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moins ses communications avec eux, détacha vers | moins bloquer Capoue, qu'être elle même cernée Sulmona un parti de 200 chevaux ; et, en atten- par une multitude exaspérée. Il faut le dire à la dant le résultat de cette tentative, qui pouvait gloire de Championnet : cette situation n'ébranla bien échouer comme les précédentes, il garda sa point son courage. Loin de se laisser abattre par position de Calvi, et chargea le général Eblé d'or- l'imminence du danger, il refusa d'écouter les proganiser à Gaëte l'équipage de siége destiné à ré-positions de Mack, qui offrait de rendre Capoue duire Capoue.

Les inquiétudes du général français se calmèrent en partie dans la journée du 5, en apprenant que Lemoine touchait à Venafro. La colonne de ce général, harcelée sans cesse dans sa marche par des nuées de paysans qui massacraient impitoyablement les traîneurs, n'avait eu cependant qu'un seul combat à livrer aux troupes régulières, pour se rendre maîtresse de Popoli. L'action fut chaude, à la vérité; car Gambs qui venait d'être renforcé par la cavalerie de Micheroux, s'attendait d'un moment à l'autre à voir arriver l'infanterie le général Point y perdit la vie, mais la valeur française l'emporta, et les Napolitains, fort maltraités, se replièrent sur Sulmona, d'où ils descendirent par Isernia et Boyano, à Bénévent.

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Maître de ce point important, Lemoine attendit quelques jours la division Duhesme. Mais voyant grossir autour de lui les rassemblements d'insurgés, il marcha sur Sulmona, où il trouva, le 4, les flanqueurs de Maréchal, et le parti envoyé du grand quartier général à leur rencontre.

Championnet resserra alors davantage Capoue. L'infanterie de Lemoine prit poste à Alife et Piedimonte; la cavalerie resta à Venafro, pour aller aux nouvelles vers Sulmona. Macdonald occupa Cajazzo, et s'étendit jusqu'à la grande route de Naples, à la droite de laquelle Rey s'établit en se prolongeant jusqu'à la mer. Une petite réserve fut placée à Calvi.

Telle était la position des Français au 6 janvier, lorsque l'insurrection des habitants qui jusqu'alors n'avait été exécutée que dans les Abruzzes, s'étendit avec une rapidité effrayante dans toute la terre de Labour. Le principal rassemblement se fit à Sessa, qui venait d'être évacué. Les insurgés altaquèrent avec audace tous les détachements envoyés contre eux, détruisirent le pont du Garigliano, et firent sauter le parc de réserve établi tout auprès. Itri, Fondi et San-Germano, tombèrent en leur pouvoir; et l'armée française sembla

sous la condition d'un armistice. Résolu de tenir tête à l'orage, il prescrivit à la cavalerie légère du général Forest de passer le Volturne au gué de Lago, pour se réunir à la division Lemoine, et à celle qui était restée à Venafro de venir renforcer la réserve.

Si, dans cette circonstance, Mack, décidé à tenter un dernier effort, eût attiré à lui le corps de Gambs, et attaqué les Français avec l'élite de ses forces en débouchant de Capoue, croit-on que leur bravoure eût suppléé, dans une position aussi peu favorable, au nombre et au défaut de munitions? N'est-il pas probable qu'ils eussent été battus, et réduits bientôt à la nécessité de se faire jour à travers les insurgés, pour regagner l'État romain, par les marais Pontins ou San-Germano? Mais, soit manque de résolution, soit qu'il n'eût que des données incertaines sur les succès de l'insurrection, Mack n'osa rien entreprendre. A la vérité, il venait de voir échouer une tentative contre les montagnes de Cajazzo; et d'apprendre que, des 9 bataillons de Micheroux coupés à Popoli, il n'était rentré à Naples que les officiers; tandis que, d'un autre côté, les vents contraires retenaient en mer la division de Damas. Désespérant de sa position, il envoyait courrier sur courrier au vice-roi, pour obtenir l'autorisation d'évacuer Capoue, et de former un camp retranché sur les hauteurs en avant de Naples; mécontent de ses troupes, dont aucune mesure ne semblait capable de relever la confiance, il insistait surtout pour qu'on armât les Lazzaroni.

Mais, déjà, Pignatelli se trouvait dans l'impossibilité de seconder ses vues. Haï d'un parti sans être aimé de l'autre, son autorité était à peu près méconnue de tous. Le peuple, qui peu de jours auparavant avait vu incendier les bâtiments et chaloupes canonnières que la cour dans sa faite prématurée n'avait pu emmener en Sicile, l'accusait de connivence avec elle, et le chargeait de malédictions. Il savait qu'une faction puissante, qui avait des ramifications dans l'armée, s'agitait

pour renverser le gouvernement monarchique; et, dans cette crise, désespérant de l'armée comme de la nation, il ne vit de salut que dans de promptes négociations avec les Français. Il se hâta donc d'envoyer au quartier général de Championnet deux fondés de pouvoirs autorisés à consentir à tout, sauf l'occupation de Naples. Quelque onéreuse que dût être la trêve sollicitée, il espérait en retirer de grands avantages, soit en négociant à loisir la paix avec le Directoire, soit en réorganisant le système défensif du royaume.

les divisions de Livourne et d'Orbitello, et tirant des recrues des bataillons de dépôt. Mais ce rêve fut de courte durée. Il s'aperçut bientôt qu'une partie des officiers napolitains étaient d'intelligence avec les Français; la désertion se manifesta dans tous les corps, et atteignit même les officiers; des 5,000 hommes qui composaient la garnison de Capoue, il n'en arriva pas moitié à Aversa. Des clameurs s'élevèrent contre lui; et, pour se dérober à la vindicte publique, il donna sa démission.

Cependant l'armistice, que le vice-roi avait regardé comme un chef-d'œuvre de politique, n'avait pas été envisagé de cette manière par le peuple, qui se crut trahi à la fois par la Città, le vicaire général, Mack et l'armée. L'arrivée du commissaire ordonnateur, envoyé pour recevoir le premier payement de la contribution, en confirmant ses soupçons, redoubla sa fureur. Tout à coup il court aux armes ; et tandis qu'un attroupement se porte sur Caivano pour arrêter Mack, un autre désarme la division d'Orbitello qui débarquait au port, et incendie les bâtiments qui la ramenaient. Le vice-roi qu'on accuse d'avoir excité ces furieux, sent néanmoins la nécessité d'une force capable de maîtriser leurs mouvements; mais quelle est la troupe exempte de contagion qui voudra agir contre eux ? Dans cette perplexité, il informe Mack des événements, lui fait part de toutes ses craintes, et lui demande un renfort de troupes fidèles. Mais la brigade Dillon que celui-ci lui envoie, arrêtée et désarmée par les Lazzaroni sur les hauteurs de Capo-di-Chino, laisse Pignatelli en butte aux coups de ses ennemis qui le cherchent pour l'immoler. Alors, désespérant de sa mission,

Les envoyés du vicaire général arrivèrent à Teano, le 11 janvier, au moment où Championnet commençait à se repentir de n'avoir pas accepté les propositions de Mack. En effet, sa situation devenait de jour en jour plus alarmante ; des nuées de paysans armés tenaient les camps dans un état de blocus continuel; les petits détachements étaient massacrés; les communications avec Rome, entièrement coupées. Le général Lemoine, placé sur la rive gauche du Volturne, tenait tête, à Santa-Agatha, à la division Gambs, renforcée de trois bataillons tirés de la garnison de Naples. On pouvait craindre que, soutenue par les insurgés, elle ne prît l'armée à revers, après avoir culbuté ce petit corps dans le Volturne. On commençait d'ailleurs à manquer de vivres, de munitions; et, pour comble d'anxiété, de faux avis annonçaient que les divisions Naselli et Damas allaient débarquer à l'embouchure du Garigliano. Toutes ces causes, jointes à l'incertitude où l'on était sur le sort de la division Duhesme, firent accueillir les propositions des parlementaires; et, le jour même, on signa un armistice de deux mois. Le gouvernement napolitain s'engageait à payer 2 millions et demi dans le dé-il s'enfuit comme le roi, laissant la capitale, l'arlai de quinze jours, ainsi qu'à fermer ses ports aux ennemis de la république. Il cédait en outre Capoue, Acerra et Bénévent à l'armée française, dont la ligne de démarcation suivait les Regi-Lagni, la rive droite du Lambardo, et le cours de l'Ofanto jusqu'à l'Adriatique.

senal du Château-Neuf et les forts, à la discrétion de la multitude. Bientôt tous les liens sociaux sont rompus. Des hordes d'une populace effrénée parcourent les rues, en criant: Viva la Santa fede, viva il popolo napolitano! Pendant trois jours, la ville fut livrée aux horreurs de l'anarchie, et il n'y Après cette étrange convention, Mack, par une eut de relâche, que lorsque le prince Moliterno et mobilité de caractère inexplicable, passa pour un le duc de' Rocca-Romana, qui jouissaient d'une moment, de l'abattement à la plus grande con- grande popularité, furent déclarés chefs de l'infiance. Il se flattait de réorganiser dans cet inter-surrection, et entreprirent de lui donner une divalle une armée de 30,000 hommes; en réunis-rection, pour sauver la capitale de ses ennemis sant aux débris qui allaient quitter le Volturne, comme de ses propres défenseurs.

Tandis que ces événements se passaient à Na- [à Bénévent. La réserve, sous Rey, s'établit à Caples, Championnet, après avoir mis garnison dans serta, où fut transféré le quartier général. Capoue, chargea le général Dombrowski, commandant la légion polonaise, de rétablir le pont du Garigliano, et de purger le pays des bandes qui infestaient ses derrières.

De son côté, Duhesme forçait de marche pour rejoindre le gros de l'armée. Ce général qui, dès les premiers jours de décembre, s'était rendu maître de Civitella-del-Tronto, se mit en mouvement le 12; et, après avoir battu sur le Vomano et à Scurzano les troupes de Micheroux, partagea sa division en trois colonnes, dont deux suivirent la route de San-Marino à un jour de distance; la troisième prit le chemin des montagnes, sur les sommités inférieures de l'Apennin. Rendu, le 22, devant Pescara, il allait, malgré la faiblesse de ses moyens, tenter de l'enlever d'un coup de main, lorsqu'un rassemblement de 5 à 6,000 insurgés brûla le pont du Tronto, et s'empara de Teramo sur ses derrières. Cet incident ne retarda que d'un jour la prise de Pescara; car, tandis que le chef de brigade Charlot allait soumettre Teramo et rétablir le pont, l'adjudant général Monnier, resté devant Pescara avec 4 bataillons, 4 escadrons et 6 pièces de campagne, en obtint l'entrée. Le gouverneur Préchard, ayant vu retirer en désordre la division Micheroux, se crut perdu; et, sans faire attention que les Français ne pouvaient commencer le siége de la place, ni même en compléter le blocus, faute d'artillerie et d'équipage de pont, il se rendit à la première sommation. Ce coup de fortune tira❘ Duhesme d'embarras; laissant alors une petite garnison dans Pescara, il remonta la rivière sans difficulté jusqu'à Popoli, et de là s'achemina par Sulmona et Isernia sur le Volturne, où il opéra sa jonction.

La réunion si fortuite de toute l'armée permit à Championnet de lui donner une organisation plus régulière; il la partagea en trois divisions, dont les généraux Dufresse, Duhesme et Rey prirent le commandement. Lemoine fut chargé de porter l'armistice au Directoire; et Macdonald, pour des motifs particuliers de mécontentement, donna sa démission. Dufresse à la droite garda la ligne de Regi-Lagni; Duhesme à la gauche occupa Acerra et Arienzo, et détacha le chef de brigade Broussier

Telle était la position de l'armée au 15 janvier, lorsque l'irruption d'une bande d'insurgés sur les avant-postes d'Aversa, l'apparition simultanée de plusieurs autres rassemblements sur le front de l'armée, et presque aussitôt un message du général Mack qui demandait un asile dans le camp français contre la fureur des Napolitains, prouvèrent à Championnet que l'autorité du vice-roi, avec lequel l'armistice avait été conclu, était méconnue, et l'avertirent de se tenir sur ses gardes. La gravité des circonstances eût sans doute autorisé le général républicain à ne point accorder au général ennemi l'asile qu'il implorait; mais la jactance et les mauvais procédés de ce dernier, ne parurent point suffisants pour lui refuser l'hospitalité. Mack vint s'asseoir au foyer de Championnet, qui lui laissa son épée et la liberté conduite admirable, que le Directoire improuva, en retenant Mack prisonnier.

Cependant, les meneurs de l'insurrection de Naples, sentant qu'on ne pouvait laisser plus longtemps les Français dans l'incertitude des dispositions du peuple, envoyèrent à Championnet une députation des principaux démocrates, pour l'assurer qu'ils rempliraient fidèlement les conditions de l'armistice, et payeraient même une plus forte contribution, s'il renonçait à occuper la capitale. Championnet, ne voyant pas de garantie, accueillit mal ces propositions, et chercha à intimider les députés, en joignant la menace à l'insulte : mais cette manière d'agir produisit un effet contraire à celui qu'il attendait. La ville fourmillait d'agents secrets de la cour, de prêtres et de moines fanatiques, qui s'emparèrent de cette circonstance pour exciter les Lazzaroni à de nouvelles fureurs. La Città, dont l'autorité s'était jusqu'alors maintenue, fut anéantie. Le peuple, se croyant abandonné et trahi de tous, courut de nouveau aux armes; en un instant celles qui avaient été déposées au couvent de Saint-Laurent furent enlevées; des hommes du peuple furent substitués aux commandants des châteaux, envahis par la multitude; Paggio et Michel-le-Fou, simples Lazzaroni, furent proclamés chefs de l'insurrection. Alors il y eut une réaction sanglante contre les nobles et les riches, accusés

de jacobinisme Moliterno et Rocca-Romana coururent même quelques dangers. La capitale offrit durant plusieurs jours le spectacle d'une ville prise d'assaut et livrée aux excès d'une soldatesque sans frein.

promena avec pompe la tête et le sang de saint Janvier autour de la ville.

Championnet, informé de ces préparatifs, n'en crut pas moins devoir brusquer le dénoûment de la crise. En conséquence, il prescrivit à Dafresse de s'établir en avant de Capo-di-Chino, et de chercher à se mettre en communication avec le fort Saint-Elme, aussitôt qu'il serait au pouvoir des partisans des Français. Duhesme, de son côté, reçut l'ordre de s'emparer de la porte Capuana, et du pont de la Madeleine sur la route de Salerne.

Dufresse eut peu de peine à former son établissement; mais le détachement poussé sur le fort Saint-Elme, fut tenu en échec par les insurgés, toujours maîtres de ce poste important.

Au milieu de ces désordres, les républicains (et alors, tous les habitants qui possédaient quelque propriété foncière ou industrielle pássaient pour l'être) ne cessaient d'appeler les Français de leurs Voeux. Le quartier général de Championnet était rempli d'émissaires qui l'assuraient qu'un grand nombre de citoyens se joindrait à ses troupes pour réduire les Lazzaroni. Mais ce général restait dans une sage inaction, afin de laisser amortir les premiers feux du peuple, et ne consentit à se mettre en marche pour Naples, qu'avec l'assurance que les partisans des Français se rendraient maîtres du fort Saint-Elme qui domine la ville. Cette promesse lui ayant été donnée, le 20 janvier, il concentra la division Duhesme en avant d'Acerra, où le détachement que commandait Broussier à Bénévent fut rappelé; forma celle de Dufresse en avant d'Aversa, et poussa la brigade Kellerman en avant-porte Capuana, confiée à un bataillon suisse et à garde à Melito. Ces divers mouvements ne s'exécutèrent pas sans combat. Duhesme fut obligé de déloger un rassemblement d'insurgés à Pomigliano; et Broussier, après s'être fait jour à travers les défilés des Fourches Caudines, arriva assez à temps pour rejeter dans Naples celui qui était venu des environs d'Ottaïano menacer les derrières du quartier général.

L'approche des Français n'imposa point aux inurgés. La population, déterminée à se défendre, quoique sans chefs capables, et mal armée, déployait une énergie digne d'une meilleure cause. On tira de l'artillerie des châteaux pour garnir les places et les principales avenues de la ville dont les portes furent barricadées. Des bandes de Lazzaroni se portèrent sur tous les points de l'enceinte. Le peu de troupes de ligne qui avaient échappé au désarmement, consistant en 2 bataillons Suisses, 2 d'Albanais et quelques centaines de canonniers, formèrent une espèce de réserve. A défaut de dispositions plus efficaces, on enflamma le zèle des Napolitains par une procession nocturne, où le cardinal-archevêque, revêtu de ses habits pontificaux, accompagné de tout son clergé,

La tâche de Duhesme fut plus difficile à remplir: le pont de la Madeleine, défendu par 6 pièces de canon, un bataillon d'Albanais et 1,500 Lazzaroni, protégé d'ailleurs par l'artillerie du fort del Carmine, ne tomba au pouvoir du chef de brigade Broussier, qu'après un combat de six heures. La

environ 2,000 Lazzaroni pourvus d'une douzaine de pièces de canon, n'était pas facile à forcer. Si l'adjudant général Monnier, qui s'en approcha le premier par la route d'Acerra, obtint d'abord quelques succès, il ne tarda pas à être chassé du faubourg par une grêle de balles tombant des maisons où les Lazzaroni s'étaient barricadés. Une seconde attaque, conduite par le capitaine Ordonneau, échoua également; et la troisième, commandée par le chef d'état-major Thiébault, eût sans doute été pareillement ramenée, si Duhesme n'eût attiré les Napolitains en plaine dans une embuscade. Thiébault, arrivé sur la place, feignit de battre en retraite; les Lazzaroni sortirent en foule des murs pour l'entamer; l'artillerie même, soutenue des Suisses, vint s'établir sur la chaussée. Tout à coup la scène change : les braves qu'on croyait en fuite font volte-face, les grenadiers et les chasseurs embusqués, s'élancent baïonnettes croisées, sabre au poing. A leur aspect inattendu, l'artillerie est abandonnée par ceux qui la servent; les Suisses accablés se dispersent; les Lazzaroni, se précipitent vers la porte où les Français entrent pêle-mêle avec eux, au terrible pas de charge.

Les pertes que Duhesme éprouva dans ce coup | arriverait par des rues détournées sur le fort Neuf, de main, indiquaient assez qu'une attaque de vive dont il avait ordre de s'emparer de vive force. La force serait trop chanceuse. Aussi, Championnet marche et les opérations de ces trois colonnes decrut-il devoir faire des ouvertures pacifiques; mais vaient être protégées, tant par des batteries et des son parlementaire fut reçu à coups de fusil. L'a- réserves établies sur des points favorables du faunarchie continuait à exercer des ravages dans Na- bourg de Capo-di-Monte, que par le feu et des ples; cependant, les partisans des Français, les sorties vigoureuses du fort Saint-Elme. A la gaupropriétaires, et généralement tous ceux qui pré- che, les deux tiers de la division Duhesme, parvoyaient les désastres qu'entraînerait une plus tagés en deux colonnes commandées par Rusca et longue défense, commençaient à se grouper au- Broussier, devaient déboucher par le faubourg de tour de Moliterno et de Rocca-Romana, disposés à Capoue et le pont de la Madeleine; puis se réunir tout entreprendre pour se soustraire au joug des devant le fort del Carmine, dont il leur était preprolétaires. scrit de tenter l'escalade. Le reste, formant réserve, eut la tâche de contenir le faubourg de Capoue, et de s'emparer de la porte de Nola, où tenait encore un rassemblement considérable de Lazzaroni.

Ceci fut une sorte d'intermède au dénoûment de la catastrophe. Vers six heures du soir, au moment où les Lazzaroni accablés de fatigue se livraient au sommeil, Duhesme, dont le débouché était barré par un bâtiment dont il avait voulu vainement déloger l'ennemi, le fait attaquer par une compagnie de grenadiers, suivie de quelques braves chargés de barils de poudre. Cette troupe déterminée arrive jusqu'au rez-de-chaussée, y jette les barils de poudre, fait une traînée, et y met le feu. La maison saute avec un fracas épouvantable, et ensevelit ses défenseurs sous ses décombres.

Le 28, à la pointe du jour, Girardon donna le signal de l'attaque, en foudroyant du fort SaintElme, les Lazzaroni qui inondaient les places. Toutes les colonnes se mirent aussitôt en mouvement sur les points qui leur étaient assignés. Quoique surpris par l'occupation du château, les Lazzaroni opposèrent la plus vive résistance; mais elle ne pouvait servir qu'à retarder leur perte. Broussier et Rusca refoulèrent les flots de la mulA la même heure, Moliterno et Rocca-Romana, titude qui s'opposait à leur passage, et allaient ayant réuni 5 à 600 jeunes gens bien armés, se escalader le fort del Carmine, lorsque la garnison portèrent de la place de la Trinité sur le château | mit bas les armes et demanda quartier. Le rassemSaint-Elme, et l'enlevèrent par surprise aux Lazza-blement qui défendait la porte de Nola ne fut pas roni qui le gardaient. Championnet, averti de la réussite du coup de main, envoie aussitôt par les hauteurs de Capo-di-Monte, le chef de brigade Girardon avec 2 bataillons prendre possession du fort, et y arborer le drapeau tricolore.

plus heureux, et abandonna toute son artillerie.

del-Castello.

La marche de Kellermann éprouva plus d'obstacles. Il avait en tête le fameux Paggio; lequel, retranché à la hâte assez près de Serraglio, le tint longtemps en échec, avec quelques centaines d'AlLe général en chef employa le reste de la nuit à banais et de canonniers de marine qui servaient régler ses derniers préparatifs, L'attaque dut avoir son artillerie avec dextérité. Ce rempart forcé, il lieu sur 5 colonnes, dont 3 formées par la division | lui disputa le terrain pied à pied, jusqu'au LargoDufresse, moins fatiguée que celle de Duhesme, qui fournit les 2 autres. A droite, le chef de brigade Calvin eut ordre de filer par les rues qui bordent le pied de la hauteur du fort Saint Elme, et de se rabattre brusquement sur le fort de l'OEuf, Une autre colonne, dirigée par le général Dufresse, devait descendre directement de Capo-di-Monte par la rue de Tolède sur le palais du roi, dont il était recommandé de prendre possession; tandis que le général Kellermann, partant de Serraglio,

Calvin, quoique protégé par une sortie vigoureuse de Girardon, gagnait peu de terrain. Les deux colonnes, secondées par quelques Napolitains, combattaient au pied du fort; et, de ce côté, la victoire était encore incertaine.

Cependant, le général Rusca, près duquel étaient venus se ranger une foule d'habitants, rencontra au Studi, Michel-le-Fou, aussi peu disposé que son collègue à céder le terrain; mais son zèle l'ayant

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