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de Vérone comme point de ralliement; et on les informa, qu'en cas de succès, on appuierait à droite sur Isola-della-Scala, afin de rejeter les Français derrière le Tartaro. Le total des troupes qui, d'après ces dispositions, étaient destinées à entrer en action, non compris l'artillerie et plusieurs corps détachés s'élevait à 45,000, dont 4,800 de cavalerie (1).

Il est facile de s'apercevoir, à la direction divergente de ses colonnes d'attaque, que Kray était aussi mal informé de la position des Français, que Schérer de la sienne : ainsi, malgré les dispositions de leurs chefs, les deux armées allaient s'entrechoquer sans ordre, sur un terrain où elles ne s'attendaient pas à se rencontrer.

Avant d'entreprendre le récit de cette bataille, qui eut des conséquences si funestes pour l'armée française, qu'il nous soit permis de jeter un regard sur les environs de Vérone.

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La partie de cette place renfermée dans la qu'ile de l'Adige, est environnée sur la rive droite de ce fleuve, d'une plaine qui s'étend depuis le pied du Montebaldo jusqu'à Villafranca, Azzano, Magnano, San-Giacomo, et au delà. La partie supérieure de cette plaine se compose d'un terrain légèrement ondulé, planté par-ci par-là d'arbres fruitiers et de vignes, et dont l'œil peut découvrir tous les plis. Le sol pierreux a permis de clore presque toutes les propriétés, de murs en pierres sèches: ce qui forme autour des villages, d'ailleurs très-rapprochés, de véritables labyrinthes trèspropres aux chicanes défensives. Au sud de Magnano, le terrain plus bas, donne naissance à une infinité de petits ruisseaux qui vont se jeter dans le Tartaro et le Menago. Ici la plaine est coupée d'une multitude de fossés et de canaux d'irrigation, dont les bords sont maintenus par des digues. Les déploiements y sont difficiles, pour ne pas dire impossibles; la cavalerie y est plus embarrassante qu'utile, et, pour la première fois de cette guerre, les Français en avaient plus que leurs ennemis.

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Le 5 avril, les deux armées s'ébranlèrent, et le combat s'engagea vers onze heures. Les divisions Victor et Grenier rencontrèrent la colonne Mercantin entre Raldon et San-Giovani-Lupatolo: la partie était trop inégale pour que celui-ci pût résister; le régiment de Wartensleben qui reçut le premier choc, fut presque détruit : celui de Preiss qui lui succéda, perdit 2 pièces de canon et fut mis en déroute. Mercantin s'avança alors à la tête des chevau-légers de Levenehr; mais la cavalerie française soutenue par son artillerie légère, lui fit rebrousser chemin dans le plus grand désordre. Le général autrichien chercha en vain à rallier ses troupes, il tomba blessé à mort et sa chute détermina la fuite des plus braves. Débarrassée par ce coup de vigueur, l'aile droite des républicains poursuivit son chemin sur San-Giovani et Tomba sans s'embarrasser des partis de cavalerie qui se glissaient entre elle et la division Delmas.

Par suite du mouvement général que les Français opéraient de droite à gauche, Moreau ne pouvait sans danger faire quitter à Montrichard le camp de Buttapreda pour le diriger sur Scudo-Orlando, avant que Delmas, qui était en marche depuis dix heures du soir, ne fût entré en ligne pour le remplacer. Cependant la journée s'avançait, et il devenait urgent d'agir sur Alpo pour seconder Serrurier, car c'était là où l'on supposait une grande partie des forces ennemies. Moreau se mit donc en marche pour tenir tête à la colonne de Zoph; en sorte que celle de Kaim ne rencontrant personne à Magnano, s'avança sur Buttapreda. Les Autrichiens se trouvèrent ainsi, en même temps, sur les derrières de Montrichard et sur le front de Delmas, dont la troupe, excédée de fatigue par une marche de nuit, dans des terres délayées, n'avait pu atteindre assez tôt le point qui lui avait été marqué.

Cette position formant un saillant sur le centre, précisément en face de la partie faible de l'armée française, aurait procuré les plus grands avantages aux Impériaux, si leur ligne n'avait pas été aussi

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6,000

Détachement d'Albaredo

6,500

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DROITE. Grenier.

étendue, et leurs forces trop disséminées. Mais la nouvelle de la défaite de Mercantin ayant appelé Kray sur la gauche, avec la réserve de Froelich, Kaim, livré à ses propres forces, ne put rien entreprendre de décisif. Delmas manœuvra si habilement avec son avant-garde qu'il parvint à le tenir en échec jusqu'à l'arrivée du reste de sa division. De son côté Moreau, qui marchait sur deux lignes, instruit de l'apparition de l'ennemi sur ses derrières, ordonna à la droite de Montrichard de changer de front pour faire face à Buttapreda, et continua avec les 3 autres brigades, à se porter sur le chemin de Vérone, au-devant de la colonne Zoph, qui débouchait vers Azzano.

A l'extrême gauche, la division Serrurier, retardée dans sa marche par l'artillerie de la division Hatry, n'était point encore arrivée à la hauteur d'Isolalta, qu'occupait déjà l'avant-garde de Hohenzollern. Malgré ce double contre-temps, vers une heure, l'armée républicaine avait encore l'offensive partout, et ses divisions allaient bientôt combattre assez près les unes des autres, pour se prêter un mutuel appui.

Cependant, les progrès de Victor et de Grenier étaient jusque-là les plus marqués. Après s'être emparés de San-Giovani, ils poursuivent les Autrichiens jusqu'à Tomba. Mais ceux-ci y ayant trouvé le détachement de la garnison de Vérone, qui devait marcher sur San-Giovani, parviennent, à l'aide de ces 4 bataillons frais, à se reformer et à les arrêter.

Au centre, le village de Buttapreda, quoique vaillamment défendu par les Autrichiens, venait d'être enlevé par la division Delmas, secondée par une des brigades de Moreau. En vain, pour s'en ressaisir, le général Kaim employa ses réserves: toutes ses attaques échouèrent; et, dans la dernière encore, un bataillon de grenadiers hongrois s'étant avancé avec trop de confiance, fut pris en entier avec 6 pièces qui battaient le flanc de la division.

A la gauche, Moreau s'avançait avec mesure contre Vérone. Bien que la division Zoph eût été soutenue sur sa droite par la brigade Saint-Julien, elle avait été chassée successivement d'Azzano, d'Alpo et de Scudo-Orlando. Le terrain de ce côté, devenant plus favorable aux déploiements, la cavalerie des deux armées exécuta de belles charges;

et les dragons piémontais, commandés par le général Frésia, y rivalisèrent de valeur avec les dragons français. Plus loin, Serrurier venait de rencontrer l'ennemi à Isolalta. Deux bataillons autrichiens, protégés de 2 pièces d'artillerie masquées derrière la digue qui borde la rive droite du Tartaro, attendaient la colonne française qui défilait sur le chemin de Villafranca. Un bataillon de Croates embusqué à Vigasio devait l'attaquer en queue, quand on lui en donnerait le signal. Tout à coup, l'avant-garde française, arrivant au pont d'Isolalta, est saluée d'un feu d'artillerie et de mousqueterie. Chargée au même instant par un escadron de Karaczay, elle abandonne le village et 2 pièces de canon. Cependant cette surprise n'eut pas d'autre suite : Serrurier chassa les Impériaux avec un bataillon de la 21° légère, et s'empara du pont du Tartaro. Les Croates, postés à Vigasio, se trouvant ainsi coupés, furent obligés de se faire jour. Quelques braves réussirent; mais le plus grand nombre demeura prisonnier. Après cette expédition, la division se dirigea sur Povegliano.

De toutes parts, la victoire penchait en faveur des Français. Les Autrichiens se maintenaient à peine contre l'aile droite, qui touchait presque au but assigné. Avec ces avantages, il était pourtant difficile que Schérer triomphât, parce que chacune de ses divisions, à l'exception des deux conduites par Moreau, agissait isolément, sans autre objet que de combattre ce qu'elle avait devant elle, et qu'il fallait au contraire beaucoup d'ensemble pour frapper le coup décisif.

Dans ces entrefaites, Kray, instruit de l'échec de sa gauche, et jaloux d'arrêter les progrès alarmants des républicains, s'était mis à la tête de 3 régiments de la réserve de Frœlich, formés en colonnes derrière Ca-di-Davi, et descendit la rive droite de l'Adige, à dessein de tomber sur la division Grenier, qui n'y était point encore solidement appuyée.

L'apparition subite d'un renfort si considérable, soutenu de deux batteries de gros calibre, produisit sur les Français l'effet qu'on s'en était promis. Victor voulut se rapprocher de Grenier; mais, chargé par les régiments de Nadasty et de Reisky, le centre de ces deux divisions fut enfoncé. Les dragons de Lobkowitz se glissèrent dans cette trouée

sur les derrières des Français. Néanmoins, ces | Serrurier, après avoir chassé l'ennemi de Povetroupes, dont le malheur provint peut-être de n'a-gliano, s'était rendu maître de Villafranca, et avait voir pas été primitivement réunies sous un seul poussé son avant-garde sur la route de Vérone, chef, faisaient encore bonne contenance; Grenier, jusqu'à la hauteur de Lecche. Ainsi, les divisions qui pouvait craindre de se voir presser entre l'A- Hohenzollern, Zoph et Kaim couraient risque de dige et des forces supérieures, ne comptant plus laisser échapper la victoire, préparée par la désur une coopération bien combinée de la part de faite de la droite des républicains. Victor, se borna à défendre le village de San-Giovani. Cependant celui-ci, témoin du danger que court son camarade, réclame des secours de Schérer. Mais, dans ce moment, Kaim exécutait une charge vigoureuse, et débordait le flanc droit de la division Delmas, désignée comme réserve; aussi tout ce que put faire le général en chef fut d'envoyer à Moreau l'ordre de rabattre sur sa droite, afin de prendre à revers les masses qui pressaient cette aile; manœuvre inexécutable dans l'état des affaires, et trop éloignée d'ailleurs pour rien réparer.

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Effectivement, le général Kray ne devait pas s'en tenir au faible succès qu'il venait d'obtenir, et sa position lui offrait trop d'avantages pour ne pas en profiter. Il ordonna un nouvel effort; et, pour le seconder, les troupes de Mercantin ralliées Chasteler en arrière de Tomba, et réunies à celles de la garnison de Vérone, débouchent enfin de ce village et se précipitent sur la division Victor. Débordée et assaillie par 12,000 hommes, sa résistance est inutile, il faut qu'elle batte en retraite : néanmoins, elle l'opère en bon ordre, au milieu d'un feu croisé d'artillerie et de mousqueterie. Dès que son mouvement fut bien prononcé, les Autrichiens s'étendirent sur la gauche, et attaquèrent San-Giovani de front et en flanc. Pour comble de malheur, les Impériaux furent encore secondés dans ce dernier effort, par la colonne détachée sur Albaredo, laquelle venait de passer l'Adige, et de tomber sur la droite de Grenier. L'avant-garde de ce général, qui avait ordre de défendre San-Giovani jusqu'à l'extrémité pour couvrir la retraite, y fut enveloppée et prise. Après la perte de ce village, l'aile droite précipita sa marche sur Bagnolo et Raldon. Grenier rallia ses troupes derrière le canal qui est à un mille et demi de ce dernier endroit, et y engagea une vive canonnade pour donner le temps à la division Victor de filer sur Mazzagatta. Malgré le désastre de la droite, le centre et la gauche conservaient le terrain qu'ils avaient gagné.

Kray résolut alors d'attaquer vigoureusement leur centre. Il ne doutait pas qu'en cas de réussite il ne parvînt sur les derrières de leur ligne. Plein de cet espoir, il se transporte en toute diligence. avec 3 bataillons de la réserve et une partie de sa cavalerie vers Dossobono. Là, il fait assaillir par des troupes de Zoph, le général Partouneaux, dont la brigade déployée en avant de Scudo-Orlando, couvrait l'intervalle des divisions Hatry et Montrichard formées en arrière de ce village. Partouneaux y ayant été rejeté, Kray le prit en flanc avec sa colonne, et allait lui couper la retraite. Heureusement il restait à Moreau 3 bataillons frais, qu'il lança sous la conduite de l'adjudant général Solignac. Ainsi soutenu, Partouneaux reprit un instant sa première position, mais la perdit de nouveau à la suite d'une charge furieuse des dragons de Lobkowitz, qui eût occasionné une déroute générale, si Moreau n'y avait mis ordre avec le 9° de chasseurs. Cette tentative des Autrichiens sur le centre, fut, au reste, la dernière; le combat dégénéra en une canonnade, et ne changea rien à la position respective des partis.

Malgré l'aplomb de ces 4 divisions françaises, la bataille n'en était pas moins perdue. L'aile droite, que nous avons déjà vu battre en retraite jusqu'a Bagnolo, trouva Villa-Fontana occupé par une colonne autrichienne descendue de Valèse. Il fallut s'y faire jour à la baïonnette, et ce dernier effort acheva d'épuiser les forces des soldats; beaucoup d'officiers payèrent de la vie les tentatives qu'ils firent pour les rallier : c'est là que le général Pigeon fut blessé mortellement, et le chef de la 1 légion helvétique fait prisonnier; on abandonna en outre à l'ennemi une bonne partie de l'artillerie, avec plus de 3,000 hommes. Ces deux divisions gagnèrent la rive droite du Tartaro, avec beaucoup de peine et dans un affreux désordre.

Il était six heures: la canonnade prolongée en arrière de la division Delmas, n'indiquait que trop

la déroute de l'aile droite; mais Schérer ne pou- | vant sans un danger imminent affaiblir cette division, la déploya en arrière à droite afin d'inquiéter les colonnes qui poursuivaient Victor et Grenier. Comme ce mouvement ne remplit qu'imparfaitement son objet, le général en chef jugea indispen. sable de replier son centre et sa gauche sur Vigasio, contre l'avis de Moreau, qui aurait préféré coucher sur le champ de bataille pour éviter la confusion inséparable d'une marche de nuit.

Ces quatre divisions emmenèrent avec elles, derrière le Tartaro, 2,000 prisonniers et plusieurs pièces de canon; faible compensation des pertes essuyées sur d'autres points. Delmas forma l'arrière-garde, et s'établit vers minuit à Isola-dellaScala. L'armée impériale, harassée de fatigue et considérablement affaiblie, bivouaqua sur le champ de bataille, n'osant se mettre à la poursuite des vaincus.

Ainsi finit cette sanglante journée, où les Autrichiens perdirent 900 morts, 3,049 blessés et environ 2,000 prisonniers. La perte des Français en tués ou blessés, fut pour le moins égale: ils abandonnèrent en outre 7 drapeaus, 8 pièces de canon, 40 caissons, et près de 4,000 prisonniers. La perte qui dut affecter le plus Schérer, fut celle de la confiance et de la considération de son armée. Elle attribua à son imprévoyance le revers qu'elle venait d'essuyer; et comme pendant l'action il s'était constamment tenu au milieu de la division Delmas, qui dès le commencement de la bataille avait été sans communication avec les autres, on l'accusa de lâcheté reproche aussi injuste qu'odieux, et qui prouve à quel point l'animosité se tourna contre lui.

Cette victoire fit honneur à Kray, en ce qu'il sut mettre en action le gros de ses forces sur une seule aile de l'ennemi. On lui a reproché toutefois d'avoir oublié dans l'exécution, le point de vue stratégique, qui lui faisait un devoir de porter l'effort par sa droite contre la gauche des Français. On a pensé aussi que s'il avait laissé courir Victor et Grenier jusqu'au glacis de Vérone, et qu'il fût resté avec Kaim pour écraser Delmas, il eût obtenu des avantages plus éclatants en perçant le centre de l'armée française. Enfin, il semble que Hohenzollern ne sut pas profiter de l'avantage qu'il

avait sur Serrurier, et qu'il engagea mal la droite.

Tandis que le général autrichien triomphait ainsi par des manoeuvres, imparfaites à la vérité, mais néanmoins plus savantes que celles de son adversaire, la diversion tentée par Klénau dans la Polésine, obtenait d'heureux résultats. Dès le 29 mars, il coula 2 canonnières sur le Pô auprès de Polisella, jeta 500 hommes et quelque cavalerie sur la rive droite de ce fleuve, et enleva la garnison d'Ariano. S'étant avancé avec le gros de son corps par Ostiglia jusqu'à Governolo, il en chassa la garnison française, prit ou détruisit la flottille de Ponti-di-Lago-Scuro, et força ce poste à se retirer dans Ferrare. Le 4 avril, il s'établit à Castagnara sur le flanc de l'armée française, en sorte que ses patrouilles se croisaient sur les derrières avec celles de la garnison de Legnago.

Schérer se retira, le 6 avril, sur la Molinella, canal très-profond qui sort du Mincio près de Pozzolo, et va se jeter dans le Tartaro au-dessous de la route de Legnago; il n'y resta que 24 heures, et transféra le lendemain son quartier général à Mantoue. L'armée passa le Mincio à Goïto et Pozzolo on s'attendait que le général en chef prendrait toutes les mesures nécessaires pour tenir derrière cette rivière; position d'autant plus sûre, que se trouvant appuyée aux places de Peschiera et de Mantoue, les garnisons auraient pu concourir à l'offensive; et que les Autrichiens étaient trop faibles pour manœuvrer sur son flanc droit, en venant passer le Pô au-dessous du confluent du Mincio. Mais il n'en fut rien à peine Schérer eut-il jeté des garnisons dans Ferrare et Peschiera, qu'il battit en retraite le 12 avril, pour aller prendre position derrière l'Adda; toutefois après avoir engagé Macdonald à préparer l'évacuation du royaume de Naples, en attendant qu'il fût autorisé par le Directoire à lui prescrire cette mesure salutaire.

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A cette époque, l'armée impériale n'avait pas encore bougé du camp de Villafranca. Kray, qui commandait par intérim, peu soucieux de compromettre ses premiers succès, attendait Mélas pour lui remettre le soin de la poursuite, et ne profita pas de l'ascendant qu'il avait pris sur son adversaire, pour recueillir les véritables fruits de la bataille de Magnano.

A l'exception des courses faites par Klénau, sur | taille, elle passa le Mincio à Valleggio, et poussa les deux rives du Pô, et qui n'étaient pas de na- son avant-garde à Cavriana. Les divisions Zoph, ture à inspirer de véritables craintes aux Fran- Froelich et Kaim, formant le corps de bataille, çais, aucune entreprise sérieuse n'avait été faite s'établirent aux environs de Castellaro. Deux bacontre leur flanc droit. La gauche seule courait taillons et 100 chevaux furent détachés à Ponti, quelques risques; car le comte de Bellegarde, dans pour former l'investissement de Peschiera, sur la la vue de faciliter les opérations sur l'Adige, avait rive droite du Mincio. Le général Elsnitz resta sur fait attaquer les postes à l'ouest du lac de Garda, le canal de la Molinella, avec 10 bataillons et 8 et la vallée de la Chiese par le général Wukasso- escadrons, pour observer Mantoue. Enfin, la diwich, qui s'était emparé du pont de Storo et du vision Hohenzollern, destinée à agir désormais poste important de Rocca-d'Anfo, d'où l'on des- séparément, passa le Mincio à Goïto pour se porter cend sur Idro et Brescia. D'un autre côté le géné- vers le bas Oglio. ral Dessoles, obligé de suivre le mouvement de retraite de l'armée d'Helvétie, ayant abandonné Glurns pour se retirer dans la Valteline, une colonne autrichienne pénétra dans le Val-Cammonica. Cependant, comme ces deux corps étaient très faibles, il n'était pas impossible de les conte-néral Chabot, qui avait succédé à Gentili, s'était nir au débouché des montagnes, et ils ne pouvaient rien entreprendre de menaçant pour les communications de l'armée.

Mais Schérer, toujours en proie à des craintes exagérées, crut sa gauche tellement compromise, qu'il ordonna au général Moreau d'abandonner la chaussée de Brescia, pour se rabattre, le 11 avril, avec ses trois divisions sur Asola et Ponte-Vico, par des routes de traverse horribles, pratiquées dans un terrain marécageux et entièrement défoncées par les pluies. Le général en chef conduisit lui-même les divisions de droite, de Mantoue, par Castellucio, sur Pozzolo et Aqua-Negra, puis de là sur Crémone.

le

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Tandis que cès événements se passaient en Italie, l'amiral Ouczak of et le capitaine Cadibey, avec une escadre combinée de 18 vaisseaux de ligne, 10 frégates et 20 corvettes, bricks ou caravelles, pressaient vivement la place de Corfou, où le gé

retiré avec 1,800 hommes, reste de la division du Levant, qui en comptait environ le double à la fin du mois de septembre précédent; mais qui avait éprouvé des pertes sensibles, soit par la chute des autres îles de l'Archipel Ionien, soit par les combats soutenus sur la côte d'Albanie contre AliPacha.

Une garnison aussi faible était insuffisante pour défendre avec vigueur la place, les forts qui en dépendent et l'île de Vido, dont l'occupation est indispensable pour être maître de la rade. Cette ile n'était pas alors fortifiée comme elle l'a été depuis en 1807; elle n'avait que des batteries ouvertes. Située à 6 ou 700 toises de la place, parallèlement aux fronts que baigne la mer, elle offre une position dominante d'une vaste étendue, et de laquelle l'ennemi peut inquiéter extrêmement les défenseurs de la ville et de la citadelle. Le mont Olivetto, qui commande d'assez près les ouvrages extérieurs du côté de l'isthme, n'étant point retranché, l'ennemi s'en empara sans coup férir. Toutefois il ne suffisait point de 2 ou 3,000 hommes soutenus de quelques milliers de janissaires ou d'Albanais, dépourvus d'artillerie de siége, pour Dans le temps que l'armée français opérait pré- attaquer Corfou d'une manière régulière. Aussi, maturément sa retraite sur l'Adda, l'armée impé- nonobstant la révolte d'une partie des habitants, riale se renforçait de la division Ott, et de plusieurs la faiblesse de la garnison, la pénurie des approrégiments tirés des garnison du ci-devant État visionnements de toute espèce, enfin, le manque vénitien. Enfin, le 14 avril, huit jours après la ba- | d'embarcations propres à défendre la rade et les

Cette retraite hontense acheva d'enlever à Schérer peu de considération qui lui restait de ses premières campagnes. Rien n'égala le désordre et l'embarras de cette marche de 48 heures, dans une contrée que la carte et tous les rapports du pays indiquaient comme impraticable. Moreau employa❘ 40 heures pour franchir 6 lieues; et ce ne fut qu'avec le secours de 1,500 bœufs qu'il parvint à retirer des boues son artillerie et ses équipages.

TOME III.

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