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La Russie,

La

État des affaires depuis le milieu de 1798. Rupture des conférences de Seltz, entre la France et l'Autriche. Suite des négociations de Rastadt. Difficultés relatives à Ehrenbreitstein et aux indemnités. garante du traité de Teschen, réclame en faveur de l'Empire, et envoie le maréchal prince Repnin à Berlin et à Vienne.-Projet de la députation française.—Le cabinet de Vienne dépêche Cobentzel à Berlin et à Pétersbourg, et se prépare à la guerre. - La Prusse, malgré les efforts du prince Repnin, persiste dans sa neutralité. Porte, déjà indisposée par l'occupation de Corfou et les menaces de l'affranchissement de la Grèce, éclate à la nouvelle de l'invasion de l'Égypte. Le grand visir est déposé; Jussuf-Pacha lui succède.- Le Divan déclare la guerre à la France. Alliance imposée à la république helvétique. Changement dans son directoire. Insurrection des petits cantons. - Massacre de Stanz. Les Autrichiens entrent dans le pays des Grisons. Nelson, victorieux, de retour à Naples, entraîne Ferdinand dans les intérêts de l'Angleterre. Démarches qui provoquent la guerre de la seconde coalition.

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Le Directoire, au lieu de renoncer à ses empiétements, propose l'établissement de la conscription, et demande une levée de 200,000 hommes. Il négocie avec l'Autriche par l'entremise de la légation d'Espagne, et les deux partis poursuivent pendant ce temps leurs préparatifs. La Russie s'étant alliée à l'Autriche, dirige une armée aux

ordres de Suwarow sur la Moravie.

- Note des ministres français au congrès de Rastadt.

Le roi de Naples, excité par Nelson et la reine, prend l'initiative et envahit les États romains. Son armée, sous les ordres de Mack, s'empare de Rome, tandis qu'une division napolitaine est débarquée à Livourne par la flotte anglaise. Championnet réunit sa petite armée et bat séparément les colonnes ennemies. - Déroute des Napolitains. Mack se rend aux Français qui s'emparent de Naples. - Ferdinand, au lieu de disputer les Calabres, se sauve en Sicile. Proclamation de la république parthénopéenne. Joubert, nommé général en chef de l'armée d'Italie, fait occuper le Piémont. Le roi, forcé d'en souscrire l'abandon, se retire en Sardaigne, Serrurier occupe la Toscane. —L'Autriche décidée à la guerre n'attend pour éclater que l'arrivée de Suwarow en Italie. La France, de son côté, presse la levée des conscrits pendant qu'elle attend une décision sur les notes relatives à la marche des Russes. Mauvais plan de campagne du Directoire, attribué au général Lahorie. Jourdan ayant passé le Rhin s'avance avec 30,000 hommes sur le Danube. - Masséna envahit les Grisons, et détruit la division Auffemberg au Lucisteig et à Coire. - Hotze repousse Oudinot à Feldkirch. Lecourbe envahit l'Engadin et pousse Laudon sur Nauders. La division Dessoles, destinée à établir la jonction de l'armée d'Italie avec celle d'Helvétie, passe les Alpes de Bormio et descend sur Tauffers. Le corps de Laudon, pris entre deux feux, est détruit. L'archiduc marche à la rencontre de Jourdan avec des forces supérieures et le bat à Ostrach et à

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Le général Bellegarde, débouchant du Tyrol avec des forces considérables, attaque les Français dans les Grisons. État des affaires en Italie. Schérer, qui a remplacé Joubert, attaque Kray à Vérone et Legnago.- Succès balancés Les Français victorieux à la gauche et battus sur leur droite se replient entre Vérone et Bataille de Magnano. · Retraite de Schérer sur l'Adda, après avoir jeté garnison dans Mantoue. Reddition de Corfou. Suwarow, arrivé avec un renfort de 20,000 Russes, ordonne successivement le passage de l'Oglio et celui de l'Adda à Cassano. Moreau prend le commandement de l'armée républicaine disséminée et démoralisée par deux défaites. Il est percé par son centre et se retire sur Milan. La division Serrurier, coupée à l'extrême gauche, est forcée de capituler près de Verderio. Les Français se retirent sous Valence et Alexandrie.

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L'archiduc Charles, après avoir fait poursuivre les divisions de Jourdan, marche sur Schaffhouse.- Masséna menacé de se voir enfermer dans les Grisons, et pressé de front par Bellegarde, se retire derrière le Rhin.—Hotze s'empare du Lucisteig et y passe le fleuve.-Les Français se retirent sur la Thur, où, à l'aide de la petite armée helvétique, ifs comptent rallier leurs forces. Lecourbe, abandonné dans l'Engadin, et prévenu par l'ennemi, se replie avec les plus grandes difficultés sur le Saint-Gothard et gagne Altorf dans un état de dénùment affreux,

investissent Alexandrie et Tortone.

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Masséna, malgré un avantage remporté à Frauenfeld, est forcé à se retirer sur Zurich. - L'archiduc le suit pied à pied, et attaque cette ville que les Français évacuent pour prendre une position plus serrée sur l'Albis. — Le gouvernement helvétique se retire à Berne; sa petite armée, à l'exception des bataillons vaudois et des cadres zuricois est dissoute. Soulèvement dans quelques cantons. Suwarow, maître de Milan, s'avance sur Tortone; un de ses lieutenants passe le Pô seul à Bassignano où Moreau le culbute. Prise de Turin et siége de la citadelle. Kray assiége Mantoue. Le général Bellegarde avec le corps du Tyrol marche en Italie. — Insurrection du Piémont. Moreau se replie sur l'Apennin, et les alliés Le général Macdonald reçoit l'ordre d'évacuer les États de Naples et de Rome, en laissant des garnisons dans les places; il s'avance par Modène sur Plaisance pour chercher à faire sa jonction avec Moreau, entre l'Apennin et le Pô: celui-ci se dirige, à cet effet, par Gênes et la Bochetta pour gagner Alexandrie. Suwarow pénètre ce projet, et vole d'abord contre Macdonald. — Les avant-gardes se rencontrent sur le Tidone. Combat de Sermet. - Bataille de la Trebbia; les Français se replient sur la Nura et sont entamés à San-Georgio; ils gagnent la corniche de Pontremoli et la rivière de Gênes. Moreau qui a obtenu des succès contre Bellegarde dans la plaine d'Alexandrie, regagne la Bochetta, puis rallie les débris de l'armée de son collègue.- Capitulation successive des garnisons laissées dans le fond de la Péninsule,- Ferdinand rentré à Naples, cédant aux conseils de Nelson et de la reine, y exerce les plus grandes cruautés. russo-turque attaque Ancône.

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L'escadre

État des affaires en Égypte. --- Expédition de Syrie. Bonaparte est contraint de lever le siége de Saint-Jeand'Acre. Desaix s'empare de Suez.-Les Turcs débarquent près d'Alexandrie au moment où le général français revient de Syrie, il les détrait à Aboukir. La nouvelle des revers essayés en Italie et en Allemagne décide Bonaparte à s'embarquer pour la France. Les Anglais, craignant que Tippo-Saheb ne s'entende avec les républicains, envoient 5,000 hommes d'élite dans l'Inde. Ils corrompent les ministres du Nizam, qui signe le traité honteux d'Hyderabad, et leur livre le corps organisé par Raymond.—Ils attaquent Tippo qui, abandonné des Marates, se défend bravement à Seringapatnam ̧ Assaut de cette place; le sultan meurt en combattant sur la brèche, et son empire est partagé par les vainqueurs ̧

CHAPITRE LXXX.

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Intervention

Précis des événements à la fin de 1798.
de la Russie en faveur de l'Empire.
La rupture des
conférences de Seltz porte l'Autriche à se rapprocher
d'elle et à se préparer à la guerre. A la suite d'un
traité, une armée russe se rassemble sous les ordres de
Suwarow, et entre en Galicie. - Le Directoire, de
son côté, fait décréter une conscription de 200,000
hommes. Révolutions intérieures de la Cisalpine, de
la Hollande et de la Suisse. — Laharpe et Ochs sont
nommés au directoire helvétique.— Traité d'alliance,
signé à Paris, par Jenner et Zeltner. - Les petits can-
tons refusent le serment de fidélité. Combat de
Stanz.

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Les Grisons appellent les Autrichiens, qui entrent à Coire. État des négociations de Rastadt; elles sont suspendues par la nouvelle de la marche

d'une armée russe.

L'Europe attendait avec une sorte d'anxiété l'issue des négociations avec l'Empire. Toutefois, si l'Autriche n'avait apporté aucune entrave à l'exécution des articles convenus à Campo-Formio, elle savait bien que la négociation de Rastadt, entièrement secondaire, dépendait de ce qui serait stipulé à Seltz. On se rappelle que le comte de Co

bentzel après avoir remis le portefeuille à Thugut,
s'était rendu dans cette ville pour conférer avec
François de Neufchâteau sur les nouveaux événe-
ments arrivés depuis la paix. Quoique l'objet spé-
cial de ces conférences n'ait pas été avoué, on peut
présumer quels intérêts y furent agités il est
évident les conseillers de François II eussent
que
trompé la confiance de ce prince, s'ils avaient ad-
mis l'état de l'Europe au milieu de 1798, comme
équivalent à celui qui venait d'être tout récem-
ment stipulé à Campo-Formio. A la vérité, à cha-
cune de ses agressions, le Directoire protestait in-
génument de son désir de maintenir les relations
pacifiques avec la maison impériale, comme s'il
fallait assaillir directement un État du premier or-
dre pour se constituer en guerre avec lui, et qu'il
ne suffit
de détruire l'un de ses voisins pour
pas
lui faire un devoir de courir aux armes. Outre l'é-
vacuation de la Suisse et le rétablissement de son
entière indépendance, qui devaient être les pre-
miers gages de l'exécution du traité de paix, les
conventions récentes qui venaient de transformer
la Cisalpine et Rome en véritables provinces con-

quises, autorisaient le cabinet de Vienne à deman- | quaient à se détruire. Des critiques sévères ont der que ces États fussent de même rendus à blâmé la gestion du comte de Haugwitz, son mileur indépendance, ou que la maison d'Autriche nistre; et, malgré l'éloquente défense publiée quelobtint du moins des équivalents pour cet accrois-ques années après par le célèbre Lombard, il sement de la puissance rivale. S'il faut en croire n'est pas démontré, en effet, que le cabinet de des versions qui n'offrent que trop de probabili- | Berlin ait apprécié toute l'étendue de ses avantatés, il paraît qu'on marchanda à Seltz plusieurs ges. Sans doute, on ne saurait nier que la posiprovinces de la péninsule italique, pour indemniser tion de la Prusse ne fût délicate; elle était dans l'Empereur de ce qu'il perdrait en renonçant à Salz- le cas de toutes les puissances du second rang, bourg et à l'Innviertel, ou en souffrant l'ascendant lorsqu'elles se trouvent appelées à tenir l'équilibre de la France sur les républiques élevées autour d'elle. entre deux masses supérieures prêtes à se heurter. Le cabinet de Vienne, convaincu, par le rejet De quelque côté que le cabinet de Berlin se dé de ses propositions, qu'il n'y avait rien à espérer clarât, la balance pouvait pencher de manière à de la part du Directoire, se décida à se rappro-rendre ensuite tout contre-poids inutile, et il était cher de la Russie. Cette puissance pouvait d'autant moins rester étrangère aux événements qui venaient de changer la face de l'Europe, que, garante de la constitution germanique en vertu du traité de Teschen, elle voyait l'Empire menacé d'un bouleversement, par l'extension qu'on voulait donner au système de sécularisations et d'indemnités. Et lors même que la politique n'eût pas prescrit à Paul Ier de s'intéresser vivement à ce qui se passait en Suisse, à Turin, à Rome et dans la Méditerranée, il y eût été porté naturellement par l'affection qu'il avait constamment témoignée pour l'ordre de Malte.

néanmoins embarrassant de rester spectateur oisif du déchirement de l'Empire, de l'assujettissement de la Suisse et de l'Italie. Une médiation armée eût peut-être prévenu de grands malheurs, bien mieux qu'une stricte neutralité. Ces sortes d'interventions décidées à propos, et dans un sens convenable, sont le signe d'une politique vaste et profonde: aussi, toute la logique de Lombard n'a-telle point réussi à persuader que la Prusse ait fait des efforts proportionnés à ce qu'elle pouvait, pour détourner la guerre qui allait éclater. En se prononçant avec fesmeté, franchise et modération, elle eût obligé le Directoire à évacuer les territoires envahis depuis la paix, et le cabinet de Vienne

L'Autriche, de son côté, quelque disposée qu'elle fût à remplir ses engagements, ne pouvait se dissimuler la nécessité de poser les bases des

ces elle ne pouvait qu'y gagner; car si l'on ne tombait pas d'accord, elle n'entrevoyait que des chances heureuses pour ses armes.

Le cabinet de Saint-Pétersbourg sentit tout l'avantage de sa position, et cédant à l'évidence des dangers qui menaçaient le système général deà modérer ses prétentions. l'Europe, il envoya le prince Repnin, d'abord à Berlin, puis à Vienne, tant pour décider les deux cours à se désister de toute indemnité en Allemagne, que pour aviser au moyen de refouler l'am-rapports futurs entre les quatre grandes puissanbition du Directoire dans de justes limites. Le premier objet de sa mission fut assez facile à remplir; car Frédéric-Guillaume trouvait dans les termes mêmes du traité de Campo-Formio les moyens de recouvrer la Gueldre, si l'on rejetait le système des indemnités. Mais la Prusse, plus scrupuleuse sur le second article, persista à garder la neutralité. Le jeune roi, animé de l'amour du bien, s'exagérant les avantages de la paix, ne s'attachait qu'à réparer les brèches faites à l'État par la dissipation de son père. Il demeura convaincu que la politique ne lui imposait d'autres combinaisons que de faire respecter sa frontière et son pavil lons et de prospérer, tandis que ses rivaux s'appli

TOME III.

La nouvelle de la défaite d'Aboukir et de la déclaration de guerre de la Porte à la France, prouvait assez au cabinet de Vienne qu'il ne tenait qu'à lui, en rentrant en lice, de reconquérir l'Italie, dont la fortune semblait encore une foir remettre la destinée entre ses mains. La politique ombrageuse des directeurs en avait écarté le grand capitaine qui la lui avait arrachée : on y comptait bien 100,000 Français depuis les Alpes jusqu'au Tibre; mais cette armée, dépourvue d'attirail, en proie aux besoins les plus pressants par l'incurie

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Dans de telles circonstances, François II pouvait-il balancer; quand les Russes et les Turcs marchaient de concert contre l'ennemi commun; que d'un côté la Lombardie lui tendait les bras, et que de l'autre il voyait le cœur de ses États menacé par l'irruption des Français en Suisse? Lors même que dénué d'ambition il eût franchement renoncé à recouvrer ses possessions d'Italie, le salat de la monarchie autrichienne ne lui imposait-il pas la loi de détourner les calamités que présageait à l'Allemagne l'établissement des Français jusqu'aux portes du Vorarlberg ?

et les dilapidations des administrateurs, forcée | 60,000 hommes : auxiliaire puissant, qui devait d'ailleurs de se disséminer pour couvrir ses con- assurer aux armées impériales la supériorité dans quêtes, paraissait hors d'état d'entrer en campa- la Péninsule. gne avec succès. D'ailleurs, les actes arbitraires qui avaient frappé le directoire cisalpin, et le despotisme, successivement exercé par Trouvé et par Brune sur les magistrats d'une république qui devait être indépendante, avaient mécontenté les Lombards les plus attachés à la France, en même temps qu'ils avaient redoublé la haine des partisans de l'Autriche. Brune improuvé par le Directoire avait été, à la vérité, remplacé par Joubert dans le commandement en chef de l'armée d'Italie; mais le mal était fait, l'impression difficile à effacer, et les causes toujours existantes. Le Piémont foulé de toutes les manières n'était pas mieux disposé. Le grand-duc de Toscane seul penchait pour la neutralité.

Quoi qu'il en soit, son premier soin avait été de mettre Naples à l'abri du sort que venait d'éprouver Rome, en signant avec cette cour le traité défensif dont nous venons de parler, et qu'on jugea suffisant pour la garantir d'invasion.

A ces alliances de pure précaution succédèrent bientôt des mesures plus sérieuses: l'inutilité des conférences de Seltz ne fut pas plus tôt connue, que le comte de Cobentzel partit pour Berlin et Pétersbourg, à l'effet de se rapprocher des intérêts de ces deux cours. L'alliance avec la Russie ne fut pas difficile à conclure; et dès le mois d'octobre, une armée auxiliaire, dont Suwarow devait prendre le commandement, entra en Gallicie pour se diriger sur la Moravie. D'un autre côté, le conseil aulique, aussitôt après la nouvelle de la chute de Berne, se hâta de remettre les armées impériales sur un pied respectable; et ce qui se passait autour de lui ne justifiait que trop ses armements.

A ces chances de succès, il faut ajouter que le cabinet de Vienne pouvait compter sur le secours de celui de Naples, à qui l'éloignement de Bonaparte, et l'approche de l'orage révolutionnaire qui menaçait de franchir les États romains, avaient rendu toute sa haine. Un traité signé le 19 mai 1798, comme simple mesure défensive, avait été suivi d'une levée pour compléter l'armée napolitaine. Acton n'attendit pas la victoire de Nelson, pour manifester l'intention de revenir à son ancienne politique l'accueil qu'on fit à cet amiral, aumépris du traité de Paris, en souffrant qu'il fût reçu et approvisionné dans le port de Syracuse pour faciliter sa course à la recherche de Brueys, démasqua la partialité de ce cabinet. Il n'en eût pas fallu davantage pour prouver qu'il se jetait de nouveau dans les bras de l'Angleterre, si une convention se- Quel espoir restait-il, en effet, de ramener crète, signée dès le 11 juin par les plénipotentiai- Rewbell et ses collègues à un système plus mores des deux cours, ne les avait déjà formellement déré ? L'influence de Talleyrand dans la politique liées contre la France. A peine la victoire d'Abou- de la France, s'était-elle signalée d'une manière kir fut-elle connue, que les conseillers de Ferdi- à justifier la réputation dont ce ministre jouissait? nand IV jetèrent le masque, en ordonnant une N'était-ce pas depuis son installation qu'on avait levée de tous les hommes de 18 à 45 ans, pour médité tant d'invasions et de fausses démarches ? couvrir, disaient-ils, les côtes des Deux-Siciles, con D'ailleurs, les exactions des agents du Directre les dangers auxquels elles se trouvaient expo-toire ne faisaient que s'étendre de plus en plus, sées depuis la prise de Malte. On ne se borna pas à porter les régiments de ligne au complet : un nombre égal de milices provinciales bien organisées, éleva la force de l'armée napolitaine jusqu'à

depuis les sources du Tibre jusqu'aux bouches de l'Ems et aux confins de la Rhétic. Ses proconsuls frappaient des contre-épreuves du 18 fructidor, partout où ils pouvaient craindre le moindre germe

procédés, augmentés par les charges que le cantonnement de 40,000 hommes occasionnait dans un pays peu habitué aux impôts et aux sacrifices, avaient refroidi le zèle des uns et augmenté l'exaspération des autres. L'indignation était gé

de résistance; partout où l'on osait croire que la | les magasins, caisses, et dépôts cantonnaux. liberté ne consistait pas dans une obéissance Étrange système, que celui de s'emparer de toutes aveugle à leurs prétentions. La Cisalpine était à les ressources d'un gouvernement, à l'instant même peine revenue de l'étonnement causé par la des- où l'on exige de lui une alliance offensive et détitution arbitraire de ses magistrats, que la Hol-fensive des plus étroites! Des mesures vexatoires, lande eut son tour. Ici, du moins, le prétexte fut relatives aux passe-ports et à la liberté de la presse, plausible. La constitution batave acceptée, il s'a- apprirent bientôt l'étendue du joug que les comgissait de nommer des autorités nouvelles. L'assem-missaires français prétendaient imposer. De tels blée nationale provisoire, telle qu'elle était restée après la journée du 22 janvier, avait décrété, le 4 mai, à l'exemple de la convention, que la majeure partie du nouveau corps législatif serait prise dans son sein, tant il est naturel de retenir l'autorité, quand on en a une fois goûté les char-nérale, et son action se faisait sentir jusque dans les mes. Le général Daendels, jaloux de prouver son autorités helvétiques récemment installées à Arau. amour pour la liberté, courut à Paris dénoncer Elles se plaignaient avec amertume à Schauemles vues de quelques membres de ce gouverne- bourg des excès commis par ses troupes, et à Rament, que Charles Delacroix, alors ministre à La pinat des attentats nombreux qu'il se permettait Haye, soutenait. Le directoire batave lança contre contre leur indépendance. son général réfractaire un mandat d'arrêt et sollicita son extradition de la France. Mais Daendels ayant persuadé Rewbell, revint le 10 juin avec des ordres au général Joubert, de le seconder dans son entreprise. La lutte s'engagea promptement des commissaires désignés pour remplacer les chambres, furent arrêtés par le Directoire: l'assemblée nationale se disposa à la résistance; et Daendels, à l'exemple d'Augereau paraissant à la tête de quelques compagnies de grenadiers, fit dissoudre le corps législatif, et voulut procéder à l'arrestation de trois directeurs, Wreede, Langen et Finyie; mais deux s'étaient enfuis, et l'on remit aussitôt le troisième en liberté. Le pouvoir fut confié à un gouvernement provisoire, en attendant la mise en activité des autorités constitutionnelles. La Suisse ne fut pas exempte de ces sortes de commotions. Rapinat continuait à exercer ses déprédations. Peu content de porter ses mains avides sur toutes les propriétés du canton de Berne, il n'eut pas honte de s'emparer des caisses de Zurich, et de déclarer propriétés françaises, tous

(1) Dès le 3 juin, la tribune des conseils helvétiques retentit de plaintes contre le despotisme du proconsul, et les plus purs républicains ne furent pas les derniers à se prononcer. Secretan surtout, s'éleva avec une noble énergie contre ses dispositions: Nucé qui avait été général de

A ces contrariétés, le proconsul imagina d'opposer le moyen favori de ses maîtres; il demanda, le 16 juin, la destitution des directeurs Bay et Pfiffer, que leur qualité d'anciens magistrats bernois et lucernois rendaient suspects: il désigna même Dolder et Ochs pour les remplacer, et poussa l'in solence jusqu'à annuler, par un arrêté, tout acte du gouvernement helvétique, qui oserait contrarier ses vues. Les conseils crièrent au scandale, et parlèrent de résister (1). Les plus ardents patriotes furent les premiers à se plaindre; ils invoquaient l'accomplissement des promesses qu'on leur avait faites, ou la mort, préférable à l'espèce de liberté qu'on leur accordait. Les deux directeurs, demandant eux-mêmes leur démission, épargnèrent une levée de boucliers qui n'eût fait qu'aggraver le mal. Rapinat, improuvé par le gouvernement français n'en resta pas moins à son poste.

Les conseils helvétiques nommèrent alors Laharpe et Ochs, qui, principaux moteurs de la révolution, devaient avoir les moyens de rapprocher la république de la France. Le premier, d'un ca

brigade à l'armée des Pyrénées en 1793, Souter, Huber, s'exprimèrent avec plus de véhémence, et juraient de mourir plutôt que de s'y soumettre. Rapinat, voulant braver l'orage, prit, le 18 juin, un arrêté qu'on trouvera aux pièces justificatives du livre XIV, no 2 bis.

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