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résista quatre mois entiers, pendant lesquels il exécuta même huit sorties. Il aurait bravé bien plus longtemps les efforts des coalisés, si, à la suite d'une action où il eut 600 hommes hors de combat, les assiégeants ne s'étaient emparés de l'île

de Vido.

parties de l'enceinte voisines de la mer, Chabot | à Livourne, on eût fait déboucher 80,000 combattants par Albaredo sur le centre de Kray, dispersé et accablé sa gauche, pour revenir ensuite sur Vérone par Villanova. D'éclatants succès, la ruine probable de toutes les espérances de l'Autriche sur l'Italie, le flanc droit de l'armée d'Helvétie assuré par la conservation de la ligne de l'Adige, eussent permis à Masséna de disposer de la division du Valais et de celle de Lecourbe, pour défendre Zurich. Mais n'anticipons pas sur des désastres bien mérités par l'oubli total des règles de la guerre, et reprenons le fil de notre narration.

L'occupation de ce poste leur donnant les moyens d'établir des batteries contre la citadelle, où il n'y avait aucun abri pour les malades et les blessés, le général français, privé de nouvelles de Bonaparte, aussi bien que de Schérer, de l'armée duquel sa division faisait toujours partie, désespéra de recevoir du secours, et capitula, le 3 mars. Sa garnison, réduite à moins de 1,500 hommes, obtint d'être transportée à Toulon aux frais des alliés, à condition de ne point servir contre eux pendant 18 mois.

Cependant le Directoire n'avait pas perdu de vue les îles Ioniennes ; mais tout conspira leur perte. Une première expédition, composée de 4 vaisseaux vénitiens, portant 3,000 hommes de débarquement, sortit d'Ancône au commencement de décembre: battue par la tempête, elle fut obligée d'y rentrer après quelques semaines de navigation, parce que les bâtiments faisaient eau de toutes parts. Une seconde expédition, consistant en 9 bâtiments de transport, chargés d'un millier d'hommes et d'approvisionnements, sous l'escorte du Généreux, mit à la voile d'Ancône, le 1er avril, 28 jours après la reddition de la place; elle y retourna, non sans avoir couru quelques risques d'être prise par l'escadre combinée.

Cette circonstance fit vivement regretter, dans le temps, que Chabot n'eût pas prolongé sa résistance; mais il est facile de voir qu'il était impossible que le convoi parvint à sa destination, puisque les alliés étaient déjà en possession de l'île de Vido.

Ainsi, sur mer comme sur terre, les Français, pour avoir voulu trop embrasser à la fois, se voyaient enlever leurs conquêtes, et perdaient l'ascendant que leurs triomphes leur avaient fait prendre depuis six ans. Quelle différence de résultats la France n'aurait-elle pas obtenu, dès l'ouverture de cette campagne, si, rappelant l'armée de Naples, et se contentant de laisser 3,000 hommes

CHAPITRE LXXXV.

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Événements en Suisse. Levée des milices pour compléter le contingent. - Masséna est forcé d'évacuer les Grisons, par suite des succès de l'archiduc. - Retraite pénible du général Lecourbe. Combats de Taverne et de Dasio. Les Autrichiens, devancés par des proclamations aux Suisses, passent le Rhin vers Schaffhausen. Masséna se replie derrière la Thur. Combats de Frauenfeld et de Winterthur. Évacuation de Zurich. Le gouvernement helvétique se retire à Berne. Insurrections dans plusieurs cantons, et surtout dans le Valais. Lecourbe bat le général SaintJulien et reprend le Gothard, qu'il est ensuite obligé de quitter.

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On a vu au chapitre LXXXIII que l'armée autrichienne n'avait pas tiré tout le fruit possible de la victoire de Stockach. La retraite des Français étant bien prononcée, rien ne semblait plus naturel

que d'abandonner à 15,000 hommes le soin de harceler les arrière-gardes de Jourdan; puis d'attirer par un mouvement rapide Bellegarde sur Feldkirch, de le joindre à Hotze, et de les diriger ensemble sur Saint-Gall, tandis que l'archiduc porterait le gros de ses forces par Schaffhausen sur Zurich. Il ne fallait qu'un équipage de pont ordinaire pour assurer la jonction de 80,000 Autrichiens aux portes de cette ville; et ce n'était pas Masséna, avec 25,000 hommes disséminés depuis Rheineck jusqu'à Finstermünz, qui aurait pu y mettre le moindre obstacle.

L'archiduc n'étant point autorisé à disposer du corps de Bellegarde, crut néanmoins pouvoir tenter seul cette invasion, et en ordonna, en effet, les

préparatifs dès les premiers jours d'avril. Mais, | l'appui de la flottille que l'archiduc avait fait contrarié par l'administration des vivres, qui pré-armer sur le lac, tenta de s'emparer de Constance ; textait l'impossibilité d'assurer ses approvisionne- mais ses efforts furent inutiles. Les Français ne ments, il dut ajourner ce projet ; et une indisposition grave l'ayant obligé de remettre, peu de temps après, le commandement de son armée au comte de Wallis, celui-ci resta sans agir dans les cantonne ments de Souabe durant tout le mois d'avril.

possédaient plus sur la rive droite que la petite ville d'Eglisau; elle leur fut enlevé le 17 par la brigade du prince de Schwarzenberg.

La réussite de ces entreprises avait enhardi les Autrichiens. Le général Kospoth, qui commandait l'avant-garde du corps de Starray dans la vallée du Brisgaw, envoya un fort détachement pour détruire les fortifications élevées en avant de Brisach (1); mais 1,200 hommes avaient eu le temps de s'y jeter, et en repoussèrent les Impériaux avec une assez grande perte.

Plusieurs causes concoururent en outre à la perte de ces moments précieux : d'abord l'extrême circonspection de la cour de Vienne, qui voulait être sûre de l'issue d'une opération avant de l'autoriser, lui faisait envisager une entreprise à l'ouest du lac de Constance comme hasardée, tant qu'on n'était pas maître des Grisons; le conseil aulique ne voulait pas voir que le moyen le plus sûr de s'emparer de ce pays était d'en tourner les obstacles, en opérant au point décisif des communications de l'ennemi. Ensuite, l'harmonie était loin de régner entre les divers chefs des armées impériales; le comte de Bellegarde indépendant dans le Tyrol, était continuellement en discussion avec le commandant de l'armée d'Allemagne, ainsi qu'avec le général Hotze, qui donnait ses ordres au corps du Vorarlberg. La direction des grands mouvements militaires, au lieu de partir d'un seul état-major, devait donc être concertée entre ces généraux. De là un interminable échange de projets et contre-breuses armées de Souabe et du Tyrol, jusqu'à ce projets, où chacun s'exagérant l'importance de sa position individuelle, prétendait y rattacher l'ensemble des opérations.

De pareilles dissensions devaient nécessairement nuire à l'intérêt général : aussi toutes les entreprises des Autrichiens se bornèrent à déloger les troupes françaises des points retranchés qu'elles avaient conservés sur la rive droite du Rhin. Le comte de Nauendorf fit attaquer, le 13 avril, Schaffhausen et Petershausen par les généraux Baillet-Latour et Piaczeck. Après de légers combats, les républicains qui n'étaient pas en forces évacuèrent ces postes, et détruisirent les ponts : celui de Schaffhausen, chef-d'œuvre d'architecture en bois, fut entièrement la proie des flammes. Piaczeck, voulant profiter de ses avantages et de

(1) Rien n'était plus ridicule que de fortifier Brisach, ayant déjà Kehl, et s'occupant de fortifier le camp devant

Le général Masséna, à qui le Directoire venait de confier le commandement en chef de toutes les troupes sur le Rhin, profita du répit que lui accordaient ses adversaires, pour réunir sa nouvelle armée, et lui donner une organisation convenable. La bataille de Stockach et les succès de la coalition en Italie, devaient le forcer à changer tout le plan d'opérations. Il ne s'agissait plus, en effet, d'envahir les États de l'Empereur par les débouchés du Tyrol, mais bien de conserver ses communications avec l'armée d'Italie qui avait déjà repassé le Pô, de couvrir la Suisse et les frontières orientales de la France, et de tenir en échec les nom

que le gouvernement lui eût envoyé des renforts suffisants pour reprendre l'offensive.

Ce fut alors que le Directoire put apprécier de quel avantage lui serait la neutralité de la Suisse. Sans inquiétude sur les flancs de ses deux armées. il aurait concentré tous les efforts de Moreau dans les plaines de la Lombardie; tandis que Masséna, sous la protection de Mayence, Strasbourg et Kehl, eût lutté avec tout avantage contre les forces de l'archiduc. Dans l'État actuel des choses, il fallut songer à couvrir le moins mal possible l'immense ligne depuis le Texel jusqu'à Gênes; et la concentration de l'armée du Danube en Suisse était encore le meilleur remède au mal causé par la double retraite des armées républicaines.

Cependant, cette manœuvre ne réparait pas

Bâle : deux débouchés importants, sur une étendue de 20 lieues, étaient plus que suffisants.

tout, et il importait d'adopter un plan d'opérations | d'une telle concentration, de combien d'inconvé

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nients n'est-elle pas accompagnée? de quels avantages ne se privera-t-on pas en abandonnant ainsi, sans coup férir, à son adversaire, une foule de passages où jadis des poignées de héros défirent des armées entières ?

La question serait bien moins embarrassante si l'ennemi ne venait que d'un côté. Par exemple, en supposant des alliances, des actes de neutralité, ou d'autres circonstances qui limitassent le théâtre des opérations à la frontière d'Italie; alors les seuls passages à défendre étant le Saint-Gothard, le Pasde-Nuffenen, le Simplon et le Saint-Bernard nul doute qu'il ne fût convenable de les garder avec des corps suffisants, appuyés d'une forte réserve dans la vallée du Rhône. Il en serait de même, si la défense était limitée à la frontière de Souabe ou du Vorarlberg: dans cette dernière suposition, des avant-gardes placées aux défilés principaux pour

signaler la force de ses différentes colonnes, et favoriser les opérations de l'armée principale, qui, placée aux environs de Winterthur se trouverait à portée de tomber à chances égales, ou même supérieures, sur les différents corps qui se présente

capable d'arrêter les progrès de l'ennemi. L'art de la guerre ne présente point de problème plus difficile à résoudre que le choix d'un système convenable à la défense de l'Helvétie. Les maximes que nous avons appliquées à la défense des Alpes cotiennes et du bassin du Piémont (1), se reproduisent ici avec plus de force; car il est probable que l'ennemi ne viendra pas seulement de la Souabe ou de la Lombardie, mais bien des deux côtés à la fois. Le général le plus habile serait embarrassé de faire tête à l'orage, à moins que la supériorité du nombre sur chacune des masses prêtes à l'assaillir ne le mît à même de recevoir l'ennemi partout où il se présenterait chance peu probable, puisqu'elle suppose à ce général des moyens qui lui permettraient de prendre à l'instant même l'offensive. Mais, en admettant, au contraire, une proportion de forces qui le réduise à la défensive, quelle sera sa perplexité s'il s'im-raient retarder longtemps les progrès de l'ennemi, pose l'obligation de garder le Saint-Bernard, le Simplon, le Pas-de-Nuffenen sur le flanc du Furca, le Grimsel, le Saint-Gothard, le Splugen, l'Albula, les avenues de l'Engadine ou du Montafun, la ligne en face de Feldkirch depuis Coire au lac de Constance, enfin les vingt passages qui existent entreraient. Stein et Bâle ? Mais une de ces luttes partielles arrivera rareCent bataillons répartis par brigades isolées ment, et l'on peut en conclure qu'une armée étrandans ces différents postes, seraient hors d'état d'em-gère, appelée à défendre un tel pays, sera moins pêcher une armée égale en forces d'y pénétrer, embarrassée qu'une armée helvétique même; car, dès que celle-ci le voudrait sérieusement; car, en dégagée de toute inquiétude sur la garde intégrale formant trois colonnes de 30 bataillons chacune, des frontières, peu lui importera que la moitié des elle percerait aisément ce long cordon, de manière cantons soit exposée aux ravages d'une invasion; à ce que les parties morcelées ne pussent jamais elle pourra choisir son point stratégique central, se rassembler. Si le général chargé de la défense y rattacher toutes ses combinaisons, et opérer sedes Alpes, bien pénétré au contraire des dangers lon les principes, sans s'arrêter à aucune considéde ce fatal système de cordon, appréciait l'avantage ration de défense locale, Masséna néanmoins, ne se d'opérer dans les vrais principes de la guerre, et trouvait pas entièrement dans cette heureuse inqu'au lieu d'éparpiller ainsi son armée comme une dépendance; le Directoire, en créant autour de ligne de douaniers, il se décidât à une défensive lui des républiques nouvelles, avait rendu ses géactive, il ne lui resterait d'autre parti à prendre néraux en quelque sorte solidaires de leur conserque de se concentrer entre la Reuss et l'Aar, d'at-vation; et, tout en combinant ses opérations militendre l'ennemi de pied ferme, et de tomber sur ses colonnes à mesure qu'elles déboucheraient. Mais, quelle que soit la sagesse, et peut-être la nécessité

(1) Tome Ier, chap. xvII.

taires, le général en chef de l'armée du Danube ne pouvait pas oublier qu'il entrait dans ses devoirs de couvrir le chef-lieu des autorités helvétiques, sous peine de voir cette république désorganisée par une réaction, et livrée à l'influence de nou

veaux chefs, qui se rangeraient bientôt sous les bannières de ses ennemis. A ces considérations, essentiellement liées à l'intérêt de la France, se mêlait une sorte de pudeur; car il ne devait pas être indifférent à un militaire loyal d'abandonner une foule de braves gens, compromis par la cause commune des deux peuples.

Tout bien considéré, on ne saurait donc juger les mesures défensives adoptées par le général français, d'après les maximes exclusives de l'art de la guerre ; et les mouvements qu'il prescrivit pour attirer à lui une partie de l'armée de Jourdan, le sauvèrent de plus grands revers, bien que les positions qu'il assigna à ces troupes fussent évidemment défectueuses. Elles traversèrent rapidement l'Alsace pour entrer en Suisse ; et, à la fin d'avril, les forces de Masséna furent ainsi réparties: Lecourbe dans l'Engadine, Menard dans les Grisons, et Lorges dans le Rhinthal jusqu'au lac de Constance, formaient l'aile droite. Le centre occupait la ligne jusqu'au Frickthal, et se composait de quatre divisions, outre le corps suisse assemblé vers Arbon. Le directoire helvétique avait mis en activité 20 bataillons de milices; mais, à part celles de Zurich, de Vaud et de Bâle, on ne pouvait compter sur les autres. Si les villes de l'Argovie étaient fort bien disposées, il n'en était pas ainsi des campagnes ; il fallut même la présence des troupes vaudoises et de quelques détachements français pour faire marcher les contingents de ce canton et celui de Lucerne. Quelquess-uns de ces bataillons furent employés à la garde de Zurich et aux travaux du camp retranché tracé sur le Zurichberg et le plateau de Wipchingen. La Thurgovie, Zurich, Saint-Gall, Lucerne, Vaud, fournirent plusieurs bataillons qui, réunis à la légion helvétique, formèrent un corps de 10 à 12,000 hommes on le confia malheureusement à l'inepte Keller, dont le quartier général s'établit à Arbon. Les milices mal équipées, plus mal armées, formaient nombre, et servaient dans

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les postes secondaires, sans qu'on pût les compter à l'égal des troupes de ligne (1).

Oudinot gardait le Rhin de Munsterlingen à Stein, ayant à sa gauche le général Vandamme, qui se prolongeait jusqu'à Eglisau. La division Tharreau tenait l'intervalle compris entre la Toss et le confluent de l'Aar. Celle de Soult, formant réserve, cantonnait dans les environs de Wyl. La grosse cavalerie, aux ordres de Klein, eut ses quartiers près de Bâle. Le général Xaintrailles avait reçu l'ordre de prendre à Soleure quelques bataillons venant du Rhin, et de les conduire en Valais, où les succès de Suwarow en Lombardie, et l'approche des colonnes alliées, venaient de rallumer le feu de la révolte.

L'aile gauche comprenait trois divisions, qui s'étendaient jusqu'à Dusseldorf: Souham, se liant à Tharreau, gardait Bâle et Huningue; Legrand couvrait le Vieux-Brisach et Kehl; Collaud, avec les restes de l'ancienne armée d'observation, était posté devant Manheim; Baraguey-d'Hilliers commandait à Mayence; quelques troupes, sous les ordres de Dufour, gardaient les quatre départements réunis du bas Rhin; enfin, l'intérieur de l'Helvétie était maintenu par une division aux ordres du général Nouvion, composée des bataillons de garnison de l'ancienne armée de Masséna. Toutes ces forces pouvaient s'élever à 100,000 hommes, dont les deux tiers environ défendaient la Suisse et les Grisons.

Cette ligne défensive, d'une étendue qui approchait du ridicule, était d'autant plus vulnérable que sa droite, formant une pointe avancée dans les vallées de l'Inn et de l'Adige, pouvait être facilement séparée du centre par une opération vigoureuse sur le col de Sainte-Lucie; surtout depuis que les revers de l'armée française en Italie l'avaient rejetée au delà du Pô. Heureusement pour Lecourbe, le peu d'harmonie qui régnait dans les conseils autrichiens le tira de ce mauvais pas.

(1) La loi sur l'organisation des milices n'avait été dé- | adopta à la hâte, et l'on fit traduire des extraits de règle. finitivement rendue qu'au mois de décembre; il fallut ments français; mais c'était encore trop compliqué pour convoquer à Lucerne un comité d'inspecteurs généraux des milices. On dut faire marcher les bataillons avant pour aviser aux moyens de l'exécuter d'une manière uni-même que tous fussent organisés sur le papier; en sorte forme. On n'avait pas même de règlement sur le service que ces milices étaient loin d'offrir l'ensemble et la solidité. intérieur, la discipline et le service de campagne; en qu'elles ont actuellement.

sorte que chaque chef faisait servir selon sa manière. On

Après les combats de Taufers et de Nauders, ce | blis à Sainte-Marie, observaient la route de Bormio. général avait porté sa division en avant; mais le Lecourbe avait profité des localités pour suppléer comte de Bellegarde ayant dirigé sur lui des forces à l'infériorité de ses forces : la division échelonnée considérables, il se détermina à concentrer les dans la vallée, avait sa ligne principale établie dersiennes, et rétrograda jusqu'à Ramis, après avoir rière la Varana, au pied des montagnes qui borbrûlé le pont de Martinsbruck. Dessoles, de son dent la rive gauche de l'Inn; un ouvrage fermé côté, rentra dans la vallée de Munster, et se forti- battait la rive droite, des postes gardaient les haufia en avant de Taufers. Ces deux généraux ne pou- teurs, et tous les cols avaient été retranchés ou vaient pas rester longtemps paisibles dans ces garnis d'abatis. postes aventurés, en présence de forces supérieures du double. Bellegarde ayant réuni 13,000 hommes à Landeck, remonta la vallée de l'Inn, tandis que 10,000 s'avancèrent par celle de l'Adige, le 4 avril, sur Laatsch. Le premier de ces corps replia Lecourbe, et le second assaillit bientôt Dessoles: 8 bataillons lancés sur Taufers par la grande route, en même temps que deux petites colonnes tournaient les flancs par le chemin du Braglio, devaient remporter une victoire facile. Dessoles, mesurant le danger, ne soutint le combat que pour assurer sa retraite de crainte de la faire par le sentier de Bormio, où il fallait s'engager un à un en prêtant le flanc aux Impériaux dans ce long défilé, il la dirigea par le col de Tschirfs, dont l'ouverture, assez large, se retrécit peu à peu, et favorise singulièrement un combat d'arrière-garde. Il rejoignit à Zernetz les troupes du général Lecourbe, puis redescendit par le Splugen sur Tiranno, résolution fort sage à laquelle il dut son salut.

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La colonne de Bellegarde, flanquée par de forts détachements, replia les avant-postes français, et arriva à midi devant Ramis. Ce village enlevé, les Autrichiens marchèrent aux retranchements, contre lesquels ils se consumèrent en vains efforts. Pour emporter la position, il eût fallu que les flanqueurs, chargés de tourner les sources de la Varana, fussent plus nombreux; le comte de Bellegarde n'y ayant envoyé qu'un bataillon, il fut aisément repoussé; et, à la suite d'un engagement meurtrier, qui dura jusqu'à la nuit, les Autrichiens rebutés, rentrèrent dans Ramis.

Le général Haddick, après une marche pénible à travers les montagnes, où le terrain lui était disputé pied à pied, s'empara du Scharl, et arriva devant Schuls, où la rupture du pont de l'Inn le força de s'arrêter. Un détachement envoyé, par le col de Tschirfs sur Zernetz, fut taillé en pièces par les Français, qui firent 600 prisonniers, parmi lesquels se trouvait le jeune prince de Ligne.

Cette journée meurtrière, quoique glorieuse pour Lecourbe, l'engagea à abandonner la vallée de l'Inu : son occupation devenait sans objet depuis que les républicains étaient réduits à la défensive; tandis que l'ennemi, maître des débouchés sur ses flancs et ses derrières, pouvait le placer

Satisfait de ce premier succès, le comte de Bellegarde ne poussa pas plus loin ses avantages, et laissa, jusqu'à la fin du mois, les républicains paisibles possesseurs de l'Engadine. Il se préparait cependant, le 22 avril, à une attaque générale, lorsque la grande quantité de neige qui tomba, lui fit ajourner son projet. Mais deux bataillons n'ayant pas reçu le contre-ordre, partirent du Paz-dans une situation critique. Il décampa donc dans naun et descendirent sur Ramis, où, enveloppés de toutes parts par les Français, ils furent contraints à déposer les armes. Hotze et Bellegarde ayant enfin combiné une en-partis en vinrent encore aux mains; et, après une treprise simultanée sur le Luciensteig et l'Engadine, le dernier se mit en mouvement, le 30 avril, avec 9 bataillons, pendant que le général Haddick, à la tête de 6 autres, traversait la chaîne qui sépare les vallées de l'Inn et de Munster, pour se porter sur Schuls et Zernetz. Trois bataillons éta

la nuit qui suivit le combat, et prit position à Süss, où Bellegarde, retardé par la destruction des ponts, ne put l'atteindre que le 2 mai. Les deux

affaire assez chaude, où le général Demont fut fait prisonnier et Lecourbe blessé, la faible division française, menacée d'être enveloppée, précipita son mouvement de retraite, rompit les ponts de Zernetz, et gagna par la droite les sommités de l'Albula. Dessoles ayant été appelé à l'armée d'I

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