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doutes et de gros canon. Le lit du torrent que les Autrichiens avaient compté pour un obstacle, présentait un chemin tout frayé pour manœuvrer à l'abri de leur feu, déborder la ligne et l'attaquer même à revers. Dessoles s'en aperçoit et prend son parti en un clin d'œil : il débouche, le 25 au matin de Munster, culbute les avant-postes autrichiens, et dirige aussitôt 3 bataillons sur Bundweil, pendant qu'un cordon de tirailleurs amusait l'ennemi sur le front du Vallarola. Arrivée à hauteur du hameau, cette colonne se jette dans le lit du Rambach, le suit jusqu'en face de Taufers, puis sortant du ravin, s'empare de ce village et de la route de Glürns. Cette manœuvre, non moins hardie que savante, décide la victoire. Dessoles, à la tête du reste de sa brigade, aborde les retranchements par le pont de Vallarola, la 39° les escalade avec intrépidité, les Cisalpins soutiennent l'attaque à la gauche : les Autrichiens ainsi pris entre deux feux, et enfoncés sur tous les points, laissèrent 1,000 hommes sur la place, outre 4,000 prisonniers, et toute l'artillerie, qui tombèrent au pouvoir des Français.

forte de 2 bataillons seulement, passa l'Ill au gué | supérieur en nombre, mais encore protégé de rede Nofels pour prendre l'ennemi à revers, si la chose était praticable; les deux autres se dirigèrent à droite et à gauche des ouvrages de Blazemberg. Les Autrichiens couronnaient toutes les hauteurs avec une nombreuse artillerie, et les approches de leur position ainsi que les pentes des montagnes se trouvaient hérissées d'abatis. Ces obstacles ne firent qu'irriter l'ardeur des Français: la colonne de Masséna attaqua de front les retranchements, pendant qu'un détachement les tournait sur la droite par les bois de Gallmist. Malgré la grêle de boulets et de mitraille qui éclaircissaient les rangs des Français, ils étaient sur le point de triompher, lorsque le général Jellachich, qui venait de repousser les trois petites colonnes, fit gravir les hauteurs dominantes par quatre compagnics, soutenues des chasseurs tyroliens, et se porta avec sa réserve sur les grenadiers républicains. Cette manœuvre fut décisive assaillis de front par des troupes fraîches, et écrasés par les balles et les pierres que les Tyroliens faisaient pleuvoir du haut des montagnes, ils furent forcés de plier, et se retirèrent sur le moulin de Nendlen. Après cette malheureuse entreprise qui lui coûta près de 3,000 hommes, Masséna se borna à garder le Luciensteig, et alla établir son quartier général à Coire ; Oudinot repassa le Rhin, et prit position à Rheineck.

Sur ces entrefaites, Lecourbe qui venait de recevoir quelques bataillons de renfort, combina avec le général Dessoles, unc attaque simultanée dans les vallées de l'Inn et de l'Adige. Ce dernier quitta Sainte-Marie dans la nuit du 24 au 25, et marcha sur Taufers, que Laudon défendait avec 8 bataillons. Les Autrichiens occupaient deux lignes de retranchements armés de 16 pièces de canon; la première, couverte par le ruisseau de Vallarola, appuyait sa gauche au lit encaissé du Rambach, et sa droite à des montagnes; elle était protégée par sa seconde ligne, placée à 300 pas en arrière : outre cela, 5 à 600 hommes d'infanterie légère gardaient les hauteurs des deux côtés

de la vallée.

Dessoles saisit en maître l'unique moyen qui s'offrait d'attaquer avec quelques chances de succès, sans artillerie, un ennemi, non- seulement

Laudon avec le reste voulut chercher un refuge à Nauders, mais arrivé au col de Reschen, il y reçut la fatale nouvelle que cette ville venait d'être enlevée par Lecourbe. Sa position était affreuse, et il ne lui resta d'autre salut que de s'enfoncer avec 3 à 400 hommes dans les glaciers de Gebatsch (1), où il faillit périr dans les neiges en voulant gagner Imst ou Landeck.

En effet, Lecourbe n'avait pas été moins heureux que son collègue : la même manœuvre lui valut un semblable résultat. Informé que 2 bataillons seulement gardaient Martinsbruck sur la rive gauche de l'Inn, et que la réserve de 4 bataillons sous les ordres du général de Briey, cantonnait à Nauders à la rive droite, tandis que les Tyroliens tenaient les montagnes jusqu'à Reschen entre Glürns et Nauders, il résolut de forcer la chaîne des derniers, puis de tomber sur Briey pour prendre ainsi l'ennemi à revers. Loison reçut, à cette effet, l'ordre de passer l'Inn entre Ramis et Strada, afin de gravir les hautes montagnes qui bordent sa

(1) Voyez la carte en quatre feuilles.

rive droite, jusqu'alors jugées inaccessibles; il de- | division Férino vint s'établir le 20 à Barendorf sur vait déboucher ensuite par la route de Reschen, et prendre en flanc la position de Nauders, en même temps qu'un détachement qui était parvenu sur la hauteur de Saint-Norbert l'assaillirait de front. Après une marche aussi hardie que pénible, | et un combat où les Impériaux perdirent beaucoup de monde, Loison les rejeta en désordre sur Finstermüntz, et les força d'abandonner les 2 bataillons de Martinsbruck qui, renonçant à l'espoir d'être secourus, se rendirent prisonniers.

Jamais succès n'avait été plus brillant et mieux mérité. Il faut connaître ces contrées âpres, sauvages et couvertes de neiges la plus grande partie de l'année, pour apprécier tout ce que les troupes eurent à souffrir dans cette glorieuse mais trop inutile expédition. Les généraux républicains n'y déployèrent pas moins de talents que leurs soldats de résignation, de courage et de dévouement.

Après cette double victoire, qui compensait en quelque sorte l'échec éprouvé devant Feldkirch, Dessoles s'empara de Glürns, et Lecourbe poussa son avant-garde jusqu'à Pfünds sur la route de Landeck. Mais les réserves placées dans cette ville et à Laas, les forcèrent de s'arrêter. Le général Bellegarde, dont l'armée jointe aux milices du pays s'élevait à plus de 40,000 combattants, venait enfin de recevoir l'ordre de prendre l'offensive, et les deux corps Français ne pouvaient opposer que 12,000 combattants à cette masse imposante. Cette extrême disproportion, et plus encore la divergence de leur ligne d'opérations de celles des armées principales devaient donc finir par les contraindre à la retraite. Les événements de Souabe hâtèrent le dénoûment. Jourdan avait reçu, le 19 mars, à son quartier général de Stockach, la nouvelle de la déclaration de guerre à l'Autriche, et en même temps une invitation pressante du Directoire d'attaquer. Tous les rapports s'accordant à assurer que l'archiduc était encore derrière la Mindel, il se décida à ter en avant l'armée du Danube, en appuyant sur sa droite, afin de faciliter les entreprises de celle d'Helvétie contre Feldkirch. En conséquence, la

por.

(1) Quelque surchargée que soit la carte annoncée, il ne faut pas s'attendre à y trouver tous les villages cités

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l'Aach, petite rivière qui se jette dans le lac de Constance à Buchorn, et observa les débouchés de Ravensburg. Souham campa en avant de Pfullendorf sur la route d'Ostrach, et forma avec la cavalerie du général d'Haupoult, la réserve de l'armée. L'avant-garde, sous les ordres de Lefebvre, se porta derrière l'Ostrach sur les hauteurs du village de ce nom et fit occuper Magenbach ainsi que les chemins de Einhardt, de Habsthal, de Wangen et de Jetkofen (1). Enfin la division Saint-Cyr, placée en avant de Mengen, éclaira le cours de l'Ostrach jusqu'à son confluent, en se liant par la droite aux troupes du général Lefebvre. Les flanqueurs de Vandamme devaient prendre poste sur la rive gauche du Danube en face de Sigmaringen; mais les habitants des vallées de la Kintzig et d'Oberkirch, ayant répandu le bruit que le prince Charles avait tourné la gauche des Français, et marchait sur Kehl, les administrations prirent l'alarme et se sauvèrent à Strasbourg où le général Châteauneuf-Randon appela à la hâte les gardes nationales de l'Alsace, en informant par courrier le général Jourdan des prétendus dangers qu'il courait. Celui-ci n'étant pas à même de vérifier d'abord la fausseté de ces bruits, craignit que l'archiduc n'y eût donné lieu par quelque mouvement sérieux, et détacha le corps de Vandamme vers la vallée du Necker, ce qui l'empêcha de venir prendre le poste qui lui avait été assigné. Ce malheureux incident ne fut pas, au reste, le seul qui favorisa l'ennemi ; il eut pourtant un résultat heureux, celui de prouver le zèle patriotique des braves Alsaciens, dont on aurait pu profiter pour lever des gardes nationales propres à la défense des places, et renforcer les armées d'un bon nombre de bataillons employés à ce service.

Le prince Charles qui occupait des cantonnements resserrés entre Ochsenhausen et Wurzach, ne voulant point laisser l'initiative à son adversaire, porta son armée, le 18, à Biberach, et arriva, le 19, sur la Schussen. Son avant-garde renforcée de 9 bataillons et 4 escadrons replia les avant

dans un combat; mais se contenter des indications principales.

TOME III.

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postes français derrière l'Ostrach. Le gros de son armée se concentra entre Saulgau et Alschausen. Dès lors Jourdan qui avait compté avoir le temps de faire ses dernières dispositions pour livrer bataille, se trouva dans la nécessité de la recevoir dans une position trop étendue, ou de battre en retraite en perdant tous les avantages qu'il s'était flatté de recueillir de sa marche offensive.

Cependant, le général Nauendorf avec l'avantgarde de l'archiduc, ayant fait enlever par la brigade Giulay les hauteurs boisées entre Davidweiler et Ostrach, la 25° légère qui les défendait se retira sur Einhardt, Jetkofen et Ostrach, dont elle rompit les ponts. Wallis, qui aurait dû tomber à Honkirch sur 1,500 hommes d'infanterie et 800 chevaux que Lefebvre y avait envoyés la veille sous la conduite de l'adjudant général Fontaine, n'éprouva aucun obstacle, parce que ce détachement en avait été rappelé à temps. Cependant quelque diligence qu'eût faite Fontaine pour échapper, lorsqu'il eut dépassé Weiler, il s'aperçut que les troupes de la colonne du centre étaient déjà dans la vallée de l'Ostrach, et crut prudent de se jeter par sa gauche vers Riedhausen, où après avoir soutenu un vigoureux engagement avec les flanqueurs de l'attaque de gauche, il parvint à effectuer heureusement sa jonction avec le général Decaen, envoyé par Souham pour garder ces défilés avec la 2° de ligne, un régiment de dragons et deux pièces de

canon.

Le général Meerfeld, commandant l'avant-garde de la colonne de droite, détacha de Friedberg le régiment de Wenckeim qui replia de Hohentengen les avant-postes de Saint-Cyr, tandis que le gros marcha par Rupperweiler sur Einhardt : après en avoir délogé les détachements qui s'y étaient reti

Dans la nuit du 20 au 21, l'archiduc fit ses dispositions d'attaque pour le lendemain. La rivière qui le séparait de Jourdan coule dans un vallon marécageux qu'on ne peut franchir que par les chemins qui, de Saulgau et d'Alschausen, aboutissent à Ostrach. C'était donc sur ces points qu'il résolut de porter ses forces. Il partagea son armée en trois grandes divisions: la première, forte de 11 bataillons et 20 escadrons, commandée par le prince de Furstemberg, se rassembla derrière Fulgenstadt; elle devait chasser les Français de Friedberg, repousser Saint-Cyr des hauteurs en avant de Mengen, passer l'Ostrach à Einhardt, et sc rabattre ensuite sur Pfullendorf. La 2o, dirigée par l'archiduc en personne, composée de 22 bataillons et 50 escadrons, se réunit à Clostersiessen, en avant de Saulgau, pour marcher sur Ostrach par le grand chemin : le général Wallis débouchant d'Alschausen devait suivre la même direction avec 15 bataillons et 42 escadrons. Ainsi, 30,000 hommes allaient fondre sur le point d'Os-rés de Davidsweiler, il se rabattit sur Ostrach. trach, défendu par la seule division Lefebvre, forte à peine de 9,000 hommes, toutes armes comprises. Le 21, à la pointe du jour, les colonnes autrichiennes s'ébranlèrent, et assaillirent en un instant tous les avant-postes français. Jourdan, averti par Lefebvre de cette attaque inattendue, ne désespéra pas de faire face à l'ennemi. D'abord, craignant que l'archiduc ne tournât sa droite en pénétrant entre les sources de l'Aach et de l'Ostrach, il donna à Souham de porter un détachement à la défense de ces défilés, et de renforcer l'avant-garde avec deux bataillons et 6 pièces de canon. La cavalerie de réserve fut réunic dans la plaine de Pfullendorf pour protéger au besoin la retraite de l'avant-garde. Saint-Cyr fut engagé à se tenir sur ses gardes, à réunir sa division et à occuper fortement De son côté, Jourdan accourut de Pfullendorf; le bois d'Altenweiler qui le liait à la division Le-lors même qu'il n'eût pas approuvé les dispositions febvre. défensives de Lefebvre, il n'était plus temps de les

or

Le chemin ainsi ouvert, le prince de Furstemberg croyait arriver sans obstacle, lorsque SaintCyr, ralliant les troupes qui venaient de plier, passa l'Ostrach, culbuta à son tour le régiment de Wenckeim, et parut tout à coup sur le flanc droit de la colonne autrichienne. Le prince, ne jugeant pas que ce retour offensif fût dangereux, se contenta d'envoyer à la rencontre des Français 5 bataillons et 12 escadrons, qui les ramenèrent à Hohentengen où le combat s'engagea sérieusement sans fixer toutefois l'attention du général autrichien qui continua sa route sur Einhardt avec le reste de ses troupes. Alors l'archiduc, maître de toutes les hauteurs, développa sa nombreuse cavalerie sur leurs pentes, et y fit amener de l'artillerie.

changer: cependant, le général en chef témoigna | delbach; mais comme tous les ponts avaient été qu'il ne désespérait point de se maintenir, et cher- rompus, il remit au lendemain son attaque sur cha à communiquer sa confiance aux troupes; Pfullendorf, se proposant de la diriger par Denkinmais elles étaient trop disséminées et trop faibles gen, afin d'isoler tout à fait la division Férino: son pour soutenir longtemps un choc aussi inégal. De- aile droite campa à Magenbuch, et le reste de l'arcaen s'étendait à droite vers Riedhausen avec 4,000 mée entre Kalkreut et Burgweiler. fantassins et 1,000 chevaux, contenus par de simples flanqueurs. Saint-Cyr, à six lieues de là disputait Hohentengen à des forces égales, et tout l'espace du centre était gardé par de faibles postes dispersés devant Ostrach, Einhardt et Wangen.

De telles mesures n'étaient pas capables d'arrêter les Impériaux. Aussitôt que les colonnes furent formées, l'archiduc fit mine d'attaquer le village d'Ostrach contre lequel il détacha 2 ou 3 bataillons; mais ce n'était qu'une ruse pour attirer l'attention de son adversaire sur ce point, et tandis que ce village était pris et perdu, deux colonnes, chacune de 8 bataillons formés en masse, passaient le ruisseau au gué. Les postes de la 25 légère fu- | rent bientôt culbutés. En vain Lefebvre voulut la secourir en portant de ce côté la cavalerie de Klein et son bataillon de réserve; ces faibles moyens ne purent l'empêcher de plier, et les Autrichiens gravirent les hauteurs qui forment la berge gauche du bassin de l'Ostrach.

Cette affaire coûta un peu plus de 2,000 hommes à chaque parti. Outre l'importance d'un premier revers à l'ouverture de la campagne, elle mit la division Férino en danger d'être prise. Il faut imputer la perte de la ligne de l'Ostrach, au grand intervalle qui séparait les divisions françaises. Si le corps de Vandamme cût été à la droite du Danube, Saint-Cyr eût pu se porter de Mengen sur les hauteurs qui dominent les gués de Wangen et d'Einhardt, et les défendre avec succès. D'un autre côté, on doit regretter que le détachement du général Decaen ait été employé à un objet qu'un ou deux escadrons de dragons eussent aussi bien rempli; finalement les réserves n'étaient point assez rapprochées de la ligne pour être d'aucun secours, aussi a-t-on vu qu'elles n'arrivèrent que lorsque l'action était déjà décidée.

Jourdan ne voulut pas courir les chances d'un second combat à Pfullendorf, avant d'avoir réuni toutes ses forces. Il avait déjà expédié au général Férino l'ordre de se replier par Salmansweiler sur Stockach, et, dans la nuit du 21 au 22 mars, il fit exécuter le même mouvement aux autres divi

dessus de Bodmann, et la gauche au Danube près de Friedingen. L'armée française passa la journée dans cette position; mais Jourdan ne la trouvant pas assez forte, se remit en marche : le général Saint-Cyr vint camper sur les hauteurs de Tuttlingen; les divisions Souham, Lefebvre et d'Haupoult se déployèrent sur le plateau d'Engen, celle de Férino appuya sa droite à Hohentweil. Le corps de flanqueurs du général Vandamme resta sur la rive gauche aux environs de Friedingen.

Dans cette position, Jourdan ne se dissimulant point le danger de tenir plus longtemps, donna l'ordre de la retraite sur Pfullendorf; Ostrach fut évacué et son pont coupé à la vue de l'ennemi. Ilsions; le centre s'établit à Stockach, la droite auétait temps; car le prince de Furstemberg, après plusieurs tentatives, s'était rendu maître d'Einhardt, et commençait à gravir le chemin qui mène à Pfullendorf. La 7° demi-brigade, détachée par Souham, arriva fort à propos pour soutenir la retraite qui s'effectua d'ailleurs en bon ordre sous la protection de la cavalerie du général d'Haupoult. S'il était aisé à Decaen qui n'avait personne devant lui de se retirer sur l'Andel, il n'en était pas de même pour Saint-Cyr, qui déjà se trouvait coupé de Pfullendorf. Aussi reçut-il l'ordre de se diriger L'armée autrichienne, loin de songer à inquiéter sur Maskirch, où il arriva heureusement après la retraite des Français, séjourna, le 23, aux enviavoir rallié les détachements qu'il avait sur la rive rons de Pfullendorf, et ne se dirigea sur Stockach gauche du Danube à Sigmaringen et Schérer, mal- que le lendemain. L'avant-garde, forte de 11 batailgré les efforts de l'ennemi pour l'entamer au pas-lons et 34 escadrons, traversa cette ville, et se porta sage de l'Ostrach. en trois colonnes sur les routes de Liptingen, L'archiduc poussa ses troupes légères sur l'An- d'Aach et d'Orsingen. Un parti marcha sur Ra

dolfzell pour pénétrer vers Constance, et le gros | le prince se proposa de pousser le lendemain sur

de l'armée vint prendre position en avant de Stockach. Treize bataillons et 24 escadrons formant l'aile gauche occupèrent le plateau que borde la Stockach entre Wahlwies et Nenzingen. Le centre, fort de 9 bataillons et 18 escadrons, campa entre la ville et la montagne du Nellemberg. Quinze bataillons et 24 escadrons s'établirent sur la droite, face au hameau de Mahlspüren, flanqués par la forêt que traversent les chemins de Liptingen et de Neuhaus-ob-Eck (1).

Pendant que l'archiduc formait sa ligne de bataille, les trois colonnes de son avant-garde attaquaient les avant-postes français. Les généraux Nauendorf et Schwarzenberg replièrent d'abord ceux de Férino et de Souham à Singen et Engen; les républicains ayant été soutenus, l'ennemi fut rejeté au delà de Aach et de Steusslingen. mais un renfort de 4 bataillons lui permit d'y rentrer avant la nuit. Meerfeld eut un engagement plus sérieux avec la division Saint-Cyr qui défendait le débouché de Stockach sur Liptingen. Il parvint à s'emparer de ce village ainsi que de Neuhaus-obEck, où renforcé de 5 bataillons, il se maintint nonobstant les efforts réitérés de Saint-Cyr, et couvrit ainsi le flanc droit de l'armée impériale. Cependant l'archiduc était arrivé au point où il fallait se décider à entrer en Suisse, ou à diriger ses opérations vers les sources du Danube; mais, bien que le premier parti lui parût préférable, il n'osait s'y déterminer, parce qu'il n'avait pas d'idée précise de la position et des projets de son adversaire. Il n'était pas invraisemblable que Jourdan, après avoir acquis la certitude de la supériorité numérique des Autrichiens, ne cherchât à éviter une bataille, dans l'intention de prendre une position sur la rive droite du Rhin entre le lac de Constance et Schaffhausen, pour attirer à lui une partie de l'armée d'Helvétie, et tenir ainsi les Impériaux en échec, jusqu'à ce que la fortune lui offrit une occasion plus favorable de reprendre l'offensive. Il fallait done, avant tout, lui surprendre son secret, et ce fut dans cette vue qu'après avoir renforcé Nauendorf de 3 bataillons et 12 escadrons,

(1) On peut suivre toute la bataille de Stockach sur la planche 28; seulement, les mouvements tracés étant ceux

Aach une forte reconnaissance, tandis que le comte de Meerfeld chercherait à débusquer Saint-Cyr du bois où il s'était maintenu la veille.

De son côté, Jourdan pénétré de l'importance de Stockach où aboutissent toutes les routes de Suisse, de Sonabe et de la vallée du Necker, et ne pouvant d'ailleurs continuer sa retraite sans compromettre ses communications avec Masséna, avait résolu d'attaquer les Autrichiens. Averti par les démonstrations de la journée, des projets de l'archiduc, il voulut le prévenir, et, le 25, à quatre heures du matin, toute son armée s'ébranla. Les généraux Férino et Souham marchant, le premier par Steusslingen, et le second par Aach, devaient se réunir devant Stockach. Soult, qui avait remplacé Lefebvre blessé à Ostrach, se dirigeait avec l'avant-garde par Emingen-ob-Eck, soutenu par la réserve de cavalerie; sa tàche était d'appuyer le mouvement que Saint-Cyr avait ordre de faire sur Liptingen, avec l'aile gauche renforcée de la division Vandamme. Ce projet eût été passable si le point de départ des différentes divisions n'avait pas été beaucoup trop étendu pour qu'on pût compter qu'elles arrivassent simultanément à celui de concentration; inconvénient qui provenait du défaut des positions de la veille. Dans l'emplacement respectif des armées, Jourdan aurait dû d'abord réunir la sienne ou vers Liptingen ou autour d'Aach, afin de faire effort à volonté sur la droite ou la gauche des Impériaux, tandis que Férino ou Vandamme les eût tenus en échec sur l'aile opposée. De cette manière, il eût mis toutes les chances en sa faveur; car, en attaquant la droite, il refoulait l'armée autrichienne sur Stockach, vrai coupe-gorge où elle eût laissé au moins toute son artillerie. L'effort était-il dirigé contre la gauche ? Alors il leur enlevait la communication du Tyrol, et les rejetait sur Ulm.

Cette dernière manoeuvre semblait préférable; car, pour l'exécuter, il suffisait de concentrer Férino et Souham vers Orsingen sur la route directe de Schaffhouse, et tout le reste de ses forces à Aigeltingen, couvrant la route d'Engen: c'était renoncer, il est vrai, à la route de Strasbourg; mais

des deux batailles livrées en 1800 sur le même terrain, on a eu soin d'indiquer ceux de 1799 sur un papillon.

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