en même temps que ceux-ci marchaient sur le Luciensteig, 10,000 Grisons, ou habitants des petits cantons, levèrent simultanément l'étendard de l'insurrection. Cet événement eût été dangereux, si l'entreprise de Hotze n'avait pas manqué; car alors les troupes françaises des Grisons, poursuivies par les vainqueurs, n'auraient pu que difficilement se frayer une retraite à travers le pays insurgé sur leurs derrières. Un corps nombreux de paysans s'étant déjà emparé d'llantz et de Dissentis, interceptait toute communication entre les divisions Menard et Lecourbe; mille d'entre eux tenaient les ponts de Reichenau, qu'ils avaient fortement barricadés. La situation de Masséna était effrayante: menacé à gauche par l'archiduc victorieux, assailli à droite par Bellegarde et Hotze, réduit à lutter contre des forces supé

Le mouvement offensif du comte de Bellegarde, pour amener un résultat important, aurait dû être secondé par la prise simultanée du Luciensteig; car les Autrichiens, débouchant de Coire, eussent rendu alors la retraite de Lecourbe presque impraticable. Cette entreprise, tentée le 1er mai, | échoua par les fautes de Hotze. Ce général, craignant trop de dégarnir le poste de Feldkirch, avait obtenu de Bellegarde un renfort de 5 bataillons, commandés par le brigadier Saint-Julien, auquel il ne joignit que 4 bataillons de ses troupes. A la pointe du jour, les Impériaux s'élancèrent sur quatre colonnes : la plus considérable, sous SaintJulien, devait s'emparer de la montagne de Flasch, et assaillir les derrières des Français pendant querieures, il ne lui manquait que de voir ses commudeux autres déboucheraient de Balzers et de Gü-nications à la merci des insurgés. Aussi, le moinschen. Le mouvement de ces trois colonnes était dre succès de Hotze eût-il causé la ruine totale de subordonné à la dernière, partie de Balzers, le 29 son armée, si l'archiduc s'était mis plus tôt en deau soir, pour tourner les montagnes, et venir pren- voir de le soutenir. dre le Luciensteig à dos par la plaine de Mayenfeld. Mais celle-ci s'étant égarée, l'attaque se fit sans ensemble les Autrichiens obtinrent d'abord, sur les Français surpris, quelques avantages que le général Menard ne tarda pas à leur enlever. Rassemblant à la hâte les troupes les plus rapprochées, il fit attaquer la colonne de Saint-Julien par le général Chabran, qui la mit dans une déroute complète deux bataillons du régiment d'Orange furent enveloppés et forcés de poser les armes; le reste des Autrichiens précipita sa retraite, et les Français reprirent leurs premières positions.

:

La tentative de Hotze, sur le Luciensteig avait été concertée avec quelques émigrés Grisons, et d'anciens chefs d'insurgés dans les petits cantons. L'exaspération des habitants de la haute Helvétie était au comble depuis que la guerre y étendait ses ravages, et que le directoire helvétique, ne pouvant compter sur le recrutement des 18,000 hommes stipulés, voulait y suppléer par des milices. Tant de sacrifices pour une cause odieuse aux montagnards de Schwitz, d'Uri, d'Altorf et du Valais, qui n'avaient jamais été bien soumis, ne devaient amener d'autre résultat que la révolte. Aussi,

Pour arrêter cette alarmante insurrection, qui menaçait de s'étendre sur toute la Suisse, Masséna, encouragé par les succès de Menard, donna l'ordre à ce général de marcher sur ces rassemblements. A peine eut-il achevé la défaite de Saint-Julien, qu'il se dirigea, le 3 mai, sur Reichenau, où il culbuta les paysans, qui se retirèrent vers Ilantz. Chassés bientôt de ce dernier bourg, ils se replièrent sur Dissentis. Menard les atteignit le 5, et les attaqua sans délai. Les insurgés étaient au nombre d'environ 6,000, dirigés par d'anciens officiers, mais mal armés et sans artillerie; ils firent néanmoins une résistance opiniâtre. Enfin, après avoir perdu quelques centaines des leurs, ils abandonnèrent le champ de bataille, et se dispersèrent dans toutes les directions.

Au même instant le général Soult avait été détaché pour faire rentrer les petits cantons dans le devoir, et ouvrir la communication avec Lecourbe, sur le sort duquel on était inquiet. Soult rencontra près de Schwitz un rassemblement, à qui il fit mettre bas les armes; puis, traversant le lac de Lucerne, il entra, le 9 mai, dans le canton d'Uri. Les Suisses, au nombre de 3,000, avec 4 pièces

de campagne, firent de vains efforts pour s'opposer au débarquement. La première demi-brigade les aborda vigourensement, en tua un certain nombre, s'empara de l'artillerie, et força le reste à remonter la vallée de la Reuss. L'arrivée d'un détachement à qui Lecourbe avait fait descendre le Saint-Gothard, acheva de les dissiper. Ce général, de son côté, venait de porter le dernier coup à l'insurrection, en soumettant le val Levantine, et en isolant les petits cantons des bailliages italiens. Les efforts de l'Autriche pour soulever la Suisse furent ainsi déjoués en moins d'une semaine; ils n'eurent d'autre résultat que de faire périr une foule de malheureux paysans, et de détruire plusieurs villages qu'on incendia pour servir d'exemple. Le Valais seul ne put être entièrement réduit; les insurgés parvinrent à se maintenir à Louesch, où 6,000 hommes avec 7 pièces de canon, fermèrent la vallée du Rhône.

Le prince de Rohan était déjà arrivé à Bironico. et avait poussé un détachement au mont Cénère ; mais le colonel Strauch n'étant pas encore en mesure de le soutenir, Lecourbe l'attaqua, le 13 mai, le battit complétement à Taverne, et le rejeta au fond de la vallée d'Agno; il eût été détruit sans un détachement que Strauch poussa par hasard dans la vallée de Misox, et qui donna quelques inquiétudes aux Français. Après cette courte expédition, Lecourbe laissa à Loison le soin de défendre le vallon du Tésin, et vint prendre position au Saint-Gothard, menacé par l'approche des colonnes de Bellegarde.

Depuis le commencement du mois, l'archiduc et Masséna faisaient continuellement des démonstrations sur le Rhin : l'un afin d'empêcher que le général français ne portât sur sa droite assez de forces pour tomber des hauteurs de l'Albula sur la ligne d'opérations du comte de Bellegarde, et l'autre Lecourbe n'avait fait qu'une courte apparition à pour détourner les Autrichiens de faire une seconde Lenz, il ne tarda pas à quitter cette position pour tentative sur le Luciensteig. Mais le prince tenait à se rendre maître de ce poste important, avant de marcher au secours de Loison, pressé par des forces supérieures. Le comte de Bellegarde, avant de rien entreprendre contre la Suisse. Il s'était percommencer son expédition dans la vallée de l'Inn, suadé que le moment propice de l'invasion par avait détaché sur l'Oglio le colonel Strauch avec Schaffhausen était passé depuis l'arrivée de l'armée 5 bataillons, pour se mettre en communication avec de Jourdan en Thurgovie; d'ailleurs, pour réussir, Suwarow. Cette colonne reçut du général russe l'or-il eût fallu désobéir au cabinet de Vienne, découvrir dre de marcher sur Chiavenna, pendant que 4 ba-le Vorarlberg et les Grisons, afin de se masser entaillons de l'armée du Tyrol partaient, le 5 mai, tre Waldshut et Constance. Dans l'impossibilité d'adopter ce plan, bien qu'il du Tonal pour se porter à Tiranno. Loison évacua fût encore le meilleur, il fallut se décider à une alors la ville, traversa le Splugen où il laissa une forte garde, et gagna San-Giacomo. Ce fut là que opération offensive basée sur Feldkirch, et dirigée Lecourbe le rejoignit. Les mouvements des deux par le Luciensteig contre le point où la droite de colonnes autrichiennes et celui de la brigade du Masséna se joignait avec son centre : manœuvre prince de Rohan, détachée par Suwarow sur Lu- dont on pouvait également se promettre d'heureux gano, ayant démontré à ce général que le but des résultats. A cet effet, sans s'arrêter aux combats alliés était de s'emparer de l'important passage du que les avant-postes avaient à soutenir tous les jours Saint-Gothard et de l'entrée de la vallée du Rhône, dans la vallée du Rhin, l'archiduc fit passer un il résolut de les prévenir. Quoiqu'il n'eût pas d'or- renfort de 12,000 hommes à Hotze, en l'invitant à dres du général en chef, l'actif Lecourbe se déter-concerter une nouvelle entreprise sur les Grisons mina à marcher sur-le-champ vers Bellinzona (1). avec le comte de Bellegarde.

(1) L'archiduc Charles attribue, au contraire, à Lecourbe le projet de se retirer de l'Engadine sur Lenz, pour se rallier à Masséna; et pense que ce fut le général en chef qui prescrivit le mouvement sur Bellinzona. Une troisième version affirme que Lecourbe, instruit de la ré

volte des paysans, et des efforts sur le Luciensteig, préféra se retirer par le Tésin, plutôt que de s'exposer à être prévenu à Dissentis. Nous ne savons laquelle des trois il faut croire.

Ces deux généraux convinrent d'une attaque sur | ments coupés, tombèrent au pouvoir des Autrichiens, toute la ligne pour le 14 mai. Le corps de Hotze ainsi que deux pièces d'artillerie. était spécialement destiné à s'emparer du col de Sainte-Lucie, tandis que Bellegarde le favoriserait par une diversion dans la haute Engadine. Cette fois-ci les dispositions des Autrichiens furent bien prises, et les forces imposantes qu'ils employèrent devaient leur assurer le succès, puisque le départ de Lecourbe pour Bellinzona livrait à leurs coups la division Menard seule, et quelques détachements de celle de Lecourbe éparpillés sur un développement immense. Près de 40,000 hommes devaient ainsi entrer en action contre 10 à 12,000 Français, d'autant plus compromis que les deux masses ennemies se trouvaient naturellement placées sur leur flanc.

Le 14 au matin, Hotze, à la tête de 6 bataillons et 8 escadrons, se forma en avant de Balzers, et engagea une vive canonnade avec les batteries françaises de la rive gauche. Trois autres colonnes, fortes ensemble de 12 à 13 bataillons, conduites par les généraux Jellachich et Hiller, s'étaient mises en marche l'avant-veille pour franchir les Alpes rhétiennes, à l'effet de déposter les républicains des bords de la Lanquart, de prendre le col à revers, et de couper à la garnison sa retraite sur Coire. Tous ces mouvements s'exécutèrent avec précision. Jellachich, secondé par les paysans et une foule d'émigrés suisses au fait des localités, arriva sur les derrières du fort, et le fit attaquer surle-champ par une partie de ses troupes, pendant que lui-même s'emparait de Malans et de Mayenfeld. Un régiment de Croates pénétra dans les retranchements, fit prisonnière une partie de la 14 légère, et ouvrit les portes à la colonne de Hotze, qui porta aussitôt ses escadrons sur la Lanquart. Pendant ce temps, le général Hiller et le colonel Plunquet ayant aussi débusqué les Français du revers des montagnes de Seewis, marchèrent sur Zizers où ils joignirent Hotze, qui se dirigea avec toutes ses forces sur Coire.

Après la prise du col, la division Menard, qui défendait la vallé du Rhin, se trouva séparée en deux parties: la gauche, sous les ordres de Chabran, passa le Rhin près de Ragaz; et la droite, engagée dans la vallée, sous le général Suchet, ne pouvant plus atteindre ce point, prit poste derrière le pont de Richenau. Mais pressé par Hotze, et craignant d'être coupé par les colonnes de gauche de Bellegarde, ce général rompit les ponts du Rhin, et se retira, sans éprouver de perte, dans la vallée d'Urseren par Ilanz et Dissentis. Ainsi, le centre de Masséna était forcé; et si Bellegarde, au lieu de le refouler sur sa base, eût été là pour appuyer Hotze, c'en était fait de la droite de l'armée d'Helvétie.

La brigade Chabran et la division Lorges occupaient encore la rive gauche du Rhin, depuis Ragaz jusqu'à Rheineck: mais leur ligne étant tournée, il était impossible que ces troupes pussent se maintenir dans leurs positions. Aussi, après de légers combats où les deux partis eurent tour à tour l'avantage, le premier se retira dans le canton de Glaris, et Lorges aux environs de Saint-Gall et de Lichtensteig. Chabran fit, le 19, une tentative pour chasser de Wallenstadt la brigade autrichienne de Gavasini, à laquelle s'était jointe la légion d'émigrés suisses de Rovorea. Ses efforts ayant été inutiles, il se vit obligé de rentrer à Mollis.

La prise des Grisons rompait entièrement le système de défense de Masséna ; il ne pouvait plus désormais garder les bords du lac de Constance, ni la ligne du Rhin depuis Stein jusqu'à Eglisau, puisque ses flancs et ses derrières se trouvaient menacés. Il était évident que l'archiduc n'attendait que la réussite de l'opération de Hotze pour passer le Rhin et pénétrer en Suisse. Au léger avantage de disputer le passage du fleuve, Masséna préféra donc le parti plus solide de prendre en arrière une position centrale, qui le mît à même de se porter facilement sur l'une ou l'autre armée Bellegarde, de son côté, à la tête de 20 ba- autrichienne, afin d'empêcher leur jonction. D'ataillons, avait pénétré dans la haute Ligue sur qua-près cette détermination, le général Tharreau quitta, tre colonnes, se liant par la droite avec la gauche de Hotze: il culbuta tous les postes français, s'empara de Davos et de Lenz, et rejeta l'ennemi dans la vallée du Rhin postérieur. Plusieurs détache

TOME III.

le 20 mai, les environs de Schaffhausen, et vint prendre position derrière la Thur. Les divisions Oudinot, Soult et Vandamme se concentrèrent à Winterthur; le général Keller ayant perdu la tête,

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décampa de sa personne, et laissa à l'adjudant | beaucoup retardé dans sa marche, et serait arrivé

général Weber le soin de rallier les milices suisses
et de les ramener sur la Toss; Lorges prit la ligne
de Saint-Gall à Uznach; Menard campa sur les
bords du lac de Wallenstadt; enfin Lecourbe re-
çut l'ordre d'évacuer le Saint-Gothard, pour se
replier dans la vallée de la Reuss. Le 21, l'armée
française continua son mouvement rétrograde. Les
bords du Rhin furent évacués jusqu'à l'embouchure
de l'Aar; la division Tharreau, formant l'avant-
garde, prit poste à Winterthur; les autres divisions
du centre occupèrent, entre la Toss et la Glatt,
les points de Klotten et de Bassersdorf. Le géné-d'Aoste ou Domo-Dossola.
ral Chabran, qui avait remplacé Lorges, réunit la
seconde division à Uznach; et Menard s'établit à
l'embouchure de la Linth (1).

aussi rapidement dans les plaines du Piémont, tout
en décidant peut-être de l'évacuation entière de
l'Helvétie. La crainte de ne pas remplir à point
nommé les ordres de Suwarow, ou des motifs in-
connus lui firent préférer la route de Como, avec
tout l'embarras du passage des lacs. On ne saurait
lui en faire un reproche, puisque son arrivée dans
les champs d'Alexandrie, au moment de la bataille
de la Trebbia devait puissamment contribuer à dé-
cider du sort de l'Italie: reste à savoir s'il n'eût pas
rempli le même but en descendant par la vallée

Aussitôt que le mouvement de retraite de la division Lorges avait été prononcé, le général Hotze s'était hâté de jeter des ponts sur le Rhin, à Hochst et à Meiningen; le 22 mai, il passa le fleuve avec 18 bataillons et 13 escadrons, laissant 5 bataillons et 6 escadrons dans les Grisons, et remettant les postes du Vorarlberg à la garde des milices du pays. Ce général, arrivé le lendemain à Saint-Gall, détacha son avant-garde, le 24, sur Schwarzembach, pour se lier avec la brigade Gavasini qui occupait les deux rives de la Linth à la hauteur du lac de Wallenstadt, pendant que le gé

marchait dans la direction de Pfyn pour se mettre en communication avec l'archiduc.

Par cette nouvelle position, Masséna couvrait principalement Zurich, dont il faisait retrancher toutes les approches; et par la réunion de ses forces, il rendit moins sensible leur disproportion avec celles de l'ennemi. Il est douteux cependant qu'il eût pu la conserver longtemps, si le corps de Bellegarde eût agi sur la droite de concert avec celui de Hotze. Mais, après la reprise des Grisons, la cour de Vienne, délivrée de toute inquiétude pour le Tyrol et le Vorarlberg, n'attacha plus qu'une im-néral Petrasch, avec 6 bataillons et 6 escadrons, portance secondaire aux opérations de Suisse; et, voulant frapper un coup décisif en Italie, elle donna ordre au comte de Bellegarde de joindre ses troupes à celles de Suwarow, en laissant 10,000 hommes pour s'emparer du Saint-Gothard et garder la Valteline. Ce général, après avoir poussé, le 16 mai, ses troupes légères par l'Albula jusqu'auprès de Reichenau, s'arrêta entre Lenz et Splugen, puis se dirigea, le 20 mai, par le Septimer et le Splugen sur Chiavenna. Il paraît qu'on lui proposa de suivre la direction aussi courte du Saint-Gothard, pour descendre ensuite le Valais, et se lier par le Simplon ou le Saint-Bernard, à l'armée de Suwarow. Cette idée était judicieuse: par ce moyen, Bellegarde, au lieu de rester quinze jours inutile sur les derrières, marchait à sa destination, sans quitter la Néanmoins, l'archiduc avait fait établir des ligne des forces agissantes. Favorisé par les pay-ponts à Stein, sur lesquels défila, le 21 mai, l'asans du haut Valais levés en masse, il n'eût pas été

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Décidé à pénétrer enfin en Suisse et à pousser la guerre avec vigueur, ce prince y avait fait répandre avec profusion une proclamation où il rassurait les habitants sur les intentions que les républicains prêtaient à l'Autriche; promettant, aut contraire, de n'entrer sur leur territoire que pour les délivrer de leurs chaînes, et rétablir leur antique indépendance, il les exhortait à se joindre à pour chasser leurs oppresseurs. Cette pièce ne produisit pas tout l'effet qu'on en attendait : si elle contribua à ébranler les milices, du moins ne fit-elle point prendre les armes aux ennemis de la France.

lui

vant-garde aux ordres du général Nauendorf, forte de 21 bataillons et 30 escadrons. Ce corps vint camper le même jour sur les hauteurs de Steineck, envoya un détachement à Frauenfeld, et fit occu

per par des troupes légères, les bords de la Thur | pas à la sagesse de sa résolution: car, au lieu de depuis Pfyn jusqu'au Rhin. Ses instructions lui diriger l'effort sur le point décisif, c'est-à-dire, prescrivant de reconnaître le plus près possible par la route directe de Schaffhausen à Zurich et les positions françaises, sans toutefois engager contre le corps de l'archiduc, on le porta sur l'exd'affaire générale, Nauendorf fit passer la Thur, le trême droite contre l'avant-garde de Hotze. Le lendemain matin, à quelques troupes commandées général Oudinot, qui avait remplacé Tharreau, par le général Kienmayer, et poussa sur la route reçut l'ordre de marcher sur Frauenfeld, avec sa de Winterthur. Ce détachement rencontra au vil- division renforcée de quelques troupes suisses sous lage d'Hettlingen, les éclaireurs de Tharreau, qui, les ordres de Weber. La brigade Paillard fut diaprès un engagement assez vif, furent obligés de rigée sur Andelfingen, et Ney conduisit l'attaque se replier sur l'infanterie. Kienmayer établit alors du centre sur Altiken. Soult, formant réserve, ses postes à Hettlingen, Henkart et Buch, les pro- devait soutenir les différentes colonnes. longeant jusqu'au confluent de la Toss, en face de l'avant-garde française, qui occupait la droite de cette rivière, depuis Senzach jusqu'à Freyenstein. Le même jour, Nauendorf s'était porté sur Andelfingen, et, dans la vue d'inquiéter le flanc gauche de Masséna, avait jeté sur la rive gauche du Rhin quelques partis depuis Eglisau jusqu'à l'em- | bouchure de l'Aar. L'un deux ayant pénétré audessus de Bulach donna l'éveil au général français, qui, dans la nuit du 23 au 24 dirigea Tharreau sur Zurzach, avec 3 bataillons et 4 escadrons, pendant que lui-même balayait les bords du Rhin, depuis Eglisau jusqu'à Kaiserstuhl. Les Autrichiens se retirèrent en toute hâte; mais chargés par la cavalerie républicaine, ils éprouvèrent une perte assez considérable, et laissèrent 300 hommes et 200 chevaux au pouvoir de l'ennemi.

Sur ces entrefaites l'archiduc, qui s'était concentré dès le 21 mai aux environs de Singen, porta son quartier général à Schaffhausen, et fit descendre son équipage de pont de Stein à Busingen. Son armée passa le fleuve le 23, et campa sur les hauteurs de Kloster-Paradis: il attendit dans cette position la nouvelle de la réunion de son avantgarde avec les troupes de Hotze qui, après avoir séjourné inutilement 24 heures à Saint-Gall, en était parti le 25 mai pour suivre la colonne de Petrasch.

Masséna, prévenu de la marche de Hotze par les rapports du général Chabran, se détermina à attaquer les Autrichiens sur toute leur ligne, espérant battre l'avant-garde de l'archiduc et le corps du Vorarlberg, avant leur réunion. En conséquence, il se rendit à Winterthur, le 24 au soir, et fit surle-champ ses dispositions. Elles ne répondirent

A la pointe du jour, Paillard passa la Toss à gauche de Rorbas, et se dirigea sur Andelfingen par Flach, afin de tourner les avant-postes autrichiens, avec lesquels une partie de son détachement avait déjà engagé une vive fusillade, depuis Buch jusqu'à Hettlingen. Ceux-ci, avertis du danger, se replièrent précipitamment ; mais poussés d'un côté par Paillard, et de l'autre par Ney, qui s'était déjà rendu maître du gué d'Altiken, une partie seulement gagna le pont d'Andelfingen et la route de Pfyn, le reste se noya dans la Thur, ou tomba au pouvoir des républicains. Ney, se rabattant à droite, entra bientôt à Pfyn; et Paillard, secondé par quelques éclaireurs de cette colonne qui pénétrèrent jusque dans Andelfingen, chassa les Impériaux de ce poste avantageux. Il ne put cependant continuer sa poursuite sur la rive droite de la Thur, quelques compagnies, à la suite d'une belle défense, étant parvenus à incendier le pont, ainsi que les maisons les plus voisines.

Le général Oudinot, parti en même temps que les colonnes précédentes, rencontra à Frauenfeld la division Petrasch. Les Autrichiens occupaient le pont, et s'étaient formés en bataille sur les collines en arrière : leur artillerie battait toutes les approches. Le combat s'engagea par une vive canonnade, dont le résultat fut la prise de Frauenfeld; mais les Français, parvenus sur la rive droite, ayant le désavantage du terrain, firent pendant plusieurs heures de vains efforts pour chasser l'ennemi de son excellente position. Enfin, à la chute du jour, Soult ayant amené un renfort d'une demi-brigade et 2 escadrons de dragons, les républicains firent une dernière tentative qui fut plus heureuse. Les Impériaux étaient épuisés de fatigues,

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